Originaire de Porthland, Usnea est un groupe de Funeral Doom / Sludge Metal formé en 2011 autour du batteur Zeke Optimo Rogers qui officie également dans The Makai (Melodeath / Thrashcore) et est aussi un ex-Amarok (Sludge / Doom Metal). Usnea avait déjà bien secoué le cocotier du Metal extrême courant 2013 avec un skeud éponyme qui ne m’avait vraiment pas laissé indifférent à l’époque. En effet, Usnea puisait déjà dans les fosses du Sludge, du Black Metal, du Death Metal et de l’extrême Doom Metal afin de nous arroser les oreilles de son étrange et envoûtante alchimie ! Il faut aussi souligner et saluer l’activité bouillonnante de ce groupe puisque en l’espace de seulement deux ans il nous a livré cet album éponyme, un split EP paru en Juin 2014 en compagnie de Ruins (un obscur groupe de Crust allemand) ainsi que leur dernier effort Random Cosmic Violence sorti en Novembre de cette même année.
Voyons à présent ce qu’a dans le ventre Random Cosmic Violence. On peut dire qu’il s’agit de la suite logique de leur excellent premier album. Une version plus travaillée notamment au niveau du son qui est un peu moins saturé et bien plus ample, chaud et massif là où ils avaient avant tendance à sonner légèrement plus raw et agressif. L’effet est immédiat et le son ainsi que les compositions vous chopent et vous lestent instantanément jusqu’à vous donner l'effet de vous plaquer au sol ! Un peu comme avec les productions de Evoken, Indesinence ou de nos compatriotes de Ataraxie / Funeralium : l’extrême Doom de Usnea consiste à un exercice très physique qui n’élude ni ne boude certaines errances contemplatives aux climats Ambient. Vous en aurez un magnifique exemple en la présence d’un titre comme « Lying in Ruin » qui n’est pas sans rappeler aussi sur certains de ses passages le My Dying Bride de l’époque Turn Loose The Swans notamment dans ses moments suspendus aux lignes de basse / batterie associées à un timbre de voix proche de celui de Aaron Stainthorpe.
Cependant Usnea se démarque un peu de ses camarades en cultivant une identité musicale qui emprunte énormément au Sludge Métal et c’est là qu’il fait mouche en faisant cohabiter comme personne ses deux courants sans que l’un ne prenne le pas sur l’autre. A l’écoute du morceau titre « Random Cosmic Violence » on se rend vite compte qu’il est aussi à l’aise quand il se lance dans des assauts en Down-tempo ou dans de surprenants pilonnages en Up-tempo (là encore on pense à Evoken ou Ataraxie) que dans des moments plus aérés et contemplatifs auxquels je faisais référence plus haut. Usnea nous éclabousse de sa science et ce en liant le tout avec référentiel Sludge de tous les instant ! Les quatre morceaux composant cet album sont tous logés à la même enseigne et se contorsionnent autour de violents contrastes durant une durée moyenne de 12 minutes. Même le court et très enlevé « Only the End of the World » qui figure en bonus sur les pressages de l'édition limitée, bénéficie des mêmes instants de grâce. C'est vou dire !
Quand en plus on a à faire à un échange de vocaux de très haut vol tout du long de l’album et assurés par un duo de choc en la présence de Justin Cory (guitare/vocals) et Joel Banishing (basse/vocals) : on se lève et on applaudit des deux mains ! Les Deathgrowls ainsi que les divers cris aux consonances Black Metal ou Sludge / Postcore sont vraiment superbes ainsi que les vocaux déclamés ou murmurés !
En résumé : l’écoute de ce Random Cosmic Violence s’avère indispensable pour toute personne étant attirée par l’extrême Doom Metal car en trois ans seulement Usnea a su se hisser dans le peloton de tête des leaders du genre en gardant une certaine personnalité qui ne le fait à aucun moment tomber dans un vulgaire mimétisme. Il transcende ce genre en le métissant de fort belle manière et je le recommande grandement aux aficionados des références que j’ai mentionnées durant cette chronique ! Un album exceptionnel qui vous fera patienter en attendant de futures productions de Evoken, Ataraxie / Funeralium, Esoteric, Indesinence ou Inverloch (ex-Disembowelment) ! Faites-moi confiance les amis car c'est de la très bonne marchandise !
FalculA (9/10)
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Bandcamp (Random Cosmic Violence full streaming)
Relapse Records / 2014
Tracklist (65:01) 1. Lying in Ruin 2. Healing Through Death 3. Random Cosmic Violence 4. Detritus 5. Only the End of the World (bonus)