Archive for septembre, 2015

Stahlmann – CO2

oshy_25092015_StahlmaPour paraphraser un ami, STAHLMANN c’est naze, le pire cliché du métal commercial made in Germany. Il ne va pas par le dos de la cuillère mais les derniers opus des allemands peinent à nous donner des arguments pour défendre le contrainte. Que ce soit Quecksilber (chronique ici) ou Adamant (chronique ), cette rédaction et en particulier votre serviteur n’a pas vraiment pris son pied. Et finalement STAHLMANN aurait bien tort de se priver car ils ne se foulent pas vraiment et continue de rencontrer le succès de l’autre côté du Rhin. Ah oui c’est sûr que chez nous, ce dance/métal/indus n’a pas vraiment le vent en poupe. Le groupe et son label a tout compris, ils jouent autant sur la musique, facile et immédiatement consommable, que sur le look entre cuir, codes homosexuels et valeurs métro sexuelles.

On reprend exactement les mêmes ingrédients que précédemment et on ajoute ici et là quelques légères modifications. A la fin, l’impression d’écouter depuis trois albums des versions alternatives d’une unique chanson prend de plus en plus de corps et d’épaisseur. Vous prenez des boucles bien électro, un rythme rapide, martial, ajoutez-y une voix grave et monocorde ainsi qu’un refrain simplissime et vous aurez percé tous les secrets de fabrication de STAHLMANN. Ah c’est sûr on sent l’expérience et le solide savoir-faire mais à la longue, au bout de deux ou trois titres, l’ennui ferme s’installe. En boite de nuit pourquoi pas mais tranquille à la maison, l’intérêt disparait à la vitesse grand V. Les titres sont courts, trois ou quatre minutes maximum pour passer facilement en radio et faciliter le boulot des DJ. Les défenseurs de la Neue Deutsche Härte doivent se désoler devant cet ersatz des parrains du genre comme OOMPH. L’ombre des RAMMSTEIN plane également lourdement sur CO2.

Si comme votre serviteur vous n’êtes pas insensible à cette catégorie musicale, passez votre chemin concernant un STAHLMANN finalement assez fade. Pour étancher votre soif, préférez les valeurs sûres mentionnées ci-dessous ou encore les plus contemporains MONO INC.

Oshyrya (4,5/10)

 

Site Officiel

Facebook Officiel

 

AFM Records / 2015

Tracklist (37:32 mn) 01. Feindflug 02. Plasma 03. Deutschland tanzt 04. Die Klinge 05. Sadist 06. Friss mich 07. Spiegelbild 08. Wenn Engel tanzen 09. Der letzte Tag 10. Nimm meine Hand

Newman – The Elegance Machine

oshy_25092015_NewmaAvec une grande régularité, tous les deux ans dernièrement, le chanteur et compositeur Steve Newman se rappelle au bon, souvenir des fans de Hard FM à travers son groupe NEWMAN. Après Under Southern Skies en 2011 (chronique ici) puis Siren en 2013 (chronique ) voici The Elegance Machine. Sous nos radars, il mène une très honorable carrière en tournant régulièrement chez lui outre-Atlantique ou en Grande-Bretagne. Ce nouvel opus rassemble tous les titres composés depuis deux ans dans une totale continuité mélodique et stylistique avec le passé récent.

L’évolution est subtile, afin de ne pas se laisser distancer, NEWMAN laisse apparaitre des influences plus modernes tout en durcissant légèrement le ton. Je vous rassure, la musique proposée ne risque quand même pas d’effrayer votre grand-mère tant la mélodie prime sur tout le reste. C’est propre, gentillet et apporte quelques petites satisfactions aux fans de l’artiste. Signalons quand même que cette petite touche de modernité et un son parfois un peu plus hard apporte un vrai plus et évite à ce disque le destin pas très glorieux de ses ainés. L’ennui pointe son nez beaucoup plus tard, la première moitié s’avère sympathique. Vous ne sauterez pas de joie et d’enthousiasme mais saluons quand même le progrès. Pour mener à bien ce nouveau projet, Steve Newman continue de se réserver la part du lion au niveau composition et production. NEWMAN n’a finalement de groupe que le nom. Il est ici accompagné de son, fidèle lieutenant Rob McEwen à la batterie et quelques amis pour assurer des chœurs. « The Elegance Machine », « Halo » ou encore « Illuminate » passe bien le test avec quelques autres chansons. Pour le reste, l’album oscille entre le passable et le très moyen.

NEWMAN a trouvé son public et mène son petit bonhomme de chemin sans s’inquiéter des critiques ou des tendances contemporaines. Sa musique s’avère être surannée et, bien que sympathique, seuls les aficionados s’intéresseront à ce The Elegance Machine. Le défaut récurrent signalé lors de nos précédentes chroniques persistent, difficile de maintenir longtemps un intérêt sincère pour la musique proposée.

Oshyrya (06/10)

 

Site Officiel

 

AOR Heaven / 2015

Tracklist (55:24 mn) 01. The Suit (Skyscraper) 02. The Elegance Machine 03. Don t Stay Lonely 04. Illuminate 05. Confess 06. Halo 07. Prayer For Apollo 08. She Walks In Silence 09. One Good Reason 10. Pretender Surrender 11. Send Us Salvation 12. Scars

Grave – Out Of Respect For The Dead

Blabla les vieilles casseroles blablabla la meilleure soupe…

Eh oui, je suis tombé si bas que je commence maintenant mes chroniques par un proverbe. En même temps, que voulez-vous encore dire de plus au sujet de ces vieux briscards, les seuls du Big 4 suédois à encore conserver leur crédibilité après la disparition de Dismember, l’éclatement d’Entombed et la routine d’Unleashed. Ce Big 4 est mort. Il n’en reste qu’un. Grave est le Highlander du Death suédois, et il prend un malin plaisir à faire rouler la tête de la concurrence avec un nouvel album en béton massif.

Ola l’explique dans la fiche promo : cet album est « énervé », « pissed off » pour citer ses mots. Et bordel, il a raison. Ça faisait longtemps que Grave ne m’avait pas semblé aussi en forme. Sur les sorties précédentes, malgré la force de frappe, le groupe donnait parfois l’impression d’être en roue libre. Efficace, mais convenu. Ici, Ola et sa bande retrouvent une énergie inattendue, avec quelques morceaux dévastateurs. La combinaison « riff bulldozer – groove – batterie » se rappelle à notre bon souvenir et fait voler les tignasses… jusqu’à ce que Grave se hasarde dans le mid-tempo. Un choix risqué.

Mais un choix payant. Quand Grave met une touche de Doom dans son Death, quand il adopte des rythmiques lourdes à la Bolt Thrower ou à l’Asphyx, le groupe gagne encore en efficacité. Prenez ce final, « Grotesque Glory », ce n’est pas une charge de cavalerie. C’est une colonne de panzers qui vient éradiquer les éventuels survivants des assauts précédents. C’est lourd. Très lourd. C’est implacable. C’est ça, le Death Metal qu’on aime.

À la fois familier et surprenant, Out Of Respect For The Dead est un doigt d’honneur adressé à la concurrence. « On a 24 ans de carrière, on est aussi vieux que vos pères, mais on vous bouffe encore au petit déjeuner », semble gueuler Ola avec ce nouvel album. Comme Malevolent Creation (qui sort son album deux semaines avant et fête ses 25 ans), Grave livre un album dévastateur. Un dernier baroud d’honneur avant la retraite ? Seul le temps nous le dira, mais je ne vois pas pourquoi ces groupes s’arrêteraient en si bon chemin…

Mister Brute Force (9/10)

Facebook officiel

Century Media Records / 2015
Tracklist (48:20) 1. Intro / Mass Grave Mass 2. Flesh Before My Eyes 3. Plain Pine Box 4. Out of Respect for the Dead 5. The Ominous 'They' 6. Redeemed Through Hate 7. Deified 8. Trail of Ungodly Trades 9. Grotesque Glory