Archive for septembre, 2015

Murmur – Murmur

Malgré une sortie il y a maintenant plus d’un an, je me suis décidé à faire une chronique de ce deuxième album des américains de Murmur suite à l’écoute intensive de la musique de Shining (ma chronique ici) de Mastery (chronique ici) et de ÖxxÔ XôôX (une chronique ici).  En effet je me suis rappelé que j’avais bien accroché à la musique tortueuse, tourmentée et très jazzy de Murmur s’autoproclamant faire du  Zeuhl Progressive Ambient Black Metal. Ce skeud est sorti en janvier 2014 et est la seconde réalisation studio après Mainlining the Lugubrious (2010) au contour plus extrême.  Je trouve qu’il mérite plus d’attentions qu’il en a suscité à sa sortie d’où cette focale avec une chronique tardive. Je suis tombé un peu par hasard sur le bandcamp du groupe où cet album ainsi que le reste de sa discographie est en streaming. On retrouve même au sein de sa discographie un split-album avec Nachtmystium (2011). 

 

Malgré une signature chez Season Of Mist cet album est un peu sorti dans l’anonymat général et je pense que ce paradoxe peut s’expliquer par le fait que Murmur pratique une musique sans concessions :  très extrême, barrée et rétro pouvant produire une sorte de malaise sur certaines personnes. Le fait que le groupe ait poussé le vice jusqu’à opter pour une production  raw typique des 70s et du coup très éloignée des archétypes Metal, je pense notamment à des groupe comme Magma, Frank Zappa ou King Crimson, peut aussi expliquer ce relatif désintérêt du publique. Sachez d’ailleurs à propos que Murmur fait une reprise du mythique King Crimson  « Larks' Tongues In Aspic, pt 2 » qui est vraiment très bonne.

 

La production du Wall to Wall studios de Chicago où le groupe a enregistré l’album est vraiment vintage à souhait ! Elle est parfaite pour ce qui est de rendre cette ambiance 70s que le groupe souhaitait tant retranscrire et met bien en valeur les arrangements jazzy ainsi que les parties d’orgue Hammond ou les divers chœurs (dont quelques uns sont féminins). Les vocaux sont vraiment varié tout du long de l’album et prennent tours à tours des formes extrêmes, scandés, harmoniques ou chuchotés. 

 

 J’approuve la démarche entière et jusqu’auboutiste de Murmur. Il est clair que si vous ne possédez pas d’atomes crochus avec cette scène des 70s et le Metal extrême vous risquerez de traverser une bien pénible épreuve ! D’autant que dès le début Murmur vous malmènera avec  des charges de Metal extrême technique et avant-gardiste bourrées de contre temps rythmiques et de dissonances comme sur  « Bulle Of Crete » ainsi que « Water From Water »  ou sur le chaotique et spatial « Al-Malik » voire le très décadent, acide et menacent « King In Yellow ». 

 

Comme je l’ai dit plus haut Murmur fait souvent penser à King Crimson sur bon nombre de ses passages et si vous écoutez le titre « When Blood Leaves » dans son intégralité vous en sortirez entièrement convaincu ! Murmur fait même d’ailleurs un peu penser à certain plans de Enslaved ce qui n’est pas très surprenant quand on connais l’amour que porte Ivar et Grutle pour King Crimson. Sur « Zeta II Reticuli » et « Zeta II Reticuli, Pt. 2 »  on pense instantanément à une version très Metal et Progressive du jazz  incantatoire de Magma ! « Recuerdos » quant à lui  œuvre comme un îlot de tranquillité aux charmes là encore très 70s avec ses guitares acoustiques et ses envolées d’orgue Hammond.

 

Un superbe album de Metal extrême, technique, barré, jazzy et progressif qui ravira les fans des groupes des 70s que j’ai mentionnés plus haut dans la chronique, pour peu qu’ils ne soient pas rebutés par le côté Metal Extrême. Un album entier qui mérite du temps et plusieurs écoutes afin de dévoiler tous ses charmes. Je rspecte énormément la démarche artistique de Murmur ! Aurez-vous la patience et l’abnégation pour percer tous les secrets de sa musique ? De cela je n’en suis pas sûr mais je tenais malgré tout à attirer votre atention sur cette excellente œuvre extrême et vintage de Murmur… 


FalculA (8,5/10)


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Bandcamp Officiel où cet album est en streaming complet

 

Season Of Mist / 2014
Tracklist (51:04) : 01. Water From Water 02. Bull of Crete 03. Al-Malik 04. Recuerdos 05. Zeta II Reticuli 06. Zeta II Reticuli, Pt. 2 07. King in Yellow 08. When Blood Leaves 09. Larks' Tongues in Aspic, Part II (Bonus Track).

Avant toutes choses, il vous faut apprendre à ne pas confondre les norvégiens dont il est question ici avec les suédois de la bande à Niklas Kvarforth ! Ensuite il vous faut aussi savoir que cette formation est active depuis 1999 en officiant en quartette Jazz & Instrumental, un style qu’il pratiquera sur ses deux premiers albums Where the Ragged People (2001) et Go et Sweet Shanghai Devil (2003). Shining durant cette première période de sa vie subit de nombreux changements de line-up avec un nombre conséquent de musiciens passés dans ses rangs. C’est par l’intermédiaire de l’album  In the Kingdom of Kitsch You Will Be a Monster (2005) que Shining prend des couleurs Avant-gardiste et Rock qu’il mixe à son jazz des origines. Grindstone  (2007) leur quatrième album poursuit la mutation de Shining qui arbore désormais une certaine lourdeur ainsi que des sonorités Rock Progressif, musique classique et Pop l‘éloignant complètement et définitivement du Jazz traditionnel de ses débuts.

  
Pour ma part j’ai découvert la musique de Shining en 2010 avec leur  cinquième sortie Blackjazz et son virage Metal très prononcé. J’ai toujours été curieux et intéressé par la fusion Metal et Jazz, que ce soit dans le Death Metal (je pense à Cynic ou Cryptopsy mais nombreuses sont les formations à intégrer des éléments jazz à leur musique), dans le Grindcore (je possède même certains actes terroriste de Painkiller le projet de John Zorn avec des membres de Napalm Death) ou le Black Metal comme les regrettés italiens de Ephel Duath voire plus récemment avec nos français de Pryapisme ou Ihsahn. Sur Blackjazz et son successeur One One One (2013), Shining durcit son propos en mêlant le chaos de son Jazz originel à des sonorités Metal (aux frontière du Metal extrême) et Electro / Indus lui donnant souvent un cachet Metal Industriel. 

 

Me replonger en profondeur dans le crossover Jazz & Metal de Shining m’a d'ailleurs donné envie de vous parler du dernier album en date de Murmur album éponyme (2014) que je chronique ici rédigée et publiée quasi en même temps que celle de ce International Blackjazz Society dont les précommandes sont actuellement ouvertes et qui sortira le 16 Octobre prochain ! Privilège du chroniqueur, je l’écoute en boucle depuis 2 semaine et autant vous le dire tout de suite, j’ai pris un pied monstrueux ! Shining a mis les petits plats dans les grands pour ce septième album studio avec une production béton comme c’était déjà le cas pour Blackjazz et One One One qui avaient eux aussi été mixés par Sean Beavan (Depeche Mode, A Perfect Circle, Slayer etc.) mais ici pour International Blackjazz Society c’est Tom Baker (Nine Inch Nails, Deftones, Beastie Boys etc.) qui s’est vu confier le mastering à Los Angeles. Au rayon des autres nouveauté Shining est en deal depuis le mois d’avril avec Spinefarm Records.

 

On peut dire que ce dernier album sonne très bien et qu’aucune partie n’a été négligée ! Que se soit les zones de chaos Jazz comme sur « Admittance » et « House Of Warship » mais il y en a bien d’autres tout du long de l’album où le saxophone et la batterie vous vrilleront les tympans ou que se soit par le biais de compositions plus poser entre Rock Progressif acidulé et Pop Rock sur vitaminé à l’instar de la langoureuse power ballade « House Of Control »  qui finit en apothéose symphonique. Comme sur les deux efforts précédant les parties et sonoritéss Indus / Electro Metal n’ont pas été mises de côté et je peux vous dire qu’elles sont même très présentes sur quasi totalité de l’album ! J’ai particulièrement adoré le morceau qui clôture l’album « Need » qui ravira les adorateurs du Fear Factory (période Obsolet / Demanufacture) ou de Strapping Young Lad et son City. 

En effet Shining me fait toujours autant penser à des trucs Metal Industriel comme White Zombies ou Ministry qui auraient fusionné leur musique au Jazz et au Rock Progressif. International Blackjazz Society sonne comme un très bon mixe des deux albums précédents puisque il arbore autant la complexité du Jazz Metal chaotique de Blackjazz que des formats plus directs  presque Pop et Metal Indus / electro très présent sur One One One. Un album génial et qui malgré sa folie peut convenir à un publique très large à l’instar des dernières productions de leurs compatriotes de  Leprous (ma chronique ici). Décidément le Metal norvégien se porte effectivement très bien et International Blackjazz Society en est une nouvelle preuve flagrante ! A suivre de très près la tournée européenne en soutient de ce nouvel album que le groupe a annoncé récemment car cela risque d’être assez spectaculaire quand on connait la renommé de Shining en concert qui réussit toujours a retranscrire le chaos et l’efficacité de ses compositions sur scène !

FalculA (8,5/10)


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Spinefarm Records – Replica / 2015 (16 octobre) 
Tracklist (38:20) : 01. Admittance 02. The Last Stand 03. Burn It All 04. Last Day 05. Thousand Eyes 06. House Of Warship 07. House Of Control 08. Church Of Endurance 09. Need.

Puisque aucun streaming n'est encore dispo vu que l'lbum sort le 16 Octobre e vous mets ici un clip de la période One One One : 

oshy_07092015_KaledNous avons chroniqué les derniers albums des italiens de KALEDON et, à chaque fois, le même constat s’impose. Le groupe s’avère être l’un des derniers représentants de cette vague power symphonique métal transalpine qui a connu son apothéose au début des années 2000 avec une foultitude de groupes émergeant en quelques années et envahissant toute l’Europe. Depuis alors que beaucoup ont abandonné, les italiens poursuivent l’aventure sans changer de cap. Histoire d’occuper le terrain entre deux nouvel opus, KALEDON a eu l’idée de réenregistrer son disque le plus connu, Legend Of The Forgotten Reign – Chapter 4: Twilight Of The Gods, pour le dépoussiérer et lui donner une nouvelle jeunesse face aux fans les plus jeunes. Il faut bien dire qu’en 2006 la sortie avait pu être assez confidentielle sur un petit label, Hellion Records, pour l’Europe. Seuls les spécialistes avaient alors pu mettre la main dessus.

Scarlet Records a décidé de bien faire les choses en confiant la remastérisation au producteur de l’époque Giuseppe Orlando et en faisant réaliser un nouveau visuel par Felipe Machado Franco. Le groupe a su aussi apporter sa contribution en ajoutant deux titres de ce disque réenregistrés par le line-up actuel du groupe. Cela ne peut qu’apporter une certaine légitimité aux nouveaux venus. Il faut bien reconnaître que certaines chansons parviennent à tirer leur épingle du jeu avec des mélodies ou des refrains accrocheurs et facilement mémorisable. « The Holy Water » qui ouvre ce disque en est la preuve la plus éclatante et ce n’est pas surprenant que les deux versions 2015 portent justement sur les chansons les plus emblématiques du cet album. On retrouve le côté épique, grandiloquent et très mélodique qui a fait la marque de fabrique de cette vague italienne initiée par RHAPSODY puis par LABYRINTH, VISION DIVINE, SKYLARK ou encore SECRET SPHERE. Les compositions les plus efficaces de 2006 conservent leurs qualités en 2015 surtout avec un traitement du son qui vise à éliminer les signes les plus évidents du passage du temps.

Les fans nostalgiques seront ravis de retrouver ces chansons dans un écrin plus flatteur et les jeunes métalleux pourront juger du pouvoir de séduction du disque présenté sous ses plus beaux atours. Si comme moi vous avez été fan de cette vague transalpine, vous serez sensibles à ces cavalcades à la fois épiques et ambitieuses.

Oshyrya (07/10)

 

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Scarlet Records / 2015

Tracklist (65:23 mn) 01. The Holy Water 02. Hell On Earth 03. War Plans 04. Goodbye My Friend 05. Clash Of The Titans 06. Into The Fog 07. Eyes Of Fire 08. The Fury 09. New King Of Kaledon 10. The Prophecy 11. Out Of The Ground 12. The Holy Water (2015 version) 13. Into The Fog (2015 version)