Archive for mars, 2016

Almanac – Tsar

itw_oshy_Almana_03Derrière ce groupe se cache en réalité le nouveau projet du guitariste Victor Smolski (ex-RAGE) qui avait disparu de nos écrans radars depuis son départ avec fracas de RAGE en février 2015. Il n’aura pas mis longtemps à se ressaisir et à faire, à nouveau, parler sa créativité à travers cette nouvelle incarnation du nom d’ALMANAC. Ecrire de la musique c’est bien mais encore faut-il trouver des camarades de jeu pour incarner cette nouvelle entité. Pour se faire, Smolski fait appel à son copieux carnet d’adresse et parvient à convaincre des figures connues du petit landerneau métal de se joindre à lui. Sa triplette de chanteurs en particulier concentre quelques belles années d’expérience : David Readman (ex-ADAGIO, ex-PINK CREAM 69), Andy B. Franck (BRAINSTORM) et Jeannette Marchewka (LINGUA MORTIS ORCHESTRA) se sont mis au service de sa musique. Les autres participants sont des musiciens moins connus qui font ici, pour certains, leurs premiers pas.

Le concept de ce premier album plonge dans les pages de l’histoire et d’intéresse en particulier à de grandes figures russe. Originaire de Biélorussie, Smolski a été élevé au contact de ses personnages majeurs qui ont fait les grandes heures de la Fédération de Russie. Ces événements défilent sous nos yeux à grande vitesse, l’auditeur va ainsi passer des guerriers nomades des steppes à l’invasion mongole, du siège de Constantinople jusqu’à Ivan le Terrible ou aux impitoyables Cossacks. Cette trame prend, avec Tsar, la forme de huit titres racés de Power Metal Symphonique. Smolski n’a plus rien à prouver quant à son savoir-faire et propose de petits bijoux finement ciselées, un équilibre subtil entre force et subtilité. Les chansons restent finalement assez classiques dans leur construction mais ces bases power métal typiquement power métal, école allemande, se voit constamment enrichie d’orchestrations et de structures néo-classiques. Readman et Franck se taille la part du lion au niveau vocal, ils alternent souvent au sein d’une même chanson pour un résultat tout à fait satisfaisant. Ce sont deux grands professionnels et ils offrent une solide prestation.

Les chansons s’enchainent sans temps mort et l’album se déploie à vive allure. « Tsar » ouvre très efficacement le disque et annonce d’entrée la couleur. Dommage qu’il soit un chouia trop long. Suit immédiatement « Self-blinded eyes », premier single extrait de cet album et qui enfonce le clou. Après une intro aux sonorités slaves, l’offensive démarre grâce à une mélodie accrocheuse et le refrain efficace. Ces quelques touches folks rappellent ARKONA puisque Smolski utilise aussi des instruments à cordes traditionnels ici et là. Mais il reste avant tout un guitariste de talent et il ne se prive pas d’en faire la démonstration comme sur « Darkness » un interlude instrumental à la guitare que n’aurait pas renié Malmsteen. Sur la longueur, Tsar vous tiendra en haleine, ALMANAC reste professionnel su début à la fin et aucune faute de goût n’est à signaler. Rien non plus à redire au niveau de la production, la rigueur allemande dans ce domaine a déjà démontré son savoir-faire. Une seule critique pourrait être émise et concerne la longueur excessive de quelques chansons. Mais rien de rédhibitoire.

Dans un registre assez proche de ce qu’il avait pu proposer avec RAGE associé au LINGUA MORTIS ORCHESTRA, Victor Smolski rappelle à tous qu’il faut encore compter sur lui dans le paysage métal européen. Il a su bien s’entourer pour faire son come-back et confirmer qu’il y a une vie pour lui sans Peavy Wagner. Le conservatisme de ce dernier lui était devenu insupportable. Reste maintenant à voir si l’aventure ALMANAC pourra tenir sur la durée. Pas sûr vu l’esprit retors d’un Readman et les multiples occupations de Franck que l’on n’imagine pas lâcher BRAINSTORM. L’avenir nous le dira.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Nuclear Blast / 2016

Tracklist (52:22 mn) 01. Tsar 02. Self-blinded Eyes 03. Darkness 04. Hands are Tied 05. Children of the Future 06. No more Shadows 07. Nevermore 08. Reign of Madness 09. Flames of Fate

Comme c’était également le cas avec Natvre’s et son premier album (ma chronique ici) je viens une nouvelle fois de découvrir une formation par le biais du bouche à oreille sur Facebook, j’en profite d’ailleurs pour remercier mon camarade Noé Rolant qui s’est chargé de me mettre en contact avec Explicit Silence ainsi que de souligner le fait que le groupe m’ait fait parvenir son dernier album de manière physique par la poste ! Une chose rare et que je valorise toujours car c’est encore la meilleur des manières de rentrer en contact avec la musique d’un groupe. C’est plus chaleureux quoi ! 

Nous n’avons pas à faire à une formation française de Hardcore qui débute en la personne de Explicit Silence puisque en activité depuis 2002, de fait leur premier effort Nothing Lasts Forever est tout de même sorti en 2004 via un label reconnu Overcome Records (l’album est d’ailleurs en écoute ici). C'est d'ailleurs l'occasion de remarquer que dès son premier album la formation disposait d'arguments déjà assez costauds. Malgré une absence de près de 6 années dû à des contraintes personnelles et un changement d’effectif, la formation reprend son activité en faisant pas mal de concerts en France, en Belgique et en Espagne au côté de groupes de renoms comme THE ARRS, HEADCHARGER, ULTRA VOMIT, DO OR DIE, INSIDE CONFLICT, GRONIBAR, PRIMAL AGE, FOR THE GLORY. En Mai 2011 Explicit Silence remet le couvert et sort son deuxième album Face your Demons (en écoute ici). C’est en ce mois de Mars 2016 qu’intervient leur retour studio par le biais d’un troisième effort entièrement autoproduit ! Contrairement aux deux albums précédents qui avaient été enregistrés au studio de la Souleuvre actuel Swan Sound Studio, Explicit Silence a jeté son dévolu sur Le Petit Village Studio (facebook ici et site là) où il a tout réalisé de l’enregistrement au mixage et mastering sous la houlette de Gaël Hallier. Le résultat est très pro avec une production bien massive et saillante qui donne beaucoup de corps et de punch à la musique du groupe. 

L’album s’ouvre sur une plage d’intro annonçant direct la couleur avec des samples de bombardements et autres bruits de guerre de sorte qu’on comprend très vite que Explicit Silence n’est pas venu faire dans le tricot ! J’ai particulièrement apprécié la force de conviction des vocaux opérant sur l’intégralité de l’album. Joffrey leur chanteur et une brute qui a du coffre et évolue presque dans un registre Death par moments ! Mes félicitations car c’est du bon boulot !  S’en suivent deux compositions « Bagdad » avec une entame au grand galop ainsi qu’une seconde partie aux tournures Beatdown Hardcore et  « The Last of Us » (je me demande si le groupe fait référence au jeu PS3 du même nom) une composition ultra classique d’un Hardcore brut mais très sautillant. Ces deux compositions sonnent le La de l’album et on peut dire que le reste est en gros du même acabit, avec cependant plus ou moins de réussite. J’ai apprécié leur rythmique avec les riffs de batterie bien tribaux (un peu à la Biohazard ou Madball) qu’on retrouve de manière récurrente tout du long de l’album comme sur le réussit « Your Own Ghost » et son chant bien démentiel. J’ai aussi accroché aux coups de boutoir qu’on retrouve de manière éparpillée sur tout l’album mais qui sur  « Beaten Minds Broken Dreams » « System Failure » « Human Genocide » ou « Call to Arms » sont bien dévastateurs. On retrouve les clichés et poncifs inhérents au Hardcore mais Explicit Silence sait se montrer expéditif et accrocheur à la fois si bien que l’équilibre au sein de ces compositions est selon moi parfaitement efficace pour le genre. 

J’ai pourtant deux petits griefs, premièrement c’est la basse que je trouve un peu trop en retrait ou noyée dans l’ensemble, elle aurait à mon sens mérité un meilleur traitement. Deuxièmement j’ai envie de dire au groupe de faire gaffe car il est à la limite de tomber dans des lourdeurs et redondances lorsque il use trop des ficelles  Deathcore ou Beatdown qui je trouve desservent un peu son propos en alourdissant ses pourtant nombreuses et bonnes dynamiques Thrash Metal. En effet je trouve Explicit Silence bien plus éloquent quand il part en uptempo sur ses embardées Thrash. 

Bon je ne suis pas un spécialiste mais j’ai quand même écouté énormément de Hardcore en 20 ans et je pense avoir une petite idée maintenant sur ce qui rend une compo ultime dans ce courant. Toujours est-il que Explicit Silence met énormément de cœur à l’ouvrage et que ça fait plaisir à entendre. Condemned to Struggle sans être totalement renversant regorge de moments forts et ultra efficaces qui sauront convaincre les plus sauvages des aficionados de Hardcore ! Ca doit être bien dévastateur en live tout ça aussi ! Affaire à suivre !

FalculA (7,5/10) 


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Autoproduction / 2016
Tracklist (36:00) : 1. Intro 2. Bagdad 3. The Last of Us 4. Beaten Minds Broken Dreams 5. Through Struggle 6.
Your Own Ghost 7. System Failure 8. Bring Me Down 9. Human Genocide 10. Call to Arms.

Encore un projet sur lequel je suis tombé un peu par hasard et auquel j’ai adhéré instantanément ! KNO3 est l’affaire d’un seul homme se faisant appeler Terpomele et on ne sait que peut de chose à son propos si ce n’est qu’il est basé dans la région de Brest et qu’il débute avec un premier EP autoproduit Through the mouth of the Grotesque sortant de manière indépendante au format digital au début de ce mois de Mars. On sait aussi et ce grâce à l’accroche de sa page bandcamp que KNO3 se fixe pour but artistique de proposer un Doom Metal mélangeant guitares Heavy et claviers atmosphérique et ambient en y apportant une petite touche expérimentale.

Si vous voulez tout savoir, c’est la photo faisant office d’artwork de Through the mouth of the Grotesque qui m’a interpelé en premier chez KNO3 ! Il s’agit d’une photo d’un visage mythologique (un faune ou Bacchus peut-être ?)  pétrifié crachant de l’eau, certainement une fontaine mais je ne suis pas un spécialiste. Rien n’est précisé que se soit sur la page facebook ou la page bandcamp à propos de cet artwork, comme il n’est d’ailleurs pas stipulé d’information en ce qui concerne le mode d’enregistrement des trois titres figurants sur l’EP. 

Dès les premières mesures de « Wings of desolation » on se rend vite compte du sérieux accordé à la production sonore. Tout est carré, aux petits ognons, sone juste et est fait avec sobriété mais grande rigueur. Ce qui a pour principal effet de tout de suite donner une couleur très professionnelle au contenu. Un contenu assez conséquent comme nous allons le voir et aux couleurs d’un Funeral Doom Metal chargé en ambiances et atmosphères sombres. Les claviers en ce sens sont effectivement comme l’accroche du bandcamp le laissait transparaitre aussi importants dans la musique de KNO3 que le sont les guitares. J’ai bien un petit bémol cependant et il se situerait au niveau des pistes de batterie que je trouve par moments un peu trop en retrait ou avec un manque de reliefs et de profondeur. Je dis que c’est juste un petit bémol car cela ne dessert pas les compositions qui sont axées rythmiquement  sur du Downtempo. Je suis certain que le propos aurait gagné en force d’attraction et en profondeur mais relativisons car ce qui est proposé est tout de même remarquable pour un premier effort.

Comme je le disais dès les premières mesures de « Wings of desolation » on se rend aussi compte du champ d’actions de la musique présentée. Il se situe dans les pas de formations de Funeral Doom du type Atmosphérique et Ambient comme Skepticism, Tyranny ou Shape of Despair : en gros l’école finlandaise ! Cependant j’ai aussi ressenti quelque chose qui m’a fortement rappelé l’emphase qu’un Morgion pouvait avoir sur les compositions les plus Atmosphériques de son album Solinari. Je ne saurais trop l’expliqué mais c’est une chose qui s’est peu à peu, au file des écoutes de ces trois titres, imposée dans mon esprit. C’est assez prégnant sur la fin du premier morceau « Wings of desolation »  (c’est d’ailleurs là où je trouve la batterie un peu faible) et la dernière plage « Stones Lover » qui sonne comme un mixe parfait et subtile de Shape Of Despair et de Morgion. Vous allez dire que je fais une fixette sur Morgion et vous aurez très certainement raison mais il y a quelque chose dans la locution et le phrasé des vocaux utilisés par KNO3 qui m’y fait irrémédiablement penser. J’ai d’ailleurs dans l’ensemble vraiment adoré le travail effectué sur les vocaux qui sont majoritairement Black / Death et chuchotés. J’ai aussi succombé à l’alliance du piano type piano bar, des leads guitares et claviers lancinants sur la seconde plage « Birth, Bustle and Death ». Un vrai petit chef d’œuvre du genre Funeral Doom !

Pour résumé si vous appréciez le Funeral Doom crépusculaire des Skepticism, Tyranny, Shape of Despair et Morgion, cet EP de KNO3 est pour vous ! Je pense que ce projet mérite toute votre attention et que la qualité de ce premier effort vaut un soutient massif ! Pour ma part je vous garantis que je vais sérieusement m’y employer et suivre de près KNO3 !

FalculA (7,5/10)


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Bandcamp Officiel où le EP est en libre téléchargement cependant une souscription serait la bien venue !


Autoproduction / 2016 
Tracklist (29:00) : 1. Wings of desolation 2. Birth, Bustle and Death 3. Stones Lover.