Archive for janvier, 2015

Marduk – Frontschwein

Entre Marduk et la guerre, il existe une connexion. Que ce soit sur le désormais culte Panzer Division Marduk ou sur le radical Iron Dawn (sans oublier quelques incursions sur le terrain des hostilités avec Plague Angel), les Suédois – et plus particulièrement Morgan – avaient écrit en quelque sorte la bande originale des conflits de ce monde, impitoyable dans sa violence. 16 ans après Panzer Division Marduk, le groupe consacre à nouveau un nouvel album à la guerre et ses champs de bataille. Mortuus ayant prouvé sur scène qu’il peut rendre Panzer Division Marduk encore plus bestial, on aurait pu s’attendre à une déferlante incessante de blastbeats, mais c’est aussi justement Mortuus qui a su sortir le groupe de l’ornière sur Plague Angel et, depuis son arrivée, le groupe a su aussi mieux intégrer le mid-tempo dans ses compos. « Frontschwein ne serait donc pas une pure orgie de haine, et ce n’est pas plus mal », m’étais-je dit.

Frontschwein démarre en trombe, sans hésitation ni samples et prend à la gorge avec un titre éponyme particulièrement efficace. Le riffing est solide et presque mélodique, la section rythmique s’en donne à cœur joie et Mortuus dégueule sa haine… mais le soufflé se casse la gueule dès le deuxième morceau, là où l’album aurait justement dû passer la surmultipliée et tout détruite sur son passage. « The Blond Beast » ne passe pas. Et pourtant, j’apprécie beaucoup les morceaux atypiques du groupe, à l’instar du mélancolique « Summer’s End » sur La Grande Danse Macabre, pour ne citer que lui. Ici, rien n’y fait : le poum tchack simpliste de la batterie rend le morceau faible, certainement au regard de la doublette « Afrika »-« Wartheland » juste après. Marduk lâche à nouveau les chiens avant de revenir à un mid-tempo trompeur et menaçant. 3 morceaux sur 4, le bilan reste plus que positif, mais il manque ensuite à ce Frontschwein un petit quelque chose pour être aussi mémorable, aussi abouti qu’un Rom 5:12. Alors oui, Frontschwein propose encore son lot de morceaux dans la plus pure veine du Black Metal du groupe (on citera « Rope Of Regret », déjà proposé en avant-goût sur la toile), et Mortuus réussit même la prouesse de repousser encore ses limites en matière de violence et de rapidité de débit sur « Thousand-Fold Death », mais ces réussites sont contrebalancées par d’autres titres moins mémorables, tirés en longueur, comme ces « Nebelwerfer » et « 503 » qui semblent n’en pas finir.

Au final, Frontschwein suscite des sentiments contraires. D’un côté, il y a une certaine joie. Marduk a su capter la thématique de Panzer Division Marduk et la couler dans un cadre moins rigide, plus varié, et le résultat, dans l’ensemble, est plutôt réussi. Cependant, je ressens aucun quelques regrets, d’une part en raison de ces quelques morceaux moins inspirés qui viennent tirer l’album vers le bas et, d’autre part, par cette question qui me taraude : Frontschwein n’aurait-il pas été un Panzer Division Marduk 2.0 encore plus ravageur si le groupe avait opté pour la même approche radicale que celle du groupe à l’aube de l’an 2000 ? Nous ne le saurons jamais, mais j’ai l’impression que le groupe avait toutes les cartes en mains pour dépasser Panzer Division Marduk de la tête et des épaules.

Mister Porn (8/10)

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Century Media Records / 2014
Tracklist (52:35) 1. Frontschwein 2. The Blond Beast 3. Afrika 4. Wartheland 5. Rope Of Regret 6. Between The Wolf-Packs 7. Nebelwerfer 8. Falaise: Cauldron Of Blood 9. Doomsday Elite 10. 503 11. Thousand-Fold Death

 

oshy_11012015_Christm_CarnagOn dit que le Père Noël est originaire de Finlande mais il s’agit d’une infâme désinformation. Si on écarte le fait que ce personnage traditionnel de la culture germanique a été récupéré et façonné par l’industrie agroalimentaire américaine et principalement Coca-Cola, nous pouvons légitimement nous poser la question, au moment des fêtes, de savoir si tout n’aurait pas en réalité débuté dans le Royaume de Norvège. En tout cas le label Indie Recordings tente de nous le faire croire… 

Si vous êtes en panne d’idées pour les fêtes qui arrivent, vous feriez bien de vous intéresser à cette compilation qui regroupe la fine fleur des sorties 2014 du label. Vous en aurez pour tous les goûts mais si les franges les plus extrêmes de notre loisir favori sont ici extrêmement bien représentées. De grands noms se pressent avec EINHERJER, 1349, KAMPFAR ou encore SOLEFALD. Mais les plus doux parmi nous ne sont pas oubliés avec le rock prog psychédélique de THE OSIRIS CLUB ou le rock pur et dur des JACK DALTON. Vous trouverez ici à boire et à manger au niveau des styles et de la qualité des chansons.

Dommage que l’on ne puisse rien trouver d’inédit ici, simplement une synthèse de l’activité du label. L’intérêt de cette compilation reste donc limité deux options: l’offrir à vos amis curieux ou à vos ennemis vieux jeu et rétrogrades.

Oshyrya (06/10)

 

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Indie Recordings / 2014

Tracklist (90:44 mn): 01. EINHERJER – Nidstong 02. KAMPFAR – Mylder 03. WARDRUNA – Løyndomsriss 04. TNT – 10,000 Lovers (In One) Live 05. OSLO ESS – Midnatt 06. VREDEHAMMER – Cthulhu 07. SOLEFALD – Songen: Vargen 08. ISKALD – A Fading Horizon 09. PATRIA – Blood Storm Prophecy 10. BLODHEMN – Evig Heder 11. EXTOL – Sting of Death 12. OSLO FAENSKAP – No Skin, No Armor 14. WOLAND – Conquer All 15. JACK DALTON – 8 Times X Equals This 16. RIWEN – Karlsgrundet 17. POSTHUM – The Black Northern Ritual 18. THE OSIRIS CLUB – Mystery Sells 19. DEATHBED REUNION – Bad Phase

Necrodeath – The 7 Deadly Sins

Les principales qualités de Necrodeath sont certainement sa longévité, sa régularité et son abnégation. En activité depuis 1985 et ayant fait un break de dix années entre 1989 et 1999, ces italiens  nous ont pondu pas moins de onze albums d’une qualité bien au-dessus de la moyenne ! On peut même dire que leurs deux premiers albums Into The Macabre et Fragments Of Insanity ont un statut d'album culte ! Pour la petite histoire le chanteur Flegias officie aussi au poste de batteur dans Cadaveria dont j'ai fait la chronique il y a peu ici. C’est assez malheureux  mais l’anecdote qui suit illustre bien le pourquoi du manque de reconnaissance flagrant de ces sympathiques vétérans du Metal Extrême.

 
Pour l’anecdote donc, j’ai hérité de la chronique de ce The 7 Deadly Sins avant les fêtes. Je ne sais plus qui devait s’en charger à la base et ce n’est pas très important. Donc j’hérite du truc sorti le 13 mai 2014, autant vous dire qu’à cette époque  je ne zonais pas encore dans le terrier Metalchroniques  puisque j’ai rejoint l’équipe en novembre de cette même année. C’est suite à une discussion avec  notre Hamster national courant décembre que j’ai décidé de rassembler toute ma bonne volonté et de pondre un truc au plus vite en plus du bon nombres de chroniques qu’il m’était attribué. Je me souviens m’être dit « Ouais elle va être tranquille à faire cette chro ! Un new Necrodeath c’est un peu comme quand tu reçois la visite de ton meilleur poto : tu le connais par cœur et tu es rarement déçu ». Sauf que voilà plus d’un mois est passé et toujours pas un gosse de lavé ! La faute peut-être au grand nombre de nouveautés sortant régulièrement. Toujours est-t- il que j’ai bien failli bouffer la consigne de la chronique de The 7 Deadly Sins ! 

Comme je vous le disais plus haut, c'est un peu le grand malheur de nos italiens : ils font le job avec soin mais dans l'effervescence quotidienne de notre courant bien aimé le Metal, Necrodeath passe souvent au second plan. C’est vraiment dommage car il est bon ce skeud ! Vintage à souhait et toujours avec ces compositions mêlant Heavy Metal et Black Thrash. Necrodeath est toujours à son aise pour nous placer quelques soufflantes vraiment bien senties. C'est bien simple, si on prend Mater Of All Evil (1999), leur album référence selon moi, pas grand chose n'a bougé depuis. Le son est peut être un peu moins raw et plus propre soit mais tout ce qui a fait la renommée de Necrodeath est bien présent ici !


Au rayon des brûlots Thrash j'ai retenu les très classiques "Sloth", "Wrath", "Thanatoid" ou "Graveyard Of The Innocents". D'autres morceaux sont plus chaloupés avec toujours ces guitares Heavy Metal bien léchées et parfois quelques rebondissements Thrash : "Envy", "Pride", "Gluttony" ou "Greed" et son ambiance cérémonieuse. Bref que du bon mais sans aucune surprise.  C'est un peu le seul reproche que l'on peut faire a Necrodeath. Ca va plaire au anciens quant aux autres ils passeront leur chemin. Le pire c'est que je suis persuadé que tout le monde  sera d'accord avec moi mais que dans trois mois on l'aura tous oublié cet album. Fatalité quand tu nous tiens !


FalculA (7/10)

 
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Scarlet Records / 2014 
Tracklist (40:39) 1. Sloth 2. Lust 3. Envy 4. Pride 5. Wrath 6. Gluttony 7. Greed 8. Thanatoid 9. Graveyard of the Innocents