Archive for février, 2015

Bullet – Storm of Blades

Formé 2001, Bullet est LE groupe qui le premier a initié le revival de la scène Heavy-Metal qui était sortie moribonde de la traversée du désert 90’s. Les jeunots, avec culot, n’ont alors rien inventé, mais ont totalement assumé le fait de jouer la musique qui les a bercé, et ont ainsi donné un nouveau souffle à ce courant. Se forgeant une solide réputation sur les planches, ils ont immédiatement remporté les faveurs du public qui voyait  en eux le moyen (prétexte ?) de se replonger dans l’âge d’or de leur musique chérie.

Les Suédois ont accouché d’un EP jubilatoire puis de deux excellents albums, mais après « Highway Pirates » (2011), la qualité a commencé à faiblir, le feu sacré semblant progressivement s’éteindre, sentiment encore plus renforcé avec le poussif « Full Pull » (2012)… D’autant que même en live les prestations n’étaient plus que l’ombre de ce qu’elles avaient été…

Bullet était-il déjà usé par ses tournées intensives réalisées dans des conditions pas toujours optimales ? Le fait d’avoir signé chez le plus gros label Metal, ou encore d'ouvrir en Suède pour AC/DC était-il un aboutissement pour le groupe qui (même inconsciemment) ne voyait plus quelle marche il pouvait bien encore gravir ?

Autant dire que pas grand monde n'attendait ce cinquième album studio…

Et bien à tort, car de l’intro à la dernière seconde « Storm of Blades » est une sacré baffe ! 

Dès le départ on retrouve l’esprit de « Speeding in the Night » (2003), et les brûlots d’une richesse déconcertante s’enchainent comme des classiques du groupe, « Riding High », « Tornado », « Hawk Eyes », quel enchainement ! Je pourrai tous les citer en fait…  La reprise de Stray « This One's for You » est juste parfaite !

Alors à quoi attribuer cette résurrection ?

La seule évolution qu’a connue Bullet est le remplacement du guitariste historique Erik Almström, avec qui manifestement le groupe était à couteaux tirés, par un Alexander Lyrbo (qui question talent n’a rien à envier à son prédécesseur) dont  la complicité musicale avec Hampus Klang saute aux yeux, que ça soit dans les solos ou les magnifiques passages en harmonique. A l’image d’un Judas Priest également retrouvé, il est impressionnant de constater à quel point un  seul changement de personnel peu transcender un groupe.   

« Storm of Blades » passe à la vitesse de l’éclair et est indiscutablement le meilleur disque du groupe depuis « Heading for the Top » (2006) ! 

« The storm of blades will dice up your head »

Murder-One (08,5/10)

Site officiel : www.bullet.nu

Facebook officiel : www.facebook.com/bulletband

Nuclear Blast / 2014

Tracklist (38:10) : 01.Uprising 02.Storm of Blades 03.Riding High 04.Tornado 05.Hawk Eyes 06.This One's for You 07.Hammer Down 08.It’s On 09.Crossfire 10.Run with the Hunted 11.Coming in Loud

oshy_08022015_Seriou_BlackSERIOUS BLACK se présente comme la nouvelle merveille sur Speed/Power Métal outre-Rhin, un super groupe qui rassemble une expérience impressionnante et de sacrées personnalités. Le succès a intérêt à être au rendez-vous sous peine de voir l’aventure rapidement prendre fin. Officiellement ce sont tous des amis animés d’une même passion mais chacun des membres traine aussi derrière lui un passé parfois sulfureux. A vous de juger si je vous dis que SERIOUS BLACK compte dans ses rangs : Roland Grapow (MASTERPLAN, ex-HELLOWEEN), Thomen Stauch (ex-BLIND GUARDIAN), Mario Lochert (EMERGENCY GATE, ex-VISIONS OF ATLANTIS), Dominik Sebastian (EDENBRIDGE), Jan Vacik (ex-DREAMSCAPE) et enfin Urban Breed (ex-TAD MOROSE, ex-BLOODBOUND). Reconnaissons que tous ces noms représentent une belle brochette de talents mais une aussi beaucoup d’ex qui ont parfois eu du mal à se fondre dans un collectif.

Le savoir-faire est évident et s’entend au bout de quelques secondes. Ce n’est pas à un vieux singe qu’on apprend à faire des grimaces et à SERIOUS BLACK à composer des titres solides à fois accrocheurs et puissants avec des rythmes et des ambiances variés. Le super brillant « High and Low » un peu STATOVARIUS dans l’esprit répond ainsi à un « Akhenaton » plus posé et orientalisant. L’histoire officielle dit qu’il s’agit d’un effort collectif des musiciens sans que les égos individuels ne rentrent en jeu. Difficile de complétement y croire, on se dit que ces chansons portent quand même nettement la patte de Grapow et Lochert. Mais avoir la musique c’est bien mais une voix pour l’interpréter c’est encore mieux. Le choix s’est alors porté sur Urban Breed malgré que ce dernier habite outre-Atlantique. Le suédois est un chanteur confirmé qui a déjà fait ses preuves dans de nombreux groupes. Il assure une solide prestation ici et insuffle une belle énergie à ces chansons. L’album s’écoute avec naturel et plaisir et aucune faute de goût n’est à déplorer. Tout n’est pas génial, on sent bien que SERIOUS BLACK a joué la sécurité et passe parfois en pilotage automatique. Mais le savoir-faire est indéniable et la pilule passe finalement assez facilement.

Si je voulais être mauvaise langue je dirais que SERIOUS BLACK a encore tout a prouvé et que les allemands sont attendus au tournant sur la pérennité du groupe. Le scénario « Bisounours » officiel pourrait rapidement tourner au vinaigre et connaitre le funeste destin d’un autre super groupe, SYMFONIA. Nous surveillerons cela de près, en attendant As Daylight Breaks reste un album de qualité, solide et sérieux.

Oshyrya (7,5/10)

 

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AFM Records / 2015

Tracklist (41:44 mn) 01. I Seek No Other Life 02. High and Low 03. Sealing My Fate 04. Temple Of The Sun 05. Akhenaton 06. My Mystic Mind 07. Trail Of Murder 08. As Daylight Breaks 09. Setting Fire To The Earth 10. Listen To The Storm 11. Older And Wiser

On le dit souvent chez Metalchroniques et nous ne sommes pas les premiers et encore moins les derniers à faire ce constat : l’exercice du premier album est un passage difficile et délicat pour toutes formations musicales. On peut comparer cet acte à quand un navigateur passe pour la première fois le Cap Horn ou les Quarantièmes rugissants. C’est bien souvent ce qui déterminera les hospices sous lesquels la suite du périple se déroulera. C’est encore plus difficile quand un groupe décide pour franchir ce cap d'emprunter une embarcation Fusion Metal car ça peut très vite prendre l’eau si le talent n’est pas au rendez-vous. En effet, les profondeurs du paysage Metal sont jonchées d'épaves ayant sombré par le fond à ce moment précis. Implacable sont les tumultes des préjugés d’un publique exigeant comme celui de la scène Metal.


Autant vous dire que quand un groupe affiche cette prétention il a intérêt à avoir la coque solide et l’équipage qui va avec ! Dès les premiers instants de l’écoute de ce premier album des parisiens de Human Vacuum, le bien nommé Enter the Playground, j’ai été séduit ! Le fait que leurs compositions hument le parfum suranné des 90s que votre serviteur affectionne tant n’y est certainement pas étranger. Cependant le groupe dégage énormément de feeling musical tout du long de cet album et le résumer simplement à un énième groupe de Fusion Metal 90s serait une erreur. Je m’explique, il est vrai que l’on retrouve énormément de gimmicks de cette scène et plus particulièrement celles du Rap Metal. J’ai d'ailleurs souvent pensé à 311 (son flow précis de même que ses mélodies insidieuses ainsi que ses nombreuses incursions Raggae) mais Human Vacuum les métisse toujours à d’autres champs musicaux. On va prendre un exemple pour que vous puissiez mieux saisir ce que je veux dire. Ce n’est pas que je vous prenne pour des bœufs mais c’est toujours mieux de décortiquer un peu la bête pour voir ce qu’elle a dans le ventre.

 
Prenez un titre comme « Unicorns Represent » : l’ossature du morceau peut être comparée à la musique de 311 comme dit plus haut en y ajoutant des claviers typés Coldwave avec des instrumentations proches de certains titres de Rammstein comme « Klavier » ou « Seemann » et le tout saupoudré d’envolées lyriques semblables à ce que fait Systeme Of A Down sur le chant ainsi que des solo Heavy Metal. Vous obtiendrez alors une des nombreuses créatures peuplant Enter the Playground. Ce qui est terrible c’est que tous les plans fonctionnent à merveille et que la magie opère à chaque fois. Pour ce faire Human Vacuum se tient judicieusement à distance de cette scène Nawak Fusion Metal qui a souvent tendance à trop miser sur la surenchère et l’empilage de textures sonore.

 
Le tout reste toujours digeste chez eux et d’une sobriété très efficace même quand il s’attaque au Metal Progressif d’un Opeth comme sur « The Void Ahead » et on peut par la même occasion en profiter pour apprécier le travail effectué sur les vocaux qui sont justes, versatiles, suaves et même agressifs (vraiment cool ces Deathgrowls). La production est sobre et elle rappelle ce son des 90s où la basse peut exprimer ces sauts d’humeurs sans être entravée par le reste. Je ne vais pas décortiquer tout l’album de la sorte car ça serait fastidieux pour moi et que ça ne servirait pas à grand-chose mais sachez que les 12 titres de cet album sont géniaux et plein de surprises. A noter également les participations de Asphodel de Pin-Up Went Down sur « Tout s’efface » et Nicolas « Shred » Muller  sur « Unicorns Represent ».

 
Il faut aussi dire que la qualité des textes chantés en français et en anglais apporte une valeur ajoutée non négligeable. Ils regorgent de seconds degrés et de dérision comme sur « La Vérité (Biskuit Mou Couverture) » ou « Neo » sans toutefois oublier quelques coups de gueule ou des passages plus sérieux qui sont les biens venus. Une véritable réussite ce Enter the Playground que je soutiens à 200 % ! Je mets donc une très bonne note et je vous encourage grandement, surtout si vous êtes « un ancien », à aller écouter cet album que vous trouverez en streaming complet sur leur Bandcamp. Je peux dire assez tranquillement qu’ils ont tout ce qu’il faut pour nous faire une belle route du Rhum ! C’est tout ce que je leurs souhaite ! 


FalculA (9/10) 


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TMTC Production / 2014 
Tracklist (69 minutes) 1. Enter the Playground 2. Unicorns Represent 3. The Void Ahead 4. Les gens qui parlent seuls 5. Interlude – HV Indahouse 6. La Vérité (Biskuit Mou Couverture) 7. The Grain 8. Neo 9. The Flow 10. Tout s'efface 11. Bienvenue 12. Outro