Johannes Persson nous a récemment enchanté de sa mélancolie et de sa noirceur au sein des très réussis Vertikal (chronique ici) et Vertikal II (chronique là). Mais le chanteur/guitariste de CULT OF LUNA a plus d’une corde à son arc et dévoile maintenant un a un nouveau projet musical intitulé RIWEN. Autant CULT OF LUNA explore les part les plus sombres et dépressives de l’âme humaine, autant cette nouvelle aventure montre un visage beaucoup plus violent. Pour mener à bien ce projet, Persson s’entouré d’une fine équipe composée de membre de TOTAL JÄVLA MÖRKER et SONIC RITUAL.

En trois chansons dans une veine hardcore, dotées d’un son brut et très rapide, les suédois se lancent dans un Blitzkrieg foudroyant. Ajoutez à cette base des touches punk et un chant possédé et vous aurez une belle idée de l’agression mise en œuvre. Le groupe a travaillé vite et sans filet en adepte d’un DIY mettant en avant fraîcheur et spontanéité. RIWEN s’adresse aux plus bas instincts des potentiels auditeurs et distillent une aura d’une rare violence. Au niveau du chant, Fredrik Lindkvist pourrait évoquer à certains Tomas Lindberg d’AT THE GATES pour ce chant hurlé, criard et éraillé. Ces trois titres ont été mis en boite en une nuit et ne laisseront personne indifférent. Bien qu’assez peu adapte de ce type de douceur, je dois bien reconnaître une certaine fascination pour la dimension sombre et agressive de cette musique.

A tord ou à raison, tout un chacun pense souvent que la dépression se caractérise par différentes phases que traversent l’une après l’autre l’individu atteint. Johannes Persson propose avec grand talent une illustration sonore de deux de ces phases: la mélancolie morbide via CULT OF LUNA et maintenant le colère destructrice via RIWEN. Dans les deux cas l’immersion est douloureuse mais en même temps très séduisante. Restons quand même prudent et attendons un album complet pour trancher plus sérieusement.

Oshyrya (07/10)

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Indie Recordings / 2014

Tracklist (11:56 mn) 01. Nature Call Us Back 02. Values 03. Karlsgrundet

Tel Alain Peyrefitte qui écrivait en « Quand la Chine s’éveillera » en 1973 puis « La Chine s'est éveillée » en 1997, le projet KHAØS avait entamé sa mue en 2012 via l’EP Rising (chronique ici) et les voilà qui reviennent en ayant totalement émergé avec ce premier album, Risen. Projet assez bizarre, supervisé par le producteur Rolf Munkes, entre des musiciens n’ayant jamais joué ensemble, nous pouvions légitimement douter de la pérennité du groupe. Sous nos yeux ébahis se présentent donc douze nouvelles chansons d’un rock alternatif assez classique mais joliment inspiré.

Il suffit de relire les CVs fournis de chacun des membres pour comprendre que KHAØS cristallise de belles années d’expérience. Chandler Mogel (chant, OUTLOUD), Mark Rossi (guitares, TRIBAL), Nic Angileri (basse, JORN) et Trevor Franklin (batterie, ELIS) sont bien toujours de la partie. Le savoir-faire est indéniable à l’écoute de ces chansons qui fleurent bon le travail sérieux et appliqué. Si vous êtes amateur du genre, vous avez forcément déjà entendu ces chansons qui s’avèrent être des variations de la veine Rock / Hardrock / Metal dans son acception la plus classique. Rossi distille de jolis riffs et de solides rythmiques alors que Mogel fait le travail derrière son micro.

Il n’y a pas de quoi tomber en pamoison devant ce Risen, simplement saluer un joli travail. Si vous êtes sensibles à ce genre hard rock très classique vous avez des chances de trovuer un certain plaisir à l’écoute de ces sympathiques compositions. Chacun pourrait citer dix albums plus intéressants mais si vous vouler un peu de nouveautés, KHAØS pourrait faire l’affaire.

Oshyrya (06/10)

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Khaøs – MRRecords / 2014

Tracklist (63:34 mn) 01. After The Silence, 02. Crisis Factor, 03. Exalted, 04. Loaded Question, 05. End Of Daze, 06. Merchants Of Khas, 07. Ride The Chain, 08. Hung The Moon, 09. Imagined Danger, 10. Static Windows, 11. As Far As We Go, 12. The Breathing Room

Devant la quantité absolument incroyable de disques qui sont commercialisés chaque année à la recherche désespérée d'un acquéreur potentiel, il est bien difficile de prime abord différencier le bon blé de l’ivraie. 

Mais parfois un OVNI passe, et du haut de ses 25 ans Ced (Cederick Forsberg) génial compositeur, multi instrumentiste, chanteur, et producteur (excusez du peu) fait indéniablement parti de cette catégorie.

Chronologiquement Rocka Rollas est son deuxième bébé, mais assurément le plus porteur, et « Road to Destruction », vient s’ajouter à la déjà riche discographie de ce groupe qui totalise désormais trois albums et un EP en à peine quatre années d’existence !

Un poil plus mélodique que ses prédécesseurs, cet album extrêmement riche nous ramène presque trente ans en arrière à la sortie du mythique EP éponyme d’Helloween (1985), dans l’univers musical de l’âge d’or du Speed Metal Teuton. 

Des rifs passionnants distillés d’un bout à l’autre de la galette viennent servir le chant (lui aussi de Ced) de haute volée et imparable. La production et les arrangements sont parfaitement équilibrés (notamment pour ce qui est des chœurs) et enrichissent encore des compositions déjà renforcées par des solos parfaitement dans l’esprit et exécutés avec brio.

Alors certes les grincheux viendront dire que The Road to Destruction n’apporte rien de neuf… j’en conviens, mais quel plaisir procuré d’un bout à l’autre par cet album. Des titres tels que « The War of Steel Has Begun » ou encore « Darkheart » en d’autres temps (celles où les disques se vendaient) auraient à coup sûr permis à Rocka Rollas de bénéficier d’une exposition digne de la qualité de ce qu’il nous propose.

Il ne reste plus qu’à espérer qu’un tél opus permettra enfin à ces Suédois de tourner hors de leurs  frontières…

Conscient de s’être quelque peu éloigné de l’approche sonore plus brute de décoffrage originelle de Rocka Rollas, Ced a annoncé via le Facebook du groupe qu’il lançait un nouveau projet renouant avec ces origines : Wasteland 3000

Facebook officiel : www.facebook.com/rockarollasmetal

Murder-One (08,5/10)

StormSpell Records / 2014

Tracklist (43:39): 01.The Gathering (Intro) 02.Curse of Blood 03.The Road to Destruction 04.Firefall 05.Darkheart 06.A Wave of Firestorms 07.With Fire and Sword 08.The War of Steel Has Begun 09.Guardians of the Oath 10.Kingdom of Madness (Magnum cover)