ALPHA TIGER (Interview de Peter Langforth – guitare, décembre 2015)
Posted by OshyryaMar 6
01. Peux-tu présenter à nos lecteurs ALPHA TIGER ?
Oui bien sûr, nous sommes un groupe de heavy métal assez classique avec diverses influences, speed et surtout un groupe comme IRON MAIDEN, du pure heavy métal comme on l’aime. Nous sommes nés en 2007 mais nous avons changé d’identité en 2011 pour ALPHA TIGER. Nous avons publié un nouvel album, iDentity, cette année chez SPV. Au début de l’année, Stephan Dietrich, alors notre chanteur, a décidé de quitté le groupe et donc nous avons dû lui trouver un remplaçant. Mais nous avons eu de la chance, au milieu de l’année nous avons dégoté Benjamin Jaino. Et nous avons pu l’emmenez avec nous sur la route. Nous sommes désormais à la deuxième moitié de notre première grosse tournée européenne avec BATTLE BEAST et ORDER OF CHAOS. C’est super jusqu’à présent et nous sommes très heureux et excités d’être à Paris ce soir.
02. Pourquoi avoir abandonné SATIN BLACK ?
Je ne connais pas vraiment la raison de ce changement mais nous n’étions pas vraiment content de ce nom, cela ne nous correspondait pas et c’était notre premier groupe, nous faisons alors nos débuts. Lors de notre premier concert, il fallait bien donner un nom au groupe mais cela ne convenait pas. Au moment d’enregistrer le premier album signé sur un label, c’était alors la dernière opportunité de changer de nom. Et nous l’avons fait. Musicalement parlant la continuité était là, nous n’avons pas changé notre fusil d’épaule mais il s’agissait aussi pour nous d’une bonne opportunité de clore un chapitre du groupe, chapitre qui n’avait pas été très simple avec deux changements de chanteurs… Nous ne voulions plus être un simple groupe de reprises (METALLICA surtout) mais plutôt développer notre propre identité et nous faire un nom. En 2009 nous avons recruté Stephan Dietrich et avec lui nous avons fait un bond en avant qualitatif par rapport au passé.
03. Depuis le début du groupe, vous semblez avoir du mal à trouver un bon chanteur. Pourquoi ?
Au tout début, c’est moi qui chantais mais nous n’étions qu’un groupe de reprises. Comme je le disais avant Stephan a été un vrai plus pour le groupe, il pouvait tout chanter avec son voix entre Michael Kiske et Geoff Tate. Malheureusement pour nous, il a décidé de quitter le groupe cette année. C’est comme ça, nous n’y pouvons rien. Mais maintenant nous continuons avec Benjamin. C’est un super chanteur, il n’avait pas d’expérience de ces tournées mais il assure et s’améliore show après show. Malheureusement, il a perdu sa voix au cours de cette tournée mais il donne toujours son meilleur et il sait faire le spectacle.
04. Tu viens de le dire, une tournée éprouvante avec douze pays visités en un mois. Comment tenez-vous le rythme ?
Pour moi c’est moins dur que je le craignais car j’aime la vie en tournée, j’aime traverser différentes villes et jouer dans différentes salles. J’ai toujours voulu faire cela et j’en ai désormais l’habitude. Benjamin par contre c’est sa première tournée et cela s’avère toujours plus difficile en particulier pour le chanteur. Si tu perds ta voix tu es coincé. Mais il s’en sort bien, il reste raisonnable avec les concerts, il ne fait pas trop la fête, il fait attention de protéger et de faire reposer sa voix.
05. Avant vous étiez en tournée avec WASP auparavant en tant que première partie. Vous êtes désormais en tête d’affiche. A quel point cela change d’être en première ligne ?
C’est vraiment très différent. WASP est un groupe énorme qui joue chaque soir devant de grandes foules et dans ce schéma-là nous ne sommes qu’un minuscule groupe de première partie. Mais maintenant nous sommes des invités spéciaux, les co-têtes d’affiches avec BATTLE BEAST. Nous jouons la même durée qu’eux et donc nous partageons les responsabilités. Nous ne jouons plus devant des milliers de personnes mais plutôt des centaines de personnes. Et j’aime vraiment cela car le plus important n’est pas le nombre de personnes devant lesquelles tu joues où la taille des salles de concerts mais plutôt de donner satisfaction, du plaisir et de la joie aux fans qui apprécient ce que tu fais, ta musique. Ils chantent avec toi, ils connaissent la musique et les paroles par cœur… Ils achètent tes t-shirts et des disques et c’est génial. Nous avons appris tous les soirs aux côtés de WASP, comment travaillais ces grands professionnels qui ont su durer si longtemps. Mais nous apprenons également beaucoup de cette tournée actuelle, nous partageons de nouvelles expériences, nous découvrons des musiciens différents, des approches différentes. Au niveau technique il est intéressant de voir bosser l’équipe technique, que ce soit un niveau du son ou des lumières par exemple. J’adore la vie en tournée…
06. Avez-vous eu du mal à construire sélection de chansons à jouer sur cette tournée, trouver l’équilibre entre le dernier album et les autres ?
Nous avons dû, pour cette tournée, faire une grosse sélection et ne conserver que les titres les plus forts et accrocheurs. Nous avons aussi des titres plus longs et progressifs mais cela ne fonctionne pas dans ce contexte avec BATTLE BEAST. Il faut aussi satisfaire leurs fans et les intéresser avec des refrains forts, des passages qu’ils peuvent chanter avec nous… Nous avons donc favorisé nos titres les plus courts et les plus accessibles. Des chansons comme « Man or Machine » ne conviendraient pas. Et cette orientation semble être la bonne car cela plait bien tous les soirs. Nous voulions aussi que tous nos disques soient représentés donc nous avons extrait trois ou quatre titres d’iDentity, quelques-unes aussi de Beneath the Surface et puis quelques classiques de notre répertoire pour terminer.
07. Vous citez les groupes heavy métal classiques comme principales influences alors que vous n’étire pas nés ou à peine au moment de la sortie de leurs albums classiques. Pourquoi des musiciens si jeunes que vous avez voulu vous orienter vers ce type de musique ?
C’est difficile à expliquer. Je suis désormais le plus vieux membre du groupe, je suis né en 1988 et j’ai 27 ans. Oui je n’ai pas connu en direct la musique des années 80, j’ai grandi dans les années 90 avec le mouvement grunge et NIRVANA par exemple. J’ai découvert les groupes heavy métal traditionnels vers 2004 je pense, BLACK SABBATH puis METALLICA et cela m’a donné envie de monter mon propre groupe. J’ai alors développé ma connaissance et j’ai plongé plus profond au contact de QUEENSRYCHE ou FATES WARNING et j’ai vu qu’il y avait plus que uniquement les grands noms comme IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST et METALLICA. C’est cette deuxième vague, moins connu alors, qui m’a intéressée et m’a influencée quand j’ai commencé à composer pour ALPHA TIGER. Mais je ne sais pas pourquoi les gens de ma génération aime la musique des années 80, désormais le son est plus froid et clinique peut-être. Notre public est très large, parfois il s’agit d’enfants d’ados ou de jeunes adultes comme nous et en festivals il s’agit de fans plus âgés.
08. Trois albums publiés à chaque fois sur un label différents. Aspirez-vous à trouver une certaine stabilité maintenant avec SPV ?
Oui bien sûr, nous avons à chaque fois tenté de progresser. Sonic Attack Records a été un bon tremplin pour nous faire connaître et prendre pied dans le milieu métal européen et cela nous a permis de nous faire remarquer d’un plus gros label, Century Media. Ce fut un pas un avant pour nous et nous en étions très content. Et puis nous avons rencontré quelques problèmes avec eux et nous avons finalement été signés chez SPV pour iDentity. Ils nous suivent depuis longtemps, ils connaissent notre manager et donc ce fut assez naturel. A chaque fois nous avions signé pour la publication d’un album mais avec des options qui sont levées ou pas selon le souhait du label ou du groupe. Je suis sûr que notre quatrième album sera aussi chez SPV, nous avons besoins de stabilité maintenant pour progresser car cela amène à chaque fois des bouleversements et une instabilité qui n’est pas idéale.
09. As-tu déjà des titres pour le prochain album, composes-tu en tournée ?
Il est très difficile pour moi de travailler et de composer une tournée. Tous ces concerts nous sonnent de belles indications sur ce qui fonctionne ou pas et j’ai une bonne idée du chemin que je veux prendre pour le prochain album mais pour composer efficacement, j’ai besoin de calme et de silence pour créer. Donc j’attends de rentrer à la maison pour m’y mettre. Mais pour iDentity, le mot m’était venu à l’esprit et tournait sans cesse. C’est à nouveau le cas en ce moment, je sais où je veux aller. Je pense que cela pourrait sortir début 2017. Un EP sortira peut-être entre temps fin 2016.
10. Vous avez joué au Hellfest en 2012, quel souvenir en gardes-tu ?
Ce fut super et le Hellfest reste une de mes événements préférés. Et puis le timing pour nous était idéal car juste l’année d’avant nous avions publié notre premier album, Man or Machine, et c’était un bon moyen de se faire connaître par le plus grand nombre. Ce fut super, un des meilleurs festivals pour la programmation, l’accueil des gens et des artistes et j’espère que nous pourrons à nouveau nos y produire peut-être l’année prochaine ou l’une des éditions suivantes.
Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)
Chronique de l'album ici
No comments