Archive for décembre, 2014

Mallory – 2

oshy_24122014_MallorRecevoir à la rédaction un album autoproduit s’avère être à la fois une bénédiction et une malédiction. Une bénédiction d’abord car la bonne surprise et la découverte est toujours potentiellement au coin de la rue. Le cœur de notre activité est d’essayer de vous faire découvrir des joyaux peu connus et peu distribués. Mais chaque médaille a son revers et il faut bien avouer que la plupart du temps une certaine déception s’impose et il devient alors difficile de critiquer le travail passionnés même si le résultat ne tient pas la route.

Avec ce deuxième album des parisiens de MALLORY, nos sentiments sont pour le moins partagés. Nos amis ont décidé de battre le fer tant qu’il est chaud et nous reviennent très rapidement après un premier opus, Honey Moon. La recette ne change pas fondamentalement, ces neufs nouvelles compositions continuent de s’épanouir au sein d’un rock vintage très typé année 70. L’économie des moyens est évidente, le feeling et les ambiances prennent le pas sur la démonstration technique. Les membres de MALLORY sont loin d’être des manchots mais ils préfèrent en garder sous le pied et ne tombent jamais dans une complexité stérile. Une fois ceci dit, il faut malheureusement bien constater que la mayonnaise peine à prendre et que l’ennui pointe rapidement le bout de son nez. Le chant s’avère peu convaincant avec un accent français très marqué. N’est pas Chris Cornell qui veut. La musique reste sympathique mais là aussi difficile de susciter l’enthousiasme. Les compositions finissent par se ressembler et avec seulement trente-deux minutes au compteur il y a de quoi se sentir un peu orphelin surtout quand est proposé un court instrumental sans intérêt comme « Somewhere ».

Ce disque laisse percevoir un certain potentiel avec quelques passages assez réussis mais dans l’ensemble l’impression reste peu flatteuse. Le concept développé suscitera aussi un certain intérêt mais je me suis désespérément ennuyé à l’écoute de 2. Dommage.

Oshyrya (05/10)

 

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Autoproduction – Dooweet Records / 2014

Tracklist (32:48 mn) 01. Awake 02. Big Nails 03. Ready 04. Bad Monkeys 05. Somewhere 06. Summer Rain 07. Heavy 08. Runnin 09. Something

Bloodbound – Stormborn

oshy_24122014_BloodbouNous aimerions pouvoir afficher sur notre visage le même air de satisfaction que le démon qui apparaît sur la pochette de ce nouvel album des suédois de BLOODBOUND mais à force nous avons bien compris qu’il ne fallait malheureusement pas attendre trop de ce groupe. Loin de nous l'idée de les dénigrer, après tout, ils font ce qu’ils aiment et ce que leurs fans veulent mais la musique proposée parait tellement clichée et déjà entendu des milliers de fois qu’il ne faut attendre de nous en enthousiasme débordant.

L’efficacité suédoise n’est pas un cliché dans le petit monde du heavy-métal. BLOODBOUND peut rivaliser aisément avec les allemands au sein de cette croisade pour la défense d’un power métal authentique, loin d’être désagréable. « Satanic Panic » ouvre les hostilités et surprend par son impact et, osons le dire, sa subtilité. Oui bien sûr les riffs rapides et tranchants sont bien au rendez-vous, accompagnés de rythmiques pachydermiques et de soli ravageurs mais les suédois s’avèrent bien meilleurs quand ils réussissent à intelligemment intégrer nappes de claviers et des chœurs virils pour donner encore plus de corps et d’épaisseur à leur musique. Et cette première chanson surprend agréablement bien et enterre d’entrée certains ténors comme les bien palots compatriotes d’HAMMERFALL. La recette reste la même mais l’enthousiasme et la vigueur de BLOODBOUND tranche avec l’apathie de leurs rivaux. Patrik Johansson fait le boulot et fait oublier album après album son prédécesseur Urban Breed. Stormborn se veut plus grandiloquent et emphatique que jamais « Iron Throne » débute pied au plancher et évoque aussi bien HELLOWEEN qu’ACCEPT ou JUDAS PRIEST (surtout avec les montées dans les aigus de Johansson). L’option vers une approche plus mélodique et accessible engagée depuis Unholy Cross (chronique ici) se voit encore plus conforter ici. Le premier single choisi « Stormborn » persiste et signe dans cette veine et cristallise le choix des suédois.

Sans brutaliser son public, BLOODBOUND évolue par petits pas et devrait ainsi pouvoir toucher un public plus large. Comme quoi il ne faut jamais désespérer et penser à l’avance que la messe est dite. Sans rejoindre totalement Joakim Brodén, chanteur de SABATON, qui a fait des déclarations dithyrambiques à propos de ses compatriotes, il faut souligner que BLOODBOUND se bonifie avec le temps.

Oshyrya (07/10)

 

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AFM Records / 2014

Tracklist (51:05 mn) 01. Bloodtale 02. Satanic Panic 03. Iron Throne 04. Nightmares From The Grave 05. Stormborn 06. We Raise The Dead 07. Made Of Steel 08. Blood Of My Blood 09. When The Kingdom Will Fall 10. Seven Hells 11. When All Lights Fail

Sixx:A.M. – Modern Vintage

Screen-Shot-2014-07-30-at-4.33.39-PMSixx:A.M. est donc devenu un projet à plein temps de Nikki Sixx. Originellement pensé comme un projet musical, jouant le rôle de BO musicale pour l'autobiographie de Nikki Sixx, The Heroin Diaries, le succès du premier single du groupe, « Life Is Beautiful », a lancé Sixx:A.M. au point que voici le troisième album du combo. Sachant que la productivité de Motley Crüe est relativement faible actuellement, on conçoit très que Nikki Sixx puisse ici exprimer ses talents de compositeur. Toutefois, Sixx:A.M. n'est pas non plus un projet solo: les deux comparses de Nikki Sixx., James Michael (chant) et DJ Ashba (guitares), ont aussi participé à l'écriture de ce Modern Vintage

Titre trompeur

De ce titre parlons-en : s'il justifie une intéressante illustration en covert art, il est assez trompeur. La dimension « vintage » de la musique de Sixx:A.M. m'échappe relativement même si pour la première fois un batteur, Jeff Fabb, et non une boîte à rythmes apparaît sur un disque de Sixx:A.M. En outre les solos de DJ Ashba sont bel et bien présentés et c'est toujours un plaisir d'entendre le guitariste d'Axl Rose sur un album au sein du quel il peut s'exprimer avec liberté.

Mais le reste de la musique de Sixx:A.M. est totalement calibré pour les radios rock US : que ce soit dans une veine mélodique (le single « Stars » bien fichu), nerveuse (« Give Me A Love ») ou pop et groovy (« Gotta Get It Right »), tout ici doit et devrait marcher au pays de l'Oncle Sam. Au moins peut-on reconnaître à Nikki Sixx qu'il ne radote en rien et qu'il ne propose pas une redite de Motley Crüe. Il faut dire que les qualités vocales de l'excellent James Michael et la virtuosité de DJ Ashba permettent d'échapper au « carcan Motley Crüe » dont le chant faiblard de Vince Neil et le jeu limité de Mick Mars sont pour le pire et le meilleur des éléments constitutifs. On imagine très mal les comparses du Crüe interpréter la chanson dansante et acompagnée de cuivres qu'est « Before It's Over ». La versalité permise explique peut-être le bon niveau global d'un disque qui – remarquons-le – ne faiblit pas franchement sur sa fin, même si j'ai personnellement du mal avec l'ultra commercial « Miracle », par ailleurs fichtrement accrocheur.

Nostalgie du vieux Crüe ?

Pourtant, malgré la qualité musicale indéniable de ce Modern Vintage, qu'il faudrait être sourd, atrabilaire ou gâteux pour nier, je n'arrive pas à être totalement convaincu. L'ensemble est trop léché, bien produit et mainstream pour emporter ma conviction. À écouter et réécouter ce troisième essai de Sixx:A.M., j'en finis parfois à regretter les chœurs racoleurs de Motley Crüe, les feulements enroués de Vince Neil et les solos minimialistes du compère Mick Mars. Étrange sentiment à vrai dire…

Peut-être, Sixx:A.M. permettra-t-il aux plus jeunes de découvrir la carrière de Nikki Sixx avant ce groupe, ce qui serait déjà ça de pris. Quant aux plus anciens, il leur faudra une bonne dose d'ouverture d'esprit pour accepter ce que propose ici le bassiste de Motley Crüe.

Baptiste (6,5/10)

 

Eleven Seven / 2014

Tracklist (43:00) : 1. Stars 2. Gotta Get It Right 3. Relief 4. Get Ya Some 5. Let’s Go 6. Drive 7. Give Me A Love 8. Hyperventilate 9. High On The Music 10. Miracle 11. Before It’s Over