oshy_30122015_Ord_o_31La pochette de cet album surprend autant qu’elle interroge. Autant le style de bien des disques s’avère facilement indentifiable autant le mystère reste ici entier. Joli travail graphique signé Raffu (www.designbyraffu.com) qui semble collaboré avec le groupe de ses débuts. ORDER OF 315 est né en 2010 à Paris. Le quatuor propose assez rapidement un premier album, Near-Birth Experience en 2012 qui les voit déjà explorer de nombreux rivages stylistiques. Ils écrivent eux-mêmes que leur base musicale situe quelque part entre le metalcore, le rock progressif, le djent et diverses formes alternatives de métal. Histoire d’englober cette idée, l’étiquette de métal moderne est utilisée.

Cette démarche artistique est assez risquée et nombreux se sont pris les pieds dans le tapis en accouchant d’un gloubi-boulga hétérogène et indigeste. Le premier contact avec ce second opus, Antipi, fait craindre cet écueil. L’immersion dans l’univers d’ORDER OF 315 est loin d’être aisée, pas franchement agréable. Les atmosphères se veulent particulièrement sombres et violentes, le son brut de décoffrage agresse plus qu’il ne caresse, l’auditeur peut craindre des minutes à venir difficiles. Edgar Jabberwocky derrière le micro assène ses textes avec entrain et conviction mais son timbre de voix râpeux peine à vraiment convaincre. Il varie très peu tout au long de l’album et son approche criarde finit par lasser. Au niveau musical, l’éclectisme est de rigueur avec des compositions très déconstruites, des riffs tranchants et syncopés et une section rythmique hypnotique. L’utilisation de quelques effets comme des amples évoquent la scène indus et renforcent le côté froid et synthétique de la musique proposée. Pour tout vous avouer, votre serviteur s’est rapidement senti perdu et a lâché l’affaire à mi-parcours. Pour que l’auditeur puisse profiter du voyage, même si celui-ci de veut périlleux et exigeant, il faut une ligne directrice, un fil d’Ariane même tenu lui permettant de progresser. A l’image de certains groupes djent, ORDER OF 315 veut trop bien faire, trop en mettre et finit par s’isoler. Les titres calibrés autour des quatre minutes auraient pu éviter cet écueil mais ce tunnel semble ne jamais finir. « Drone » conclut Antipi et tout le monde pousse un ouf de soulagement.

Les plus éclairés d’entre vous diront que nous n’avons rien compris et que nous n’avons pas su rentrer dans ce monde, lâcher prise et nous laisser guider par les vagues successives déchainées par ORDER OF 315. Peut-être oui mais l’impression qui perdure à la fin de chaque écoute reste une profonde lassitude et un joli mal de crâne. Et cela gâche franchement le plaisir. Il aurait été agréable que le groupe tienne compte de nous, humble plèbe.

Oshyrya (05/10)

 

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Dooweet Records / 2015

Tracklist (50:20 mn) 01. A Slap On The Wrist 02. Telescope 03. The Feather Factor 04. Abelian 05. Meiosis 06. Rumble Fish 07. Data Warfare 08. Greyscale 09. Densen 10. Unperfect Circles 11. Drone