Il n'était pas si surprenant que la reformation de Mr. Big avec son line up historique ait fait bonne figure, dès le live Back To Budokan et le disque studio What If… (2011). Après tout, si on pouvait reprocher à Mr. Big d'avoir été constitué comme un « super-groupe » (un qualificatif négatif dans le monde du rock) ou d'avoir rempli ses tiroirs caisses avec l'insupportable « To Be With You », on ne pouvait lui dénier une compétence musicale évidente. Disons-le tout de go : Paul Gilbert, Billy Sheehan et Eric Martin sont des interprètes, des performeurs et des techniciens de haute tenue. Et d'excellents compositeurs aussi même si la novation n'a jamais été l'objectif du hard rock mélodique de Mr. Big (une chose qui leur fut reprochée jadis)…
La qualité de ce …The Stories We Could Tell n'est donc pas à proprement parler surprenante. Ce disque prouvera que, malgré son image de groupe pour musiciens, Mr. Big reste avant tout un groupe de compositions accrocheuses et variées. C'est évidemment la guitare de Paul Gilbert qui tient le haut du panier à coup de riffs brûlants (le groovy « Gotta Love To Ride », « Satisfied ») et de solos virevoltants. Car ici Billy Sheehan s'avère un peu moins présent, notamment au niveau du mixage, même si un duo basse/guitare étourdissant ouvre « The Monster In Me ».
Eric Martin, quinquagénaire sémillant, est l'autre pilier ce …The Stories We Could Tell. Sa voix, devenue légèrement cassée, n'a pas vraiment faibli et son aisance rappellera inévitablement celle de ses jeunes années. Même si on n'arrivera pas forcément à accrocher plus que cela à la « ballade de service », l'évitable « The Man Who Has Everything », on reconnaîtra facilement le brio dont fait preuve là Eric Martin ici, mais aussi sur le reste du disque.
Alots que Mr. Big voit son futur troublé par l'annonce que son batteur Pat Torpey a été dignostiqué comme atteint de la maladie de Parkinson, …The Stories We Could Tell démontre que par ailleurs le bilan de santé du groupe est… excelllent.
Tracklist : 1. Gotta Love the Ride 2. I Forget to Breathe 3. Fragile 4. Satisfied 5. The Man Who Has Everything 6. The Monster in Me 7. What If We Were New ? 8. East/West 9. The Light of Day 10. Just Let Your Heart Decide 11. It’s Always about that Girl 12. Cinderella Smile 13. The Stories We Could Tell
J’étais dans de très bonnes dispositions à l’aune de l’écriture de cette chronique. La pochette de cet album de nos compatriotes de WHEN REASONS COLLAPSE s’avère très soignée, la photo du groupe montre des musiciens confiants et sûrs de leur fait. Les t-shirts ANAAL NATHRAKH et surtout GOJIRA portés par certains n’étaient cependant pas très rassurant pour votre serviteur. Moi qui aspirait au calme et l’harmonie, je doute de les trouver avec Dark Passengers, leur premier album.
Fondé en 2008 au sud de Paris (Essonne), WHEN REASONS COLLAPSE propose un mélange détonnant entre métalcore et deathcore sans que ces étiquettes ne parviennent à résumer la démarche du groupe. Les influences sont multiples et enrichissent le son des franciliens. Même si cela devient de plus en courant, saluons la présence d’une femme derrière le micro. Cristina ne craint pas la comparaison avec ses camarades masculins et donnent tout ce qu’elle a dès les premières secondes de « No Time for Regrets ». Le répit n’aura duré que quelques courtes secondes, histoire que la machine s’échauffe via une courte introduction instrumentale. Le résultat est disons… impressionnant d’énergie et d’agressivité. Le groupe semble avoir fait sien le slogan « pas de quartier ». Histoire de bien tabasser l’auditeur (qui en redemande) le duo de guitariste Julien et Thierry s’en donnent à cœur joie et tricotent à toute vitesse des riffs bien saignants. Âmes sensibles s’abstenir.
La section rythmique composée de Michaël à la basse et Guillaume à la batterie n'est pas en reste et enclenche d’emblée l’accélérateur, à l’unisson de leurs camarades. Etrangement, les guitares tissent une tapisserie bourrée d’agressivité mais les musiciens font preuve d’une belle technique pour rendre tout cela presque mélodique. Le chant vient contrebalancer cette touche plus accessible histoire de remettre les pendules à l’heure. Les changements de rythmes apportent une variété intéressante au sein d’une même chanson. Le groupe se plait à surprendre avec par exemple l’intro plus classique, posée d’un « When Reasons Collapse » ou via une longue composition à tiroir comme « Anesidora ». Bien joué ! Le son de Dark Passengers s’avère très bon, à la fois puissant et limpide, mettant en valeur la contribution de chacun des membres du quintet. Dommage que quelques titres plus clichés et moins intéressants comme « Past In Peace » ou encore « Breaking the Silence » ne fassent retomber la mayonnaise sur la longueur.
Pour un premier album, Dark Passengers montre un WHEN REASONS COLLAPSE solide et motivé, en pleine possession de ces moyens. Saluons la performance de chacun et en particulier de Cristina qui risquent d’en surprendre plus par la puissance et l’agressivité qu’elle parvient à générer. De nombreux concerts s’annoncent pour les semaines à venir un peu partout en France. Tentez votre chance, vous ne devriez pas le regretter !
Tracklist (39:37 mn) 01. All Roads Lead to Chaos 02. No Time for Regrets 03. Breaking the Silence 04. When Reasons Collapse 05. Past In Peace 06. Come To Me 07. Our Way to Oblivion 08. Doomsday 09. Bitterness and Grief 10. Anesidora 11. Dark Passenger
Le groupe Crimson Swan (Doom Death en provenance de Hamburg, Allemagne) propose un teaser de son nouvel album "Unit" qui sortira le 13 mars 2015 via le label Quality Steel Records :