Alex Beyrodt et ses potes sont de retour ! Et voici le troisième chapitre de leurs aventures. Le projet est né en 2008 sous l’impulsion du guitariste qui multipliait les groupes et les projets sans pouvoir, à priori, jamais se poser. Un premier opus éponyme débarque très rapidement la même année, puis un second, Broken Heart Syndrome en 2011 et enfin More Than One Way Home (chronique ici) en 2013. Avec une belle régularité, voici la cuvée 2015. Assez discret chez nous, VOODOO CIRCLE semble connaître un solide succès outre-Rhin et a su saisir de belles opportunités de tournées comme récemment avec URIAH HEEP.
Le line-up s’est encore renforcé pour ce nouvel album. En plus des très reconnus et expérimentés Alex Beyrodt, David Readman (ex-ADAGIO, PINK CREAM 69) et Matt Sinner (SINNER, PRIMAL FEAR…) le groupe compte désormais sans ses rangs Alessandro del Vecchio (claviers) et Francesco Jovino (PRIMAL FEAR, ex-U.D.O.). Si nous étions mauvaise langue, nous pourrions remarquer que plus d’un parmi ces musiciens sont connus pour être des touche-à-tout pas forcément très intéressés par la perspective de construire sur le long terme. Enfin ce n’est pas si grave puisque seul Alex Beyrodt semble vraiment indispensable à VOODOO CIRCLE. N’étant jamais mieux servi que par soit même, Del Vecchio a assuré également, pour Whisky Fingers, le mixage et le mastering.
Personne ne contestera le talent de compositeur et la maîtrise technique d’Alex Beyrodt. L’homme s’y connait pour écrire des titres hard rock classiques à la fois racés et accrocheurs. Il sait ajouter les bons ingrédients, de belles rythmiques et de bons soli ici, des chœurs là, une pincée d’orgue hammond et une mélodie vocale efficace pour faire plaisir à son public. N’attendez aucune surprise par rapport aux trois premiers opus, la continuité s’avère totale. Chacun sait ce qu’il doit faire et le professionnalisme des musiciens s’entend à tous les étages. Derrière le micro, Readman rappelle à quel point il sait assurer une fois le micro en main et cela laisse d’autant plus de regrets face à une carrière dans l’ensemble décevante. Il aurait pu continuer à faire des merveilles au sein d’ADAGIO s’il n’avait pas fait sa diva. Les titres s’enchaînent sans temps mort ni faute de goût, le cahier des charges est scrupuleusement respecté.
Selon l’adage populaire, l’habit fait le moine et il suffit de voir la pochette de ce Whisky Fingers pour deviner la veine musicale développée par VOODOO CIRCLE. Saluons la qualité du travail accompli ici même si n’espérez pas ressentir un enthousiasme débordant à l’écoute de ces onze nouvelles chansons. Les fans auront leur dose de hard rock et seront comblés. Sur le long terme cependant, pas sûr que ce disque ne laisse beaucoup de trace.
Oshyrya (07/10)
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AFM Records / 2015
Tracklist (50:30 mn) 01. Trapped In Paradise 02. Heartbreaking Woman 03. Watch And Wait (I Got My Eye On You) 04. Medicine Man 05. The Day The Walls Came Down 06. Heart Of Stone 07. Straight Shooter 08. The Rhythm Of My Heart 09. Devil Takes Me Down 10. 5 O’Clock 11. Been Said And Done
Les suédois de MANIMAL (à ne pas confondre avec le groupe toulousain du même nom) auront pris leur temps pour donner un successeur à leur premier opus, The Darkest Room, publié en 2009. Le quatuor na’ pas changé d’orientation et continue sa quête Heavy / Power Metal à travers dix nouvelles chansons. Signalons qu’ils accueillent également un invité de marque en la personne d’Udo Dirkschneider sur le titre « The Journey ».
Nos amis ne sont pas là pour amuser la galerie et frappent fort dès les premiers titres de ce nouvel album. Un gros riff vient mettre en pièce notre quiétude au bout de quelques secondes sur cet « Irrestible » à la fois rapide et burné. Musicalement cela reste du très classique, les suédois labourent un champ déjà bien connu, entre tradition heavy métal classique (NWOBHM) et supplément de puissance, d’agressivité typiquement Power Métal. Ce qui frappe le plus reste la prestation du chanteur Samuel Nyman qui dont son registre très aigu évoque forcément la figure tutélaire du Metal God, Rob Halford. Difficile de ne pas penser à JUDAS PRIEST tant MANIMAL évolue dans un registre similaire. On comprend alors rapidement que l’idée de ce duo avec Dirkschneider émerge naturellement tant les timbres de voix se complètent bien. Pour le reste le quatuor a bien travaillé proposant des compositions touffues, entre quatre et six minutes, variant les rythmes et les intensités. Maintenant ne nous voilons pas la face, l’écoute de Trapped in the Shadows est loin d’être désagréable mais il manque d’évidence des chansons hyper accrocheuses et catchy à même de faire la différence. Difficile pour MANIMAL de marquer de son empreinte la scène européenne déjà pléthorique sans hymne imparable, incontournable.
MANIMAL ne démérite pas avec ce Trapped in the Shadows loin d’être dénué de qualité. Achim Koehler a fait du bon boulot pour le mixage et le mastering du disque. Chaque écoute est agréable mais peine à laisser un trace dans l’esprit de l’auditeur. Aucune chanson, aucune mélodie n’a titillé mon cœur ou mes tripes et le groupe risque de sa voir noyer dans la masse des nombreuses sorties qui tombent chaque mois. La concurrence est plus rude et implacable que jamais, pas sûr que MANIMAL soit armé pour s’élever dans cette course effrénée.
Oshyrya (06/10)
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AFM Records / 2015
Tracklist (50:23 mn) 01. Irresistible 02. March Of Madness 03. The Dark 04. Trapped In The Shadows 05. Invincible 06. Man-Made Devil 07. Silent Messiah 08. The Journey 09. Screaming Out 10. Psychopomp
A l’été 2014 les allemands de 21OCTAYNE nous avait proposer un premier album solide et honnête à défaut d’être transcendant. Into the Open (chronique ici) montrait un groupe appliqué qui donnait le meilleur de lui-même. La motivation des musiciens affichée en interview faisait également plaisir à voir. Depuis, le trio n’a pas chômé et revient après à peine un peu plus d’un an avec le deuxième chapitre de leurs aventures, 2.0. Les plus perspicaces auront notés que le groupe ne comporte plus que trois membres après le départ du bassiste Andrew Lauer au début de l’année. Mais les forces vives restent plus que jamais présentes grâce à Hagen Grohe (chant), Marco Wriedt (guitares) et Alex Landenburg (batterie).
Le fond du propos n’a pas changé en un an, 21OCTAYNE prend son pied en distillant une musique bourrée d’énergie et de bonnes idées. Ils évitent l’écueil de la lassitude en variant les plaisirs, passant d’une chanson à l’autre d’un rock accrocheur à des titres beaucoup plus lourds, osant même, en conclusion, une longue pièce progressive. Saluons encore une fois la qualité du travail accompli et l’attention laissée aux plus petits détails. Le savoir-faire est évident, difficile de ne pas secouer la tête et taper du pied sur un « Devil In Disguise » qui ouvre cet opus. L’esprit qui plane sur 2.0 reste très américain, difficile de ne pas penser au travail d’AEROSMITH par exemple. Derrière le micro, Hagen Grohe assure une solide performance, variant les plaisirs et parvenant à insuffler beaucoup de conviction et d’émotions à chaque fois. Ses camarades ne sont pas en reste avec un Alex Landenburg solide derrière ses fûts et un Marco Wriedt qui ne participe pas à un concours de virtuosité mais qui reste simple, efficace. Pas de faute de goût ou de grande faiblesse à signaler, 21OCTAYNE n’a ici pas à rougir du travail accompli.
Les allemands persistent et signent, ils continuent sur leur lancée et publient encore une fois un disque tout à fait recommandable pour les amateurs de rock US un peu old school. Pas de révolution ni de feu d’artifice à l’horizon mais une succession de chansons à la fois inspirée et bien senties. Nous n’en demandons pas plus.
Oshyrya (7,5/10)
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AFM Records / 2015
Tracklist (46:37 mn) 01. Devil In Disguise 02. Take Me Back 03. When You Go 04. Love’s Just A Heartbreak Away 05. Take Me Away 06. Lost 07. The Circle 08. Date With Myself 09. Fly With Me 10. Tale Of A Broken Child