Archive for janvier, 2015

Serpentine Path – Emanations

Je me rappelle bien de la stupeur qui m’a frappé lorsque j’ai appris qu’Unearthly Trance stoppait toutes activités vers 2011 / 2012. Ce groupe de Sludge Doom était vraiment implacable et The Trident leur troisième album tourne encore souvent dans ma platine. Pour tout vous dire, il fait partie de ces albums qui m’ont ouvert aux courants du Sludge et qui occupent une place très importante dans ma discothèque. J’ai été des plus soulagés lorsque quelques mois après avoir appris leur split,  j’ai découvert la formation de Serpentine Path. En effet comme vous l’avait bien expliqué jakelunge dans sa chronique de leur premier album éponyme de 2012 (chronique ici), Serpentine Path reprend entièrement le line-up de Unearthly Trance avec l’adjonction de deux guitaristes de choix en matière de musique Doom puisqu’il s’agit de Stephen Flam qui officie dans le cultissime groupe de Doom Death américain Winter (certains disent que Winter fait partie des précurseurs du Doom Death, c’est vous dire) et de Tim Bagshaw un ex-Ramesses ex-Electric Wizard. Il faut que je vous dise aussi pour être complet que Ryan Lipynsky qui tient le micro ici officie également dans énormément de groupes dont The Howling Wind faisant un Black Metal / Sludge des plus recommandables !

 
Il est dès lors normal de retrouver des restes non négligeables du Sludge Doom de Uneathly Trance dans l’Extreme Doom Death implacable, âpre, rugueux et sans fioritures pratiqué par Serpentine Path comme ce groove bien poisseux et lancinant. Il y a quelques légères différences entre Emanations et leur premier album. Le son des guitares est plus massif et gras là où il était légèrement feutré et saturé avant. Du coup Emanations sonne moins Funeral et Ambient. Chose qui n’était pas le cas avant, j’ai aussi  pensé au Doom Death des suédois de Runemagick et ce dès les deux premiers morceaux de l’album : les courts « Essence of Heresy »  et « House of Worship » sont éloquent dans le genre ! Ça m’a vraiment fait du bien car les compositions de Runemagick me manquaient un peu depuis l’arrêt de leur activité à la fin des années 2000s.  D’autres morceaux plus longs m’ont énormément plu : les terrifiants « Claws », « Disfigured Colossus » et « Systematic Extinction » ayant la carrure massive et la puissance de frappe d’un Evoken ou  « Torment » qui en plus prend les contours Slugde de Unearthly Trance comme je le mentionnai plus haut. Le chant est toujours aussi écorché et agressif, certains le trouveront peut-être un peu linéaire mais pour ma part je trouve qu’il sied à merveille avec l’aride musique distillée ici.

 
On a peu de répit tout au long de cet album qui est pesant, suffocant et poisseux ! Pour résumer avec Emanation on a toujours le côté implacable et Extreme Doom du premier album mais avec moins de moments suspendus et contemplatifs. Le tout est très efficace et rappelle souvent l'héritage Sludge Doom de Unearthly Trance. Un Doom Death extrême et sans concession pour tous les adorateurs des groupes mentionnés plus haut. Pour moi parmi les sorties marquantes de 2014 en matière de Doom Extreme !

 
FalculA (8,5/10)

 
Facebook Officiel
Bandcamp (Emanation en full streaming)

 

Relaps Records / 20014

Tracklist (44:55) 1. Essence of Heresy 2. House of Worship 3. Treacherous Waters 4. Claws 5. Disfigured Colossus 6. Systematic Extinction 7. Torment. 

Kreator – Pleasure To Kill

807Les années 80 ont été celles de nombreux disques classiques du thrash metal : Bonded By Blood d’Exodus, Ultra-Violence de Death Angel… et, dans une moindre mesure, Pleasure to Kill de Kreator en 1986. « Dans une moindre mesure » car Pleasure To Kill est surtout un classique dans la discographie de Kreator. Toutefois, il a certain arguments pour être un classique du thrash tout court, et ce même si l’on admet que ce n’est pas le meilleur disque qu’ait réalisé le groupe de Mille Petrozza. Nous allons nous pencher sur ce disque en deux temps : tout d’abord pour le situer au sein de la riche discographie du groupe et puis, dans un second temps, au sein du genre musical qu’est le thrash metal.

Le premier vrai classique de Kreator

Du point de vue de Kreator, Pleasure To Kill est tout d’abord un énorme pas en avant par rapport aux premiers efforts brouillons de Endless Pain. En un an tout a progressé à pas de géant : le jeu de batterie de Ventor, la mise en place du groupe, les qualités de composition… Même l’artwork qui arbore ici pour la première fois le fameux démon de Kreator n’a quasi plus rien à fois avec l’illustration embryonnaire du disque précédent. Et même si elle est loin d’être exemplaire, du fait de son caractère trop primitif, la production faite pas Harris John et de Ralf Hubert est quand même nettement en progrès. Et il faut reconnaître à sa décharge qu’en 1986, la plupart des disques de thrash metal ne profitaient pas d’un son bien meilleur.

Les progrès colossaux accouchent d’un certain nombre de classiques toujours joués sur scène : « Pestilence », « Under The Guillotine » et évidemment le titre éponyme à la fameuse descente de toms. Ma préférence personnelle va toutefois à « Riot Of Violence » donc la subtilité de certaines parties de guitares annoncent les disques à venir. Le morceau est aussi sans doute le seul titre qui soit un grand classique de Kreator et qui soit chanté par Ventor (un Ventor d’ailleurs qui ne chante que trois titres sur cet album et qui se fera de plus en plus discret par la suite).

Dernière ce bouquet de grands titres de thrash allemand, on trouve quelques titres légèrement en deçà mais quand même de très bon aloi : « Carrion » ou « Command Of The Blade ». On peut cependant déplorer que l’album ne s’ouvre pas sur ses meilleurs morceaux : « Ripping Corpse » est trop hâtif et « Death Is Your Saviour » trop banal. De manière significative, ces deux chansons n’ont pas eu de grosse postérité live. Cette mauvaise construction de la tracklist sonne un peu comme un « péché de jeunesse ».

Un classique du thrash

Mais au-delà de la trajectoires propre à Kreator, qu’est-ce qui peut bien faire de ce disque de Kreator un classique du thrash tout court ? À mon avis, une personnalité et une marque de fabrique. L’agressivité débridée, l’absence de limite et de bienséance, la fougue affichée de Pleasure To Kill en font une rareté, surtout quand à la même époque les groupes de thrash américains se montraient non moins violents mais plus « posés ». De telle sorte que l’impact de Pleasure To Kill a été fort et persistant, notamment auprès des futurs groupes de death ou black metal : le disque affiche une radicalité rare, que l’on pouvait déjà percevoir dans l’immature Endless Pain, mais ici incomparablement mieux maîtrisée. D’où le verdict de « classique » qu’on peut assurément donner à ce second essai. Certes, musicalement Kreator sera meilleur sur Violent Revolution ou Coma Of Souls, mais l’influence des ces disques sera moindre malgré tout.

Baptiste (8/10)

Noise / 1986

Tracklist : 1. Choir of the Damned (Intro) 2. Rippin Corpse 3. Death Is Your Saviour 4. Pleasure to Kill 5. Riot of Violence 6. The Pestilence 7. Carrion 8. Command of the Blade 9. Under the Guillotine

Like Pacific – s/t (EP)

oshy_27012015_Lik_PacifiLIKE PACIFIC est un groupe de pop-punk originaire de Toronto au Canada. Leur histoire est simple, les cinq amis sont mûs par une passion commune, une musique simple, accessible et accrocheuse. Ne cherchez pas ici la huitième merveille du monde, l’inattendu, LIKE PACIFIC fait dans le « déjà entendu » mais le groupe a bien travaillé et se présente au grand public à travers cet EP éponyme.

Ils aiment les tatouages, les piercings et plairont aux adolescents rebelles avec ces chansons directes et sans prise de tête. Avec ce talent et ce feeling si spécifique en Amérique du Nord, les canadiens enchaine les compositions courtes et calibrées. Vous aurez droit ici à cinq chansons en un peu plus de treize minutes, un shot fugace de rock aux relents punk et pop. La technique n’est pas non plus ébouriffante mais elle fait correctement le boulot. LIKE PACIFIC pourra plaire grâce à l’énergie que le groupe déploie et la conviction communicative de son chanteur. Une véritable prise de risque et la volonté de sortir des sentiers battus aurait été appréciable mais c’est peut-être là beaucoup en demander pour un jeune groupe qui tente de se faire, comme il peut, sa place au soleil. Outre-Atlantique la compétition est rude également et il faut pouvoir convaincre en une ou deux écoutes d’abord les radios rock puis les fans potentiels. Dison qu’avec cet EP, LIKE PACIFIC laisse entrevoir un joli potentiel mais cela ne suffira pas pour véritablement émerger. Les canadiens vont devoir nous montrer ce dont ils sont capables pour gagner notre respect.

Oshyrya (06/10)

 

Facebook Officiel

 

Pure Noise Records / 2015

Tracklist (13:17 mn) 01. Sigh of Relief 02. Eviction 03. Clarity 04. 105 McCaul St 05. Suffering