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Tanzwut – Freitag der 13.

oshy_15022015_TanzwuLe Diable est de retour. Je vous rassure, la rédaction de Métal Chroniques ne tourne pas sataniste (666 the number of the Beast !) mais nous saluons ici du le retour des allemands de TANZWUT avec déjà un nouvel album après le encore récent Eselsmesse (chronique ici). Teufel et ses amis semblent vouloir battre le fer tant qu’il est chaud et proposent donc treize nouvelles chansons. Ils poursuivent sur le rythme effréné d’un album par an inauguré avec Höllenfahrt (2013).

Comme de tradition, les allemands ont favorisé des titres courts et pêchus. Il ne faudra pas chercher midi à quatorze heure, soit vous adhérerez de suite soit vous resterez insensibles aux beautés teutonnes. Les chansons sont courtes, entre trois et quatre minutes, et se veulent immédiatement accessible avec des mélodies simples et des refrains attrayants. TANZWUT se rapproche ici plus que jamais d’un IN EXTREMO avec ces grosses guitares martiales et cette cornemuse omniprésente comme sur « Brot und Spiele ». Les allemands donnent à leur public du pain et des jeux mais dans une ambiance plus médiévale que romaine antique. Le groupe continue à louvoyer entre deux tendances, ils affichent un visage clairement folk médiéval sans négliger cette touche indus. Le chant assez fort, puissant et en allemand de Mike "Teufel" Paulenz évoquera forcément Das letzte Einhorn. TANZWUT persiste et signe dans cette veine Neue Deutsche Härte. Les tentations plus électro se font plus discrètes même si vous trouverez çà et là des réminiscences comme sur un « Freitag der 13. » assez EISBRECHER et OOMPH! Dans l’esprit. Tous ces mélanges sont plutôt gouteux et harmonieux si l’album perd alors de la cohérence dans son ensemble. Freitag der 13. souffre d’un petit effet patchwork qui finit par le desservir. La qualité est au rendez-vous mais il y a ici franchement de quoi se perdre. On passe sans cesse du moyen (« Spielzeugland » et « Die Zeit heilt alle Wunden ») au bon (« Brot und Spiele » et « Ohne Sünde ») et le plaisir d’écoute souffre de cette inconstance.

Teufel et ses petits camarades se complaise dans une certaine schizophrénie à force de vouloir faire cohabiter des influences très variées. Au sein de Freitag der 13. Vous trouverez à la fois du TANZWUT et du CORVUS CORAX. Ce constat brouille la cohérence du message et finit par desservir le groupe. Malgré de très bonnes choses, je me suis senti perdu dans cet album.

Oshyrya (06/10)

 

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AFM Records / 2015

Tracklist (49:21 mn) 01. Brot und Spiele 02. Brüder im Geiste 03. Freitag der 13. 04. Spielzeugland 05. Die Zeit heilt alle Wunden 06. Ohne Sünde 07. Der Zeitdieb 08. Niemals mehr 09. Des Teufels Braut 10. Vorbei ist Vorbei 11. Spiegelkabinett 12. Bis der Morgen graut 13. Wenn wir untergehen

Il y a des sujets délicats à la rédaction de Metalchroniques et je suppose que cela doit être également le cas dans toutes les autres rédactions liées à la presse musicale. Vous savez ces petites guerres froides où chacun des protagonistes se toisent en chiens de faïence et restent fièrement campés sur ses positions lorsque on les aborde. Je vous en donne un exemple comme ça pris à la volée (ou pas) : le cas des belges de Aborted. Notre Mr Porn ne jure que par eux en matière de Death Metal il est d’ailleurs suivi dans son entreprise par le tout puissant Hamster Forever. Ils ont quand même réussi à mettre leur dernière production dans le référendum de la rédaction. J’applaudis le coup de force mais reste très sceptique et je maintiens que leur musique ne me fait plus grand-chose depuis le génial Goremageddon : The Saw and the Carnage Done et que si par mégarde on me voyait légèrement headbanguer durant l’écoute d’un de leurs albums plus récents ce serait certainement dû à un geste de respect courtois de ma part plus que par un réel engouement.


Il y a une raison au fait que j’évoque cette récurrente prise de becs au sein de notre rédaction en guise d’introduction à la chronique du dernier album de Receuil Morbide.  A l’écoute de ce Morbid Collection j’avoue y avoir souvent et fortement pensé ! En effet contrairement à Aborted qui nous revisite inlassablement et sans vergogne ni scrupule son répertoire depuis plus de dix ans maintenant, d’autres formations comme Receuil Morbide ayant pourtant les mêmes prétentions musicales que lui arrivent à nous présenter une musique audacieuse progressive et toute aussi bestiale !


Oui cet album m’a mis une sacrée fessée ! Je l’ai d’autant apprécié que je ne l’attendais pas du tout car j’avais un peu perdu le groupe de vue peu après la sortie de leur troisième album A Neverending Fight (2008). Ce groupe Franc-Comtois  en est déjà à son cinquième effort. J’ai fait leur connaissance au début des années 2000 en compagnie d’autres formations françaises évoluant dans un Death Metal très virile et audacieux comme Yyrkoon (qui a malheureusement disparu des radars) ou Necroblaspheme (dont j’attends avec une grande impatience la dernière monture prévu pour bientôt).

 
Il avait déjà de très bonnes dispositions à cette époque et dégageait une forte personnalité puisque il développait par le biais de son Brutal Death Metal un goût très prononcé pour des compositions évolutives bourrées de feeling, de technique et de musicalité ! Nous retrouvons toutes ces qualités dans Morbid Collection  ainsi qu’une certaine fulgurance et intensité puisque les morceaux sont toujours concis et courts. Seuls « Travel To See » et « Unconsciously » excèdent les cinq minutes. Recueil Morbide m’a d’ailleurs beaucoup fait penser sur ces deux titres aux dernières productions de Aeternus (Nor) mais de manière générale ils m’ont fortement rappelé les hollandais de Severe Torture. Ils maîtrisent tout comme eux l’art du rebond rythmique et du riff catchy rempli de mélodie sournoise ! Le tout reste toujours très frontal, intense et efficace ! Aucune faute de goût n’est à déplorer parmi ces douze brûlots.

 
J’ai adoré le bouillonnement de riffs des très intenses « We Harvest What We Sow », « Belated Revenge », « Chronicle Of A Decline Perversions » ou « Chronicle Of A Decline Obsessions ». Une mention spéciale pour la basse qui claque bien et sans en faire des tonnes ressort souvent de tout ce très bon vacarme. Très bien vu aussi la contrastée septième plage avec « With His Fate » et ses vocaux clairs sur une base bien bourrine, le milieu et la fin sont exceptionnel aussi ! Ce morceau pourrait bien faire office de titre référence tant il synthétise les prouesses dont Receuil Morbide est capable tout du long de cet album. Les vocaux sont toujours très bien placés, percutants et aussi très variés puisque qu’ils vont d’un registre Grindcore à un registre légèrement Black (un peu comme le chant de Ares de Aeternus) en passant par du Deathgrowl bien profond !


Ajouté à ça le son qui est aux petits oignons et un artwork très soigné comme à l’accoutumé, oui comme c’était déjà le cas par le passé, vous obtiendrez un album de Brutal Death Metal varié et ultime que je range directement aux côtés des productions de Severe Torture ou des certaines productions de Blood Red Throne par exemple. Le publique français devrait être fière d’avoir un groupe de cette envergure et le soutenir s’avérerait être judicieux. Moi je soutiens à bloc et je mets une bonne note car je trouve tout ceci très bon !

 
FaleculA (8,5/10)


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Bandcamp de Great Dane Records où l’on peut écouter l’album en entier !


Great Dane Records / 2015
Tracklist (42:31) 1.Ritual Time 2. We Harvest What We Sow  3. Belated Revenge 4. Chronicle of a Decline Perversions 5. Chronicle of a Decline Obsessions  6. Unconsciously 7. With This Hate 8. Untolerance to Frustration 9. Nightmarish Collapse 10. The Suffering Remains 11. Travel to See.

oshy_15022015_WhyzdAlors que je fouillais sur internet à la recherche d’informations en préparation de la rédaction de cette chronique, je tombais sur des chroniques dithyrambiques, que dis-je, hagiographiques célébrant le génie de nos compatriotes de WHYZDOM avec ce nouvel album, Symphony for a Hopeless God. Eh bien permettez-moi de vous dire que ce disque ne manque sans doute pas de qualité mais mélanger chauvinisme et rédaction de chronique ne s’avère jamais être une bonne idée. Une grande partie de la presse métal outre-Manche s’est décrédibilisée à force d’encenser au-delà du raisonnable le moindre groupe originaire de la Perfide Albion. Ne tombons pas dans le même piège, nous finirions par tous passer pour des cons. L’inverse est vrai, ce n’est pas parce qu’un groupe est français que le résultat est forcément moins bon que les autres.

Cette bonne résolution en tête, il est temps de revenir à nos moutons et donc à ce troisième opus des parisiens de WHYZDOM après From The Brink Of Infinity (2009) et Blind? en 2012. Autant le premier nous avait beaucoup déçu (chronique ici) autant le second s’était avéré franchement convaincant (chronique ). Fort de cette vague très positive, les français se sont remis au travail pour accoucher de ces onze nouvelles compositions. Et ils ne sont pas moqués de nous via, comme d'habitude avec eux, une galette bien remplie. Plus de soixante minutes au compteur quand même; il va falloir assurer. Cette abondance ne devrait pas nuire si la qualité est au rendez-vous. On remarquera que le groupe continue de changer de chanteuse comme de chemise. Après Telya Melane, Clémentine Delauney et Elvyne Lorient, entre en scène depuis 2013 Marie Rouyer.

WHYZDOM est resté fidèle sa démarche Métal Symphonique inaugurée sur ses précédents opus. Dès les premières secondes de « While The Witches Burn », l’auditeur croira aisément l’argumentaire du label qui affirme que nos compatriotes ont encore poussé un peu plus loin leur concert de métal philharmonique. Nous ne dirons rien de cette ridicule manie de créer des étiquettes essayant de faire croire qu’un groupe fait preuve d’une grande innovation pour nous concentrer sur la musique. La continuité avec Blind? est évidente même si WHYZDOM a voulu être ici encore plus ambitieux en n’hésitant pas à en faire des tonnes en matière d’orchestrations et de chœurs. Reconnaissons que cette entreprise est menée avec un talent certain même si parfois l’indigestion guette devant tant de fioritures et de guimauve. Et c’est un fait de Luca Turilli qui vous dit cela !

Si on prend un peu de hauteur, dans sa globalité, les parisiens ont pêchés par excès de zèle. A force de rajouter encore et encore des couches ils ont perdu de vu leur objectif de proposer une musique riche bien sûr mais surtout attrayantes. Avec tant de circonvolutions, la ligne mélodique risque d’échapper même au plus téméraire et le plaisir d’écoute finira par en pâtir. Saluons le travail réalisé sur les orchestrations, cela a dû souvent représenter au beau cauchemar, de l’horlogerie de précision. Mais je ne peux m’empêcher de trouver que WHYZDOM a en trop fait, délayant à l’excès la majorité des chansons alors qu’il fait preuve d’une rare efficacité quand il prend une option plus simple et directe comme sur « Don’t Try To Blind Me ». Tous les musiciens offrent de belles performances. Marie Rouyer derrière le micro s’en tire avec les honneurs même si son accent français reste encore trop présent à mon goût. Sa devancière avait été plus convaincante. Joli travail au niveau de la production avec un son à la fois puissant et limpide rendant grâce au travail réalisé sur les chœurs et les orchestrations. Symphony for a Hopeless God a été produit par Vynce Leff et enregistré, mixé et masteries au Powermania Studio de Paris avec l’assistance de Mathieu Gillon (120dB Studio).

Ne nous voilons pas la face, Symphony for a Hopeless God est un album sérieux, tout à fait recommandable pour les fans de métal symphonique. Je reste quand même déçu face aux espoirs générés par un Blind? plus convaincant sur la durée. A trop vouloir en faire, WHYZDOM s’est un peu éparpillé et a perdu nettement de son charme. Il faut de tout pour faire un monde et nous ne prétendons pas détenir la vérité mais les notes faramineuses de certains de nos confrères nous laissent quand même perplexes. WHYZDOM a malheureusement régressé depuis Blind? et semble avoir bien des difficultés à combler son retard face aux ténors du genre.

Oshyrya (07/10)

 

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Scarlet Records / 2015

Tracklist (68:19 mn) 01. While The Witches Burn 02. Tears Of A Hopeless God 03. Let’s Play With Fire 04. Eve’s Last Daughter 05. Don’t Try To Blind Me 06. The Mask 07. Asylum Of Eden 08. Waking Up The Titans 09. Theory Of Life 10. Where Are The Angels 11. Pandora’s Tears