Archive for mars, 2016

Sahona

oshy_20032016_SahonPetite surprise au moment de recevoir à la rédaction ce disque signé SAHONA. Ce nom est loin de nous être inconnus et résonnera chez tous les fans de métal rock français technique. Le guitariste et leader de VENTURIA ne faisait plus beaucoup parlé de lui ou de son groupe ces derniers mois. Et pour cause, le groupe n’avait plus de « muse » comme ils disent avec le départ de Lydie Lazulli fin 2014. En attendant, il a mis sa créativité à son propre service en montant un nouveau projet. Ce n’est pas le premier galop d’essai pour lui en solo puisqu’il avait déjà publié Naked Thoughts From a Silent Chaos (chronique ici) chez Lion Music en 2010. Entouré de trois nouveaux camarades, il continue de distiller un rock riche aux larges influences progressives.

Oui progressif, le mot est lâché même si la musique proposée ici s’avère difficile à étiqueter. C’est du rock sans aucun doute mais en rester là serait trop réducteur. A l’image de ce que propose Steven Wilson, et sans atteindre les sommets créatifs du britannique, Charly Sahona possède un vrai talent pour écrire de bonnes chansons, riches, foisonnantes et accrocheuses. Oui, tout cela à la fois. A travers ces onze nouvelles chansons, il démontre un feeling énorme et une belle sensibilité. N’attendez rien de spectaculaire, notre ami agit par petites touches et construit patiemment son propos. « Light of Day, Sense Of Life » devrait vous séduire dès la première écoute ainsi qu’un « Fires of Passion » enlevé et un « Little Jack » mené tambour battant. Le tempo général des chansons est plutôt rapide mais SAHONA sait aussi jouer dans le calme et le subtil comme sur « A Modern Sleeping Beauty » ou « On This Winter Night ». Pas manchot techniquement à la guitare ou aux claviers, Charly Sahona envoie sur ce disque quelques soli bien sentis qui raviront les guitar heroes en herbe. Il se charge également de toutes les lignes de chant et il n’a franchement pas à rougir du résultat. Malgré un petit accent assez évident, ses interventions passent toutes seules, il sonne souvent comme le chanteur d’un groupe de rock britannique populaire au milieu des années 90 comme OASIS. Rien à redire non plus au niveau de la production qui a été assurée par le guitariste le même.

Les fans de VENTURIA seront aux anges en ce début d’année 2016 car deux bonnes nouvelles tombent coup sur coup après une longue période de silence. Ils pourront avoir leur dose de musique avec ce disque très réussi et VENTURIA a annoncé il y a quelques mois de cela que leur nouvelle chanteuse avait été trouvée en la personne de Claire Pinochi. Ils reprennent les concerts et travaillent sur un quatrième album. Nous attendons cela avec impatience vu l’inspiration créatrice démontrée ici par Charly Sahona.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Autoproduction – Dooweet / 2016

Tracklist (48:26 mn) 01. Light of Day, Sense Of Life 02. Fires of Passion 03. On This Winter Night 04. Under My Skin 05. Words of Wisdom 06. Little Jack 07. A Modern Sleeping Beauty 08. Caught in Heaven 09. Where’s The Path 10. I’m Alive 11. Book Of Life

Myrath – Legacy

itw_oshy_Myrat_03Cela faisait un petit moment que l’on n’avait plus entendu parler des tunisiens de MYRATH. Leur dernier opus, Tales of the Sands (XIII Bis Records) était sorti en 2011 et après plusieurs tournées, le quintet avait retrouvé l’anonymat. Ces dernières années n’ont pas été simples pour le groupe (cf l’interview ici) qui a dû affronter des difficultés et se reconstruire. A l’origine annoncé pour début 2014, le cinquième chapitre de leurs aventures, Legacy, ne voit finalement la lumière que deux ans plus tard.

Très sobre dans sa forme, une pochette blanche toute simple avec un motif de main de Fatima ouvragé, MYRATH prouve rapidement, une fois le disque lancé, qu’ils n’ont rien perdu de leurs ambitions. Après une courte intro instrumentale qui plongera immédiatement l’auditeur dans l’Orient riche et charmeur, les choses sérieuses débutent avec un « Believer » brillant de mille feux. Premier single extrait de cet album, titre ayant d’un bénéficié d’un superbe clip mis en boite en Serbie, « Believer » va immédiatement capter l’attention de tous les fans de métal symphonique / mélodique qui se respectent. La mélodie s’avère enchanteresse et hyper accrocheuse, mêlant puissance et délicatesse pour notre plus grand bonheur. Zaher Zorgati, derrière le micro, fait une nouvelle fois preuve de son talent et de sa maîtrise. Il assure avec classe, il parvient à nous charmer en un instant et assure avec un professionnalisme remarquable. Tous ses camarades sont au diapason avec un Malek Ben Arbia tout en feeling à la guitare, un Elyes Bouchoucha aérien avec ses claviers et une section rythmique d’une rare précision avec Anis Jouini (basse) et Morgan Berthet (batterie). Après une entrée aussi sucrée et savoureuse, les choses continuent sur le même ton avec un « Get Your Freedom Back » plus épicé tout en restant tout aussi enivrant.

Pas de très long monologue ou titre à rallonge ici, MYRATH fait le choix de la concision en proposant dix compositions, de quatre à cinq minutes, directes et sans longueur. Le groupe continue d’apprendre et de progresser sous la houlette de son producteur très expérimenté, Kevin Codfert (ADAGIO). Ben Arbia & Bouchoucha restent les piliers créatifs du groupe mais chacun a pu apporter sa sensibilité et composer. MYRATH a aussi pu faire appel à des aides extérieures avec les contributions de Codfert, Perez Fuentes ou Jouadi. Le tout donne naissance à un Legacy très homogène, riche et enthousiasmant à écouter. L’influence assumée d’un SYMPHONY X affleure ici et là sur les titres les plus agressifs comme un « The Needle » en forme de mandale. Ce visage plus dur cohabite harmonieusement avec un « Believer » qui synthétise la touche orientale à la ORPHANED LAND. Evoluant dans un registre à la fois proche et très différent, ces deux groupes se complètent à merveille comme l’a prouvé la tournée commune il y a quelques années de cela.

Avec Legacy, MYRATH frappe fort et répond aux espoirs inaugurés sur Tales of the Sands. Le son du disque est extrêmement bon, la production de Kevin Codfert et le mixage de Jens Bogren ont encore une fois fait des merveilles. Les tunisiens poursuivent leur ascension sur la scène métal symphonique et se positionnent désormais parmi les formations déjà confirmées à suivre de très près.

Oshyrya (8,5/10)

 

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Verycords / 2016

Tracklist (50:47 mn) 01. Jasmin 02. Believer 03. Get Your Freedom Back 04. Nobody's Lives 05. The Needle 06. Through Your Eyes 07. The Unburnt 08. I Want to Die 09. Duat 10. Endure the Silence 11. Storm of Lies

Jesus Volt

oshy_20032016_Jesu_VolQuand on le veut, on peut. A défaut d’avoir une fortune personnelle, il faut, en France, avoir des idées et surtout du talent. C’est bien le cas de nos compatriotes de JESUS VOLT qui continue contre vents et marées leur bonhomme de chemin. Il n’est en effet pas donné à tout le monde de taper dans l’œil d’un producteur étranger de renom qui accepte de travailler avec vous. Cette carte maîtresse s’appelle ici Mark Opitz, producteur australien au CV long comme le bras (AC/DC, KISS, Alice Cooper, Lenny Kravitz…). Après s’est déjà penché sur le berceau des parisiens en 2013 pour leur album Vaya Con Dildo, voici que la collaboration renait pour ce cinquième opus éponyme. Rappelons enfin que le groupe de rock est né en 1998 à Paris et possède deux solides capitaines à la barre: Xavier Cottineau (aka Lord Tracy) au chant et Jacques Méhard-Beaudot à la guitare mènent solidement leur barque malgré les courants contraires.

Evoluant depuis ses débuts dans un registre Rock / Hard Rock fortement teinté de blues, JESUS VOLT n’a jamais hésité à mélanger les genres et à enrichir son propos de touches variées, entre funk, soul et influences rock sudiste made in USA. Ce nouveau chapitre ne fait pas exception à la règle. Il suffit d’écouter le feeling qui se dégage d’un « Bullseye » qui ouvre l’album pour se persuader que nous sommes entre de bonnes mains. La recette se veut pourtant simplissime avec un riff lent et lancinant, une basse particulièrement expressive et une batterie précise à souhait. Il s’agit là du terrain de jeu idéal pour Lord Tracy et son bel organe, une voix chaude et charmeuse, un vecteur d’émotion d’une rare intensité. Ce même constat s’impose à nous tout au long de l’album comme sur un « Blood On The Dancefloor » touché par la grâce funk ou et des pépites rock directes et sans fioritures comme « Money Man » ou « Burn with Me ». La palette proposée s’avère très variée, chacun trouve chaussure à son pied entre l’énergie communicative d’un « Party » qui porte bien son nom et le calme apaisant d’un « Sons of Rome » plus introspectif. On comprend alors aisément qu’à l’écoute des démos du groupe, Opitz accepte de remettre le couvert avec eux et de venir en France mettre en boite cet opus. Et cela en valait la peine car le son du disque est en harmonie avec la musique, assez brut pour laisser sentir les différentes aspérités tout en restant limpide.

Nous devons être nombreux à découvrir ce groupe grâce à ce nouvel album et la surprise est totale. JESUS VOLT maîtrise parfaitement son sujet et fait preuve d’un talent assez impressionnant. Ils sont bien parvenus à taper dans l’œil d’un producteur de renom australien, alors pourquoi pas vous ? Amateurs de rock et de blues, vous ne pouvez passer à côté de cette pépite en ce début 2016. Ce serait une vraie faute de goût.

Oshyrya (08/10)

 

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Note A Bene – Wagram / 2016

Tracklist (37:04 mn) 01. Bullseye 02. Blood On The Dancefloor 03. Baby We’re On 04. I’m a Jerk 05. Party 06. Money Man 07. Sons of Rome 08. 666 Devil Woman 09. The Chant 10. Burn with Me