Archive for juillet, 2015

Livhzuena – Dark Mirror Neurons

Livhzuena est une jeune formation bretonne de Thrash / Death Metal Progressif et Atmosphérique dont j’ai découvert la musique avec son premier EP (2013) par l’intermédiaire des musiciens de Grorr (ma chronique ici) lors d'échanges dans le cadre de la préparation d’une interview. Si je me souviens bien les deux formations avaient partagé l’affiche lors d’un concert. Ce premier EP 2 titres (on retrouve les morceaux « Wave The Banner » et « Mars » sur le dernier album) m’avait interpelé par sa qualité au niveau de la production du son ainsi que la dextérité musicale présentée par tous les musiciens : le tout pour un rendu très carré assez bluffant ! Je m’étais alors promis de traiter Livhzuena lorsqu’ils nous présenteraient un effort plus conséquent. C’est chose faite depuis le 22 Mai dernier et je ne fus aucunement surpris que ce premier album sorte au final en partenariat avec Klonosphere et Season Of Mist pour la distribution.


Comme à mon habitude lorsque c’est le cas, je vais souligner et féliciter l’excellent travail de production ! C’était déjà le cas pour leur EP Livhzuena a donc rempilé pour ce Dark Mirror Neurons avec le studio Slab Sound de Lorient et il a très bien fait ! La prise de son ainsi que le mixe final s’avèrent taillés sur mesures pour les compositions progressives et atmosphériques mais bien rentre dedans du groupe. Chaque instrument est à sa place au sein d’une production moderne mais très organique. Elle réussis pleinement à mettre en valeurs les qualités de la musique à savoir sa progressivité et une certaine emphase atmosphérique et mélodique ainsi que l’aspect plus brutal du Metal de Livhzuena qui reste sa colonne vertébrale.

 
En effet, malgré quelques légers désagréments propres à toutes premières réalisations, Livhzuena en impose réellement tout du long des 7 titres qui composent Dark Mirror Neurons. Ces jeune gens ont une puissance de frappe impressionnante dont peu de formations peuvent se targuer d’avoir dès un premier effort ! Quand je parle de « légers désagréments » je pense notamment à certaines influences encore trop visibles tels que Gojira comme sur l’intro de « Quantic Quake Monster » qui fait immédiatement penser à The Link ou comme sur le chorus de « Void » qui fait beaucoup trop penser à certains plans de Mastodon ainsi qu’à certains éparpillements stylistiques due à la fougue de la jeunesse et à la volonté de nous en foutre plein les oreilles.


Mais tout ceci est vite balayé par le groove et l’efficacité qui ressort de manière générale de leurs compositions ainsi qu’une mélodicité très prenante. J’ai adoré le très intense et nuancé « Shadows and Matter » avec ces rythmiques puissantes et ses leads mélodiques accompagnées de légères nappes atmosphériques. Tout est taillé au millimètre sur ce morceau, rien n’est superflu et je peux vous dire tranquillement que l’élève  Livhzuena est presque en passe de détrôner le maître Gojira sur ce titre ! J’ai aussi beaucoup apprécié la construction et l’enchaînement des titres de l’album qui illustre bien le concept sur notre place  au sein de ce vaste univers. Mention spécial aussi pour les deux dernier titres de l’album     « Void » (malgré le petit reproche que j’ai mentionné plus haut)  et l’envoutant «  Dark Mirror Neurons » avec son atmosphère spatiale, ses guitares folks du meilleur effet et sa basse gonflée à l’hélium.

 
Un très bon premier essai tout de même qui se montre colossal, intense et évolutif à la fois ! Livhzuena vient gonfler les rangs de ces jeunes groupes de Metal Moderne talentueux m’ayant fortement marqué avec leurs premiers albums tels que Malkavian (chronique ici) Soundcrawler (chronique ici) ou Beyond The Styx (chronique ici). Si le groupe ne se disperse pas à l’avenir et reste bien compact en réussissant à faire cohabiter tous les éléments de sa musique au sein de leurs futurs morceaux en gardant sa puissance de frappe, son groove  et sa progressivité de même que ce côté atmosphérique : je suis certain que Livhzuena fera très très mal ! Je prends les paris !


FalculA 8/10


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Klonosphere / 2015
Tracklist (41:08) : 1. Mars 2. Nälli 3. Wave the Banner 4. Shadows and Matter 5. Quantic Quake Monster 6. Void 7. Dark Mirror Neurons.

Hellfest 2015

Son : Impeccable
Lights : Excellent dans la plupart des cas
Affluence : Sold Out
Ambiance : Mortelle
Moments forts : Il y en avait trop

Photos : cliquer ici (Ace Frehley, Airbourne, Arch Enemy, Armored Saint, At The Gates, Breakdust, Butcher Babies, Cannibal Corpse, Cavalera Conspiracy, Cradle Of Filth, Dark Tranquillity, Eths, Exodus

Ghost Brigade, Giuda, Godsmack, Haken, Hawk Eyes, Hollywood Undead, In Extremo, Lost Society, Mayhem, Motionless In White, Necrowretch, No Return, Nuclear Assault

Obituary, Onslaught, Red Fang, Samael, Sodom, Sticky_Boys, The Answer, The Haunted, The Quireboys,

Triptykon, Venom, ZZ Top)

Une fois de plus, j’ai fait plus de 700km pour un petit week-end en enfer ! Une fois de plus, je me suis dirigé vers Clisson pour la dixième édition du Hellfest. Pour ceux qui ne connaissent pas (vous habitez où ? Dans une caverne ?), le Hellfest est un des plus grands (et le plus beau) festival d’Europe et, une fois de plus, l’affiche était géniale. 

Il est évident qu’il est impossible de couvrir le Hellfest seul, mais je vais quand même partager quelques impressions. 

Commençons avec la météo : nous avons été chanceux cette année : du soleil, plus de soleil et encore du soleil ! C’était déjà une réussite en soi. L’orga avait changé quelques choses par rapport à l’année passée (disparition des escaliers qui bloquaient l’accès au camping et ajout de coins petits déjeuners au camping).

Le vendredi commence pour moi avec les Sticky Boys, les Hard Rockeurs de Paris que j’ai découverts l’année passée au Raismes Fest et c’est un plaisir de les revoir. Après avoir shooté quelques groupes dans le Temple et l’Altar, retour à la Mainstage pour le premier groupe de pensionnés, les Quireboys ! Un set sympa et plein de nostalgie. Apres avoir mangé un coup, j’a fait la decouverte du jour, trop tard pour les shooter, mais We Are Harlot était vraiment génial ! J’ai surtout apprécié leur reprise de ‘Tie Your Mother Down’ de Queen. Apres Harlot, Armored Saint est monté sur scène, et c’était bon ! J’ai enfin vu le groupe de John Bush ! 

Godsmack aussi a livre un excellent show. Je ne suis pas fan, je ne connais pas bien leurs albums, mais c’était bien costaud sur scène !  

Vous vous souviendrez peut-être de ces restrictions imposées par les groupes et leur entourage aux photographes. Cette année encore, nous y avons à nouveau assisté. Normalement, je ne parle pas de ces groupes qui nous interdisent de les photographier, mais je ferai une exception ici pour quelques groupes, dont Billy Idol. Le fan des 80’s qui sommeille en moi a tenu à regarder tout le set et je ne le regrette pas ! Nous avons eu droit à un best of !

Apres le soft rock de Billy Idol, passons à un peu de Thrash avec Sodom ! Les vieux Allemands savent comment faire une fête, et on en a eu pour notre argent ! Après leur show, j’ai quelque peu levé le pied à cause d’un début de mal de crâne et j’ai skippé Motörhead. Après une pause, j’ai repris sur Cradle Of Filth… mais la migraine était tenace, et je me suis contenté de finir la journée en spectateur sans prendre de photos. Le meilleur groupe du jour devait d’ailleurs encore passer : Alice Cooper ! Certes, Vincent Furnier a l’âge de la pension, mais il est toujours un monstre sur scène !

Depuis le Wacken l’an passé, je suis fan de Five Finger Death Punch, et leur passage au Hellfest m’a convaincu que ce groupe a le potentiel d’un jour être une des têtes d’affiche. Un set impeccable et, mon morceau preferé, la reprise de Bad Company.

Le dernier groupe pour moi fut Judas Priest. Quand j’ai vue Rob Halford avec sa canne, j’étais inquiet, mais il n’aura pas fallu longtemps avant que Judas Priest me rassure en livrant un show excellent. 

Le samedi, ma migraine était partié et la première surprise pour moi aura été les Butcher Babies. Je m'attendais à un show sexy mais horrible, mais je dois avouer que Heidi Shephard et Carla Harvey m’ont bien surpris : elles ne sont pas que des jolies nanas, elles aiment visiblement ce qu’elles font et ce n’est pas mal du tout. 

Ace Frehley était aussi present à Clisson, deux ans après le passage de son ancien groupe, Kiss, et c’était la première fois que je voyais le Spaceman en live, c’était bon mais pas génial, je m'attendais à mieux. 

Sur tout le Hellfest, un seul groupe aura réussi à faire péter le PA : AIRBOURNE ! Les Australiens auront collé une petite explosion nucléaire sur scène et ont fait le show malgré une pause forcée d’une quinzaine de minutes !

Samedi était le jour du dilemma : shooter Body Count ou shooter ZZ Top. Une heure avant le set de Body Count, j’étais toujours pas décidé. Finalement, j’ai opté pour ZZ Top, le groupe le plus classe du monde. 

Après ZZ Top, les Mainstages perdaient de leur attrait pour moi : des groupes trop souvent vus et d’autres qui ne m’intéressaient pas. Je suis parti vers le Temple et l’Altar pour shooter Mayhem, le grand Obiturary et le légendaire Venom !

Finalement, c’est déjà le dernier jour, et on commence avec une bonne surprise, les Thrasheurs Finlandais de Lost Society ! Quelle classe ! Quelle énergie ! Lost Society n’est pas le seul groupe de qualité du jour, Dark Tranquility aussi a assure un show excellent.

Hollywood Undead, c’est un groupe de ‘Rap Rock’, un genre que je déteste souvent, mais c’était plutôt bon, mieux que Hacktivist par exemple. Ils savent chanter, la musique est assez solide, mais comparé au groupe suivant, c’est léger…. Très léger!
Exodus, c’est un monument de Thrash, et ils ont prouvé au Hellfest pourquoi ils méritent d’être considérés comme tel ! Un autre momument du jour, c’est Nuclear Assault. Je ne les avais jamais vus en live, mais je n’ai pas vraiment apprécié, trop banal à mes yeux. Enfin, dernier groupe sur la Mainstage pour moi : Cavalera Conspiracy. Pas mal, mais il manquait un petit quelque chose. 

Apres Cavalera, je me suis une fois de plus dirigé vers le Temple et l’Altar pour shooter quelques groupes, comme Samael, un groupe que je n’ai pas vu depuis des années, et Tryptikon qui était extrêmement difficile à shooter. Arch Enemy par contre, c’était quelque chose ! Une explosion de Metal sur l’Altar et Alissa White-Gluz s’est bien habituée à son rôle dans le groupe. 

Finalement, toutes les bonnes choses ont une fin et, pour le Hellfest, j’ai clôturé sur un excellent groupe : les Allemands d’In Extremo.  

Apres 3 jours de Metal et de soleil, la route vers la maison fut longue et plus je me rapprochais de la Belgique, plus le temps était moche. Nuages… Pluie… Vent… Mais une chose est sûre. En 2016. Je retournerai en Enfer. En 2016, je retournerai à Clisson !

 

 

oshy_14072015_Th_Las_EmbracNos camarades de THE LAST EMBRACE annoncent d’entrée la couleur, leur nouvel opus sera résolument plus progressif ou ne sera pas. Et il suffit de voir la tracklist de ce troisième album électrique (après Inside en 2005 et Aerial en 2009) pour se dire qu’effectivement, il n’y a pas tromperie sur la marchandise. Six chansons seulement au compteur pour presque cinquante-cinq minutes de musique. Deux chansons dépassent les dix minutes, en particulier un « The Field Of Minds » dépassant allégrement les dix-huit minutes.

Après six années de silence discographique en électrique, sans oublier la jolie incartade acoustique d’Essentia (chronique ici), il semble naturel que THE LAST EMBRACE face ainsi preuve d’une belle ambition. Le titre même de cet opus donne une partie des clés de la démarche empruntée. Le disque montre et démontre de nouvelles inspirations, empruntant des chemins plus aventureux, teinté bien plus rock progressif et métal mélodique que sur ses prédécesseurs. Avec « In My Own » difficile de ne pas penser à un ANATHEMA avec cette touche atmosphérique subtilement tissée minute après minute. La guitare et les cordes se mélangent harmonieusement, preuve que l’expérience Essentia a plu en interne. Toute cette expérience accumulée se voit réinvesti sur cet album. Ne souhaitant pas faire les choses à moitié, le groupe a fait de nouveau appel à un véritable quatuor à cordes et à des musiciens additionnels pour jouer les arrangements écrit par le claviériste Pierre-Henri. « Nescience » se veut plus direct et agressif avec quelques jolis morceaux de bravoure que ne renierait pas un TRANSATLANTIC.

Vient ensuite le plat de résistance avec ce « The Field Of Minds » riche et touffu. Les parties instrumentales sont forcément assez longues, le groupe alterne les tableaux mélodiques, variant les intensités et les thèmes. Voici l’écueil principale de ces longues chansons, finir par lasser et perdre l’attention de l’auditeur. Il n’en est heureusement rien ici, on se laisser voguer par les vogues et les creux mélodiques avec sérénité. « The Fear Of Loss » s’avère être une petite pépite acoustique, guitare et chant uniquement. « Let The Light Take Us » revient hanté, en instrumental, des rivages typés ANATHEMA avant que The Winding Path ne vienne se conclure en beauté avec un «White Bird » assez rock pro old-school dans la lignée d’un JETHRO TULL, la présence d’une flute faisant forcément beaucoup. Un dernier mot sur le son. Rien à redire de ce côté-là, c’est du bon boulot. Le rendu général, limpide, chargé d’énergie porte la patte de Francis Caste qui confirme son talent pour mettre admirablement en son le talent des artistes avec lesquels il travaille.

Bon, donc si nous faisons la synthèse de tous ces éléments, vous comprendrez bien que nous sommes tombés sous le charme de ce The Winding Path ambitieux oui mais surtout diablement riche. Oui Olivier surtout et également Pierre-Henri constitue l’ossature créatrice du groupe avec Sandy pour les paroles mais on sent un groupe plus unique jamais avec une contribution collective plus affirmée que jamais. Avec des sorties d’une telle qualité, nous pouvons espérer que l’avenir sera radieux pour THE LAST EMBRACE.

Oshyrya (8,5/10)

 

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Longfellow Deeds Records – Season of Mist / 2015

Tracklist (54:39 mn) 01. On My Own 02. Nescience 03. The Field Of Minds 04. The Fear Of Loss 05. Let The Light Take Us 06. White Bird