Archive for août, 2015

Darktribe – The Modern Age

oshy_20082015_DarktriNous recevons des centaines d’albums à chroniquer tout au long de l’année et pourtant beaucoup de groupes et d’albums continuent à passer sous notre radar. Il faut dire que les sorties hebdomadaires sont pléthoriques et cela ne risque pas de s’arranger avec la dématérialisation de l’industrie musicale. Nous nous passé à côté en 2012 de la sortie du premier album, Mysticeti Victoria, de nos compatriotes de DARKTRIBE signé pourtant sur un label de renom, Massacre Records. L’erreur est désormais réparée avec l’arrivée à la rédaction du deuxième opus des Maralpins, The Modern Age, cette fois-ci chez Scarlet Records.

Le groupe possède déjà un solide bagage puisqu’il est né en 2009 et qu’il comptait déjà à son actif un EP, Natural Defender, avant de se lancer dans le grand bain en 2012. Il ont également su faire leurs armes sur scène en profitant de toutes les opportunités qui se présentaient à eux. Après avoir acumé toutes les scènes de leur région, les amateurs ont également pu les découvrir lors de concerts à Paris (Scène Bastille), Bordeaux, Nantes ou encore Rouen aux côtés de NIGHTMARE, KILLERS ou LACRIMAS PROFUNDERE. Afin de progresser et de se faire connaître du plus grand nombre, rien de tel qu’un deuxième album.

DARKTRIBE ne prétend réinventer la roue et puise son inspiration auprès des grands noms de la scène Power Métal mélodique. Dès les premières écoutes, The Modern Age surprend agréablement par la qualité du travail accompli. Vous ne tomberez pas de votre chaise à l’écoute de ces dix chansons (et une intro) mais vous goûterez sans doute comme nous le professionnalisme et le souci de détail démontré chanson après chanson par le groupe. Chaque titre été soigneusement construit, ciselé comme un subtile pièce d’horlogerie pour un résultat franchement bluffant. Encore une fois, énormément de groupes évoluent dans cette même veine et pourtant DARKTRIBE n’a pas à rougir. La majorité des chansons passent très bien et vous trouverez sur The Modern Age de quoi secouer la tête et taper du pied à foison. Le quatuor impressionne par sa maîtrise technique et semble déjà connaître toutes les ficelles du métier. Chacun offre une très belle prestation, chapeau. Malgré l’absence de musicien dédié dans leur rang, les claviers sont très présents et renforce les ambiances en soutenant intelligemment les lignes de guitares et le chant. Là aussi, Anthony Agnello en surprendra agréablement plus d’un. Les chanteurs français peinent parfois mais ce n’est vraiment pas le cas ici. L’ambiance est assez sombre dans l’ensemble en dehors de quelques touches de couleurs comme ce « No Train to Earth » qui rappellent un peu FREEDOM CALL. Rien à redire non plus du côté technique, le son est puissant et clair. The Modern Age a d’ailleurs été mixé et masterisé aux Hansen Studios au Danemark par Jacob Hansen (VOLBEAT, EPICA, DORO…).

DARKTRIBE nous refait le coup d’OPERADYSE (chronique ici) qui nous avait impressionné en 2013 avec un album mature et maîtrisé. Les Maralpins signent avec The Modern Age un joli coup et peuvent prétendre rentrer en compétition avec les ténors du genre. L’album s’avère solide de bout en bout et promet de nombreuses heures de plaisir. Même si Scarlet Records est moins prestigieux que leur précédent label, espérons qu’il bénéficie d’une meilleure couverture et diffusion européenne. C’est déjà le cas au sein de cette rédaction. Nous vous recommandons chaudement ce disque.

Oshyrya (08/10)

 

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Scarlet Records / 2015
Tracklist (51:39 mn) 01. Humanizer 02. Red House Of Sorrow 03. My Last Odyssey 04. The Modern Age 05. A Last Will 06. No Train To Earth 07. Holy Water Day 08. Wild Call 09. Rainwar 10. Anthem For A Planet 11. Darkside Of Imagination

oshy_20082015_Sens_FaiSENSES FAIL est un groupe de post-hardcore originaire de Ridgewood dans le New Jersey formé en 2002. On ne compte plus les changements de line-up et après un peu plus d’une décennie d’existence, le seul rescapé s’avère être le chanteur James "Buddy" Nielsen, le véritable capitaine du navire. Nos amis comptent déjà un joli palmarès avec un EP, From the Depths of Dreams (2002) et les albums Let It Enfold You (2004), Still Searching (2006), Life Is Not a Waiting Room (2008), The Fire (2010) et Renacer (2013). Le petit nouveau, le sixième, se nomme Pull The Thorns From Your Heart.

Musicalement parlant n’espérer pas des miracles. Le disque s’ouvre sur un « The Three Marks of Existence » assez bourrin et pas d’un énorme intérêt. On sent de fortes influences punk, metalcore et même une touche hardcore. Le propos s’adoucit par la suite avec un « Carry the Weight » plus posé et accessible. Et cette alternance entre brutalité directe et rock posé va se poursuivre tout au long du disque. Cette démarche est assez bizarre et retire une certaine homogénéité au disque. En tout cas, ce disque est américain jusqu’au bout des ongles dans son approche artistique et le son qu’il déploie. Les titres sont calibrés entre trois et cinq minutes et semblent fait pour passer en radio, proposant à boire et à manger en terme de rythmes et d’intensité. Au niveau thématique, le chanteur Nielsen nous parle de sa vie tout au long de ces onze chansons, de son évolution, de sa transformation sur le plan spirituel et émotionnel. Il s’est ouvert à la philosophie et aux enseignements du bouddhisme… Pull The Thorns From Your Heart est divisé en quatre partie qui ont chacune reçue le nom de concepts et enseignements bouddhiste : I – Annica & Sacca (impermanence & vérité, II – Tisarana (les trois refuges), III – Marana Sati (méditation sur la mort) et IV – The Brahmaviharas (les quatre incommensurables). Cette démarche spirituel est plus que respectable mais peine à se faire vrament jour à travers ces chansons assez basiques et sans grâce.

La musique est connu pour être un vecteur puissant d’émotions et nombreux sont les artistes à l’avoir utilisé comme catharsis ou pour faire disparaître de vieux démons personnels. Avec son sixième album, SENSES FAIL nous invite à suivre le parcours un peu torturé de son chanteur en quête d’identité et de sérénité. Les américains montrent deux visages très différents, entre calme et colère, la lumière d’un côté et l’obscurité de l’autre. Sur le papier le voyage pouvait être sympa, malheureusement c’es beaucoup moins le cas dans la réalité.

Oshyrya (05/10)

 

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Pure Noise Records / 2015
Tracklist (40:56 mn) 01. The Three Marks of Existence 02. Carry the Weight 03. The Courage of an Open Heart 04. Wounds 05. Take Refuge 06. Surrender 07. Dying Words 08. The Importance of the Moment of Death 09. Pull the Thorns From Your Heart 10. We Are All Returning Home 11. My Fear of an Unlived Life

oshy_19082015_Augus_Bur_ReDans la famille groupe de metalcore américain qui connait, on ne sait pas trop pourquoi, un gros succès chez lui outre-Atlantique, voici AUGUST BURN RED. Ils sont originaires de de Lancaster, en Pennsylvanie et compte déjà un joli tableau de chasse depuis leurs débuts en mars 2003. Found In Far Away Places est quand même leur septième disque. C’est simple, ils sortent un nouvel opus tous les deux ans avec une grande régularité. Leur précédent méfait, Rescue and Restore en 2013, avait quand même atteint la neuvième place au Billboard 200 aux Etats-Unis.

A l’écoute de ce disque on se dit vraiment que le quintet maîtrise désormais toutes les ficelles du métier et enchaine avec une certaine grâce les brûlots metalcore à même de plaire aux teenagers étatsuniens. Vous trouverez tout au long de ces onze chansons une grosse énergie, mêlée de violence et d’agressivité. Techniquement nos amis se défendent et proposent assez souvent des chansons complexes, à tiroir. Et il faut avouer que si dans l’ensemble les titres composés restent très classiques et standardisés quelques bons moments éclairent parfois le débat. Certaines lignes mélodiques, certains breaks ou ruptures mélodiques font mouche et provoquent une envie irrépressible de secouer la tête et taper du pied. C’est particulièrement le cas sur un « Martyr » très réussi ou sur le break central de « Separating the Seas ». Peu de groupes osent ce type de fantaisie et démontre un tel esprit d’ouverture.

Enfin il s’agit là de l’arbre qui cache la forêt, malgré quelques passages intéressants, l’album peine à convaincre dans sa globalité. Comme certains de ses petits camarades, AUGUST BURN RED a construit son identité musicale autour de quelques caractéristiques comme les breakdowns et les riffs à tempo varié enrichis de touches progressives et thrash. De plus, ils ne cachent pas leur identité chrétienne, avec des paroles sombres souvent centrées sur la dépression, la tolérance et la disparition des êtres chers. Au niveau de son, comme d’habitude avec les groupes américains à succès, rien à redire, le travail a été bien fait avec un son à la fois clair et puissant.

Malgré toutes les tares de cette scène metalcore, pas vraiment positivement appréciée au sein de cette rédaction, reconnaissons qu’AUGUST BURN RED fait partie des bons élèves, des groupes un plus intéressants et fins que la moyenne. En fouillant un peu, Found In Far Away Places cachent de petites perles bien cachées au cœur même des différentes compositions. Voyons cela comme une preuve de caractère de la part du groupe face à la machine implacable du music business, surtout outre-Atlantique. Ce cas-là n’est pas tout à fait perdu, il reste une lueur d’espoir.

Oshyrya (07/10)

 

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Fearless Records / 2015
Tracklist (52:25 mn) 01. The Wake 02. Martyr 03. Identity 04. Separating The Seas 05. Ghosts (feat. Jeremy McKinnon) 06. Majoring In The Minors 07. Everlasting Ending 08. Broken Promises 09. Blackwood 10. Twenty-One Grams 11. Vanguard