Nos voisins d’outre-Rhin semblent particulièrement friands de musique médiévale et une scène assez spécifique a su se développer au cours des dernières années. Des groupes comme IN EXTREMO et plus récemment SALTATIO MORTIS ont su faire parler d’eux chez nous. Dans un style très très proche des premiers, n’oublions pas TANZWUT. Il s’agit d’un groupe de musique allemand fondé en 1996 à Berlin. Il a longtemps été l'alter ego du groupe de musique de type médiévale CORVUS CORAX, avec une orientation plus électronique. Les allemands sont connus pour se produire dans le monde entier et pour soigner particulièrement ses performances live avec des scènes et des costumes somptueux ainsi que des chorégraphies qui plongent le spectateur dans le monde médiéval. Ils ont déjà cinq albums à leur actif.
Bien entendu, le chant en allemand est de rigueur et le son des cornemuses est omniprésent sur quasiment chaque chanson. Cela donne bien sûr un charme fou à la musique de TANZWUT même si le propos finit par manquer de variété sur la longueur. Les titres proposés sont assez courts, autour des trois minutes et ne contiennent pas toujours de chant. Les instrumentaux sont nombreux comme « Rhoslese » ou « Asinum Chorum », souvent réussis et très entraînants. Mike Paulenz (aka Teufel) reste le dernier survivant du groupe d’origine et tient fermement la barre du navire en solide capitaine. Son chant grave n’est pas sans rappeler (encore et encore) Das letzte Einhorn d’IN EXTREMO. Les points communs sont légions entre les deux groupes s’avère impressionnant, les grosses guitares en moins pour TANZWUT qui reste sur une voie plus traditionnelle. Maintenant ils sont nés tous les deux presque en même temps et adoptent une démarche similaire. Malgré une certaine lassitude sur la longueur, difficile de résister à « Unsere Nacht » par exemple avec son refrain accrocheur et sa mélodie envoutante.
Avec Eselsmesse TANZWUT rebat les cartes et entretient encore plus la confusion avec CORVUS CORAX. En effet les touches électroniques sont ici très très discrètes et l’album est profondément ancré dans l’époque médiévale, sans touche de modernité. Il semble que désormais seul maître du navire, Mike Paulenz privilégie cette approche traditionnelle et marche allégrement sur les plates-bandes de ses anciens camarades de jeu. Le talent est évidemment là et les amateurs de musique typée médiévale seront servis. Dommage que le manque de variété finisse par épuiser les plus courageux sur la longueur car ce disque recèle de belles pépites.
Oshyrya (6,5/10)
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AFM Records / 2014
Tracklist (45:54 mn) 01. Intro 02. Asinum Chorum 03. Der Eselskönig 04. Saturnalia 05. Lux Hodie 06. Rhoslese 07. Unsere Nacht 08. Siria 09. Gregis Pastor Tityrus 10. Par Deus 11. Orientis Partibus 12. Briesel Occultum 13. Zieh Mit Mir
A regarder la discographie récente de nos amis allemands d’U.D.O, il semble évident que le groupe regarde désormais à l’est et que son salut commercial passe de plus en plus par l’Europe centrale orientale. Les albums s’enchaînent avec une grande régularité et les albums lives suivent cette même tendance. Après le Live In Sofia (chronique ici) en 2012, voici déjà le Live from Moscow, témoignage de la tournée qui a suivi la parution du dernier opus en date des teutons, Steelhammer (chronique ici). Comme toujours, les fans en auront pour leur argent avec un double album rassemblant pas moins de vingt-et-unes chansons pour presque deux heures de musique.
Udo Dirkschneider et son groupe aiment à rappeler qu’ils furent un des premiers artistes internationaux à se produire et à organiser des tournées dans un pays aussi grand que la Russie. On pourrait presque croire que cela est devenu normal même si les récents déboires de BEHEMOTH sur place rappellent à tous la complexité de la situation locale. L’occasion était belle de rendre hommage aux fans russes du groupe et de présenter le nouveau line-up. Pour l’occasion, U.D.O. s’est fendue d’une setlist exceptionnelle avec de nombreux classiques au menu bien sûr, des extraits du nouvel album mais aussi des vieilleries pas jouer sur scène depuis longtemps. Le mélange parfait pour se mettre les fans dans la poche. Et nous pouvons compter sur Dirkschneider pour avoir fait correctement le boulot. Dès les premières secondes son timbre de voix éraillé retentit à la joie des fans et sa patte est reconnaissable entre toutes. Comme nous le disions précédemment, Steelhammer est ici mis à l’honneur avec pas moins de sept extraits de ce disque. Pour les autres disques, citons la présence de trois titres chacun extraits d’Animal House et Faceless World. Au total, huit albums d’U.D.O sont représentés ici plus deux reprises d’ACCEPT. La mise en son est plus que correcte et n’ayant que le cd audio sous la main, je ne ferai aucun commentaire sur la qualité de la captation vidéo de ce concert.
Le même constant que pour le Live In Sofia s’impose. Les fans seront aux anges et les spectateurs seront heureux de retrouver un fidèle témoignage de cette tournée. Votre serviteur écoutera ce disque qu’à doses homéopathiques mais reconnaissons que ce produit reste de qualité.
Oshyrya (06/10)
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AFM Records / 2014
Tracklist (52:35 mn & 50:18 mn)
CD 1
01. Intro 02. Steelhammer 03. King Of Mean 04. Future Land 05. Cry Of A Nation 06. Trip To Nowhere 07. They Want War 08. Never Cross My Way 09. Stranger 10. Stay True 11. In The Darkness 12. Azrael
CD 2
01. No Limits 02. Mean Machine 03. Burning Heat 04. Metal Machine 05. Devil’s Bite 06. Go Back To Hell 07. Timebomb 08. Holy 09. Metal Heart
En France, il est de notoriété commune que nous adorons brûler les idoles, en particulier si elles viennent de chez nous. Reconnaissons le travail réalisé pendant toutes ces années ainsi que la détermination des membres de NIGHTMARE. Nos compatriotes ont pu autant nous décevoir que nous ravir à travers leurs albums. La dernière livraison en date, The Burden of God (chronique ici) s’était avérée plutôt convaincante à nos oreilles et nous espérions que The Aftermath allait poursuivre sur la même lancée. Rappelons pour les plus jeunes de nos lecteurs que NIGHTMARE est né en 1979 et que les premières aventures discographiques datent de 1984 avec la sortie de Waiting For The Twilight. Sa longévité est remarquable mais il ne faut peut-être pas non plus exagérer. AFM Records se paluche en affirmant qu’il s’agit du plus grand groupe de heavy metal de l’hexagone, affirmation gratuite et sans grand intérêt. Sachons rester raisonnable.
Ce nouvel opus débute sur les chapeaux de roues avec un « Bringers Of A No Man's Land » puissant et rageur. Les fans seront heureux de retrouver la patte du groupe, ce power métal racé et trachant à souhait. Les guitares de Franck Milleliri et Matt Asselberghs tronçonnent joyeusement et assurent avec talent aussi bien en lead qu’en rythmique. Ils savent se faire agressifs ou subtils quand il le faut. Véritable ossature de chacune de chansons, les guitares tracent le sillon et fixent le cap en cela bien épaulées par une section rythmique au diapason, Yves Campion et David Amore semblent être en pleine forme. Jo Amore n’est pas en reste au chant et propose encore une fois une belle prestation.
Les onze chansons de The Aftermath s’enchainent avec naturel, sans temps mort ni faute de goût. On n’apprend pas à un singe à faire la grimace et depuis tout ce temps, NIGHTMARE s’y connait pour pondre des brûlots à même de ravir les metalheads les plus exigeants. Comme pour les précédent opus, l’ambiance générale est assez sombre et inquiétante et ces chansons sauront parler aux fans de JUDAS PRIEST, ICED EARTH ou encore NEVERMORE. Il a toujours été périlleux de maintenir la même intensité et la même tension sur la longueur. Et The Aftermath n’échappe pas à ce problème avec un petit coup de mou au milieu. Les compositions finissent par beaucoup se ressembler l’auditeur aura l’impression de rentrer dans un long tunnel. L’album fini par manquer de variété avec des chansons menées pied au plancher sans véritable espace de respiration.
Rien à redire par contre sur la forme avec son de qualité tout au long de l’album. Le mixage et le mastering de cet album ont été assurés par Mario Lochert aux Dreamsound Studios de Munich. NIGHTMARE a fait ici le boulot et propose un album solide à défaut d’être génial, dans la continuité de The Burden of God. N’hésitez pas à la soutenir lors des tournées à venir et en particulier au Wacken cet été. The Aftermath offre au groupe de nouvelles cartouches prometteuses.
Oshyrya (7,5/10)
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AFM Records / 2014
Tracklist (49:39 mn) 01. The Aftermath (Intro) 02. Bringers Of A No Man's Land 03. Forbidden Tribe 04. Necromancer 05. Invoking Demons 06. I am Immortal 07. Digital DNA 08. Ghost In The Mirror 09. The Bridge Is Burning10. Mission For God 11. Alone In The Distance