Cette tendance Post Hardcore semble faire bien des émules un peu partout et particulièrement en France. Le genre reste assez flou et vous y trouverez des groupes très différents les uns des autres une large palette entre ANNISOKAY et SLEEPING WITH SIRENS. Le genre lui-même reste assez flou dans ses contours, entre touches ultra-techniques type math-rock et brutalité deathcore. Wikipédia définit cela comme « la fusion voix mélodique de l'emo, du style vocal screamo et du breakdown metalcore ». Nous ramassons les copies dans quatre heures… Nouveaux venus sur cette scène Post-Hardcore hexagonale, voici A TIME TO HOPE. Originaire de Montpellier, le quintet a émergé en septembre 2014 et fait ici ses premiers pas discographiques avec un EP cinq titres, Full of Doubts.
La pochette de ce disque est très belle, simple mais d’une grande beauté visuelle dans son dénuement. Cela donne franchement envie d’écouter de quoi son capable nos camarades. En quatre titre complété d’un instrumental (« VII »), A TIME TO HOPE impressionne par sa maîtrise technique et fait naître de jolis espoir autour de lui. Les montpelliérains ne réinventent pas la poudre et appliquent contentieusement la recette des chansons Post-Hardcore de qualité. Bourrées d’énergie et de conviction, les compositions proposées ici font plaisir à entendre. Les rythmiques et les riffs alambiqués sont bien de la partie avec les multiples breaks de rigueur. Derrière le micro, l’alternance chant clair et hurlé s’avère équilibré et maîtrisé. La production reste dans les bons standards, rien à redire de ce côté-là.
A TIME TO HOPE fait le boulot et possède désormais avec Full of Doubts une solide carte de visite pour se faire connaître plus largement du public mais aussi des organisateurs pour décrocher le plus de concerts possible. Pour la suite, nous attendons des montpelliérains qu’ils sortent des sentiers battus et qu’ils nous montrent plus de créativité et de caractère. Sinon, ils seront condamnés à évoluer dans l’ombre des autres.
Etonnant comme parfois les pochettes peuvent s’avérer trompeuses. Alors que je glissais la galette dans mon lecteur CD, je m’attendais à subir dès les premières secondes une agression en règle de mes cages à miel de la part d’un groupe de deathcore ou de hardcore britannique de plus. Et puis non, le riff de guitare de « The Core » qui ouvre cet album sonne entrainant et mélodieux et Dale Radcliffe s’exprime en chant clair. Comme quoi, encore et toujours, l’habit ne fait pas le moine et il ne faut pas hésiter à donner sa chance à tous.
Né en 2005, il faudra quelques années au sextet pour accoucher d’un premier album, To Die For en 2011. Mettant tous les atouts de leurs côtés, ils n’hésitent pas à investir pour enregistrer ce début discographique aux Twilight Hall Studios de BLIND GUARDIAN, aux Orion Studios en Grande-Bretagne ou encore studio d’HELLOWEEN à Tenerife. Fort du soutien de Metal Hammer, jamais timide quand il s’agit de groupes britanniques, et surtout de Bill Byford de SAXON, ils multiplient les apparitions sur scènes en tournées ou en festival les années suivantes. Ayant tapé dans l’œil du label allemand UDR les voici qui publient fin 2015 un EP, Kiss Of An Angel, puis un second album que voici No Place For Heaven.
Les britanniques évoluent dans un registre rock, hard-rock mélodique accrocheur et facilement mémorisable. Les chansons sont calibrées autour des quatre minutes pour obtenir un effet et un impact immédiat. Les guitares s’en donnent à cœur joie en riff ou en soli, les touches de claviers adoucissent le propos et apporte une dimension mélodique supplémentaire. La section rythmique pose de solides bases avant que Dale Radcliffe montre l’étendue de sa palette vocale en alternant l’intensité et l’émotion de de sa performance selon l’atmosphère de la chanson. Pas étonnant de lire que C.O.P. UK a été nourri au sein de ses compatriotes de DEF LEPPARD tant les démarches se ressemblent. On trouve le même travail autour du riff accrocheur et du refrain ou de la mélodie qui s’imprimera rapidement dans l’esprit de chaque auditeur. Sans atteindre le talent ni la vista de ses ainés, reconnaissons que C.O.P. UK possède un certain talent pour pondre des titres efficaces comme « Halo » ou « My Blood » pour taper du pied ou « No Place For Heaven » et « Stranger Than Fiction » pour serrer dans ses bras sa compagne. Les britanniques passent aisément du registre rock enlevé à la ballade et cela fonctionne plutôt bien.
La belle histoire continue pour C.O.P. UK qui poursuit sa progression. Après avoir beaucoup tourné pour leur premier album, ils sont désormais sur un label reconnu et inaugurent de la meilleure des manières la nouvelle année 2016 en tournant en première partie d’HELLOWEEN. Difficile de ne pas trouver cela mérité vu le travail de qualité fourni sur No Place for Heaven même si nous repasserons pour l’originalité.
Tracklist (47:13 mn) 01. The Core 02. My blood 03. Kiss of the angel 04. Take It To The Grave 05. No Place For Heaven 06. Burn Hell 07. Halo 08. Catch Me If You Can 09. No man's land 10. One In A Million 11. Stranger Than Fiction
INA-ICH est un groupe inconnu au bataillon pour les illustres membres de cette rédaction. Cette lacune va rapidement être corrigée à l’écoute de ce troisième opus sombrement intitulé ii3. Un petit tour sur Wikipédia plus tard, nous apprenons qu’INA-ICH est un groupe français de rock alternatif formé au milieu de la décennie 2000 dans la capitale. Son parcours jusqu’à présent n’a pas vraiment été un long fleuve tranquille et tout repose sur la volonté et l’énergie d’un couple à l’origine de ce projet. Kim-Thuy Nguyen et son compagnon Aurélien Clair mènent cette barque contre vents et marées et s’entourent de divers musiciens selon leurs besoins et les compatibilités artistiques. La cuvée actuelle compte donc, depuis 2014, Brad Thomas Ackley, musicien de Matthieu Chedid, à la guitare et à la basse. Le trio compte deux albums et divers singles/EPs à son tableau de chasse avant la parution de ce troisième chapitre.
Le premier contact avec la musique des parisiens se veut très électrisant. Kim-Thuy Nguyen mène les débats tambour battant via son rock direct et bourré d’énergie. Les touches électro ne manquent pas. Tous les titres ici s’avèrent courts, autour des trois ou quatre minutes, et vont à l’essentiel sans perdre de temps en méandres inutiles. Ça passe ou ça casse, cela plait immédiatement (ou pas). INA-ICH ne compte pas nous narrer perdre du temps à nous narrer des bluettes sans intérêt, les textes se veulent tout aussi cru et sans concession que la musique elle-même. Difficile de ne pas penser surtout au RITA MITSOUKO (en un peu plus énervé quand même) à la première écoute, à SHAKA PONK ou même à SUPERBUS. Il faut attendre la troisième chanson et « La fin du monde » pour que le trio nous dévoile une autre facette de son talent avec des touches classiques en introduction avant que la tempête ne se déclenche. Cela nous rappelle que Kim-Thuy Nguyen, une pianiste classique de formation ayant étudié au Conservatoire de La Rochelle. Cela se reproduira un peu plus tard sur « Tes silences ». Mentions spéciale sur le travail graphique autour d’ii3. La pochette est assez surprenante mais le livret d’avère richement illustré. C’est assez spécial mais le digipak ne manque pas de caractère.
Loin d’être désagréable l’écoute de ce ii3 montre un groupe motivé et prêt à en découdre. Quelques titres sortent du lot comme « Lève-toi », « La fin du monde » ou encore « Je t’emmène » qui voit DAS-ICH sortir de sa zone de confort et naviguer vers le trip hop et l’électro tendance BJÖRK ou ARCHIVE. Les compositions plus rock passent le test mais finissent par un peu trop se ressembler sur la longueur. Ce disque reste une belle découverte sur une pépite trop peu connue de la scène hexagonale.
Tracklist (46:13 mn) 01. Lève-toi 02. Fais-nous un tube 03. La fin du monde 04. Comme un garçon 05. L’argent 06. Rien à foutre 07. Tes silences 08. Ma chair et mon sang 09. Maman 10. Je t’emmène 11. 20 secondes 12. Au bout de ses doigts