Ah bien il faut faire confiance à nos amis allemands pour maintenir haut les bonnes traditions. Et la régularité métronomiques de leurs sorties fait bien partie des qualités de GRAVE DIGGER. Deux ans sont passées depuis la sortie du très réussi précédent opus, Clash of the Gods (chronique ici) et donc les fans commençaient à s’inquiéter. Tout le monde est désormais rassuré avec la publication ces jours-ci de Return of the Reaper, le DIX-SEPTIEME opus du groupe ! Respect encore une fois pour une telle longévité et ténacité de Chris Boltendahl le chanteur, depuis longtemps le seul représentant des fondateurs. Saluons également la présence ici de Stefan Arnold derrière les fûts depuis plus de dix-huit ans.
Le titre de l’album peut le faire aisément comprendre, après les approches très épiques des deux derniers opus, GRAVE DIGGER revient à une démarche plus classique pour lui, un heavy métal allemand dans toute son essence et sa pureté. Votre serviteur se désole de ce choix, lui qui pouvait enfin prendre son pied avec le groupe et même passer outre le timbre de voix du chanteur. Mais après une telle carrière, il vaut mieux y aller doucement sur les expérimentations et régulièrement revenir sagement dans le giron qui a fait sa gloire. Donc la recette du heavy métal teuton est appliquée avec application : grosses guitares, rythmiques pachydermiques, chœurs virils et chant grave et agressif de Boltendahl. Les refrains sont facilement mémorisables et claquent à l’image d’un « Wargod » ou « Hell Funeral » à même de faire un malheur sur scène.
Return of the Reaper propose douze nouvelles chansons, très calibrées pour une durée moyenne autour des quatre minutes. Pas de fioritures ici mais juste le rouleau compresseur allemand à son meilleur. Demandez aux brésiliens ce qu’ils en pensent… Katzenburg et ses claviers retrouvent la portion congrue et font de la figuration face à la guitare d’Axel Ritt. Le pari de ne conserver qu’un seul guitariste dans le groupe suite au départ en 2009 de Schmidt et Hermann était osé mais il faut constater quelques années plus tard que cela n’a pas porté préjudice du groupe. Aussi bien en rythmique qu’en lead sur les soli, Ritt abat un sacré boulot. Tradition respectée à nouveau avec une production en béton armé, un son limpide et ultra puissant.
Moins aventureux comme ces prédécesseurs, Return of the Reaper permet à GRAVE DIGGER de se rappeler à ses fans historiques et de se repositionner comme leader sur la scène heavy métal outre-Rhin. Je regrette pour ma part l’absence du souffle épique qui avait su m’enchanter sur Clash of the Gods mais les bons moments ont toujours une fin. L’univers a repris sa marche habituelle, l’anomalie a été corrigée. Ceci dit, Return of the Reaper reste un bon album sans surprise mais en tout cas diablement efficace.
Oshyrya (7,5/10)
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Napalm Records / 2014
Tracklist (43:34 mn) 01. Return Of The Reaper 02. Hell Funeral 03. Wargod 04. Tattooed Rider 05. Resurrection Day 06. Season Of The Witch 07. Road Rage Killer 08. Grave Desecrator 09. Satan's Host 10. Dia De Los Muertos 11. Death Smiles At All Of Us 12. Nothing To Believe
Ah et bien voici une nouveauté. Au petit jeu de la création des étiquettes pour décrire son style musical, voici que les italiens de NOVERIA assument faire du « catastrophic metal ». La musique proposée a intérêt à être au niveau pour ne pas multiplier les quolibets faciles sur ce premier album titré Risen. Originaire de Rome, le groupe compte dans ses rangs deux figures bien connues de la scène métal transalpine : Emanuele Casali (DGM, ASTRA) aux claviers et Andrea Arcangeli (DGM, SOLISIA) à la basse. Renforcés de Frank Corigliano au chant, Francesco Mattei à la guitare et d‘Omar Campitelli à la batterie, voici que le quintet se lance dans le grand bain à travers cet opus.
Pas forcément évident à la lecture de son étiquette, NOVERA évolue dans un style métal progressif assez agressif et sombre dans la lignée des NEVERMORE et autre SYMPHONY X. Et nos amis italiens ne sont effectivement pas venus pour faire de la figuration tant le style choisi exige rigueur et haute maitrise technique. De ce côté-là rien à redire, chaque musicien donne son meilleur et fait feu de tout bois avec une certaine maestria. Chaque titre est finement ciselé pour lui donner un maximum de caractère et d’impact. Cela tabasse sec au niveau des rythmiques et les interventions de la guitare se veulent à chaque fois tranchantes et d’une précision chirurgicales. Casali n’est pas en reste et illumine les différentes chansons de nappes et soli ravageurs. Le style et les riffs de Mattei rappelle forcément un Michael Romeo et cela d’avère être un beau compliment. Enfin, cerise sur le gâteau, Corigliano derrière le micro s’en sort avec les honneurs et insuffle un joli supplément d’âme à ces chansons.
NOVERIA a essayé de mettre tous les atouts de son côté pour remporter la partie. Risen a ainsi été enregistré au VDM Studios de Tome et le mixage/mastering a été confié aux mains expertes de Simone Mularoni (DGM, EMPYRIOS) aux Domination Studios de San Marino. Décidemment, ce derneir doit assurer (avec talent) le mixage et le mastering de la moitié des groupes de métal italiens. Mais le travail est à chaque fois bien fait. Mularoni assure en bonus un solo de guitare sur « Fallen From Grace ».
Après plusieurs écoutes, Risen laisse entrevoir tout son charme sombre, agressif et apportera sans aucun doute une certaine joie aux amateurs de ce genre de plaisir. On regrettera quand même le manque d’originalité de la musique proposée malgré la maestria affichée. NOVERIA est loin de démériter mais on signalera qu’il s’agit d’un album de plus sans raison de particulièrement s’extasier.
Oshyrya (6,5/10)
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Scarlet Records / 2014
Tracklist (42:53 mn) 01. The New Age 02. Risen 03. Downfall 04. Paralysis 05. Ashes 06. Fear 07. Fallen From Grace 08. Through The Abyss 09. Waste
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Mister Patate
Juil
13
Tankard a toujours été la cinquième roue du carrosse du Big Four allemand, un gros cran en-dessous de ses trois compères/concurrents que sont Sodom, Kreator et Destruction. Bon, ne crachons pas dans la chope de Weizenbier : la bande à Gerre a su, par le passé, sortir son lot de morceaux foutrement efficaces, mais sans l’agressivité propre à un Mille Petrozza, par exemple. Puis, au fil des années, et alors que Kreator et Destruction ont su retrouver un second souffle et pètent le feu, Tankard s’est petit à petit enlisé dans sa routine, avec des albums plus ou moins intéressants mais loin d’être indispensables… et ce n’est pas R.I.B. qui viendra relancer la machine, malheureusement.
La comparaison avec ses concurrents est inévitable, et elle fait mal. Rien qu’au niveau de la production, R.I.B. fait « petits bras » face à un Hordes Of Chaos. Les guitares manquent de mordant, la batterie est presque discrète par rapport à celle de Destruction sur les deux derniers efforts, et Gerre… C’est moche à dire, mais il ne donne pas l’impression d’un frontman qui met les tripes sur la table. Production un peu faiblarde, une hargne toute relative : vous l’aurez compris, la force de frappe de R.I.B. est limitée, et le groupe ne peut même pas vraiment compter sur un « hymne » qui tirerait l’album vers le haut. Même Onkel Tom – qui n’est à l’origine qu’un side-project de Sodom – est plus affûté que Tankard. C’est moche.
Big 4 allemand ? Au vu de l’état de santé de ces groupes, on devrait plutôt parler de Big 2,5, avec un Sodom vieillissant et un Tankard émoussé. Heureusement que Kreator et Destruction sont toujours là pour maintenir le niveau. On se consolera en se remettant « Empty Tankard » dans les esgourdes.
Mister Patate (4/10)
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Nuclear Blast Records / 2014
Tracklist (xx:xx) 1. War Cry 2. Fooled by Your Guts 3. R.I.B. (Rest in Beer) 4. Riders of the Doom 5. Hope Can’t Die 6. No One Hit Wonder 7. Breakfast for Champions 8. Enemy of Order 9. Clockwise to Deadline 10. The Party Ain’t over ‘Til We Say So