Qui a dit que le metal extrême prévalait sur tout le reste ? Certainement pas les Norvégiens d’Audrey Horne qui, à côté d’une carrière bien ancrée dans le black metal, se changent les idées avec un projet hard rock/heavy metal dont les amateurs du genre ne cessent de vanter les mérites depuis quelques années. En toute bonne curieuse que je suis, je me suis dit que me pencher sur leur dernier effort, intitulé « Pure Heavy » pourrait être une bonne idée.
Divisé en onze titres pour une durée moyenne d’environ quarante minutes, « Pure Heavy » commence sur des chapeaux de roues avec les deux titres « Wolf in my Heart » et « Holy Roller » et annonce tout de suite la couleur pour les prochains titres. Attendez-vous à des titres légers et agréables, à des riffs efficaces et des mélodies on ne peut plus accrocheuses. Certes, il serait facile d’avancer que la musique proposée ne comporte pas une once d’originalité. Oui et non, car si tout a déjà été fait dans ce milieu (comme dans tous les autres soit dit en passant), le travail de composition, ainsi que la mise en place et la production sont indéniablement là et apportent leur petite touche de modernité avec eux. Le fait que les membres s’adonnent à cette activité pour se changer les idées confère également à l’album un petit quelque chose en plus, car dans le cas présent, le but est clairement de sortir un disque sympathique à écouter et sans prise de tête aucune. Pari gagné, notamment avec quelques brûlots dont les mélodies, les riffs ou encore les soli restent en tête comme « Into the Wild » « Volcano Girl » ou « Waiting for the Night » pour ne citer qu’eux.
Avec « Pure Heavy », Audrey Horne aura donc réussi haut la main à convaincre une fan invétérée de death metal à délaisser ses albums de Bloodbath pour faire tourner du heavy à la place. Argument discutable, certes, contrairement à la qualité de cet opus que seule une grande mauvaise foi pourrait occulter. Tentez le coup !
Napalm Records / 2014
Tracklist (xx:xx) 1. Wolf in my Heart 2. Holy Roller 3. Out of the City 4. Volcano Girl 5. Tales from the Crypt 6. Diamond 7. Into the Wild 8. Gravity 9. High and Dry 10. Boy Wonder
Les débuts de LIVINGSTON ressemble à un conte de fée avant que la réalité du music business ne rattrape les britanniques et ne les ramène douloureusement sur terre. L’aventure a commencé à Londres en 2002 avant que le groupe ne décide déménager à Berlin en 2008 pour progresser. Choix judicieux puisque l’année suivante ils signent avec la major Universal Music. Un premier album, Sign Language, voit rapidement le jour et se classe d’emblée dans le Top 20 outre-Rhin. Le buzz se crée également sur iTunes puisque ce disque devient la révélation de l’année sur la plateforme musicale. Les bonnes choses s’enchainent alors avec une tournée à guichets fermés et une importante diffusion du single « Broken » sur les ondes.
Deux ans plus tard, alors que les britanniques travaillent sur un second opus, Fire to Fire, en compagnie du célèbre producteur rock David Bottrill (MUSE, PLACEBO, TOOL), LIVINGSTON déchante rapidement, forcés de faire des compromis entre leur envies et les injonctions de leur label qui entend bien contrôler artistiquement ses poulains pour répondre aux besoins du marché. Ils accouchent donc d’un disque de compromis qui ne satisfait personne et qui ne rencontre pas le succès espéré. Un peu traumatisés par les réalités de l’industrie du disque, LIVINGSTON coupe les ponts avec son label et décide de toute reprendre à zéro. Désormais chez Long Branch Records, les britanniques s’enferment dans une maison de chasseurs au milieu des bois et composent, enregistrent, produisent et mixent tous seuls sans aucune intervention extérieure. De cette démarche nait ce troisième album, Animal, à la fois sincère et rafraichissant.
LIVINGSTON ne renie pas son identité et continue d’explorer cette veine rock alternatif dans la continuité de ses deux précédents opus. Mais cette fois-ci ils ont laissé leur inventivité et leur inspiration parler sans que des considérations commerciales ne rentrent en jeu. L’auditeur sera frappé à l’écoute de ces treize chansons par l’intensité et la profondeur de la musique proposée. Franchement Animal impressionne par son intelligence et sa finesse. Le feeling est assez bluffant et les britanniques font preuve d’une sacré maitrise, d’une vraie classe. Les compositions sont assez complexes, très touffues tout en restant accessibles. Elles nous parlent directement au cœur et à l’âme, cette immersion dans cet océan musical se transforme en un voyage initiatique et enrichissant. Dans la lignées des KARNIVOOL, DARK AGE et JOLLY, LIVINGSTON frappe un grand coup avec Animal. Il est franchement périlleux d’essayer de résister à un « When It Goes Away » et son refrain entêtant ou à un « Chemicals » à la foi subtil et débordant d’énergie.
Vous l’aurez compris j’ai été conquis et charmé par le talent de LIVINGSTON, la profondeur et la grâce qui se dégage de ces chansons finement ciselées. Si vous cherchez quelques rayons de soleil parmi tous ces nuages, LIVINGSTON pourrait vous apporter de belles satisfactions.
Tracklist (57:17 mn) 01. Intro 02. When It Goes Away 03. Big Mouth 04. Chemicals 05. Time Bomb 06. Skin & Bones 07. The Hunter 08. Opposite Tracks 09. In My Head 10. Into The Rain 11. Reckless 12. Human 13. Animal
Le groupe Black Crown Initiate a publié la vidéo du titre "Withering Wave" extrait de l'album "The Wreckage of Stars" (sortie le 27 octobre en Europe via eOne heavy records) :