ENGEL n’est plus un nom inconnu de la majorité des métalleux, ils ont pris une nouvelle dimension depuis que son guitariste, fondateur et principal compositeur Niclas Engelin a intégré définitivement IN FLAMES en 2011 en remplacement de Jesper Strömblad (il avait déjà fait partie du groupe en 1997-98 à l’époque de Whoracle). ENGEL compte déjà un solide tableau de chasse avec trois albums studios, un EP, un split-CD ainsi que deux démos. Notons deux changement depuis 2012, l’arrivée de Mikael Sehlin derrière le micro à la place de Magnus "Mangan" Klavborn et celle de d’Oscar Nilsson sur le tabouret de Jimmy Olausson.
Autant leur précédent opus, Blood of Saints (chronique ici) laissait lourdement planer l’ombre de RAMMSTEIN autant Raven Kings voit les touches indus régresser au profit d’un death métal mélodique qui ne pourra que faire penser aux princes du genre que sont IN FLAMES. Vous pourriez légitimement craindre que les deux groupes marchent joyeusement sur les mêmes plats de bande et effectivement les ressemblances sont légions. Disons qu’ENGEL est un peu moins technique et subtil que l’IN FLAMES contemporain, plus bourrin avec des touches alternatives et industrielles plus affirmées malgré tout. Mais pour le reste, le mimétisme est assez frappant et rappelle, en moins bien malheureusement l’album Clayman : les soli de guitares même si Engelin n’est pas fait du même bois que Björn Gelotte et que Mikael Sehlin n’a pas non plus le talent d’un Anders Fridén.
Il sera difficile de ne pas croire qu’ENGEL profite au maximum de l’aura d’IN FLAMES et qu’Engelin n’aura pas joué au maximum cette carte là pour signer sur un label aux grands moyens. Mais il y a tellement de groupe désormais qui évolue dans la même veine qu’ENGEL malgré de belles qualités et un savoir-faire indéniable peine à réellement convaincre. Le son signé Jacob Hansen (VOLBEAT) est aux petits oignons mais Raven Kings pêche pas manque de chansons de caractère, des incontournables. Tout est extrêmement calibré avec des titres courts cherchant l’impact maximum, immédiatement. Le premier single « Salvation » qui ouvre ce disque mêle intelligemment vitesse et puissance mais sonne déjà-entendu des dizaines de fois. Disons que les plus nostalgiques des années 2000 et de la période Clayman pourraient trouver ici leur compte. Je suis laissé prendre moi-même et j’ai pris un certain plaisir avec Raven Kings. Mais il reste franchement paradoxal de constater que Niclas Engelin joue à la fois la carte du IN FLAMES contemporain et celui du passé. On peut alors se demander sur l’orientation affichée depuis Sounds of a Playground Fading lui plait vraiment.
Oshyrya (06/10)
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Gain Music – Sony Music / 2014
Tracklist (38:14 mn) 01. Salvation 02. Your Shadow Haunts You 03. Denial 04. Fading Light 05. My Dark Path 06. I Am The Answer 07. When The Earth Burns 08. End Of Days 09. Sanctuary 10.Broken Pieces 11. Hollow Soul
Tout notre respect aux américains d’ELEGANTLY WASTED qui semblent mener une jolie carrière dans l’ombre, dans beaucoup faire parler d’eux. Et pourtant, le trio compte plus d’une décennie d’existence au compteur, deux albums avec Greetings from a Strange Place en 2003 et Desolation Row en 2007 et de multiples concerts dans son pays mais également en Europe. Au cœur de ce projet, vous trouverez Lenny J (chant, guitares, basse) et Queen D (chant et guitares) qui vivent à fond cette aventure, miroir de leurs vies.
La recette est d’une grande simplicité, du rock sous la forme de son avatar le plus pur, solides riffs, grosses rythmiques, lignes vocales et refrains attrayants. L’énergie et la conviction affichées sont communicatives et donneront immédiatement envie de taper du pied, de partir dans un headbanging frénétique. N’attendez rien de surprenant ou d’original aussi mais tout simplement une musique inspirée et franchement bien foutue, sans artifice ni maquillage. Cette musique est faire pour la scène et prendra alors une autre dimension dans une ambiance enfumée avec l’alcool coulant à flot. Les compositions lentes et rapides se succèdent sans temps mort et Lenny J s’avère être un chanteur tout à fait honnête et sérieux. L’accent est évidemment mis sur le feeling au détriment de la technique guitaristique pure mais on sent bien que les américains en garde sous le pied et quelques soli confirmeront cette intuition.
The Dog Years possède de nombreux arguments à même de combler les fans d’un rock n’roll pur et dur. Rien de bien nouveau sous le soleil mais juste la satisfaction de prendre du plaisir à l’écoute d’un groupe sincère et honnête qui mène sa barque loin des strass et des paillettes des majors. ELEGANTLY WASTED vit à fond une vie artistique très riche en profitant de toutes les opportunités possibles. Parions que Lenny J se rappellera longtemps de son petite expérience cinématographique et que Queen D est forcément revenue différente de son séjour en Irak où elle s’est produite avec THUNDHERSTRUCK, un tribute-band féminin à AC/DC, devant les soldats américains. Gageons que ces expériences ont su nourrir et enrichir encore The Dog Years.
Oshyrya (6,5/10)
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Flaco Music / 2013
Tracklist (43:39 mn) 01. Fire Away 02. Stolen Moments 03. The Dog Years 04. Tatoos And Memories 05. Morning Fog 06. Dead End Street 07. Love Is A Killer 08. World Gone Insane 09. Rising Sun 10. Under The Tide 11. Bella
Les américains de PAN semblent prendre un malin plaisir à brouiller les pistes et à se moquer joyeusement de nous. Ne vous fiez pas à cette pochette ou au logo qui évoquent un groupe de true black métal norvégien, nous avons bien affaire ici à trois musiciens originaires du Michigan. Bon ok quelques points communs quand même comme des physiques de déménageurs et qui une colère évidente à l’écoute de ce disque. Amis poètes vous risquez d’être surpris tant Driftwoods se veut une plongée violente dans un univers lourd et poisseux, une nappe d’hydrocarbure prête à s’enflammer.
Musicalement parlant, le groupe parle de Heavy Métal mais cette étiquette parait bien réductrice. Assaisonnez cette base d’une généreuse portion doom, bien lente et glauque à souhait, de riffs en mode tronçonneuse, de rythmiques pachydermiques et d’un chant hurlé viril du plus bel effet. La ballade riante et joyeuse dans les bois aura bien vite fait de tourner au pire, façon Blair Witch Project. Pour ne rien arranger, n’espérez pas de zone de calme ou de quoi reprendre votre souffle, Driftwoods ne comporte que cinq chansons oscillant entre huit et douze minutes. C’est fou ce qu’un simple trio armé d’une batterie, d’une basse et d’une guitare peut faire comme bruit ! Il faut attendre le dernier titre, « Slow Waters & Grey Skies » pour découvrir un groupe plus accessible dans une veine quasiment stoner avec un chant clair. PAN impressionne par sa capacité à invoquer une atmosphère sombre et violente mais les américains peinent à maintenir l’intérêt sur toute la durée de l’album. Au bout de vingt minutes d’un tabassage en règle, bien des auditeurs demanderont grâce et passeront à autre chose. L’effet rouleau-compresseur de ce disque risque d’en désabuser plus d’un avant qu’une certaine lassitude ne prenne le pas.
Le Michigan est aussi appelé « The Wolverine State ». Et effectivement, la musique du groupe s’apparente à une attaque en règle d’un glouton (carnassier d'Amérique du Nord, également appelé carcajou) qui viserait d’entrée la jugulaire pour saigner à mort son adversaire. Aussi bien sur le fond que sur la forme, PAN crée la confusion et remettre à la bonne place toutes les pièces du puzzle demandera bien du courage.
Oshyrya (06/10)
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Autoproduction / 2014
Tracklist (53:38 mn) 01. Cold Winds & Dark Waves 02. Civilization & The Old Way 03. Serpents And Bones 04. The Ancient Isle & Disillusionment 05. Slow Waters & Grey Skies