Archive for novembre, 2015

Def Leppard – Def Leppard

albumIl a fallu sept ans à Def Leppard pour accoucher d'un successeur à Songs From The Spark Lounge. Le groupe de Joe Elliot semble avoir eu d'autres priorités comme de tourner notamment en proposant l'exécution in extenso du cultissime Hysteria. Cela donna Viva ! Hysteria, un enregistrement live globalement plaisant. Mais sept ans, cela reste quand même long… Il est vrai que les disques du léopard sourd se vendent bien moins qu'aux milieux des années 80 où il accumulait les disques de platine à une vitesse étourdissante. Dans les contexte des années 2010, il n'y a plus que des nostalgiques — comme votre serviteur – qui suivent le groupe. 

Il est vrai qu'à leur décharge, Def Leppard ne se moque pas d'eux et qu'il y aurait tout lieu de réhabiliter des albums comme Euphoria ou Slang, qui s'avèrent de très bel acabit. Disons-le tout de go : les amateurs apprécieront aussi ce Def Leppard, étrangement sans nom. Le disque est solide bien qu'assez long, riche qu'il est de 14 titres. Et on peut même dire qu'il commence sur les chapeaux de roues avec trois titres qui auraient sans doute pu trouver leur place sur les disques du groupes de l'époque bénie. Certes ce sont des semi-plagiats : le riff principal de « Let's Go » est un resucé de celui de leur propre hit « Pour Some Sugar On Me » ; l'addictive « Dangerous » commence comme « Promises » d'Euphoria ; « Man Enough » dévoile un riff de bases irrésistible, mais lorgnant quelque peu vers celui « Another One Bites The Dust ». Mais qu'importe si le vin n'est pas celui des grands crus, s'il reste bon ! 

Le reste est toutefois d'un intérêt plus variable. « Sea Of Love » est un hard rock fougueux et très bien composé et « We Belong » une power ballade tout à fait honnête (c'est à dire bien moins racoleuse que ce que nous propose trop souvent Def Leppard). On remarquera l'escapade vers l'acoustique avec un « Battle Of My Own » qui rappelle de manière très convaincante le Led Zeppelin de l'album III. S'enchaînent les nerveux « Broke 'n' Brokenhearted » et « Forever Young » qui constituent le bon rythme de croisière de l'album. Ce dernier connaît une conclusion heureuse grâce à l'épique et heavy « Wing Of Angel » et à la ballade très prenante « Blind Faith ».

On se dit qu'en fait, avec tous ces morceaux, on aurait tenu un très bon disque de Def Leppard – le meilleur depuis Euphoria voire même Hysteria. Malheureusement le groupe de Sheffield a intégré quelques titres un peu en deçà : « Energized » qui ne décolle jamais vraiment ou « All Time High », plaisant mais trop commun. Ainsi Def Leppard n'est qu'un très bon disque comprenant notamment trois futurs classiques des concerts du léopard sourd. Le groupe de Joe Elliot a été quelque peu puni par son excès de générosité en quelque sorte ! 

Baptiste (7,5/10)

 

E.A.R. Music / 2015

Tracklist : 1. Let's Go 2. Dangerous 3. Man Enough 4. We Belong 5. Invicible 6. Sea Of Love 7. Energezid 8. All Time High 9. Battle Of My Own 10. Broke 'n' Brokenhearted 11. Forever Young 12. Last Dance 13. Wings Of Angel 14. Blind Faith

TBOS-Packshot_995Iron Maiden n’a plus rien à prouver. Leader du heavy-metal mondial, le groupe de Steve Harris a produit bon nombre d’albums incontournables (Powerslave, The number of the beast, Seventh son of a seventh son…). Il est devenu, de fait, une référence. Pourtant, la bête a récemment montré quelques signes de faiblesse. Les derniers enregistrements ont eu peine à convaincre. Pire, l’avant dernier en date, le mal aimé The final frontier, s’est embourbé dans un metal progressif indigeste. Résultat, la vierge de fer provoquait l’ennui malgré quelques rares fulgurances («  When the wild wind blows  », « Coming Home  »). Au point de nous poser la question : que peut-on attendre d’un nouvel album de Iron Maiden ?

Ne ménageons pas le suspense : The book of souls est un excellent cru. Le premier double album des Britanniques est une œuvre ambitieuse ; elle réintègre l’enthousiasme et l’envie au sein du sextet. Si l'on reste en terrain connu, la vierge de fer s'est sacrément reprise en main. The book of souls est le fruit d'un vrai travail de groupe. Steve Harris, qui ne signe intégralement qu'un seul morceau («  The red and the black  »), laisse ses compères s'exprimer. Le songwriting s'est remusclé et nous offre de beaux morceaux de bravoure. L'introductif «  If eternity should fail  » donne un bon aperçu des réjouissances à venir. C’est un long et passionnant morceau heavy qui fait saliver. «  Speed of light  », le single, est plus convenu. Il ne démérite pas grâce à son refrain imparable. Et la suite n'est pas en reste. L'épique «  The red and the black  » et ses chœurs conquérants emportent tout sur leur passage. Le morceau éponyme et son refrain imparable sont aussi une réussite. «  Tears of a clown  » réussit à émouvoir avec sa mélodie. Et si le copieux (18 minutes) «  Empire of the clouds  » est parfois difficile à digérer, il contient quelques riffs et ambiances qui raviront les aficionados de heavy-metal.

Si le groupe est toujours au top, nous sommes bien évidement obligés de parler de la prestation de Bruce Dickinson. Le vocaliste a toujours bien chanté ; c'est encore le cas ici. Pour The book of souls, il force le respect sachant qu'il avait une tumeur, grosse comme une petite pêche, dans la gorge. Increvable à l'image de ce qui est aussi son groupe.

Cinq longues années ont été nécessaires à l’accouchement de The book of souls. L’attente en a valut la chandelle. Cet album est probablement la meilleure production du groupe depuis Seventh son of a seventh son. Une œuvre sur laquelle on revient et qui s’inscrit dans le Panthéon des indispensables du groupe britannique. Un classique. L'album de l'année.

Nico (10/10)

Site Officiel : http://www.ironmaiden.com/

Parlophone / 2015

Cd1: 01. If Eternity Should Fail 02. Speed Of Light 03. The Great Unknown 04. The Red And The Black 05. When The River Runs Deep 06. The Book Of Souls

Cd2: 01. Death Or Glory 02. Shadows Of The Valley 03.Tears Of A Clown 04. The Man Of Sorrows 05.Empire of the clouds

Ævangelist est une formation américaine en activité depuis 2010 s’articulant principalement autours de deux activistes de la scène extrême, alternative et indépendante : Matron Thorn aux guitares et au chant qui est passé aux seins des réputés Bethlehem ou Leviathan (ma chronique du dernier album ici) et Ascaris au chant et au saxophone qui est également le leader de Shavasana un groupe de Death Metal Expérimental. Il accompagne également pour le live à tous les instruments Matron au sein de sa formation Black Metal très active et reconnue  Benighted in Sodom. 

Avant toutes choses il faut savoir que Ævangelist opère plus à la manière d’un collectif que d’un réel groupe et qu’il a même splité pendant une courte durée autour de l’année 2012 soit juste après les sorties de leur excellent EP Oracle of Infinite Despair (2011) et de leur génial premier album De Masticatione Mortuorum in Tumulis (2012). C’est à cette période que j’ai découvert leur Black Death Metal très Ambient et expérimental. J’avoue ne pas avoir suivi tout ce qui est sorti entre 2013 et 2014  et j’ai pu constater avec étonnement qu’ Ævangelist ne s’est pas tourné les pouces ces trois dernières années puisque on dénombre pas moins de six sorties : Omen Ex Simulacra (2013) et Writhes in the Murk (2014) ainsi qu'un EP Nightmare Flesh Offering (2013) et un split album la même année To the Dream Plateau of Hideous Revelation en compagnie de leurs compatriotes de Esoterica (Black Metal Ambient).

Ce n’est qu’en Août avec la mise en ligne de manière indépendante d’un morceau (qui n’apparaît pas sur le dernier album et n’est disponible qu’en version digitale ici) « Abstract Catharsis » que j’ai renoué avec leur musique (façon de parler puisque il m’arrivait souvent de me plonger dans les 2 premières sorties). En septembre Ævangelist enfonce le clou avec une longue plage d’une petite quarantaine de minutes qu’il laisse en offrande aux amoureux de violence et de catharsis par l’intermédiaire du EP Dream An Evil Dream disponible en streaming et version digitale ici et en format cd ici. C’est par le biais de Debemur Morti Productions (facebook ici) que ce EP est sorti, il en va de même pour les albums Writhes in the Murk et Omen Ex Simulacra ainsi que le petit dernier Enthrall To The Void Of Bliss qui nous intéresse plus particulièrement aujourd’hui (cependant en collaboration avec le label 20 Buck Spin site ici). 

L’artwork au mystique sobre et énigmatique de Stephen Wilson (Facebook ici) est réussi car il sied au concept musical développé par Ævangelist sur ce Enthrall To The Void Of Bliss. Dès sa découverte vous êtes comme absorbé et interpellé… Pour ce qui est de la production elle est l’œuvre de A à Z d’Ævangelist (comprendre le binôme Matron Thorn et Ascaris) dans ce qui apparaît comme le home studio The Parish de Matron Thorn. Il n’y a rien à redire à ce niveau et les parties Ambient / Atmosphériques s’amalgament et fusionnent toujours très bien aux parties Black Death Metal. Les vocalises Black Death et autres sont en majeure partie l’œuvre de Ascaris qui est à l’aise dans tous les registres et qui a une nouvelle fois fait une prestation parfaitement convaincante !


Pour ceux qui suivent mes chroniques, le son de Ævangelist se situerait quelques parts entre celui du dernier album de Abyssal (ma chronique ici) avec cependant bien moins de profondeurs et Adversarial (ma chronique ici). En fait la démarche artistique de nos joyeux drilles reprend les codes de ce Black Death Metal barré et très extrême prisé par des formations comme Abyssal (sur des titres comme « Levitating Stones » ou « Emanation »), Portal, Adversarial (c'est frapant sur« Arcan Manifestia »), Antediluvian, Mitochondrion, Malthusian, Diocletian ou notre Autokrator (ma chronique ici) national. Cependant il prend un malin plaisir à tordre ses composition par le biais de structures et de bruits expérimentaux voire d’instrumentations Ambient et Néoclassiques. 

Ce dernier aspect lui donne par moments les apparences décalées et avantgardistes d’un Lychgate (ma chronique ici) je pense à une composition comme « Cloister of the Temple of Death » mais attention le propos de Enthrall To The Void Of Bliss sonne résolument plus Black Death Metal et chaotique ! Ces samples ou orchestrations Néoclassiques sont généralement noyés et fusionnés aux violentes contorsions Black Death Metal, ce qui donne un résultat stupéfiant mais très intriguant par moments pétrifiant même ! Personelement j’ai adoré !  En y regardant de plus près,  les champs d’actions générés sont assez  vastes et divers : je prendrais  deux exemples comme le délire acide et jazzy du long « Meditation of Transcendental Evil » et ses expérimentations au saxophone qui évolue par la suite vers un Black Death toujours aussi proche d’un Abyssal ou « Alchemy »  qui évolue lui en quasi Dubstep Electro et Spoken Words avec quelques parties Shoegaze et des voix Dark saturées sur sa seconde moitié. Pour sûr deux grands moments de l’album parmi tant d’autres !

A l’arrivée on a une nouvelle fois un album de Metal Extrême très conséquent ! Rien est moyen sur Enthrall To The Void Of Bliss ! Ævangelist peut être fier car il a accouché d’un album que l’on peut aisément ranger aux côtés des dernières productions de Autokrator, Lychgate, Abyssal, Leviathan, Porta Nigra, Gnaw Their Tongues ou Mastery qui ont tous sorti selon moi cette année les meilleurs skeuds en matière de Metal Extrême Avant-gardiste ! Bien évidement on le retrouvera dans mes Top 2015 ! Décidément Le Metal Extrême et indépendant se porte très bien !

FalculA (9/10)


Facebook officiel
Site Officiel
Bandcamp Officiel où Enthrall To The Void Of Bliss est en écoute intégrale.


20 Buck Spin – Debemur Morti Productions / 2015 
Tracklist (56:23) : 01. Arcan Manifestia 02. Cloister of the Temple of Death 03. Gatekeeper's Scroll 04. Alchemy 05. Levitating Stones 06. Emanation 07. Meditation of Transcendental Evil.

https://www.youtube.com/watch?v=8Bu6Q5jUupA

https://www.youtube.com/watch?v=zx7l9sz4_9w

https://www.youtube.com/watch?v=Of1FosmWg7k