Pour avoir récemment rencontré les britanniques de STONEGHOST en interview à l’occasion de leur passage dans l’émission Une Dose de Métal sur l’énorme TV, il faut avouer qu’ils sont particulièrement sympathiques et passionnées. Cela ne présuppose rien de la qualité de leur musique et de ce deuxième album, New Age of Old Ways, mais cet enthousiasme et cette passion font plaisir à voir malgré tout.
Le groupe est né en 2007 à Bromley dans le sud-est de Londres au sein de la riche scène underground outre-Manche. A l’époque, ils s’appellent SNAKEBITE et profite de toutes les opportunités possible pour se présenter au public et se faire un nom. Ils récoltent petit à petit le fruit de leur travail et réussissent à se produite au Bloodstock festival en 2009 puis en 2010 puis le Wacken Open Air. Ils remportent également la compétition du Metal 2 the Masses. Mais il fallait alors un album pour apparaitre sur la carte européenne et s’est chose faite en 2011 avec la sortie de Created from Nothing. Les concerts et les festivals s’enchainent alors mais les membres du groupe et en particulier le chanteur de STONEGHOST, Jason Smith, doivent aussi faire face à des épreuves personnelles. Les britanniques vont finalement utiliser ces défis du quotidien pour nourrir leur créativité et accoucher de ce second opus, New Age of Old Ways.
Le cocktail STONEGHOST est finalement assez simple mais souvent diablement efficace. Les britanniques développent une approche mélangeant allégrement métal, hardcore et rock couillu. Ils ne sont pas là pour amuser la galerie et dès les premières secondes de « Faceless Ghost » ils prouvent de quel bois ils se chauffent. La musique est puissante, mettant en valeur la solide technique de nos camarades et un sens développé du riff saignant et accrocheur. Derrière son micro, Jason Smith n’est pas en reste et offre une prestation à la hauteur, en permanence sur la corde raide entre chant clair et hurlé pour un effet, un impact maximum. Petits natures, passez votre chemin, vous risquez de ne pas apprécier devoir affronter le rouleau-compresseur STONEGHOST.
Je préfère très largement le visage le plus subtil des britanniques, des brûlots comme « Faceless Ghost » ou encore « All They Need is the Light » qui déboitent franchement tout en affichant une belle mélodicité emprunte d’une belle colère aux compositions plus hardcore et bourrines comme « Devil’s Motion » et « The Sound Remains » plus basiques et meurtrières. La production signée Russ Russell (NAPALM DEATH, EVILE, DIMMU BORGIR…) s’avère tout à fait adaptée et il faut saluer le travail effectué. Terminons par dire une mot de la pochette originale et colorée de ce disque. Il s’agit d’une dessin signé du chanteur Jason Smith, lui-même tatoueur de métier, qui montre là un sacré coup de crayon. Il s’agit d’un détail d’une œuvre plus grande que vous pouvez voir dans sa totalité sur la page Facebook du groupe.
New Age of Old Ways livre la marchandise attendue. Nous serons pour une fois d’accord avec la presse métal d’outre-Manche qui encense tous les groupes britanniques sans tenir compte de leur réelles qualités. STONEGHOST bastonne sec, pas de quartier, ce qui n’empêche pas la musique et les paroles de posséder une certaine profondeur. Laissez-vous tenter.
Oshyrya (7,5/10)
Mascot Records / 2015
Tracklist (55:09 mn) 01. Faceless Ghost 02. Devil’s Motion 03. All They Need is the Light 04. Second to Breathe 05. The Sound Remains 06. Raynardine 07. Sleeper 08. Your Trigger, My Finger 09. Third Degree 10. Let Sleeping Beasts Lie 11. Mother pf all Bastards