Archive for mars, 2014

Paradise LostDe nos jours, sortir un album et/ou un DVD live est devenu une étape des plus importantes dans la carrière musicale de tout groupe confirmé qui se respecte. En effet, le but étant de montrer les capacités sur scène de la formation à son niveau le plus remarquable, il est aisé de comprendre pourquoi. La question qui mérite toutefois d’être soulevée aujourd’hui à l’occasion de la sortie du énième disque live de Paradise Lost est : que doivent faire les groupes qui n’assurent manifestement que peu ou jamais sur scène ? 

Autant voir les choses en face, la scène metal se divise en deux catégories et ce, indépendamment du style : ceux qui fournissent des performances live de (très grande) qualité… et le reste. Même si Paradise Lost a jusqu’à présent sorti quelques bijoux au fil de sa discographie (lesdits bijoux relevant plus du subjectif qu’autre chose vu la différence saisissante entre les différentes époques), les Anglais font incontestablement partie de la seconde catégorie. Et malgré tout, pour fêter leurs vingt-cinq ans d’existence, ils ont décidé de sortir un troisième album live, sobrement intitulé Live at the Roundhouse. Idée certes compréhensible mais tout de même un poil saugrenue ? C’est un fait.

À commencer par la setlist : afin d’essayer de contenter tout le monde, le groupe a décidé de sélectionner un titre par album, ou presque, ce qui donne une setlist assez peu intéressante au final vu que les titres réellement dotés d’intérêts seront plus aux abonnés absents qu’autre chose et que de toute manière, il est tout bonnement impossible de mettre toute la fanbase du groupe d’accord au vu des divergences d’opinions virulentes qui surviennent à intervalles réguliers à ce sujet. Ensuite, si le son s’avère relativement correct et le travail de postproduction bien exécuté… l’ensemble s’en voit balayé par le flagrant manque d’efforts et d’application du chanteur Nick Holmes. Fausseté absolument omniprésente et dérangeante, notions de synchronisation tout simplement inexistantes, condescendance et insultes envers le public entre les morceaux, tout y est (ou plus précisément : rien y est, en fait). Dommage, très dommage car sur album studio, le potentiel du groupe à proposer des morceaux de qualité n’était plus à prouver…

À la fameuse question décisive « cet album vaut-il mieux que le silence ? » la réponse est claire, nette et limpide : non, mille fois non. Mauvaise setlist, piètres performances vocales et mauvaises interactions avec le public, nos chers Anglais de Paradise Lost devraient arrêter d’infliger à leurs fans de telles déceptions et se cantonner à ce qu’ils savent faire de mieux, à savoir les albums studio. 

Lisa (3/10)

 

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Century Media / 2014

Tracklist: 1. Mortals Watch the Day 2. So Much Is Lost 3. Remembrance 4. Gothic 5. Enchantment 6. Faith Divides Us, Death Unites Us 7. Tragic Idol 8. Never for the Damned 9. Isolate 10. Say Just Words 11. Rotting Misery 12. One Second 13. True Belief 14. Over the Madness

Kari-Rueslatten-Time-to-Tell-coverPeu d’artistes peuvent se targuer d’avoir franchi le cap des vingt ans de carrière, c’est pourtant ce que vient d’accomplir la chanteuse norvégienne Kari Rueslatten. En effet, l’ancienne vocaliste du groupe « The 3rd and the Mortal » (pour ceux qui s’en souviennent) a, après une poignée d’albums en solo déjà, décidé de marquer le coup en sortant un opus baptisé Time to Tell en acoustique dans son intégralité. 

Simplicité et sobriété, tels seront les maîtres mots qui caractériseront d’emblée l’univers de la belle Kari Rueslatten. Un coup d’œil à la pochette, une écoute furtive tout d’abord puis plus approfondie par la suite permettront à l’auditeur de se forger une opinion relativement rapidement tellement la formule est épurée et la simplicité poussée à son paroxysme. Au programme, de jolies mélodies interprétées au chant et accompagnées de piano la majorité du temps (à noter la reprise de « Why So Lonely » de The 3rd and the Mortal avec la participation de Tuomas Holopainen) pour un résultat très doux, très frais et très mignon. Un peu trop mignon sur la longueur d’ailleurs car à force, les titres se ressemblent, se succèdent et l’album touche vite à sa fin. Dommage, les capacités vocales de la chanteuse norvégienne ne sont plus à prouver depuis longtemps et même si quelques titres sortiront du lot grâce à leurs lignes de chant tout bonnement ravissantes (« Wintersong »), le reste tombera sombrera rapidement dans l’oubli. 

Avec ce cinquième album solo, Kari Rueslatten n’aura certainement pas sorti l’album de l’année. Néanmoins, elle aura proposé une alternative très calme et reposante aux multitudes de disques privilégiant la brutalité et autres indélicatesses. Si vous cherchiez ce genre d’album, très agréable à écouter en semaine avant d’aller vous coucher, penchez-vous sans hésiter sur Time to Tell

Lisa (7/10)

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Despotz Records / 2014
Tracklist (xx:xx) 1. Time to Tell 2. Hide Underneath Bridges 3. Hold on 4. Paint the Rainbow Grey 5. Rainy Days Ahead 6. Why So Lonely 7. Shoreline 8. Waltz across the Sky 9. Wintersong 10. Stay Right Here 11. Only You Know

Enthroned – Sovereigns

402827En l’espace de neuf albums, Enthroned a su progresser sans cesse pour arriver à un niveau de qualité qui n’a rien à envier à d’autres noms bien plus prestigieux… Mieux encore : là où certains fers de lance du genre s’essoufflent ou s’égarent, nos petits Belges restent fidèles à eux-mêmes et assènent Sovereigns, dixième album de leur discographie et, à mes yeux, l’album de la consécration pour le groupe.

La consécration après 10 albums, Patate, ce serait pas un moyen détourné de dire que les 9 albums précédents étaient moyens ?

Non, certainement pas. Sur les trois derniers albums, par exemple, Enthroned avait su proposer une recette qui tenait la route, un Black Metal racé et énergique qui, s’il ne brillait pas par son originalité, compensait par une efficacité à toute épreuve. Sovereigns, par contre, va plus loin que ses prédécesseurs et ouvre de nouveaux horizons. L’évolution la plus flagrante se situe au niveau des guitares, de ces percées presque lumineuses sur « Of Feathers And Flames » et « The Edge Of Agony », comme autant de bouffées d’air dans une atmosphère viciée… Et c’est justement cela qui rend Sovereigns si particulier, si efficace. Enthroned a su sélectionner ses ingrédients, les combiner de telle sorte qu’aucun ne prédomine sur l’autre et nous servir au final un album parfaitement équilibré, qui allie brutalité, ambiance et une touche de mélodie dans une folle sarabande noire. Alors que tous les fans de Black Metal attendent avec impatience la nouvelle offrande de Mayhem également prévue pour cette année, Enthroned a peut-être déjà coupé l’herbe sous le pied des Norvégiens. Sovereigns, album de Black Metal de l’année ? Il est trop tôt pour le dire, mais les Belges ont toutes les cartes en mains pour réaliser ce tour de force.

Mister Patate (9/10)

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Agonia Records / 2014
Tracklist (40:23) 1. Anteloquium 2. Sine Qua Non 3. Of Feathers and Flames 4. Lamp of Invisible Lights 5. Of Shrines and Sovereigns 6. The Edge of Agony 7. Divine Coagulation 8. Baal al-Maut 9. Nerxiarxin Mahathallah