Dix albums et plus de vingt-cinq ans de carrière, vous parlez d’une consécration pour BLIND GUARDIAN, les parrains incontestés de la scène power métal outre-Rhin. Et pourtant les deux capitaines du navire, André Olbrich et Hansi Kürsch ne semblent toujours pas rassasiés et reviennent cette année avec un nouvel l’album, Beyond the Red Mirror. Les allemands n’aiment pas presser les choses et avancent à leur rythme. Leur perfectionnisme n’aide pas non plus et il aura fallu de la patience aux fans pour pouvoir apprécier ces dix nouvelles chansons. En effet, plus de quatre ans séparent Beyond the Red Mirror de son prédécesseur At The Edge Of Time (chronique ici) publié en 2010.
Un album dans la continuité
Les années passent mais les camarades de jeu du duo créatif ne changent pas. Marcus Siepen (guitares) et Frederik Ehmke (batterie) restent fidèles au poste ainsi que Charlie Bauerfeind aux manettes. Olbrich a beau affirmé que BLIND GUARDIAN ne publie un nouvel album que s’ils trouvent l’inspiration et un moyen de continuer à innover, leur style reste inimitable et comporte quasiment les mêmes ingrédients que sur Battalions of Fear (1988). Bien sûr le virage plus épique et orchestral est évident mais la base Power/Speed métal fait partie de l’ADN du groupe.
Les allemands le répètent pour éviter le contresens, il ne s’agit pas d’un Imaginations from the Other Side 2 mais d’une poursuite de la trame scénaristique entamée sur ce dernier. Hansi Kürsch a souhaité poursuivre une branche de cette histoire et l’emmener plus loin. Ce nouvel album s’ouvre d’alleurs sur une composition extrêmement ambitieuse et grandiloquente, « the Ninth Wave ». D’entrée, BLIND GUARDIAN a sorti l’argenterie et mis les petits plats dans les grands avec moult chœurs et orchestrations. Le résultat impressionne d’entrée et risque d’en surprendre certains. Le savoir-faire du duo Olbrich/Kürsch n’est pas à démontrer et ils font preuve d’une grande classe que ce soit au sein des passages les plus épiques ou lors des parties plus directes, plus métal. La voix d’Hansi Kürsch fait partie intégrante de la marque de fabrique de BLIND GUARDIAN et il ne cessera jamais de m’étonner par la puissance et la conviction qu’il réussit sans cesse à insuffler. Une certaine joie, plénitude s’exprime dans cette chanson lors du refrain avant qu’une certaine noirceur ne reprenne le dessus. Les riffs si typiques du groupe sont toujours bien présents et permet de reconnaître BLIND GUARDIAN parmi la multitude. Cette grosse claque d’entrée se voit conforter par un « Twilight Of The Gods » qui suit. Ce premier single tiré de l’album, se veut plus classique Power/Speed métal, dans la grande tradition de l’école allemande popularisé par le groupe dans la passé.
Un nouveau chapitre remarquable
Les chansons s’enchaînent sans temps mort et avec une maestria remarquable. Comme ne pas rester béat d’admiration et de respect pour la talent du groupe qui livre ce que l’on peut attendre de lui parvenant malgré tout à toujours un peu se renouveler et à surprendre dans les détails. Il faut attendre l’avant dernière chanson, « Miracle Machine » pour pouvoir reprendre son souffle grâce à cette courte chanson tout en émotions et en simplicité. Kürsch en éclaboussera encore une fois plus d’un via cette chanson qui pourrait évoquer parfois QUEEN. Finalement Beyond the Red Mirror se termine comme il a commencé par une longue pièce de choix, « Grand Parade ». La composition fourmille de détails avec de nombreuses couches d’orchestrations et de chœurs pour donner encore plus de force et d’ampleur au propos du groupe. Et les allemands parviennent (presque) à chaque fois à éviter l’écueil du titre trop long et ennuyeux. Ils semblent avoir le chic pour savoir s’arrêter au bon moment.
En interview, André Olbrich affirme haut et fort que BLINBD GUARDIAN n’a jamais publié un mauvais album et force est de constater qu’il a raison. Certains trouveraient qu’il s’agit là d’un manque de modestie caractérisé mais il a tout à fait raison. Beyond the Red Mirror ne démentira pas cette vérité tant ce dixième album s’imbrique parfaitement dans la longue et riche carrière des allemands. Ils ne facilitent pourtant pas la vie de leurs fans en proposant à chaque fois des albums très riches qui nécessitent de nombreuses écoutes pour révéler tous leurs charmes. C’est la grande classe, tout simplement.
Oshyrya (09/10)
Site Officiel
Facebook Officiel
Nuclear Blast / 2015
Tracklist (65:20 mn) 01. The Ninth Wave 02. Twilight Of The Gods 03. Prophecies 04. At The Edge Of Time 05. Ashes Of Eternity 06. The Holy Grail 07. The Throne 08. Sacred Mind 09. Miracle Machine 10. Grand Parade