Avec PEARS, nous avons affaire à un groupe tout jeune puisque l’aventure a débuté en décembre 2013 à la Nouvelle Orléans. Et les américains n’ont pas chômé en proposant après seulement huit mois d’existence un premier « album » au nom évocateur de monopoly, Go To Prison. L’expérience punk rock sera courte mais intense avec dix chansons pour à peine un peu plus de vingt minutes de musique. Le terme d’album parait donc bien galvauder, il s’agit au mieux d’un EP contenant dix « chansons ».
Décidemment je me dois de mettre beaucoup de guillemets ce matin. A mon goût, Go to Prison n’est pas vraiment un album et il ne contient pas vraiment dix chansons. Désolé mais à moins de faire du Grind et encore…), difficile de parler de chansons face à ces plages oscillant en majorité entre cinquante-cinq secondes et une minute trente. Même si l’adage « plus c’est long plus c’est bon » est loin d’être toujours véridique, il y a franchement de quoi faire le difficile ici devant ces portions congrues. Les gimmicks c’est bien mais encore faut-il pouvoir livrer une marchandise de qualité. PEARS propose un mélange indigeste et apparemment bâclé entre riffs hardcores, mélodies pop-punk et breaks improbables. La musique est indigente et le chant sans queue ni tête. Zach Quinn derrière le micro en fait des tonnes et nous cassent les oreilles la plupart du temps.
Go to Prison est bêtement bourrin et ne servira qu’à enrager les parents des ados assez rebelles et idiots pour écouter ce disque. Franchement j’ai beau retourner l’affaire dans tous les sens, je ne parviens pas à trouver ne serait-ce qu’une peu de lumière dans ce néant. Toute bonne cuisinière sait qu’un gâteau démoulé trop chaud se délitera rapidement pour former un tas informe. PEARS devrait méditer cette leçon, Go to Prison s’apparente à une vaste plaisanterie de mauvais goût.
Tracklist (21:52 mn) 01. You're Boring 02. Victim To Be 03. Breakfast 04. Sycophant 05. Forever Sad 06. Framework 07. Terrible 08. Judy Is A Punk 09. Little Bags 10. Grimespree
Nous avons à faire ici à un trio franco-britannique en activité depuis 2007. LizZard a déjà sorti une démo durant l’année de sa formation ainsi qu’un Ep VENUS en 2008 qui avait attiré l’attention de la presse musicale par le fait qu’il avait été mixé et enregistré par le célèbre producteur canadien Rhys Fulber. Rhys Fulber bien connu du publique Metal pour son activité aux seins de formations tels que Fear Factory et Front Line Assembly ainsi que pour ses travaux de Producteur : Fear Factory, Megadeth, Mudvayne, Paradise lost et j’en passe.
J’ai découvert ce groupe en zonant à l’époque sur le site de Klonosphere lors de la sortie en 2012 de leur premier album Out Of Reach qui était lui aussi produit par Rhys Fulber. Je me souviens à l’époque m’être fait la remarque suivante suite à l’écoute attentive de leur album : « Ouah la vache ! C’est pas mal mais ça ressemble quand même beaucoup à Tool ! ». C’était le seul hic que j’avais trouvé à leur musique qui était techniquement irréprochable et j’insiste bien à ce sujet : ils mettaient à l’amande bon nombre de groupes officiants dans ce genre qu’est le Rock / Metal Progressif. C’est une qualité qui est non négligeable et s’arrêter au seul grief mentionné plus haut pour parler de leur musique serait un peu leur faire injustice !
Entre-temps le groupe a assuré beaucoup de concerts avec notamment une tournée européenne en Février 2013 et même une participation au Printemps de Bourges. Ce qui témoigne d’une certaine notoriété auprès des acteurs de la scène musical française. Ils reviennent donc sur le devant de la scène avec un nouvel album intitulé MAJESTIC produit cette fois ci par Sylvain Biguet qui a notamment travaillé avec Klone et Trepalium et qui fait sonner le groupe ici d’une manière très gracieuse mais avec énormément de caractère.
La raison pour laquelle je me suis décidé à prendre la chronique de leur dernier album est simple. Je voulais savoir si le groupe avec ce nouvel effort allait me faire revenir sur ma première impression et mon ressenti est en fait mitigé. J’ai vraiment eu très peur lors de l’entame de l’album avec le titre « VIGILENT » où LizZard retombe dans les travers de Out Of Reach mais la qualité technique des trois musiciens et il faut bien le dire un certain feeling sauve le tout et fait passer la pilule. C’est un peu dommage que l’ombre de Tool leurs colle encore un peu à la peau, comme j’en avais fait la remarque au sujet de Soen et sa dernière sotie Tellurian que j’ai chroniqué récemment (chronique ici).
Il y a des compositions vraiment surprenante et très séduisantes dans ce MAJESTIC comme : « AION » mon dieu cette basse avec ces mélodies de guitares le tout dans une progressivité ultime, le très Stoner au groove entêtant « BOUND » dont les vocaux et la fin à l’ambiance très spatiale sont excellents, « THE ROOTS WITHIN (MAJESTIC) » dont le groove rappelle les meilleurs moment de RATM avec des sonorités expérimentales et un pétage de câble furieux à la quatrième minutes dont la fin très 70s, l’instrumentale très Postrock de « JUST A BREATH » enchaîné à la magnifique ballade Southern « CIRCLES » ou « REMIDER » qui lui aussi revêt une parure Postrock très planante.
Tout ça pour dire que MAJESTIC regorge tout de même de véritables pépites. La batterie est toujours très dynamique aussi et j’ai d’une manière générale apprécier le travail sur les rythmiques dans son ensemble et la volonté du groupe à tenter de s’extirper de certaines gimmicks qu’il avait auparavant. Je mets donc une bonne note car MAJESTIC a quand même plus de points forts que de points faibles mais je serai certainement moins indulgent la prochaine fois si certains travers repointent le bout de leurs nez !
Klonosphere / 2014
Tracklist (51 minutes) 1. VIGILENT 2. AION 3. BOUND 4. THE ROOTS WITHIN (MAJESTIC) 5. ONLY ONE 6. JUST A BREATH 7. CIRCLES 8. REMINDER 9. COLOUR BLIND 10. FALLING IN ZERO
NO RETURN sortira son nouvel album « Fearless Walk To Rise » le 30 mars chez Mighty Music (dist Season Of Mist), et dans la foulée, le groupe sera sur la route :