Archive for mars, 2016

Blackrain – Released

oshy_Itw_Blackrai_03Allez, on ne va pas se mentir, un groupe français de rock / hard-rock qui parvient à se faire connaître d’un grand nombre à travers les média généraliste et qui tape dans l’œil d’un gros label allemand ce n’est pas si courant. Nos compatriotes de BLACKRAIN ont réussi ces deux coups de maîtres et reviennent ce printemps avec un nouvel album sous le bras, Released. Le titre est loin d‘être innocent puisqu’il synthétise bien l’état d’esprit actuel des Haut-Savoyards qui ont repris en main leur destinée après presque quinze ans de carrière. Ce sont désormais les seuls capitaines du navire, ils travaillent à leur façon et s’entoure des meilleurs professionnels. Que de chemin parcouru depuis des débuts chez Thundering Records qui a su mettre au groupe le pied à l’étrier. Trois ans après It Begins (chronique ici) qui avait vu le groupe se mettre connaître du plus grand nombre, il était temps d’enfoncer le clou et de montrer que BLACKRAIN pouvait passer la vitesse supérieure.

Ce nouvel opus s’ouvre sur un premier single, le très accrocheur et survitaminé « Back in Town ». Pour peu que vous soyez sensible à la scène Glam métal, cette basse vrombissante, ces rythmiques toute simples et ce refrain immédiatement mémorisable devraient faire mouche. Difficile en effet de résister, de ne pas taper du pied et chanter à tue-tête cette chanson après une ou deux écoutes. BLACKRAIN continue sur sa lancée et propose treize nouvelles pépites calibrées et directes. C’est tout ou rien, soit vous accrochez immédiatement soit vous restez de marbre mais pas de demi-mesure ici. En trois ou quatre minutes à chaque fois la messe est dite. Un soin très particulier a été apporté aux mélodies et les refrains, l’efficacité restait le critère premier. Si le résultat n’était pas assez accrocheur, il fallait revoir sa copie ou passer à autre chose. BLACKRAIN ne réinvente pas la roue, ils varient les rythmes et les ambiances tout en restant sur un chemin glam/ hard-rock assez connu et balisé. On peut le regretter mais ce n’est pas vraiment une surprise, mieux vaut bien faire et rester sur un contenu maîtrisé que tenter des expérimentations hasardeuses. Et tout comme It Begins, Released contient son lot de chansons enthousiasmantes. Ils confirment cependant qu’ils sont bien plus doués pour composer des titres rapides que des ballades. « Home » et « For Your Love » sonnent trop faciles et trop niaises pour vraiment convaincre.

Les Haut-Savoyards ont pris le parti, à partir de License To Thrill, de développer une musique spontanée et attrayantes. Et ce choix s’est avéré payant car ils se positionnent désormais aux côtés des ténors du genre qu’ils soient américains ou scandinaves. Encore une fois sous la houlette du producteur américain Jack Douglas (AEROSMITH, SUPERTRAMP, John Lennon…), ils confirment le talent et le potentiel affiché avec It Begins. Les auspices sont excellents et l’avenir s’annonce radieux.

Oshyrya (7,5/10)

 

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UDR Music / 2016

Tracklist (54:20 mn) 01. Back In Town, 02. Mind Control, 03. Killing Me, 04. Run Tiger Run, 05. Puppet On A String, 06. Words Ain't Enough, 07. Eat You Alive, 08. Home, 09. For Your Love, 10. Fade To Black, 11. Electric Blue, 12. Rock My Funeral, 13. One Last Prayer

Deströyer 666 – Wildfire

a2590077928_10KK Warslut, leader de Deströyer 666, n’est pas un homme à faire de compromis. Dès ses débuts avec Bestial Warlust, cet Australien énervé s’est évertué à créer une musique sans concession : du « blackened thrash », savant mélange de black et de thrash. Après quatre productions couronnées de succès et une reconnaissance indiscutable de la scène metal, le bonhomme revient à la charge avec Wildfire son dernier album.

Bardé de clous et de sa cartouchière, KK n’a plus rien à prouver. Il respire et vit intensément son art tout en suivant le chemin qu’il s’est tracé. Wildfire est un manifeste, un bloc forgé dans le plus pur metal. C’est aussi une excellente synthèse de la carrière et des compétences musicales du quartet. La musique extrême n’a jamais été aussi bien représentée. Les fulgurances heavy/black de « Traitor », le refrain héroïque « Live and burn » ne sont que le sommet de l’iceberg. La suite est encore meilleure. Dès le très black « Artigio del diavolo », l’auditeur bascule dans un maelström infernal. Les titres imparables (« Die You Fucking Pig! », le titre éponyme) s’enchaînent jusqu’à un final grandiose avec l’ambitieux « Tamam Shud ». Nous restons soufflés et impressionnés par tant de puissance.

Avec Wildfire, Deströyer 666 nous offre son meilleur album. C’est un must qui va remporter tous les suffrages dans les referendums de fin d’année. Il le mérite bien et risque de tourner jusqu’à l’usure sur pas mal de platines.

Nico (9/10)

Site Officiel: http://www.destroyer666.uk/

Season Of Mist/ 2016

01. Traitor 02. Live And Burn 03. Artiglio Del Diavolo 04. Hounds At Ya Back 05. Hymn To Dionysus 06. Wildfire 07. White Line Fever 08. Die You Fucking Pig! 09. Tamam Shud

Gadget – The Great Destroyer

On a appris jeudi 24 Février 2016, le décès d’un très grand du football. Johan Cruyff un fin technicien du ballon rond et immense athlète s’en est allé à l’âge de 68 ans, des suites d'un cancer du poumon. Saleté de crabe ! Triple Ballon d'Or, ce Néerlandais ancien joueur et entraîneur de l'Ajax Amsterdam et du FC Barcelone est reconnu de tous pour être l'inventeur du football moderne. On disait à l’époque et on le dit toujours, qu’il fut créateur d’un « football total ». Ne vous inquiétez pas, vous êtes bien sur la chronique du dernier album de Gadget et non dans les colonnes de l’équipe ! Votre serviteur souhaitait juste glisser un clin d’œil hommage à cette personnalité tout en faisant le rapprochement avec Gadget, cette formation suédoise qui à son avis est génitrice depuis presque vingt années maintenant d’un « Grindcore total ». 

Pourtant Gadget n’a pas été des plus bavard en termes de sorties puisque en près de 19 années d’existence, il n’a produit que 3 albums ainsi que divers split albums ou contributions à des compilations et s’est mis à effectuer des concerts assez tardivement de façon irrégulière. Comment expliquer dès lors sa grande popularité pour ne pas dire son statut de groupe culte aux seins des scènes Grindcore et Death Metal ? C’est simple, je l’explique par sa grande maitrise dans l’art de la composition qui fait mouche ! Et ce n’est certainement pas la récente sortie le 11 Mars chez Relapse Records de The Great Destroyer qui va inverser le cour des choses dans leur entreprise de destruction massive. Comme pour The Funeral March (2006) en écoute ici, The Great Destroyer a bénéficié d’un grand soin pour son superbe artwork qui est l’œuvre de Randy Ortiz (Damn The Design site ici). Un grand soin qu’on retrouve également dans l’élaboration sonore puisque c’est une fois de plus le batteur William Blackmon qui a enregistré, mixé et masterisé le tout dans son home studio The Overlook lors de plusieurs sessions entre janvier 2014 et juin 2015. On peut dire que rien n’a été laissé au hasard avec un mur de sons massifs où la basse et la batterie servent de solides fondations à une épaisse barricade de guitares tranchantes et grasses. 

Dès les premières secondes de « Enemies of Reason » c’est comme si nous étions pris dans un blinder géant et qu’on était secoué dans tous les sens jusqu’à ce que nos vertèbres se désolidarisent les unes des autres. Malgré cette grande violence, les frappes restent chirurgicales et rien n’est superflu chez Gadget ! Avec des morceaux comme  « Choice of a Lost Generation », « Känslan (Post Patch Anxiety) », « Forsaken », « Lack Of Humanity » ou « Pillars of Filth » Gadget allie toujours avec autant de maestria la sauvagerie du Grindcore avec la dextérité et la virtuosité du Death Metal. Une violence ultra maitrisée pour un Grindcore total ! C’est la force de persuasion qu’il a toujours eu sur ces efforts studio précédents. Le pire c’est que comme pour The Funeral March il use de ces guitares jouées de manière atmosphérique un peu partout dans toutes les compositions de l’album comme sur « Pillars of Filth », « Svart Hål », « Lost On A Straight Path », « Dedicationet » et son midtempo imparable. Tout l’album regorge de ces instants appuyés de violentes bourrasques de brutalités mais Gadget sait varier les plaisirs et cela aussi lui donne un bagou de malade : quelque chose de jouissif qui vous rend instantanément addict. Il ralentit parfois le tempo de manière notable sur plusieurs morceaux comme « The Great Destroyer » ou « In The Name Of Suffering » un titre qui m’a énormément rappelé le « Scottish Hell » de Dead Horse (un titre repris notamment par Entombed sur Uprising) lui donnant des couleurs presque Sludge. C’est également le cas sur le surprenant dernier morceau de l’album « I Don't Need You-Dead And Gone ». Une composition ultime et qui s’étale sur près de 5 minutes autant dire une éternité pour Gadget qui synthétise ici avec brio tous les éléments que j’ai décrit plus haut ! Il y a même une petite participation de notre cher Mark Barney Greenway de Napalm Death sur le très court « Violent Hours (For A Veiled Awakening) ».

Un album parfait pour moi et qui a entièrement comblé mes grandes attentes ! J’attendais depuis très longtemps cet album de Gadget et je suis heureux de constater qu’il égale toujours avec une grande facilité des formations notables dans le genre comme Napalm Death, Brutal Truth ou Nasum pratiquant comme lui ce « Grindcore Total » dont je palais en début de chronique. En effet il est capable d’assouvir les aficionados de Death Metal comme ceux de Grindcore ! Un retour plus que gagnant ! A suivre notre live report et interview du Netherlands Deathfest 2016 à paraître très prochainement !

FalculA (10/10)


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Relapse Records / 2016
Tracklist (26:29) : 01 Enemies Of Reason 02 Känslan 03 Pillars Of Filth 04 Choice Of A Lost Generation 05 From Graduation To Devastation 06 Dedication 07 Violent Hours (For A Veiled Awakening) 08 The 02666 Heritage 09 The Great Destroyer 10 Down And Out 11 In The Name Of Suffering 12 Lost On A Straight Path 13 Forsaken 14 Collapse  15 Lack Of Humanity 16 Svart Hål 17 I Don't Need You-Dead And Gone.