Archive for avril, 2015

OWSyJ03À voir le physique de Michael Schenker aujourd'hui, il y a lieu de s'inquiéter : corps d'une maigreur extrême, posture toujours voûté… on sent que le guitariste allemand paie le prix d'années d'excès. Il suffirait de comparer son état à celui de son frère Rudolf pour mener une campagne de sensibilisation contre les drogues et l'alcool très convaincante. Musicalement, la carrière de Schenker fait peine à voir depuis quelques temps : concerts calamiteux donnés par un guitariste totalement imbibé, comportement détestable avec d'autres musiciens, albums inintéressants… il vaut mieux les oublier vite. Encore récemment, on a pu voir Michael Schenker interpréter des hits de Scorpions sans aucun liens avec sa carrière, en rappel de ses concerts (« Rock You Like An Hurricane » etc.), peut-être pour appâter le chaland. Il y avait lieu de désespérer donc. 

Et pourtant ces derniers concerts ont donné des raisons d'espérer, car de l'avis de tous ils étaient bons et Michael Schenker s'y montrait en forme et de bonne humeur. Son chanteur, Doogie White (ex-Rainbow), y faisait du bon travail, interprétant du UFO, du MSG mais aussi du Scorpions, il est vrai épaulé par la section rythmique du groupe teuton, les antédiluviens Francis Buchholz et Herman Rarebell ! C'est d'ailleurs, la présence de cette section rythmique et le court passage de Michael Schenker dans Scorpions (présent du The Lonesome Crow et plus partiellement sur Lovedrive), qui a justifié le fait d'interpréter des classiques de Scorpions lors de ces concerts. 

Ainsi, ce line up de scène a finalement débouché sur un nouveau disque de Michael Schenker qui s'avère… tout à fait réussi. L'abstinence semble avoir du bon car on avait rarement entendu Schenker aussi en verve depuis longtemps, assénant une tripotée de bonnes compos (« Live And Let Live », le fougueux « Rock City »). Il est vrai qu'il est bien soutenu par un Doogie White très à son aise et – autre surprise – par Rarebell et Buchholz qui n'avaient jamais été aussi vigoureux dans Scorpions. Quant au maître, même si les grincheux diront de lui qu'il est techniquement « dépassé », son beau toucher fait encore quelques merveilles malgré tout. Et comme compositeur, il aussi de beaux restes, comme en témoigne l'hymne « Communion » qui sera sans doute un moment fort de la tournée. 

Un disque en guise de réhabilitation après des années d'errance qu'on espère vite totalement oubliées. 

Baptiste (7/10) 

 

Replica / 2015

Tracklist : 1. Live And Let Live 2. Communion 3. Vigilante Man 4. Rock City 5. Saviour Machine 6. Something Machine 7. All Your Yesterdays 8. Bulletproof 9. Let The Devil Scream 10. Good Times 11. Restless Heart 12. Wicked 

Kera – s/t

oshy_20042015_KerDrôle d’objet que cet EP éponyme de Kera. Le visuel de la pochette ne laisse percevoir que peu d’indices sur l’identité et le style de musique pratiqué par cet artiste. On petit tout sur Facebook va nous donner quelques informations complémentaires. Les plus fins connaisseurs de la scène métal francilienne connaissent sans doute déjà le groupe sous nom de THANATOS EYES. KERA est né des cendres de ce premier projet et le trio composé de Klem, Flo et Kevin aura pris son temps pour constituer un nouveau line-up et entamer cette nouvelle aventure. Avantageusement renforcé de Thibal et Arthur, les voici prêts à se faire connaitre des métalleux dans l’hexagone et au-delà.

KERA évolue dans une veine Death Metal Progressive, n’hésitant pas à accoucher de compositions longues et complexes comme « Masters Enslaved » et « Silence » sur ce premier EP qui dépassent allégrement les sept minutes chacune. La musique est assez agressive, tranchante, tout en conservant un côté technique et innovant propre à cette démarche progressive. Le chant death bien bourrin de Flo en rajoute une couche et ne fait pas de quartier. Reconnaissons que KERA montre un vrai talent pour enchainer les riffs sanglants, réussissant à maintenir une belle dose de violence tout en conservant une subtilité certaine à travers une maîtrise technique sans faille. Tout n’est pas (encore) absolument génial, quelques longueurs ici et là affaiblissent un peu le propos sans que cela ne soit rédhibitoire. Quand le groupe varie l’intensité et les rythmes comme sur « Masters Enslaved » et son break acoustique après cinq minutes, il montre un visage séduisant. Cet équilibre entre calme et tempête pourrait faire des miracles. Les parisiens ont pris les choses par le bon bout avec cette première solide carte de visite et une récente tournée en première partie d’HYPNO5E. Vivement la suite !

Oshyrya (07/10)

 

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Dooweet Records – Thanatos Production / 2015

Tracklist (19:04 mn) 01. Masters Enslaved 02. Architect of Chaos 03. Silence

Cyrax – Pictures

oshy_18042015_CyraJe ne sais pas si cela vient de là mais selon moi, humble geek nourri de jeux vidéo depuis quelques décennies, Cyrax est l’un des personnages (un ninja cybernétique) du poétique Mortal Kombat L’avantage de ce disque c’est que l’habit fait ici vraiment le moine. Rien qu’à la lecture du nom du groupe, du titre des chansons et à la vue de l’artwork, vous devez déjà avoir une idée assez précise de la musique proposée. Point de polka métal ici mais bien un power/speed/prog métal aux sonorités très modernes. A la lecture de la bio fournie par le label, nous apprenons que CYRAX n’est pas ici à son premier méfait et compte déjà un premier album, Reflections publié en 2013, à son actif.

Le premier titre, éponyme, de cet album correspond bien à l’image que l’on peut s’en faire. Des riffs tranchants et techniques s’enchainent agrémenté de claviers ici et là. La mauvaise surprise vient plutôt du chant avec un Marco Cantoni qui en fait des tonnes, pas très subtil et plutôt gueulard. CYRAX surprend agréablement en n’hésitant pas à rapidement prendre des libertés à coup de passages beaucoup plus libres, presque free jazz. Les compositions dévoilent progressivement leurs charmes et ouvrent sans cesse de nouvelles portes. Encore une fois, le chant gâche le plaisir et certaines paroles n’aident pas non plus. Reconnaissons que Pictures offre des registres très variés même si le propos apparait quand même souvent assez naïf. « The 7th Seal » laisse entrevoir par ses orchestrations, ses chœurs et sa fine horlogerie un joli potentiel.

Cet album montre de jolies qualités mais laisse à la longue une drôle d’impression, l’image d’une œuvre décousue. Cela manque nettement d’homogénéité et il s’avère ardu de deviner quel était l’ambition des milanais pour ce disque. « These Greenvalleys » rappelle plutôt THERION, avec le tryptique « Shine Through Darkness » nous nageons en plein trip néo-classique. Les auditeurs, même très courageux risquent de s’y perdre. La présence de très nombreux invités renforce ce brouillard. Citons Antonio Pecere (CRIMSON DAWN), Viola Barinotti (GHOST OPERA) ou encore Lorenzo Beltrami (THE TEMPLAR’S SWORD). CYRAX sonne plus comme un projet personnel, un album concept qu’à un effort de groupe. Le groupe semble un peu perdu à avoir voulu intégré trop d’éléments et d’influences différentes dans sa musique. Et une dernière fois, Marco Cantoni n’aide pas, sa performance ne le grandit vraiment pas.

Au moment de conclure, je ne sais pas vraiment quoi penser de ce Pictures. Beaucoup d’éléments restent intéressants, certains passages font mouche mais il est ardu de faire abstraction du chant principal. Le côté indigeste et l’absence apparente de fil rouge plombe l’ensemble. Il y a ici largement de quoi rester sur sa faim.

Oshyrya (05/10)

 

Site Officiel: http://www.cyraxmusic.com/

Facebook Officiel: https://fr-fr.facebook.com/cyraxmetal

 

Bakerteam Records / 2015

Tracklist (65:08 mn) 01. Cyrax 02. The 7th Seal 03. Cockroach 04. These Greenvalleys 05. Oedipus Rex 06. Shine Through Darkness pt.I 07. Shine Through Darkness pt.II 08. Shine Through Darkness pt.III 09. Phunkrax