Archive for février, 2015

Faithful Darkness – Archgod

FaithfulDarkness_ArchgodC'est vrai qu'il avait l'air objectivement séduisant ce nouvel album du groupe suédois Faithful Darkness. Séduisant pour tout amateur de Death Metal mélodique originaire de Suède. Le démarrage en fanfare de l'album Archgod mettra la puce à l'oreille de tout amateur d'In Flames (ou par la suite de Soilwork, ou Dark Tranquility), cela demeure séduisant et accrocheur à condition de ne pas être trop exigeant, et de ne pas tiquer sur le fait que Faithful Darkness apprécie particulièrement Reroute To Remains (objectivement, c'est une référence du genre, qu'on l'apprécie ou pas). Côté son, la production claque et s'apprécie pleinement.
Surtout quand Faithful Darkness sonne la charge, difficile de résister à la furie d'un titre comme "The Witness" ou le groupe fait la démonstration de son savoir faire, blasts, riffs acérés, toute la panoplie est là. On trouve même quelques nappes de claivers et du chant clair (du guitariste Jonathan Thorpenberg) pour soutenir les hurlements linéaires du vocaliste Erik Nilsson, sur le titre "An Ocean Of Time" qui est sorti en single.
Malgré cette base solide, Faithful Darkness n'offre au fond qu'un savoir faire indéniable, bien produit, auquel il manque le supplément d'âme qui ferait de l'album du groupe suédois un incontournable. Ce n'est pas faute d'énergie et de savoir faire, mais le propos à déjà été formulé à de nombreuses reprises. Et quand cette absence de touche personnelle s'additionne avec une deuxième moitié d'album qui tourne au ralenti, un poil trop lisse pour les conduits auditifs, on reste sur sa faim.

Hamster (06/10)

www.facebook.com/FaithfulDarknessOfficial

www.faithfuldarkness.com

Coroner Records / 2014

Tracklist (47 minutes) 1. Lies Tell The Truth 2. Snake & Muse 3. The Witness 4. An Ocean Of Time 5. Paradise 6. Where The Stars Burn… 7. Banished 8. The End Of It All 9. Corrupted 10. Shaping A Horizon 11. Archgod 12. One Around The World 13. A Final Storm

 

 

Finsterforst – Mach Dich Frei

oshy_01022015_FinsterforstDeux ans après Rastlos (chronique ici) voici déjà les allemands de FINSTERFORST de retour avec un nouvel album sous le bras, Mach Dich Frei. On ne change pas une équipe qui gagne et donc les fans seront heureux de retrouver le septuor pour une deuxième fois mené par Oliver Berlin au chant et leur Black Forest Metal préféré pour une quatrième aventure. Pour les profanes comme nous, nous parlerons plutôt de métal pagan mélangeant allégrement les touches folks, atmosphériques et extrêmes. La musique des allemands a toujours possédé une grande dimension épique et se plait à dépeindre à chaque fois ces grands paysages boisés si chers au cœur du groupe.

Après la petit intro instrumentale de rigueur, les choses sérieuses commence avec un « Schicksals End' » long et ambitieux. Avec ces presque quinze minutes du compteur, cette première composition va prendre l’auditeur par la main et l’emmener faire un sacré voyage. Difficile à l’écoute de ces premières minutes de ne pas voir émerger sous nos yeux cette majestueuse forêt noire remplie d’autant de merveilles que de dangers. Les teutons démontre encore une fois un vrai talent pour invoquer ces grands espaces et nous ramener au plus près des éléments naturels entre terre, eau et vent. FINSTERFORST ne craint pas la démesure et ne s’économie pas pour donner encore plus d’ampleur à leurs chansons. Le travail sur les orchestrations, les chœurs, l’alternance entre les chants clairs et les growls s’avère sacrément impressionnant. L’écoute de ce Mach Dich Frei devrait faire vibrer les fibres folks et pagan de tous les amateurs qui se respectent. Dans son approche, FINSTERFORST adapte une démarche assez similaire à celles de SKÀLMÖLD ou de BATTLELORE et les allemands n’ont pas à rougir du résultat. Le chant est allemand ne pose pas de problème particulier et passe comme une lettre à la Poste.

Les intermèdes musicaux qui font la transition entre les plats de résistance sont très réussis et offre à l’auditeur une belle respiration dans ce menu gargantuesque. Car comme à leur bonne habitude, les allemands sont généreux et nous assènent un disque très long de plus de soixante-quatorze minutes. Et le repas se termine en apothéose avec un « Finsterforst » de presque vingt-quatre minutes. Vous ne pourrez pas dire que vous n’êtes pas repu après vous être enquillés ces huit assiettes. La richesse des détails est remarquable même si encore une fois, l’indigestion n’est jamais très loin. Nos amis auraient gagné à raccourcir et alléger les jus. Les plats roboratifs c’est bien mais une petite soupe de temps en temps ne fait pas de mal. La gourmandise est un vilain défaut et FINSTERFORST pêche allégrement de ce côté-là. Mais comme l’affirme le proverbe, abondance de biens ne nuit pas. Il serait alors mesquin de le reprocher aux allemands vu la qualité du travail accompli.

Oshyrya (08/10)

 

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Napalm Records / 2015

Tracklist (74:07 mn) 01. Abfahrt 02. Schicksals End' 03. Zeit für Hass 04. Im Auge des Sturms 05. Mach Dich Frei! 06. Mann gegen Mensch 07. Reise zum… 08. Finsterforst

Itw_Blin_Guardia_05Dix albums et plus de vingt-cinq ans de carrière, vous parlez d’une consécration pour BLIND GUARDIAN, les parrains incontestés de la scène power métal outre-Rhin. Et pourtant les deux capitaines du navire, André Olbrich et Hansi Kürsch ne semblent toujours pas rassasiés et reviennent cette année avec un nouvel l’album, Beyond the Red Mirror. Les allemands n’aiment pas presser les choses et avancent à leur rythme. Leur perfectionnisme n’aide pas non plus et il aura fallu de la patience aux fans pour pouvoir apprécier ces dix nouvelles chansons. En effet, plus de quatre ans séparent Beyond the Red Mirror de son prédécesseur At The Edge Of Time (chronique ici) publié en 2010.

Un album dans la continuité

Les années passent mais les camarades de jeu du duo créatif ne changent pas. Marcus Siepen (guitares) et Frederik Ehmke (batterie) restent fidèles au poste ainsi que Charlie Bauerfeind aux manettes. Olbrich a beau affirmé que BLIND GUARDIAN ne publie un nouvel album que s’ils trouvent l’inspiration et un moyen de continuer à innover, leur style reste inimitable et comporte quasiment les mêmes ingrédients que sur Battalions of Fear (1988). Bien sûr le virage plus épique et orchestral est évident mais la base Power/Speed métal fait partie de l’ADN du groupe.

Les allemands le répètent pour éviter le contresens, il ne s’agit pas d’un Imaginations from the Other Side 2 mais d’une poursuite de la trame scénaristique entamée sur ce dernier. Hansi Kürsch a souhaité poursuivre une branche de cette histoire et l’emmener plus loin. Ce nouvel album s’ouvre d’alleurs sur une composition extrêmement ambitieuse et grandiloquente, « the Ninth Wave ». D’entrée, BLIND GUARDIAN a sorti l’argenterie et mis les petits plats dans les grands avec moult chœurs et orchestrations. Le résultat impressionne d’entrée et risque d’en surprendre certains. Le savoir-faire du duo Olbrich/Kürsch n’est pas à démontrer et ils font preuve d’une grande classe que ce soit au sein des passages les plus épiques ou lors des parties plus directes, plus métal. La voix d’Hansi Kürsch fait partie intégrante de la marque de fabrique de BLIND GUARDIAN et il ne cessera jamais de m’étonner par la puissance et la conviction qu’il réussit sans cesse à insuffler. Une certaine joie, plénitude s’exprime dans cette chanson lors du refrain avant qu’une certaine noirceur ne reprenne le dessus. Les riffs si typiques du groupe sont toujours bien présents et permet de reconnaître BLIND GUARDIAN parmi la multitude. Cette grosse claque d’entrée se voit conforter par un « Twilight Of The Gods » qui suit. Ce premier single tiré de l’album, se veut plus classique Power/Speed métal, dans la grande tradition de l’école allemande popularisé par le groupe dans la passé.

Un nouveau chapitre remarquable

Les chansons s’enchaînent sans temps mort et avec une maestria remarquable. Comme ne pas rester béat d’admiration et de respect pour la talent du groupe qui livre ce que l’on peut attendre de lui parvenant malgré tout à toujours un peu se renouveler et à surprendre dans les détails. Il faut attendre l’avant dernière chanson, « Miracle Machine » pour pouvoir reprendre son souffle grâce à cette courte chanson tout en émotions et en simplicité. Kürsch en éclaboussera encore une fois plus d’un via cette chanson qui pourrait évoquer parfois QUEEN. Finalement Beyond the Red Mirror se termine comme il a commencé par une longue pièce de choix, « Grand Parade ». La composition fourmille de détails avec de nombreuses couches d’orchestrations et de chœurs pour donner encore plus de force et d’ampleur au propos du groupe. Et les allemands parviennent (presque) à chaque fois à éviter l’écueil du titre trop long et ennuyeux. Ils semblent avoir le chic pour savoir s’arrêter au bon moment.

En interview, André Olbrich affirme haut et fort que BLINBD GUARDIAN n’a jamais publié un mauvais album et force est de constater qu’il a raison. Certains trouveraient qu’il s’agit là d’un manque de modestie caractérisé mais il a tout à fait raison. Beyond the Red Mirror ne démentira pas cette vérité tant ce dixième album s’imbrique parfaitement dans la longue et riche carrière des allemands. Ils ne facilitent pourtant pas la vie de leurs fans en proposant à chaque fois des albums très riches qui nécessitent de nombreuses écoutes pour révéler tous leurs charmes. C’est la grande classe, tout simplement.

Oshyrya (09/10)

 

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Nuclear Blast / 2015

Tracklist (65:20 mn) 01. The Ninth Wave 02. Twilight Of The Gods 03. Prophecies 04. At The Edge Of Time 05. Ashes Of Eternity 06. The Holy Grail 07. The Throne 08. Sacred Mind 09. Miracle Machine 10. Grand Parade