« Nuns, Cunts And Darkness ». Vous ne rêvez pas. Quand vous trouvez ce genre de titres dans la tracklist d’un album, vous vous doutez que ça ne va pas parler de la quête d’un preux chevalier parti à la recherche d’une épée d’émeraude dans les forêts d’un royaume lointain. Non, on va parler de blasphèmes, on va parler de tous les trucs dégueulasses qu’on ferait bien à ces fiotasses de chrétiens, on va parler de Satan, de parties génitales et de plein d’autres trucs qui hérissent le poil des bonnes sœurs. Et quand le groupe en question est Archgoat, on se doute aussi que le propos ne sera pas très fin musicalement non plus. Bingo, The Apocalyptic Triumphator est un pavé de haine, radical dans sa force de frappe.
Et c’est à la fois sa force et sa faiblesse. Sa force parce qu’Archgoat va au fond des choses. À la manière d’un Hate Forest dans son genre, Archgoat ne fait pas la moindre concession. Vous vouliez du blasphème ? Vous allez en bouffer par paquets de 666. Et cette voix, bordel, ce chant presque Death, ce grondement de bête ! À quoi bon faire dans le criard si on peut être aussi menaçant avec ce growl ? Sa faiblesse parce qu’Archgoat use l’auditeur et effectue un travail de sape sur les tympans. C’est qu’il faut l’encaisser, cet album, ces 40 et quelques minutes de radicalisme musical…
Archgoat n’est pas fait pour tout le monde. Archgoat ne plaira pas à tout le monde. Et je pense qu’Archgoat s’en fout. Loin des effets de mode – comme tant de groupes de Black Metal –, Archgoat poursuit son chemin pavé de blasphèmes. Pas question de conquérir de nouvelles parts de marché avec The Apocalyptic Triumphator, ici, on se contente de faire mal, de frapper fort… Et ça fonctionne.
Mister Porn (7,5/10)
Debemur Morti Productions / 2015
Tracklist (41:17)
Side A 1. Intro (Left Hand Path) 2. Nuns, Cunts and Darkness 3. The Apocalyptic Triumphator 4. Phallic Desecrator of Sacred Gates 5. Grand Luciferian Theophany 6. Those Below (Who Dwell in Hell)
Side B 7. Intro (Right Hand Path) 8. Congregation of Circumcised 9. Sado-Magical Portal 10. Light of Phosphorus 11. Profanator of the 1st Commandment 12. Funeral Pyre of Trinity
Je me demande vraiment quelle mouche a bien pu piquer Lord Worm quand il s’est lancé dans l’aventure Rage Nucléaire, à plus forte raison quand on voit à quel point son chant est trafiqué. Pour le même prix, il suffisait de choper le premier clodo venu avec des cordes vocales cramées par des années de clopes sans filtre et de pinard premier prix, de lui faire gueuler sa haine du monde dans un micro et de tout passer à la moulinette des effets de distorsion. Enfin, les voies du Seigneur Ver sont impénétrables, et nous voici donc face au deuxième effort des Canadiens de Rage Nucléaire… Et c’est toujours aussi moyen.
Se pencher sur le cas de Nocternity sans avoir la moindre connaissance préalable du groupe est un exercice risqué, tant il semble que, pour certains, ce groupe jouit d’une réputation en béton. Avouons-le : les Grecs sont toujours parvenus, jusqu’à présent, à rester éloignés de mon radar (il faut dire que leur dernier effort remonte à un bon paquet d’années et que j’ai eu tendance, peut-être un peu trop longtemps, à privilégier les contrées du Nord quand il s’agissait d’écouter du Black Metal), et sans l’envoi d’une copie promo, je ne pense pas que j’aurais pris le temps de m’intéresser à cet album.