À en juger par l’artwork et les photos promos « clichesques » (le groupe en train de tenir en joue une nonne et une femme sous burka sur l’une ou le groupe avec deux femmes à poil en laisse sur une autre) et au vu du CV des zicos du groupe (ex- 1349, ex-Den Saakaldte entre autres), on pourrait aisément croire que cet opus va se la fendre black metal pur et dur, voire trve.
Et là, dès les premières notes, Pantheon I nous place un contrepied parfait. Sur des relents black indéniables, le groupe est loin, très loin du trve black. Proposant des compos variées, passant du black lent, limite ambient à un black beaucoup plus noir et rapide, le groupe n’oublie pourtant jamais la mélodie et les ambiances travaillées pour proposer un metal très ouvert, même pour l’oreille d’un néophyte en black metal. Enfin, tout cela est vrai surtout pour les quatres premières compos car dès "What Lies Beneath", la production qui était là complètement claire devient crasse et rugueuse comme une vieille cassette audio qu’on aurait trop écoutée (sauf pour les intros et le violon, bizarrement). Et là, pour le néophyte, ça risque de coincer, d’autant que les compos semblent moins poussées niveau variations (ou du moins, les passages plus typiquement black (blast-beats et co) sont plus marqués). On a donc un opus à deux vitesses malheureusement entre une partie avec un black plus ouvert sur les autres genres et un black plus dans la pure tradition du genre. Mais c’était sans doute un des écueils inévitables de ce type d’opus concept avec une première partie qui est en fait le dernier EP et le reste qui est une sorte de best-off de tout ce que le groupe a écrit avant.
Un album à deux vitesses, qui nous montre le passé et le présent d’un groupe qui aura connu une évolution nette, une ouverture à d’autres genres, à d’autres influences. Au vu des compos figurant le présent, vivement le nouvel album (complètement nouveau).
Supercastor (07/10)
Non Serviam Records / 2014
Tracklist : 1. Pariah 2. Martyr 3. I'll Come Back as Fire 4. What Lies Beneath 5. From the Abyss They Rise 6. Core of the Soul 7. Thus Spake the Nightspirit (Emperor cover) 8. Transparent 9. Is This a Prophecy? 10. Myopic Dark Eyes 11. A Shadow 12. Impious Spirit 13. Enter the Pantheon
EVENLINE est un quatuor français né en 2009 en Ile de France. Après un premier EP, The Coming Life, sorti en 2010 et un concert clé en première partie d’ALTER BRIDGE au Luxembourg en 2011, le groupe décide de franchir le pas et entre en studio pour enregistrer son premier album que voici, Dear Morpheus.
Le premier pressage de ce premier album étant épuisé, EVENLINE en propose en ce début 2016 une réédition deluxe. Afin d'en offrir plus à leurs fans, ils n'ont pas fait comme tout le monde. Le groupe propose un second CD bonus, In the Arms of Morpheus, avec 5 titres acoustiques enregistrés en studio cet été. Le travail effectué sur ces versions acoustiques est très propre et soigné. Tout un chacun peut ainsi découvrir ces chansons dans le plus simple appareil et se rendre compte de leur efficacité. L'acoustique ne ment pas et sanctionne toutes les faiblesses.
Il semble que le chanteur et leader des américains de I AM THE AVALANCHE, Vinnie Caruana, s’y connaisse en gestion de catastrophe. Le nom de ce groupe de rock originaire du quartier de Brooklyn à New York semble prémonitoire tant la vie peut être capricieuse, semée de galères. Nos amis comptent déjà un solide tableau de chasse avec deux EPs et deux albums avant celui-là sous le bras : I Am the Avalanche (2005) et Avalanche United (2011). Tout semblait aller pour le mieux à la fin du chapitre précédent avant que le sort ne s’acharne sur le pauvre Vinnie : il a dû affronter des soucis de santé, le genre de problème qui vous laisse aliter des mois durant. Et cerise sur le gâteau, en plus de gérer une santé chancelante, une petite phénomène météo au nom sympathique d’ouragan Sandy a frappé, laissant beaucoup de ruines sur son passage. Tous ces événements ont nourri cet album qui montre un groupe secoué mais vaillant.