Archive for avril, 2014

Se Delan – The Fall

oshy_20042014_S_DelaGrosse actualité ces dernières semaines pour Justin Greaves puisqu’il sort coup sur coup deux albums. Après White Light Generator (chronique ici) de son groupe principal CRIPPLED BLACK PHOENIX, voici son nouveau projet, SE DELAN, où il partage sa créativité cette fois avec Belinda Kordic, une chanteuse suédoise connu sous le sobriquet de KILLING MOOD en solo. Projet réalisé à quatre mains, Greaves s’est occupé de la musique et Kordic des paroles et des lignes de chant. Ces deux artistes talentueux mais à la sensibilité à fleur de peau ont su intelligemment mêlé leurs personnalités dans un seul et unique objet concrétisé par ce premier album, The Fall.

Et les fans de CRIPPLED BLACK PHOENIX pourraient être surpris à l’écoute de ce disque tant The Fall est différents des albums précédents de Greaves. Sa touche musicale et artistique est bien reconnaissable mais son étroite collaboration avec sa partenaire a teinté son style d’influences inhabituelles. La musique proposée ici est beaucoup plus aérienne, entre légèreté et mélancolie. Au petit jeu des comparaisons, l’écoute de The Fall évoque le travail des COCTEAU TWINS ou de Susanne Sundfør (en moins électro). Le chant de Kordic y fait forcément beaucoup. Un gros travail a été réalisé au niveau des atmosphères, le rythme est lent, emprunte de recueillement et pousse l’auditeur à un repli sur lui-même. Les deux artistes se sont eux-mêmes mis à nu, dévoilant leurs sentiments intimes et leur âme. L’auditeur retrouvera petit à petit la patte de Greaves, cette touche gothique plus classique de son style ré-émerge progressivement et permet d’obtenir des chansons introspectives comme « One Little » ou « Today ». Ranger SE DELAN dans une catégorie st une tâche particulièrement ardue. A défaut de mieux, nous parlerons ici d’Heavenly Voices pour souligner l’approche atmosphérique, faisant la part belle aux voix féminines éthérées et féeriques, choisie par le groupe.

Si vous aimez COCTEAU TWINS, DEAD CAN DANCE ou même CRIPPLED BLACK PHOENIX il faut que vous laissiez sa chance à ce premier album de SE DELAN. Tous les ingrédients sont réunis pour vous séduire et vous pourrez succomber à ces subtiles douceurs à la fois sucrées et amers. Pour les autres, beaucoup risquent de rester à quai mais vous ne risquez qu’une bonne surprise.

Oshyrya (07/10)

 

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Kscope / 2014

Tracklist (46:44 mn) 01. Intro 02. Chasing Changes 03. Beneath the Sea 04. Little One 05. Today 06. Tonight 07. The Hunt 08. Dirge 09. On My Way 10. Lost Never Found

Ian Anderson – Homo Erraticus

oshy_20042014_Ia_AndersoNous voici devant le nouvel album d’un monument de la scène rock mondial. TOUT LE MONDE a au moins une fois écouté à la radio un titre de JETHRO TULL. Et n’oublions pas qu’Ian Anderson, chanteur, compositeur et musicien britannique tient fermement la barre du groupe de rock progressif depuis 1967. Ces quarante-sept années de carrière forcent le respect. Sa carrière solo en marge de son groupe principal ne date pas d’hier puisque Walk into Light est sorti en 1983. Homo Erraticus est son sixième album en solitaire, deux ans seulement après un Thick As A Brick 2 (2012). Pour ce dernier album, Anderson s’était replongé dans le passé de JETHRO TULL pour donner une suite au légendaire Thick As A Brick publié en 1972. Cette expérience lui a permis de renouer avec Gerald Bostock, personnage de fiction créé pour le disque.

On n'apprend pas aux vieux singes…

Ces retrouvailles entre le créateur et sa créature semblent avoir été fructueuses puisque le musicien britannique remet le couvert sur Homo Erraticus. À travers le concept proposé sur ce disque, Anderson examine des événements clés de l’histoire de la Grande-Bretagne et proposent quelques prophéties pour les décennies à venir. Il n’y a pas que sur la forme que notre ami assure une continuité complète avec son œuvre au sein de JETHRO TULL. On n’apprend pas à un vieux singe à faire des grimaces et les fans d’Anderson via son groupe principal se retrouveront ici comme des poissons dans l’eau. La marque de fabrique du britannique, l’utilisation de la flûte, apparait dès les premières secondes de la première chanson. Ajoutez à cela cette voix si caractéristiques ainsi que cette guitare acoustique et vous aurez un enchantement pour les amateurs. Anderson a choisi de présenter cet album sous son propre nom, mais il aurait pu y accoler tout aussi naturellement le nom de JETHRO TULL.

Une musique magnifique tout simplement

Le choix a été fait de proposer une multitude de chansons assez courtes (quatre minutes au maximum) pour illustrer chaque chapitre de cette histoire. Sage décision tant les différentes compositions s’avèrent finement ciselées pour illustrer avec grâce les différents chapitres de cet album. Le savoir-faire est indéniable, magistral et Homo Erraticus évolue avec volupté et douceur sous nos yeux. Tout cela n’est que miel pour l’auditeur qui a toutes les raisons de s’enthousiasmer. Cette musique à la fois rock et folk est d’une simplicité désarmante mais d’une fraîcheur dingue. Et pourtant Anderson s’évertue à nous plaire depuis plus de quarante ans. Mais il n’a rien perdu de sa touche magique. Comment résister à un « Heavy Metals » entrainant et joyeux ou un « Enter The Uninvited » bourré de feeling ? J’ai parfois eu l’impression de réécouter du GENESIS époque Peter Gabriel ou du ANGE des débuts tant Anderson joue la comédie plus qu’il ne chante. Et tout cela avec un feeling et un ressenti très moderne. C’est une joie immense pour moi. TOUT LE MONDE est à même de tomber sous le charme de ces chansons, une musique magnifique tout simplement.

Finalement le constat pour Homo Erraticus est simple. Vous aimez JETHRO TULL ? Achetez ce disque et vous adorerez. Vous ne connaissez pas JETHRO TULL ? Achetez ce disque et vous adorerez. Vous n’aimez pas JETHRO TULL ? Achetez ce disque et vous adorerez. Ok j’exagère un poil pour cette dernière affirmation mais vous pourriez être surpris et redécouvrir le talent immense de Ian Anderson. Un album indispensable, suis-je assez clair ?

Oshyrya (09/10)

 

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Calliandra Records – Kscope / 2014

Tracklist (51:57 mn) PART ONE: CHRONICLES 01. Doggerland 02. Heavy Metals 03. Enter The Uninvited 04. Puer Ferox Adventus 05. Meliora Sequamur 06. The Turnpike Inn 07. The Engineer 08. The Pax Britannica PART TWO: PROPHECIES 09. Tripudium Ad Bellum 10. After These Wars 11. New Blood, Old Veins PART THREE: REVELATIONS 12. In For A Pound 13. The Browning of the Green 14. Per Errationes Ad Astra 15. Cold Dead Reckoning

oshy_20042014_Kil_RituThe Serpentine Ritual, le précédent album des italo-américains de KILL RITUAL semble les avoir comblé tant ce deuxième album, The Eyes of Medusa, lui ressemble comme deux gouttes d’eau. On reprend les mêmes à part le batteur et avec les mêmes ingrédients, ils nous font la même recette à deux ou trois nuances prêts. Le mimétisme est parfait puisque ce disque a encore une fois été enregistré aux Fossil Sound de San Jose, Californie et aux Fang Studio de San Mateo, Californie sous la houlette de Steven Rice, guitariste du groupe et d’Andy La Rocque (KING DIAMOND) pour le mixage et mastering. Visuellement également, la continuité est totale puisque la pochette est une nouvelle fois signée Jobert Mello (SABATON, PRIMAL FEAR) de Sledgehammer Graphix. La musique proposée ici prend la forme d’un vaste melting-pot où se côtoie thrash, classique, prog et Power métal selon les compositions.

Pour reprendre une vanne utilisée avec talent par Jérôme Commandeur, nous pourrions dire de ce nouvel opus que « trait pour trait rien ne jure ». En clair, la production seule, ça va, la prestation des musiciens tous très expérimentés, ça va, etc… Mais le tout mélangé, cela donne un album très moyen, sans éclat nu surprise, un vaste fourre-tout, pas foncièrement désagréable à écouter mais assez ennuyeux. Le point positif par rapport à The Serpentine Ritual serait à chercher du côté de Josh Gibson qui offre un chant plus lisse et moins énervant que précédemment. Les différentes compositions s’enchainent sans jamais créer l’enthousiasme du côté de l’auditeur. Face à la pléthore de sorties chaque semaine, ce manque de relief de KILL RITUAL fait tâche. Allez, pour ne pas jouer le rabat-joie on dire que « Ride Into The Night » ou encore « The Eyes Of Medusa » font un peu remonter la moyenne du groupe et le laisse surnager au-dessus de la moyenne. C’est peu vous l’avouerez.

The Eyes of Medusa confirme les impressions de The Serpentine Ritual pour le malheur de KILL RITUAL. Nous serions tous capables de citer des dizaines de groupes aussi (peu) intéressants que celui-ci. Jamais foncièrement mauvais, tous les musiciens ici présents ont su accumuler beaucoup d’expérience, cet album s’avère être sans grâce ni étincelle. Pour résumer ma pensée, bof…

Oshyrya (05/10)

 

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Goldencore Records – ZYX / 2014

Tracklist (53:00 mn) 01. The Eyes Of Medusa 02. Hair Trigger 03. Never Get Me 04. Ride Into The Night 05. Weight Of The World 06. Writing On The Wall 07. Just Another Sin 08. My Little Sister 09. Unleashed 10. Agenda