Archive for avril, 2015

oshy_20042015_StonghoPour avoir récemment rencontré les britanniques de STONEGHOST en interview à l’occasion de leur passage dans l’émission Une Dose de Métal sur l’énorme TV, il faut avouer qu’ils sont particulièrement sympathiques et passionnées. Cela ne présuppose rien de la qualité de leur musique et de ce deuxième album, New Age of Old Ways, mais cet enthousiasme et cette passion font plaisir à voir malgré tout.

Le groupe est né en 2007 à Bromley dans le sud-est de Londres au sein de la riche scène underground outre-Manche. A l’époque, ils s’appellent SNAKEBITE et profite de toutes les opportunités possible pour se présenter au public et se faire un nom. Ils récoltent petit à petit le fruit de leur travail et réussissent à se produite au Bloodstock festival en 2009 puis en 2010 puis le Wacken Open Air. Ils remportent également la compétition du Metal 2 the Masses. Mais il fallait alors un album pour apparaitre sur la carte européenne et s’est chose faite en 2011 avec la sortie de Created from Nothing. Les concerts et les festivals s’enchainent alors mais les membres du groupe et en particulier le chanteur de STONEGHOST, Jason Smith, doivent aussi faire face à des épreuves personnelles. Les britanniques vont finalement utiliser ces défis du quotidien pour nourrir leur créativité et accoucher de ce second opus, New Age of Old Ways.

Le cocktail STONEGHOST est finalement assez simple mais souvent diablement efficace. Les britanniques développent une approche mélangeant allégrement métal, hardcore et rock couillu. Ils ne sont pas là pour amuser la galerie et dès les premières secondes de « Faceless Ghost » ils prouvent de quel bois ils se chauffent. La musique est puissante, mettant en valeur la solide technique de nos camarades et un sens développé du riff saignant et accrocheur. Derrière son micro, Jason Smith n’est pas en reste et offre une prestation à la hauteur, en permanence sur la corde raide entre chant clair et hurlé pour un effet, un impact maximum. Petits natures, passez votre chemin, vous risquez de ne pas apprécier devoir affronter le rouleau-compresseur STONEGHOST.

Je préfère très largement le visage le plus subtil des britanniques, des brûlots comme « Faceless Ghost » ou encore « All They Need is the Light » qui déboitent franchement tout en affichant une belle mélodicité emprunte d’une belle colère aux compositions plus hardcore et bourrines comme « Devil’s Motion » et « The Sound Remains » plus basiques et meurtrières. La production signée Russ Russell (NAPALM DEATH, EVILE, DIMMU BORGIR…) s’avère tout à fait adaptée et il faut saluer le travail effectué. Terminons par dire une mot de la pochette originale et colorée de ce disque. Il s’agit d’une dessin signé du chanteur Jason Smith, lui-même tatoueur de métier, qui montre là un sacré coup de crayon. Il s’agit d’un détail d’une œuvre plus grande que vous pouvez voir dans sa totalité sur la page Facebook du groupe.

New Age of Old Ways livre la marchandise attendue. Nous serons pour une fois d’accord avec la presse métal d’outre-Manche qui encense tous les groupes britanniques sans tenir compte de leur réelles qualités. STONEGHOST bastonne sec, pas de quartier, ce qui n’empêche pas la musique et les paroles de posséder une certaine profondeur. Laissez-vous tenter.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Mascot Records / 2015

Tracklist (55:09 mn) 01. Faceless Ghost 02. Devil’s Motion 03. All They Need is the Light 04. Second to Breathe 05. The Sound Remains 06. Raynardine 07. Sleeper 08. Your Trigger, My Finger 09. Third Degree 10. Let Sleeping Beasts Lie 11. Mother pf all Bastards

oshy_20042015_Falli_i_ReversOh la jolie pochette, bien racoleuse, bien typée années 80. Cela fait quelque temps déjà que je n’avais pas vu un groupe tenter ce coup-là… Et sans tomber dans le délit de sale gueule, l’ouverture du livret laisse créera lui aussi des surprises et à la vue de notre charmant quatuor du jour. Mention spéciale pour Ronnie Radke (ex-ESCAPE THE FATE) qui semble couvert de la tête au pied de tatouage, ce logo Rolls-Royce sur la tempe et ce « Unbreakable » sur le front étant du plus bel effet. Je me moque, je me moque mais après tout il faut de tout pour faire un monde et si cela le rend heureux comme cela, Amen !

Par contre, et là c’est franchement moins drôle, les américains évoluent depuis 2008 dans une veine metalcore qui a fait bien des ravages ces dernières années. Il faudra attendre décembre 2010 et sa sortie de prison (un charmant garçon en plus) pour que Radke lance véritablement les hostilités avec ses nouveaux camarades. Avec une grande régularité les américains publient un nouvel opus tous les deux ans. Après une première démo, Listen Up en 2009, apparait un premier album, The Drug in Me is You, en 2011, puis Fashionably Late en 2013 et vous le devinez voici enfin Just Like You dans l’année de grâce 2015.

Nous ne souhaitons pas de mal à Ronnie Radke mais son look improbable me rappelle le chanteur Mitch Lucker qui évoluait au sein de SUICIDE SILENCE avant de disparaître dans un accident. Les comparaisons s’arrêtent là tant le propos s’avère différent surtout au niveau de l’intensité et de la violence dégagée. A côté de SUICIDE SILENCE, FALLING IN REVERSE fait office de jolie comptine. Musicalement Just Like You reste assez accessible et ne devrait pas effrayer le grand public. Après tout, les américains cherchent à toucher le plus de monde possible et ont particulièrement soigné le côté catchy et facilement assimilable de leurs compositions. Nous ne sommes parfois pas très loin d’un GREEN DAY ou d’un THE OFFSPRING. Radke assure ses parties de chant avec un certain talent, son chant laissant transpirer émotions et convictions. Par contre quand le groupe s’essaye au chant hurlé comme sur « Stay Away » le résultat laisse franchement à désirer. Heureusement, ils n’abusent pas vraiment de cet exercice. Même constat pour les tentatives maladroites de singer l’électro/rap d’un WILL.I.AM sur un « Wait and See » à côté de la plaque.

FALLING IN REVERSE risque d’en faire sourire plus d’un. Le contraste entre le look « bad boys » des membres du groupe et la musique finalement assez sage proposée peut faire sourire. Musicalement parlant ce n’est pas trop mal mais cela ne risque pas, pour autant, de créer un plaisir démesuré. Les américains ne sont pas originaux pour un sou et vous aurez l’impression d’avoir déjà entendu, des dizaines de fois, ces chansons en bien mieux. Finalement choisir entre SUICIDE SILENCE et FALLING IN REVERSE revient à tomber de Charybde en Scylla.

Oshyrya (05/10)

 

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Epitaph / 2015

Tracklist (45:04 mn) 01. Chemical Prisoner 02. God, If You Are Above… 03. Sexy Drug 04. Just Like You 05. Guillotine IV (The Final Chapter) 06. Stay Away 07. Wait and See 08. The Bitter End 09. My Heart’s to Blame 10. Get Me Out 11. Die For You 12. Brother

Deer Blood – Devolution

oshy_20042015_Dee_BlooIl est de notoriété publique que les chroniqueurs ne sont que des bons à rien, des musiciens frustrés souvent à peine capable d’aligner trois phrases. Et puis ce sont des vendus, ils ont donné leurs âmes aux labels et de sacrés paresseux par-dessus le marché. Ce premier album de nos compatriotes de DEER BLOOD va être, pour moi, un bon moyen de confirmer la véracité de tous ces clichés.

Premier défaut donc, la paresse. Voici donc la biographie du groupe honteusement recopier de leur page Facebook avec à peine quelques modifications et reformulations histoire de faire illusion. DEER BLOOD est un groupe de trash métal français créé en 2011 sous l’impulsion du chanteur et guitariste Alexandre Bourret. Pour mener à bien son ambition de proposer une musique nourrit aux seins des maitres du genre (METALLICA, SLAYER, EXODUS, PANTERA), il s’entoure d’une fine équipe pour former le quatuor DEER BLOOD. Et oui bande d’alcooliques, le nom s’avère bel et bien être un hommage à Jägermeister (le groupe ne peut donc pas avoir un mauvais fond). Les franciliens déploient leur plein potentiel sur scène mais il fallait bien pouvoir se présenter au public à travers un album. C’est voici chose faite avec ce Devolution.

Le quatuor n’a jamais ses influences et revendique le projet d’invoquer devant nos yeux ébahis l’âge d’or du thrash. Les plus esthètes d’entre vous penseront alors aux années 80 et ils n’auront pas forcément tort. DEER BLOOD reprend les ingrédients de base de la recette et tente de les apprêter à la sauce 2015. Donc si vous êtes amateurs, vous aurez ici votre compte de riffs tranchants, acérés au possible, de grosses rythmiques menées tambour battant par une batterie infernale et une basse ronflante à souhait. Ajoutez à cela un chant clair agressif, rapide asséné avec fougue et colère et vous obtiendrez une belle idée de l’expérience de votre passage dans l’essoreuse Devolution. Vous allez être secoué encore et encore et le pire reste que vous risquez d’en redemander. Les franciliens ne tentent pas de réinventer la roue mais ils font preuve d’une belle application pour pondre des titres bourrés d’énergie, une belle dose d’adrénaline qui parlera à la partie reptilienne de votre cerveau. Renoncez à trop « intellectualiser » cette musique, les tripes doivent ici parler.

La majorité des titres sont plutôt resserrés autour des trois ou quatre minutes et vont directement à l’essentiel sans guimauve ni fioritures inutiles. Les claviers et les boucles électro sont ici persona non grata, chant, guitares, basse, batterie, point barre. Quand DEER BLOOD prend le risque d’allonger la sauce comme sur « Bushmaster » ou « Scared to the Bone » la mayonnaise prend moins et l’efficacité de la musique souffre de longueurs inutiles. L’approche directe et compacte sied bien mieux aux thrash. Alexandre Bourret s’en sort avec les honneurs derrière le micro même si son chant manque de variété à la longue. Il y a encore une grande marge de progression de ce côté-là. Signalons le bonus intéressant de ce disque, les plages 10 à 13 (en ghost tracks) rassemblent les versions remasterisées de l’EP The Killing Engine enregistré en 2012. Belle initiative.

Amateurs de thrash, vous en aurez pour votre argent avec Devolution de DEER BLOOD. A l’image de la pochette, simple, appliquée et professionnelle, les vézéens ne révolutionnent pas le genre mais ils ont travaillé sérieusement. La marchandise attendue est livrée et cela devrait bastonner sévère sur scène. Maintenant commence le plus dur, se forger un son et un caractère plus affirmé, sortir de l’ombre des grands anciens…

Oshyrya (07/10)

 

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Autoproduction / 2015

Tracklist (57:13 mn) 01. Bushmaster 02. Devolution 03. Born Strong Live Young Die Hard Born Again 04. Altar of Lies 05. Trapped Inside 06. Open Letter of Rage 07. Means to an End 08. War of the Roses 09. Scared to the Bone