Archive for juillet, 2015

Shape Of Despair – Monotony Fields

Shape Of Despair - Monotony GFileds11 ans de quasi absence (faisons exception de ce maigre EP il y a quelques années). Autant dire une éternité, de quoi porter le deuil d'un groupe.  On peut toujours trouver une explication dans le rapport au temps particulier qu'entretient un style qui met si bien en musique l'éloge de la lenteur. Regardez vos discothèques et voyez tout ce qui est arrivé depuis une décennie, de quoi donner un poil le tournis.

Pourtant les finlandais de Shape Of Despair semblent imperturbables, dans leur bulle atmosphérique, teinté de funeral doom. Le titre éponyme de l'album justifie à lui seul l'acquisition de cet album, une (forcément) longue tirade doom, imposante et glaciale. Shape Of Despair n'a pas pris une ride, le groupe échappe à l'emprise du temps pour envelopper l'auditeur comme lui seul sait le faire dans cette torpeur atmosphérique. Pas question ici de jouer au "plus funeral doom tu meurs", le groupe laisse cela aux confrères de Tyranny et Skepticism, qui sortent également en 2015 de nouveaux albums.

Le remplacement au chant  de Pasi Koskinen par Henri Koivula n'a pas non plus affaibli le groupe du côté des vocalises, très convaincant dans tous les registres (funèbre ou clair). Dans cette ambiance de fin du monde qui devrait à coup transporter de joie et d'allégresse les amateurs du genre, seul le titre "Withdrawn" apparait moins convaincant que les autres. Un poil moins imposant, il ne marque pas de son empreinte comme les autres. Pour autant Monotony Fields impressionne, et tout amateur du groupe y retrouvera ce qu'il aime dans la recette du groupe. N'attendez pas ici de bouleversement, préparez vous à entrer dans un songe familier et captivant. Un album idéal pour l'été, qui fait oublier par sa froideur toute canicule. Et bien plus abordable qu'un climatiseur. 

Hamster (08.5/10)

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Season Of Mist / 2015

Tracklist (75:24)
1. Reaching the Innermost 2. Monotony Fields 3. Descending Inner Night 4. The Distant Dream of Life 5. Withdrawn 6. In Longing 7. The Blank Journey 8. Written in My Scars

Inutile de ressortir le wagon de louanges que nous avons déjà adressé à Tagada Jones. De toutes façons, vous le savez déjà : sur scène comme sur album, les Bretons sont irréprochables. L'autre soir, nous en avons encore eu la preuve. Tagada Jones était remonté comme un coucou suisse et s’est emparé de la petite scène d’un Trabendo trop peu rempli. Pas grave, les absents ont toujours tort.

BioHazard_Tagada_Jones

 

Le quatuor ne s’embarrasse pas de bonnes manières. Tagada Jones prend le public à bras le corps pour ne plus le lâcher. « De l’amour et du sang » nous colle la première beigne de la journée. C’est imparable et efficace. Le public, mis en bonne condition, bouillonne et ne débandera pas un seul instant.

Metalchroniques

 

En presque une heure, le groupe de Niko et Stef nous donne une bonne leçon de punk métallique, à l’ancienne. Bon nombre de titres, tirés de l’excellent Dissident, respirent une urgence salutaire. Mieux encore, les inédits, jetés en pâture à un pit consentant, augurent le meilleur pour un futur album (« Le chant des résistants »). C’est du pain béni et on en reprend sans sourciller. L’affaire se termine avec un « Karim et Juliette », pic enfiévré du dernier album. Cet hommage évident aux Béruriers Noirs met l’assemblée sur les genoux. C’est de l’excellent travail, comme d’habitude. On n’en attendait pas moins de Tagada Jones qui est, sans aucun doute, au summum de sa carrière.

Changement de plateau : c’est aux New-yorkais de Biohazard d’investir le Trabendo. Le quatuor est dans une forme exceptionnelle. La suite du très bon Reborn in defiance se faisant cruellement attendre, il est bien agréable de voir Biohazard se rappeler ainsi à nos mémoires.

Metalchroniques

En concert, Biohazard a toujours été une machine de guerre. Ces tauliers du hardcore « made in NYC » nous prouvent que les années n'ont pas émoussé leur virulence musicale. Ils tiennent leur baraque avec brio. Billy Graziadei mène son affaire, charismatique comme pas deux. Il est soutenu par un groupe irréprochable : le débonnaire Danny Schuler cogne fort, Bobby Hambel riffe à n'en plus pouvoir tandis que Scott Robert remplace en toute crédibilité Evan Seinfield.

« Wrong side of the track » ouvre le bal. Le groupe est tendu, le public aussi. Le pogo est violent, certains n'en ressortent pas indemnes. Les tubes (« How is it », « Love Denied ») s’enchaînent sans discontinuer, c'est à peine si on a le temps de respirer. Nous assistons à une leçon de hardcore dans la plus pure tradition. C'est vif et lourd à la fois. Fortement inspirée par le hip-hop, la musique de Biohazard reste dynamique et traverse les années sans perdre de son intérêt. Il ne nous reste plus qu'à attendre un nouvel album qui, s'il équivaut à cette prestation, risque de bousculer le monde du hardcore. Biohazard reste un pilier du genre et mérite tout le respect.

Nico.

Leprous – The Congregation

On ne présente plus Leprous ! Une formation norvégienne bien implantée à présent dans le paysage Metal.  Nico avait d’ailleurs chroniqué l’album précédent, le troisième dans la discographie du groupe (chronique ici). Je passe donc les présentations habituelles et tranche dans le vif du sujet de ce nouvel opus qui est sorti le 25 Mai dernier pour l’Europe et le 2 Juin chez nos voisins d’outre Atlantique. Comme à leur habitude nos norvégiens nous gratifient d’une nouvelle offrande tous les deux ans, et comme c’était également le cas pour Coal (2013) The Congregation nous frappe avant même son écoute par son artwork très dark mais d’une classe flamboyante. Il s’agit d’une illustration d’un artiste français Nihil  (http://www.nihil.fr/) dont je vous invite à explorer les saisissantes illustrations ! Ce visuel nous met instantanément dans l’ambiance de l’album qui est très sombre par les thèmes qu’il aborde. Une thématique présente sur chaque morceau composant ce quatrième ouvrage est très bien illustrée par son titre. En effet The Congregation traite du suivisme aveuglé d’un leader ou d’une croyance par un groupe de personnes. Les sujets évoquent aussi bien  la politique que la religion dans nos sociétés modernes : tout un programme qui a de quoi vous glacer le sang.

 

Vous allez me dire : «  et la musique là dedans ? ». On y vient ! Le traitement sonore est comme par le passé excellent. La section Metal (basse, batterie, guitares) s’est faite en Suède au Fascination Street / Ghostward Studios par David Castillo qui a bossé notamment avec  Katatonia et Opeth. Le chant quant à lui a été enregistré en Norvège par Heidi Solberg Tveitan et Vegard Tveitan aux Mnemosyne Studios, le tout ayant été confié pour le mixage comme par le passé à Jens Bogren au Fascination Street Studios (Opeth, Symphony X, Kreator).

 

Dans la continuité de Coal cet album développe un peu plus l’identité musicale atypique que Leprous s’est forgé par le passé à savoir une mixture de Metal Progressif qui privilégie l’ambiance et le feeling à la technique démonstrative et de Pop Rock lumineuse qui évoque souvent une approche semblable à ce qui ce faisait dans la Newwave des 80s, le tout avec quelques passages plus extrêmes. Des compositions toujours axées sur la rythmique et les ambiances on peut quand même noter une légère différence par rapports aux précédents efforts : certaine d'entre elles  sont plus directes et gagnent en puissance et efficacité. C’est indéniable sur des morceaux comme « The Price » ou « Triumphant » mais il y en a beaucoup sur l’album qui gagne en accroche  tout en gardant ce truc magique et hypnotique. Il faut aussi le dire The Congregation dégage une couleur plus Electro sur la totalité de l’album et pour les amoureux de guitare sachez qu’il y a vraiment très peu de lead guitare et pas de solo du tout. Un fait assez rare dans le Metal Progressif pour être signalé ! Moi j'adore l'exercice de style ! 


 
La prouesse vocale du chanteur / claviériste Einar Solberg est une nouvelle fois remarquablement poignante et suave même sur des parties de chant plus extrêmes et proches du deathgrowl comme sur « Rewind » ou « Slave ». Les chœurs des autres membres du groupe sont tout aussi important dans la musique de Leprous que le chant principal, ils sont d’ailleurs récurrents et bien mis en avant dans le mix final. Ils ne font pas juste de la figuration comme chez tant d’autres formations.

 

Leprous continue son petit bonhomme de chemin en cultivant le génie de sa musique atypique. Je ne vois absolument rien à redire au contenu de ce dernier disque et pourtant j’ai cherché ! Une musique et un propos fort, sombre mais lumineux dans sa forme et qui peut séduire un publique très large. Je salue la qualité de The Congregation qui à mon humble avis en fera un disque marquant de cette année  2015 !

 

FalculA 9/10


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Inside Out / 2015
Tracklist (01:05:36) : 1. The Price 2. Third Law 3. Rewind 4. The Flood 5. Triumphant 6. Within My Fence 7. Red 8. Slave 9. Moon 10. Down 11. Lower.