Archive for avril, 2014

Diabulus in Musica – Argia

oshy_20042014_Diabu_i_MusiLes groupes n’y peuvent sans doute pas grand-chose (les labels si) mais la concomitance des sorties d’albums dans la veine métal mélodique / symphonique à chanteuse va finir par desservir tout le monde. Après le WITHIN TEMPTATION, voici le DELAIN ainsi que le DIABULUS IN MUSICA, le XANDRIA et le nouvel EPICA début mai. Attention à l’overdose…

Considérée par beaucoup comme une formation de deuxième division, les espagnols reviennent à nous avec la régularité d‘un métronome. Tous les deux ans, ils offrent à leur fan une nouvelle offrande : Secrets (2010), The Wanderer (2012) et Argia cette année. Et déjà en 2012, contre toute attente, nos amis avaient fait sensation avec un album racé et impressionnant de maîtrise. Il faut espérer que ce nouveau disque confirme ces bonnes dispositions en concurrence directe avec les ténors du genre. Tout débute de façon idéale avec une introduction traditionnelle, « Requiem (Libera me) » qui démontre des qualités de composition extraordinaire. Franchement cette entrée en matière s’avère être majestueuse, charmeuse un vrai régal. Le ton est donné et l’excitation face à Argia est à son comble.

Les choses sérieuses débutent avec un « From the Embers » direct et tonitruant. Reprenant les choses-là ils les avaient laissées sur The Wanderer, DIABULUS IN MUSICA frappe fort d’entrée. L’auditeur est entrainé dans un maelstrom musical délicieux, mélodies super accrocheuses, riffs d’enfer, nombreux chœurs que ne renieraient pas THERION et enfin les chants clair féminin et extrême masculin entremêlés avec passion. Ajoutez à cela quelques discrètes orchestrations pour encore épaissir la trame sonore et vous obtenez une très bonne chanson. Les espagnols montrent et démontrent un savoir-faire très impressionnant pour accoucher de brûlots imparables, à la fois rapides, immédiatement accessibles tout en restant riches et complexes. Le même constat s’applique à tous les titres de cet album assez enthousiasmant. Tous les musiciens sont au top et offrent de très belles performances. Zuberoa Aznárez est une chanteuse de grand talent qui s’épanouit à chaque nouvelle sortie et a les capacités de faire la nique aux plus grandes. Elle illumine Argia de son talent. Chapeau également à Gorka Elso pour ses grunts maîtrisés, un parfait contrepoint aux interventions de sa camarade.

Nos amis ont tendance à user et abuser de certains gimmicks mais il faudrait vraiment être difficiles pour ne pas louer le travail effectué sur ce nouveau disque. Soulignons la présence de deux invités de prestiges en la personne d’Ailyn Giménez (SIRENIA) et de Thomas Vikström (THERION). Cette première propose un très beau duo chanté en espagnol, « Furia de Libertad » une première pour DIABULUS IN MUSICA. Et la chanson s’avère très réussi, à la fois puissante et d’un charme fou. L’espagnol apporte un plus inhabituel très sympathique. Même constat pour « Encounter at Chronos’ Maze » qui souligne que les espagnols sont tout aussi doués dans une tonalité plus lente et recueillie. Les ressemblances avec le THERION des derniers temps est assez frappante.

Nous n’allons pas tourner autour du pot, vous aurez compris que cet Argia est un coup de maître de la part de DIABULUS IN MUSICA. Ils persistent et signent après un The Wanderer déjà bluffant. Dans le match des groupes à chanteuse, il est facile de convenir que les espagnols passent en tête du classement après un Hydra (chronique ici) très agréable mais très lisse et un The Human Contradiction (chronique ici) décevant malgré un gros potentiel. Espérons qu’Argia deviennent l’album de la consécration pour DIABULUS IN MUSICA, ils le méritent. Et si jolie frimousse s’avère nécessaire pour mettre en avant le groupe auprès des médias européens, Zuberoa Aznárez a bien tout autant de charmes que Charlotte Wessels, Sharon Den Adel ou Tarja Turunen.

Oshyrya (8,5/10)

 

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Napalm Records / 2014

Tracklist (56:37 mn) 01. Requiem (Libera me) 02. From the Embers 03. Inner Force 04. Furia de Libertad (feat. Ailyn Giménez) 05. Maitagarri 06. Sed Diabolus 07. Spoilt Vampire 08. Eternal Breeze 09. Mechanical Ethos 10. Encounter at Chronos’ Maze (feat. Thomas Vikström) 11. Indigo 12. Healing 13. Horizons

718949201400418foreigner_300x450On ne peut pas dire que Foreigner se soit fait oublier en France depuis quelque temps : l'Hexagone est régulièrement visité par Mick Jones et les siens ce qui est toujours une bonne nouvelle puisque on sait que le Foreigner actuel est une machine scénique extrêmement efficace comme je l'avais constaté en 2006 de mes yeux. Cela n'a pas donc dissuadé les amateurs de répondre présents et c'est un Bataclan bien plein (mais pas complet) qui a accueilli d'abord FM, en première partie de luxe. Je dois confesser que c'était voir pour la première fois sur cette scène le groupe anglais qui m'avait attiré au Bataclan ce soir là.

Et je n'ai pas été déçu : malgré une prestation courte, dépassant à peine la demi-heure, Steve Overland et les siens ont été phénoménaux. Éclatants de classe et d'aisance, les vieux briscards ont effectué une prestation de haute volée, gagnant aussitôt les faveurs du public dès l'entame du morceau d'ouverture, « Tough Love », de l'excellent Rockville I. La suite du show fut surtout constitué de titres du premier album, même si le groupe eut l'heureuse idée d'interpréter la superbe ballade « Closer To Heaven » issu d'Aphrodisiac, sur laquelle Steve Overland fut impérial et un puissant « Burning My Heart Down » tiré de Tough It Out. Faisons aussi une mention au guitariste Jim Kirkpatrick, très à son aise. On attend de voir FM dans un format que justifierait mieux sa longue carrière.

Il y avait donc beaucoup à faire à Foreigner pour ne pas se laisser voler la vedette. Or, ce ne fut pas le cas et ce d'emblée. À entendre l'énergie du groupe et la réceptivité de public dès « Double Vision », le tour était joué. Il faut dire que Kelly Hansen est un frontman phénoménal et que son chant n'a montré aucun signe de faiblesse durant toute la soirée. C'est largement lui qui fit le show, associé à Jeff Pilson toujours aussi remuant derrière sa basse. La chose mérite d'être remarquée car Mick Jones, comme sur d'autres dates de la tournée, n'apparut qu'à partir du quatrième morceau, sans que l'on n'ait droit à une explication de la chose. Aurait-il des problèmes de santé ? 

Mais il n'en a rien paru car une fois sur scène il assura parfaitement le show, ce qui donna lieu à de grands moments de hard rock mélodique sur « Feel Like The First Time », « Dirty White Boy » ou sur un « Urgent » phénoménal qui vit le public totalement transporté. On reprochera juste au groupe de ne pas prendre de risque : ce soir, il n'y eut que les archi-classiques joués, ceux qu'on trouve sur tous les best of. Certes, ils sont parfaitement interprétés mais un peu de variété serait bienvenue car des grands morceaux, Foreigner en a plus de douze. Il eût mieux valu écourter un peu « Juke Box Hero » et proposer « Say You Will » comme ce fut le cas sur d'autres dates. Par ailleurs, entendre pour la énième fois ce gros chamallow qu'est « I Want To Know What Love Is » commence à me peser. 

Le pire est que, malgré ces reproches, le concert fut assurément phénoménal et a constitué un moment totalement jouissif pour les heureux présents. Le groupe de Mick Jones en a assurément sous le pied donc. 

Baptiste

 

Son : Excellent pour les deux groupes

Lumières : de qualité

Ambiance : surchauffée

Moments forts : « Urgent » qui a totalement emporté le public de Foreigner

 

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oshy_18042014_DelaiDELAIN constitue, sans aucun doute, un des gros coups du label autrichien Napalm Records. Les néerlandais ont un gros potentiel aux côtés des NIGHTWISH et autre WITHIN TEMPTATIONS en mêlant à la fois une dimension métal et un visage mélodique et très accessible. Il s’agit là typique du groupe qui peut plaire aux deux membres d’un couple, à la fois à un monsieur amateur de plaisirs extrêmes et madame plus posée et en recherche de la mélodie qui fait mouche.

Après un EP un peu décevant (chronique ici) histoire de fêter leur arrivée dans leur nouveau domicile autrichien, voici le véritable test pour les bataves. Malgré leur talent, ils continuent de souffrir d’une image de seconds couteaux. Voici l’occasion pour eux de faire taire les éternels insatisfaits surtout face à leurs compatriotes de WITHIN TEMPTATION qui ont fait le pari de plaire au plus grand nombre avec Hydra (chronique ici).

Un premier contact étrange

Le premier contact avec The Human Contradiction est assez étrange, entre séduction et répulsion. Prenant le contrepied de l’autre groupe phare néerlandais, DELAIN présente d’emblée un visage plus sombre et agressif. L’art de DELAIN est de mélanger habilement une certaine dureté, agressivité dans les riffs avec des mélodies très accessibles et fédératrices. Souvenez-vous d’un « Get The Devil Out Of Me » par exemple et de sa rythmique burnée. « Here Come the Vultures » qui ouvre ce nouvel album emprunte le même chemin avec ses débuts assez doux, presque conte de fée avant de le propos s’assombrisse et se durcisse clairement.

Ajoutez à cela quelques orchestrations et des chœurs pour rendre cette agressivité suave et pas dénuée de charmes. DELAIN revient le couteau entre les dents et ils ne sont pas venus amuser la galerie. Ce schéma se reproduit tout au long de l’album avec par exemple « Your Body Is a Battleground » où les fans retrouveront avec plaisir Marco Hietala (NIGHTWISH, TAROT) en guest. A l’image de la pochette, le nouveau DELAIN joue de ce clair obscure, mélangeant allégrement agressivité sombre et touches de couleurs mélodiques afin de brouiller les cartes et se rappeler avec force au bon souvenir des métalleux.

Un paysage sonore décousu

Et comme si les bataves avaient eu peur d’aller trop loin et de désarçonner leurs fans avec ces deux premières chansons, ils proposent comme premier single un « Stardust » beaucoup plus classique et très convenu à même de rassurer le public. Dommage car ce mouvement de montagne russe fait perdre une bonne partie de sa cohérence à The Human Contradiction. Des chansons plus aventureuses succèdent à des wannabee singles peu intéressants. Un exemple avec « My Masquerade » au refrain très basique, sans grand intérêt suivi d’un « Tell Me, Mechanist » présentant un certain intérêt. DELAIN prend parfois à son compte le syndrome de la Belle et la Bête avec une voix masculine en chant clair ou extrême répondant à Charlotte Wessels. Les néerlandais quittent alors les rivages de WITHIN TEMPTATION pour se rapprocher des espagnols de DIABULUS IN MUSICA. 

A l’écoute de ce The Human Contradiction, l’auditeur naviguera à vue au sein d’un paysage sonore décousu, mêlant le meilleur et le très moyen. L’enthousiasme des débuts cède la place à une certaine déception, DELAIN n’a pas su maintenir le rythme et a voulu être trop sage, prudent pour ne pas déboussoler les fans. Avoir eu de l’audace jusqu’au bout aurait fait un bien fou.

Oshyrya (6,5/10)

 

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Napalm Records / 2014

Tracklist (43:20 mn) 01. Here Come the Vultures 02. Your Body Is a Battleground 03. Stardust 04. My Masquerade 05. Tell Me, Mechanist 06. Sing To Me 07. Army of Dolls 08. Lullaby 09. The Tragedy of the Commons