Battre le fer tant qu'il est chaud, c'est sans doute ce qu'ils doivent se dire dans ce combo de vieux de la vieille qui n'a pas trainé à donner une suite au EP " Torture tactics " sorti en 2015. Un line up expérimenté dont le parcours suscite forcément la curiosité. Au chant hurlé (forcément) Marco Aro (ex-The Haunted), aux guitares Jesper Strömblad (ex-In Flames) et Daniel Antonsson (ex Soilwork, Dark Tranquiity) qui remplace Glenn Ljungström (ex-In Flames). A la basse Rob Hakemo. Aux fûts Chris Barkenjö (Grave). N'attendez pas ici qu'on vous raconte des histoires à dormir debout, ni princesses, ni petites fleurs au menu mais de la brutalité administrée avec l'énergie d'un groupe punk qu'on aurait privé trop longtemps de bière.
Le groupe n'a pas levé le pied, et assène une bonne série d'uppercuts dans les conduits auditifs. Le son rugueux est toujours au rendez vous, et le groupe conserve cette filiation ou Entombed croise le fer avec The Haunted et In Flames. Malgré l'effet de surprise qui s'est estompé, l'efficacité est toujours au rendez vous. Le groupe propose une fois encore album relativement court, mais ce sont 36 minutes administrées sans temps mort, ni ballades, ni claviers. Court mais intense, le groupe n'est pas du genre à faire du remplissage. The Resistance réussi une fois encore, sans forcer son talent, à revisiter tout ce qui fait la quintessence du Death Metal Suédois à l'ancienne, le groupe ne fait aucun quartier mêlant Death, Thrash, Hardcore et Punk, mais il n'échappera pas à la sempiternelle critique le concernant. Le groupe évolue dans une registre linéaire, mais c'est bel et bien volontaire de leur part, et en attendant ils collent toujours une bonne raclée à leurs anciens collègues d'In Flames et The Haunted (qui a dit que ce n'était pas bien difficile ?). Les amateurs nostalgiques -ou non- ne devraient pas être insensibles à ce défouloir qui fait toujours son effet.
Tracklist (36:51)v1. Death March 2. I Welcome Death 3. Smallest Creep 4. Violator 5. Felony 6. Death Blow 7. Resolution 8. World Order 9. Enslavement 10. Art Of Murder 11. For The Venom 12. The Drowning 13. As It All Came Down
C’est en ce début d’année 2016 chargé en termes de sorties que nos vétérans de la scène Death Metal finnoise se décident enfin à se rappeler à notre bon souvenir en nous annonçant la parution de leur prochain album prévu pour le 18 Mars. Je ne vais pas revenir de manière détaillée sur la carrière de ses valeureux soldats de la cause Death Metal pour des raisons simples : je vous ai parlé de Convulse à peu près à chaque fois que les termes Death Metal Oldschool apparaissaient dans mes chroniques et que d’autres chroniqueurs avant moi avaient ici traité cette scandinave story du Metal extrême par l’intermédiaire des chroniques du EP Inner Evil (2013) par jakelunge ainsi que celle de Evil Prevails (2013) par Mister Brute Porn (chronique ici et là).
A la rédaction nous avons réceptionné ce Cycle of Revenge, quatrième album studio de la longue mais souvent interrompue carrière de Convulse il y a quelques jours de cela. Etant très friand de la musique du groupe je me suis jeté comme un morfale sur ce skeud qui sortira via le label finlandais Svart Records comme c’était également les cas du EP Inner Evil et de l’album Evil Prevails. J’ai vraiment été emballé par mes premières écoutes et cette chronique m’est venue très rapidement et de manière instinctive, certains diront que c’est dû au rapport affectif que j’entretiens depuis près de 15 années maintenant avec Convulse et que je manque de discernement. C’est possible mais franchement je ne le pense pas.
J’en profite pour apporter un petit bémol à la chronique de Mister Brute Porn dont j’ai mis le lien juste un peu plus haut. Non pas que je veuille le contredire car je pars du principe que chaque personne, selon ses humeurs, son vécu ou son rapport à la musique détient « sa vérité » et qu’il n’existe pas une sacro-sainte parole qui viendrait sceller chaque œuvre ! Non juste que j’ai toujours considéré Convulse comme un groupe qui expérimentait et dont aucune des productions ne se ressemblent. Quand on remet en perspective les albums que sont World Without God (1991), Reflections (1994) et Evil Prevails (2013) on est frappé par leurs grandes différences même si elles gardent toutes un tronc commun ou fil conducteur. C’est pour cette raison que je ne suis pas entièrement d’accords avec le fait de dire comme Mister Brute Porn le soutient dans sa chronique de Evil Prevails que Convulse soit « imperméables à toute évolution ». En effet je pense pour ma part que Convulse en a toujours fait qu’à sa tête et qu’il évolue seul dans son coin en se tenant volontairement à la marge de toute « mode » préférant jouer de ses atouts qui sont l’efficacité de leur groove ainsi que des deathgrowls bien callés sur une rigueur rythmique et technique aussi cosécante que récurrente.
Je me suis permis ce petit aparté qui me permet de rebondir et d’introduire le fait qu’il en est de même pour ce tant attendu Cycle of Revenge. Oui il existe un écart entre ce dernier skeud et son prédécesseur comme il y en avait un entre World Without God et Reflections. Autant vous dire que Convulse va une nouvelle fois faire couler de l’encre et malmener sa fanbase ainsi que tous les orthodoxes de Death Metal Oldschool. D’ailleurs soyons clairs dès à présent Convulse reste Oldschool dans sa façon d’appréhender la musique ainsi que dans la manière de la produire même si nous tomberons tous d’accords pour dire qu’il ne s’agit plus réellement de Death Metal Oldschool. Déjà la production est vraiment très bonne. Malheureusement je n’ai pu avoir que le nom du studio qui est le VR-Studio (site ici) où les prises de son ce sont effectuées, faute de dossier de presse, je ne suis pas en mesure de vous en révéler plus mais c’est vraiment une réussite totale et un atout majeur de cet album !
Cycle of Revenge ne ressemble à rien que le groupe ait fait par le passé. Selon les dires du groupe : « cet album se veut comme une combinaison de Rock Progressif, de Rock psychédélique, de Doom Metal et de Death Metal d'une manière unique et créative ». Je ne peux qu’acquiescer en allant dans le sens du groupe tant on a l’impression d’avoir à faire à une sorte de version Doom Death Metal de la musique des Pink Floyd, Kingston Wall ou Hawkwind. Je peux donc vous dire sereinement que Convulse ne ment aucunement ! Chaque composition répond à ce cahier des charges et dès l’entame de « Cycle of Revenge » on est submergé de tempos lents et d’une effervescence de leads guitares qui vous mettent la chair de poule ! La basse ronrone tandis que la batterie claque mais putain, ces envolées prog et psyché qui empruntent les voies aériennes d’un Hawkwind sont superbe et présentes sur la totalité du skeud ! Bon vous allez me dire que d’autres avant Convulse ont déjà emprunté ce chemin stylistique comme Amorphis et vous aurez raison. Cependant la prouesse réalisée par Convulse est doublement remarquable sur cet album puisque d’une part il reste concis tout en restant très efficace mais également il a su garder ce groove qu’il lui est propre et qui est présent sur la totalité de ses précédents albums. En gros il fait les choses comme d’hab à sa sauce et laisse son identité intacte comme sur « Nature of Humankind » qui aurait très bien pu figurer sur l’album Reflections tant son emphase Death’n’Roll est prégnante malgré un break toujours aussi envolé, mélodique, psychédélique et progressif.
C'est désarçonnant tant Convulse n’a de cesse que de se réinventer morceau après morceau tout en ne se perdant à aucun moment. C’est comme pour les vocaux utilisés qui sont dans une veine de growls bien profonds à la manière Death Oldschool mais qui petit à petit, l’album se déroulant, tendent vers divers digressions comme sur le très Heavy « Ever Flowing Stream » qui n’est pas sans rappeler le vieux Sentenced ou sur « War », « Fractured Pieces » et « Into the Void » qui amènent de terrorisant deathgrowls apposés à des voix chuchotées complètement inattendues pour un effet de surprise garanti ! A certains moments de l’album on peut aussi penser à des groupes comme Atheist, Cynic ou Mekong Delta mais comme je le disais la forte identité de Convulse prédomine largement.
Cycle Of Revenge était attendu au tournant, il m’a déstabilisé dans un premier temps, puis interrogé pour enfin parvenir à me séduire entièrement ! Paradoxalement Convulse surprend et désarçonne par ses nouvelles expérimentations mais conserve le cachet d’une identité qui se retrouve renforcée ! Rien que pour ça c'est un album à saluer et à découvrir. Convulse se montre aventureux et de cela jamais je ne lui en ferais grief ! Un album qui ne tombe pas dans les travers chiants du dernier Tribulation sorti l'année dernière. Celui ci même si il a une approche similaire me satisfait à 100% ! Il n’y a que l’artwork qui me chagrine un peu mais bon on ne peut pas tout avoir et espérons qu’il évolue d’ici le 18 mars car rappelons le c’est à cette dates qu’il sera dans les bacs !
Svart Records / 2016
Tracklist (52:08) : 01. Cycle of Revenge 02. God is You 03. Pangaea 04. Fractured Pieces 05. Nature of Humankind 06. Ever Flowing Stream 07. War 08. Into the Void.