Archive for juin, 2014

Herod – They Were None

HEROD_they-were-noneHerod est un groupe suisse. Comme la plupart de ses compatriotes, il œuvre dans le post-hardcore. Jusque-là, rien de bien original… Ce n'est pas le premier, ni le dernier, à s'aventurer sur les chemins torturés de ce genre ardu et apocalyptique. L'écoute de ce premier opus impose une évidence : They were none est un album définitif. Il risque de marquer les esprits.

Herod pratique un post-core brut, abrasif. Il va droit au but ! Les neuf minutes introductives de « The fall », sont impressionnantes de maîtrise. C'est une véritable descente dans un maelstrom musical complexe ; le tout sublimé par un jeu proche de la perfection. La suite est de la même teneur. Les accélérations de « Betraying Satan », la force massive de morceaux comme « Glory north » sont autant d'atouts qui laissent bouche bée. On n'en dévoilera pas plus, histoire de préserver l'effet de surprise. Notons aussi une production compacte qui renforce l'efficacité des compos.

Venu de nulle part, Herod, avec They were none, se met au niveau des cadors du genre et se pose comme LE sérieux challenger d'une scène qui, au final, n'est pas encore prête de s'éteindre. Ce premier album, inattendu, possède une saveur, une envie, une urgence rare. Impressionnant… Indispensable.

Nico (9,5/10)

Site Officiel: http://herod.bandcamp.com/album/they-were-none

Mighty Music – Black Wave / 2014

01. The Fall 02. Glory North 03. Inner Peace 04. Northern Lights 05. Sad Hill part 1 06. We are the failure 07. Albert Fish 08. Betraying Satan 09. Watch’em die 10. No forgiveness for vultures 11. Sad Hill part 2

europe2014B

Ce lundi 16 juin 2014, nous étions une petite poignée de chanceux à avoir assisté à quelque chose dont on dira peut-être (sans doute ?) que c'était un concert « culte » dans 15 ans. Surtout si ce side-project du père Anselmo reste quelque chose de confidentiel. Phil et ses nouveaux potes, The Illegals, à l'AB en version club (c'est à dire : la petite salle à l'étage). Et je dis chanceux d'autant plus facilement que je le suis doublement. Le temps de réagir à leur venue à Bruxelles, c'était déjà sold-out (je me demande bien pourquoi d'ailleurs, on aurait pu mettre 50 personnes de plus assez facilement). C'était sans compter l'amitié de Mr Patate qui avait une place mais ne pouvait finalement assister au concert pour raison familiale. Mon vieux, je te dois encore une bière !

Micro en main

L'an passé, pour ceux qui l'auraient raté, le père Anselmo sortait un album avec un nouveau groupe portant son nom : Philip H. Anselmo & The Illegals. Un projet qui se veut le plus extrême du meilleur frontman actuel de metal. Un album que je trouve personnellement un peu en demi-teinte. Des morceaux quelques fois décousus, un manque de groove et une violence « gratuite » qui ne sert pas toujours la musique (n'est pas The Dillinger Escape Plan qui veut). Surtout, on n'y retrouve pas ce qui fait pour moi de Phil Anselmo un putain de chanteur : une voix pleine d'émotion. Walk Through Exit Only n'est pas un mauvais album, mais pour moi ce n'est pas ce que le Philou a fait de mieux. Il y avait cependant une chose dont je ne doutais pas, c'est que le père Anselmo est capable de transformer n'importe quel poney boiteux en cheval de course une fois qu'il a un micro en main. Et putain, j'ai pas été déçu.

La première partie m'a coûté une ou deux cervicales. Je n'avais jamais entendu parlé du Toxic Shock jusque hier soir 19 h 30. Pour tout avouer, quand je les ai vu monter sur scène avec leur casquette de trucker, leur coupe de cheveux de footballeur et leurs tatous, je me suis dit « et merde, ça va être du putain de metalcore à la con ». J'avais tout faux. Ces jeunes flamands (de Antwerp) jouent du crossover punk/thrash tout droit sorti de 1985, un peu comme si Slayer ou le Metallica des premières heures avaient fait un gosse avec Cro-Mag. Toxic Shock n'a pas inventé la poudre, mais bon sang, ils savent s'en servir. Des riffs ultra-classiques mais toujours aussi efficaces, un gueuleur convainquant et quatre musiciens à la hauteur du taf. Je n'aurais pas pu penser à une meilleure première partie. Je suis reparti avec le vinyle, c'est pour vous dire. Bravo les mecs !

« Drink beeeers »

Le gros du morceau s'amène ensuite sur scène. Phil fait bien ses 45 ans mais est toujours assez vif sur scène. Il boit beaucoup d'eau, c'est marrant à voir, et certains dans la salle ne peuvent s'empêcher de gueuler « drink beeeeeeeers ». A mon humble avis, s'il y a bien quelqu'un dans la salle à qui il ne faut pas apprendre à boire une bière, c'est bien tonton Philou ! Après quelques blagues et quelques coups de gueules sur la musique (« I've been in this business for too long »), le groupe ouvre le bal avec « Battalion of Zero » puis enchaîne de manière déjà très classique sur « Betrayed ». D'où j'étais, au milieu (face à Anselmo, faut pas déconner), au second rang, le public semblait survolté. Je n'ai quitté pas ma place de tout le concert donc je n'ai eu aucune vision générale, mais j'ai passé 90 minutes à me battre contre les vagues humaines et les mouvements de foule venant de la fosse juste dans mon dos. Mon téléphone solidement ancré dans mes mains pour tenter, tant bien que mal, d'y noter la set-list. 

Le père Anselmo sur scène, c'est comme d'hab', il n'y a pas de surprise (mais c'est ça qui est bon) : il est tantôt accroupi, tant debout, tantôt sautillant, tantôt en train de courir tout autour des musicos. Et il gueule, bon sang…qu'est-ce qu'il gueule ! Dès qu'il peut taper dans les mains du public aux premiers rangs, il le fait, tout en passant un maximum de temps un pied sur la barrière d'où une masse de fans tentent de venir lui toucher qui un genou, qui un pied, qui un mollet, qui une main, qui sa tête rasée. Les metalleux en mode « groupie », c'est toujours assez marrant tant ça ne se différencie pas toujours d'une adolescente en face de Rihanna. 

Un sacré bonhomme ce Phil

Petit moment spécial après le titre « Ugly Mug ». Phil demande au public ce qu'il veut entendre. Un fan (Serge, le chanteur de Leng Tch'e) gueule « Fuck Your Enemy ». Phil semble content de la proposition et avec un large sourire, il dit : « ok » ! Le gars dans la fosse rajoute « Phil ! Let me sing with you ». Et là, le père Anselmo ne se débine pas et l'invite à monter sur scène. Le groupe lance « Death Rattle », terrible morceau de Pantera puis enchaîne directement sur « Fuck Your Ennemy » avec Serge au chant qui fini par quitter la scène en se lançant en stage diving. J'en connais un qui a dû quitter la scène avec une érection digne d'un acteur porno. Je ne sais pas chanter donc je ne suis pas jaloux… mais un peu quand même. Trois titres plus tard, Phil et les Illegals se cassent et les lumières se rallument.

Après quelques bières, l'heure est au bilan dans le tram du retour. Phil Anselmo, c'est un vraiment un sacré bonhomme. Quand Lemmy sera mort (et bon sang, faite que ça arrive le plus tard possible), je ne doute pas que ça deviendra lui la nouvelle icône du metal, le nouveau « god father » (j'adore Black Sabbath mais Ozzy est quand même un guignol). Les Illegals sont vraiment bons, je serais vraiment curieux et intéressé de les voir dans un registre plus Heavy, à mon avis, ils n'en seraient que meilleurs encore. La première partie était top. Le club de l'AB c'est vraiment super. La bière de l'AB est vraiment trop chère (2,5€).

Le seul bémol, c'est que ça manquait un peu de Pantera à mon goût, surtout quand je regarde avec jalousie les set-list des précédants concerts. Un petit « Domination » ou un autre « Walk » n'auraient pas été de trop. Enfin, on est jamais content non plus.

Poney

 

Set-list :

Battalion of Zero
Betrayed
Usurper Bastard's Rant
Walk Through Exits Only
Bedroom Destroyer
Family, Friends and Associates
Dazed and Confused (intro et musiciens seulement)
Ugly Mug
Death Rattle (Pantera Cover)
Fuck your ennemy (Superjoint Ritual Cover)
Crippled Life (Arson Anthem Cover)
Irrelevant Walls and Computer Screens
Primal Concrete Sledge (Pantera Cover)

Architects – Gravedigger (video)

Le groupe Architects a mis en ligne le clip vidéo du titre "Gravedigger", extrait de l'album "Lost Forever // Lost Together" (Epitaph records) – lire la chronique  :

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