On peut affirmer avec certitude que l’aventure RAISE HELL a débuté sous les meilleurs auspices, que les Suédois avaient tous les atouts en main pour faire des merveilles et atteindre les sommets. Né en 1996, il faudra deux ans au groupe pour se faire un nom et saisir toutes les opportunités qui se présentaient à lui. Pour leurs débuts, ils signent avec Nuclear Blast et enregistrent au Abyss Studio (Peter Tägtgren) avant de tourner en Europe aux côtés de DISMEMBER et CHILDREN OF BODOM et se produire au Wacken. En 2000 le disque suivant, Not Dead Yet, est mis en boite au Studio Fredman sous la houlette d’Anders Fridén (IN FLAMES). La suite s’appelle Wicked is my Game publié en 2002. Ensuite les choses se gâtent avec une instabilité du line-up et une fin de contrat discographique avec le label allemand. Ils finissent par trouver refuge chez Black Lodge et sortent City of the Damned en 2006. Il faudra encore bien des péripéties avant de voir arriver après presque une décennie un cinquième album, Written in Blood.
Les Suédois ont perdu de leur superbe et de leur potentiel sur un plan purement business mais cela n’a surtout pas adoucit leurs mœurs et allégé leur propos. L’agressivité n’a pas décliné et se voit être mise en musique avec un indéniable savoir-faire. Cette puissance brute s’exprime à travers des compositions techniques, rapides et directes. Pas de quartier la machine est lancée à fond dès les premières minutes. Quelques breaks plus techniques et posés parsèment les chansons et apporte une épaisseur, une profondeur à ces chansons. L’intro lancinante d’un « The Bell of the Reaper » laisse rapidement la place à une sévère offensive qui oscille en permanence entre agressivité et mélodie. Nous ne sommes parfois pas loin d’un CHILDREN OF BODOM, les claviers et les morceaux de bravoures à la guitare en moins. Les influences black métal sont désormais de lointains souvenirs, les touches thrash ont très largement pris le dessus. Comme tant de groupes, difficile de ne pas penser à un METALLICA ou un MEGADETH lors de l’écoute de ce disque. Les compositeurs ont avant tout visé l’efficacité et la majorité des titres affichent une durée autour des quatre minutes. Le chant hurlé renforce la violence du propos mais RAISE HELL a eu la finesse de varier son propos tout au long de ces dix nouvelles chansons. Le départ en 2013 de Dennis Ekdahl n’a pas freiner l’enthousiasme renouvelé des Suédois après une décennie de silence, Sven Vormann (ex-DESTRUCTION) le nouvel arrivant, rempli parfaitement ta tâche. Rien à redire sur la production de Written in Blood enregistré en majorité à la maison, aux Raise Hell Studios en Suède avant d’être mixé par Oscar Ammer à l’Echobox Audio Production.
Written in Blood prouve que ce long hiatus n’a en rien émoussé l’envie et l’agressivité de RAISE HELL. Nous retrouvons des Suédois en grande forme et un cinquième album loin d’être aussi bourrin et monolithique que prévu. Le travail a été sérieux et appliqué et aura accouché d’un album solide.
Oshyrya (7,5/10)
Black Lodge – Sound Pollution / 2015
Tracklist (46:38 mn) 01. Dr. Death 02. Six Feet Under 03. Fallen Domination 04. Demon Mind 05. A Blackened Resurrection 06. The Bell of the Reaper 07. We Arise 08. Thank you God 09. In Cold Blood 10. Final Hour