Black Label Society fait partie de ces groupes que je classerais volontiers dans la catégorie "j'y ai cru, j'y crois encore". Quoiqu'il arrive j'attends le nouvel album avec impatience, quand bien même cela fait bien longtemps que Zakk n'a pas sorti un album qui suscite l'enthousiasme. Ce neuvième effort démarre en douceur, le titre en ouverture, comme le reste de l'album porte la signature de Black Label Society, cela ne fait aucun doute. Sans être renversantes, les deux premières compos tiennent la route. "My Dying Time", choisi comme single, est plutôt accrocheur mais il ne décolle pas.
Un poil de frustration. Un Black Label Society au gout d'une boisson qui ressemble a de l'alcool, a la couleur de l'alcool, mais n'a pas la moindre pêche. Le troisième titre annonce un très sérieux coup de mou. "Believe" déçoit par sa léthargie qui domine. Et survient la ballade, "Angel Of Mercy", si vous aviez déjà perdu deux points de tension arterielle, vous allez encore dégringoler. Banale, sirupeuse, on ne retient que le solo de guitare qui vaut le détour.
"Heart Of Darkness" remet un soupçon d'adrénaline dans les esgourdes, croisant plusieurs figures de style, se situant entre Ozzy Osbourne et Led Zeppelin. On retrouve encore un solo de guitare de haute volée. "Beyond The Down" renoue avec la lenteur, et la lourdeur. Encore une fois, s'il n'y avait pas eu de solo de guitare salvateur, on aurait pu s'endormir. Et là seconde ballade "Scars" débarque, un naufrage de mollesse insoutenable… pourtant c'était tellement vendeur, le soleil de Los Angeles, Zakk, sa grosse barbe, ses chemises de bucheron, ses grosses guitares avec chaîne en option, sa grosse cylindrée, et là tu te réveilles en chaise roulante à Berck Plage sur fond de musique d'ascenseur, un jour de pluie intensive et glacée. Mais quelle arnaque !
Sursaut d'orgueil avec "Damn The Flood", énergique, guitares en avant, rien d'innovant du Black Label Society classique, mais qui fort heureusement retrouve un peu de hargne. "I’ve Gone Away" retombe dans une torpeur, qui ne doit son salut qu'a un autre solo de guitare qui relève le niveau. "Empty Promises" dans un registre à la sauce Black Sabbath n'est pas inintéressant, d'autant que Zakk connait son affaire, mais il souffre encore une fois d'un manque d'énergie qui le rend le titre pataud. "Shades Of Gray" c'est le coup de grâce, une dernière ballade histoire qu'on ne regrette pas ce neuvième album au manque d'inspiration flagrant.
Finalement Order Of The Black était plus enthousiasmant avec son lot bien plus fourni de compos musclées. A noter, les compos livrées en guise de bonus soufflent le chaud et le froid : un "Dark Side Of The Sun", classique mais efficace qui botte l'arrière train. Tandis que "Nomad" n'est qu'une ballade de plus. Au bout de 16 ans de carrière, ce neuvième album n'a rien d'un feu d'artifice. On vire au pétard mouillé. Zakk Wylde est devenu aussi sobre avec l'inspiration qu'avec l'alcool. On va espérer, comme à l'accoutumée qu'il va redresser la barre de fonte la prochaine fois. Allez on y a cru, on y croit encore.
Hamster (04/10)
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EOne Music – Mascot Records / 2014
Track list (43:55 – 53:56) 01. Fields Of Unforgiveness 02. My Dying Time 03. Believe 04. Angel Of Mercy 05. Heart Of Darkness 06. Beyond The Down 07. Scars 08. Damn The Flood 09. I’ve Gone Away 10. Empty Promises 11. Shades Of Gray 12. Dark Side Of The Sun (bonus track) 13. The Nomad (bonus track)