oshy_17122014_WildpaNe jamais prendre à la légère le fond par rapport à la forme. Bien sûr le plus important reste la musique mais ce serait une grave erreur de négliger la façon dont cette musique est présentée à l’auditeur potentiel. Nos compatriotes de WILDPATH l’ont bien compris et mettent les fans de speed métal symphonique dans le meilleur état d’esprit possible en présentant leur nouvel opus, Disclosure, sous la forme d’un digipak soigné aux visuels léchés et attrayants. Saluons l’effort qui coûte bien de temps et de l’argent à ses géniteurs.

Mais tous ces efforts seraient bien vains sur musicalement le groupe n’assurait pas et se vautrait lamentablement. WILDPATH n’est pas à son coup d’essai et accumule désormais une belle expérience avec déjà trois albums sous le bras : Nyx Secrets, Non Omnis Moriar (2009) et Underneath (2011). Et les parisiens ont su mettre en œuvre tout ce savoir-faire pour venir à bout d’un album complexe et ambitieux comme Disclosure.

Les racines speed métal symphonique dont bien toujours présentes mais le groupe a souhaité expérimenter et découvrir de nouveaux paysages. Les touches électro sont légions en plus des orchestrations, l’approche se veut parfois assez minimaliste, brut de décoffrage avec des rythmiques très en avant par apport aux ornementations mélodiques. La guitare se veut également assez tranchante, rugueuse sans oublier de devenir technique et virevoltante lors des soli. Le tout donne un côté assez artificiel et glacial qui colle bien avec le concept développé. Ces choix sont courageux et il faut rendre hommage à cette prise de risque. La première écoute risque d’en surprendre et d’en décontenancée plus d’un mais elle laisse heureusement un petit goût de revient qui pousse à relancer la touche play de son lecteur.

Et à chaque fois, de nouveaux horizons apparaissent, tous les petits détails émergent et fourmillent pour donner du corps, de l’épaisseur à cet album. Disclosure se révèle difficile d’accès mais les plus courageux seront récompensés. Tout n’est pas parfait avec une production un peu trop rugueuse parfois (la batterie surtout), nous aurions aimé un son plus puissant et rond. Le résultat est plus qu’honorable mais ne peut rivaliser avec les meilleures productions européennes (mais les budgets ne sont pas les mêmes). Marjolaine Bernard assure avec brio les parties de chant même si une pointe d’accent fera sourire ici ou là.

Après le très épique Underneath, WILDPATH surprend et jette un froid avec Disclosure. Loin de nous déplaire cette approche plus électro, artificielle montre et démontre le talent certain des parisiens et nous laisse admirer une autre facette de leur travail. Olivier Caron et Alexis Garsault ont fait un sacré travail. Un illustre inconnu a écrit : « Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage, vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois ». C’est bien le cas ici.

Oshyrya (08/10)

 

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Wildpath – Brennus Music / 2014

Tracklist (54:36 mn) 01. Concealed 02. Outcast 03. Ignited 04. Ex Cinere 05. Petrichor 06. Confined 07. Delusion 08. Unborn 09. Hollow 10. Absentia 11. Disclosure