Archive for avril, 2014

Catacombs_of_the_black_vaticanBlack Label Society fait partie de ces groupes que je classerais volontiers dans la catégorie "j'y ai cru, j'y crois encore". Quoiqu'il arrive j'attends le nouvel album avec impatience, quand bien même cela fait bien longtemps que Zakk n'a pas sorti un album qui suscite l'enthousiasme. Ce neuvième effort démarre en douceur, le titre en ouverture, comme le reste de l'album porte la signature de Black Label Society, cela ne fait aucun doute. Sans être renversantes, les deux premières compos tiennent la route. "My Dying Time", choisi comme single, est plutôt accrocheur mais il ne décolle pas.

Un poil de frustration. Un Black Label Society au gout d'une boisson qui ressemble a de l'alcool, a la couleur de l'alcool, mais n'a pas la moindre pêche. Le troisième titre annonce un très sérieux coup de mou. "Believe" déçoit par sa léthargie qui domine. Et survient la ballade, "Angel Of Mercy", si vous aviez déjà perdu deux points de tension arterielle, vous allez encore dégringoler. Banale, sirupeuse, on ne retient que le solo de guitare qui vaut le détour.

"Heart Of Darkness" remet un soupçon d'adrénaline dans les esgourdes, croisant plusieurs figures de style, se situant entre Ozzy Osbourne et Led Zeppelin. On retrouve encore un solo de guitare de haute volée. "Beyond The Down" renoue avec la lenteur, et la lourdeur. Encore une fois, s'il n'y avait pas eu de solo de guitare salvateur, on aurait pu s'endormir. Et là seconde ballade "Scars" débarque, un naufrage de mollesse insoutenable… pourtant c'était tellement vendeur, le soleil de Los Angeles, Zakk, sa grosse barbe, ses chemises de bucheron, ses grosses guitares avec chaîne en option, sa grosse cylindrée, et là tu te réveilles en chaise roulante à Berck Plage sur fond de musique d'ascenseur, un jour de pluie intensive et glacée. Mais quelle arnaque !

Sursaut d'orgueil avec "Damn The Flood", énergique, guitares en avant, rien d'innovant du Black Label Society classique, mais qui fort heureusement retrouve un peu de hargne. "I’ve Gone Away" retombe dans une torpeur, qui ne doit son salut qu'a un autre solo de guitare qui relève le niveau. "Empty Promises" dans un registre à la sauce Black Sabbath n'est pas inintéressant, d'autant que Zakk connait son affaire, mais il souffre encore une fois d'un manque d'énergie qui le rend le titre pataud. "Shades Of Gray" c'est le coup de grâce, une dernière ballade histoire qu'on ne regrette pas ce neuvième album au manque d'inspiration flagrant.
Finalement Order Of The Black était plus enthousiasmant avec son lot bien plus fourni de compos musclées. A noter, les compos livrées en guise de bonus soufflent le chaud et le froid : un "Dark Side Of The Sun", classique mais efficace qui botte l'arrière train. Tandis que "Nomad" n'est qu'une ballade de plus. Au bout de 16 ans de carrière, ce neuvième album n'a rien d'un feu d'artifice. On vire au pétard mouillé. Zakk Wylde est devenu aussi sobre avec l'inspiration qu'avec l'alcool. On va espérer, comme à l'accoutumée qu'il va redresser la barre de fonte la prochaine fois. Allez on y a cru, on y croit encore.

Hamster (04/10)

blacklabelsociety.com

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EOne Music – Mascot Records / 2014
Track list (43:55 – 53:56) 01. Fields Of Unforgiveness 02. My Dying Time 03. Believe 04. Angel Of Mercy 05. Heart Of Darkness 06. Beyond The Down 07. Scars 08. Damn The Flood 09. I’ve Gone Away 10. Empty Promises 11. Shades Of Gray 12. Dark Side Of The Sun (bonus track) 13. The Nomad (bonus track)

 

Lost Society – Terror Hungry

lost-society-terror-hun

Le moins que l'on puisse dire c'est que le groupe de rétro Trash finlandais n'a pas trainé pour sortir un second album. Un an après "Fast Loud Death", Lost Society remet le couvert avec un "Terror Hungry" toujours ancré dans le Thrash survitaminé des années 80. Le savoir faire est toujours présent dès qu'il s'agit de faire parler la poudre, d'autant que le groupe bénéficie une fois encore d'une production en béton. Il faut l'admettre, ils connaissent toujours leurs classiques, avec une tendance à lorgner sur Anthrax, Exodus et Overkill pour ne citer que les principales influences.
On note aussi une tendance du groupe a accentuer l'agressivité et la vitesse (à l'exception notable du titre "Overdosed Brain", un poil lourdingue), avec succès, le groupe possède une maîtrise technique qui saute aux conduits auditifs. On retient également un poil d'ambiance sombre en prime. Pour autant les titres prévisibles défilent sans surprise. On peut trouver Terror Hungry plutôt agréable, à condition une fois encore de ne pas prêter attention aux textes, qui demeurent le maillon faible de Lost Society, à l'image d'un vocaliste au régistre limité et linéaire. Rien de dramatique, tant il est vrai que les vocalistes d'exception dans le Trash ne sont pas légion… Toutefois Terror Hungry est plus accrocheur que la première copie rendue par les Finlandais en 2013. Des progrès, mais le groupe peut sans doute proposer mieux qu'un hommage habile aux ancètres. En tout cas Terror Hungry pourra satisfaire les amateurs de Thrash à l'ancienne.

Hamster (07/10)

www.facebook.com/lostsocietyfinland

Nuclear Blast / 2014
Tracklist (48:55) 1. Spurgatory 2. Game Over 3. Attaxic 4. Lethal Pleasure 5. Terror Hungry 6. Snowroad Blowout 7. Tyrant Takeover 8. Overdosed Brain 9. Thrashed Reality 10. F.F.E. 11. Brewtal Awakening 12. Mosh It Up 13. Wasted After Midnight

 

dio-thisisurlifeLe premier problème auquel quiconque doit faire face lorsqu'une conversation à propos d'un tribute album démarre est l'éternel flot de complaintes à propos de l'absence de tel ou tel artiste et/ou groupe, ou la présence d'un autre qui n'a au final rien à faire là et vient un peu gâcher la fête.

Mettons les choses au clair tout de suite, pour des raisons de santé mentale et de longueur acceptable d'un article sur ce site, nous allons nous mettre d'accord là tout de suite et maintenant sur un fait simple et précis : accepter cette fête pour ce qu'elle est et pour les personnes qui y sont, laissons nous porter par l'ambiance et décider si cette célébration de la vie de Ronnie vaut le coup pour les gens qui y sont présents et pas pour ceux qui auraient pu y être.

Et bon dieu cette fête démarre bien, même pas le temps d'ouvrir une première bière qu'Anthrax nous envoie un bien bon « Neon Knights » dans les dents. Précis, concis et appréciable, nous voilà dans l'ambiance. Cela ne va pas changer tout de suite puisqu'un des meilleurs titres de l'album nous fait l'honneur de sa présence dès le début des hostilités. Tenacious D nous ont longtemps convaincu qu'ils trimballaient l'épée sacrée transmise par Ronnie et ils savent bel et bien la manier, nous prouvant cela avec une excellente interprétation convaincante de « Last In Line ».

Alors que Adrenaline Mob nous font plaisir avec leur version de (surprise, surprise) « The Mob Rules », on commence à se regrouper autour du bar pour laisser passer quelques minutes un peu plus douloureuses offertes par Corey Taylor. Mr Slipknot nous fait l'honneur de sa présence mais aurait pu tout aussi bien rester chez lui pour une fois. A force d'être partout, il semble que Corey ne sache plus vraiment  où il en est, Satchel (Steel Panther) s'essouffle vite à la gratte et Corey ne semble pas trouver sa place sur un « Rainbow In The Dark » qui manque tout simplement de nous convaincre, ou même de nous intéresser, c'est mou et pas particulièrement à la hauteur de ce que l'on a entendu précédemment.

Heureusement Ms Lizzy Hale a un peu plus de poumons (comme si l'on ne le savait pas déjà) et nous donne un petit coup de jus sur « Straight Through The Heart », dommage que Saxon et Motorhead n'aient pas réussi à pondre quelque chose de moins mou sur « Starstruck » histoire de suivre cela. Biff ne trouve pas sa voix (ou tout du moins pas comme on le souhaiterait) et l'ensemble n'est pas à la hauteur de ces deux groupes de légende ou du maître auquel ils rendent un hommage attendu.

Heureusement il n'y a pas de (mauvaises) surprises qui nous attendent pour la suite des hostilités sur au moins deux titres. Que cela soit le choix peu aventureux mais parfaitement rendu de Scorpions de nous bercer avec « The Temple Of The King » qui reste juste assez larmoyant pour coller dans le registre des allemands ou Doro « la reine des hommages appuyés » Pesch qui vient y mettre de son grain avec « Egypt (The Chains Are On) » (un choix surprenant d'ailleurs, on s'attenderait à quelque chose de plus couillu venant d'elle, mais ça marche alors n'allons pas nous plaindre!)

Le déjà connu mais toujours efficace « Holy Diver » de Killswitch Engage nous aide un peu à redémarrer la soirée sur quelque chose de plus entraînant mais vient aussi poser les seules moments hurlés de l'abum, on ne s'en plaindrait pas si l'ambiance ne retombait pas aussitôt avec « Cach The Rainbow » par l'ami Glenn Hughes. Un artiste formidable et une interprétation sans faute déçoit pourtant par le choix peu judicieux de placer ce titre après la machine de guerre Killswitch. Glenn arriverait presque à nous mettre les larmes aux yeux avec son approche bluesy sans faille mais nos yeux commencent aussi à se fermer, bercés que nous sommes par cette douce mélodie.
Vite ! Une autre bière pour nous réveiller avant la suite de la fête, et ce passage au bar tombe bien pour nous faire rater « I » par Jimmy Bain. Ce vieil ami de Dio est un bassiste fantastique mais a le malheur de nous rappeler pourquoi les bassistes restent bassistes, et ne cherchent pas à se glisser derrière un micro en temps normal…

Pour éviter de me faire des enemis je préfère rester au bar et observer la fête de loin quand Rob prend le micro pour « The Man On The Silver Mountain » qui nous rappelle tout ce qui ne va pas avec le Metal God en ce moment. Pas de voix, pas d'intérêt, pas de secousse pour un titre pourtant originellement si puissant. On passe directement à Metallica et son « Ronnie Rising Medley ».
Les quatre cavaliers ne nous ont pas arnaqués ce coup-ci et prouvent qu'ils peuvent encore faire des choses bien quand ils se décident enfin à mettre les pieds dans un studio. Malgré les petits accrochages pendant certains passages entre deux titres (pourquoi vous vous arrêtez complètement les gars ? Aucun intérêt ici, vous ne le faites pas pendant le reste du titre alors pourquoi maintenant ? Lars avait besoin de souffler?) on remue tout de même bien la tignasse et on se laisse aller avec un titre qui nous rappelle que nous faisons tout de même face à un tribute de haute volée.

On fini avec Dio lui même sur une version fantastiquement nue et émouvante de « This Is Your Life » qui nous donne tous les frissons nécéssaires avant d'ignorer le titre bonus par Jasta et de rentrer chez nous « with rainbows in our eyes ».

La fête avait ses hauts et ses bas mais a tout du moins le mérite de rassembler une bonne proportion d'artistes surdoués rendant hommage à Dio sous toutes ses formes, quelle que soit l'époque ou la bannière sous laquelle il évoluait quand il nous offrait les uns après les autres tous ces sublimes titres.

The King is dead, long live the King.

Necrotaupeslinger (08/10)

www.facebook.com/OfficialRonnieJamesDio

Rhino / 2014

Tracklist : 01.Neon Knights (Anthrax) 02.Last In Line(Tenacious D) 03.The Mob Rules (Adrenaline Mob) 04.Rainbow In The Dark (Corey Taylor) 05.Straight Through The Heart (Halestorm) 06.Starstruck (Motorhead with Biff from Saxon) 07.Temple Of The King (Scorpions) 08.Egypt (The Chains Are On) (Doro) 09.Holy Diver (Killswitch Engage) 10.Catch The Rainbow (Glenn Hughes) 11.I (Jimmy Bain) 12.Man On The Silver Mountain (Rob Halford) 13.Ronnie Rising Medley (Metallica) 14.This Is Your Life (Ronnie James Dio) 15.Buried Aliva (Jasta)