S’attaquer à l’écoute de ce nouvel opus de Douglas R. Docker nécessite un fastidieux travail de recherche et de réflexion pour comprendre où il veut vraiment en venir. Amateur des projets tarabiscotés, il a entamé sa grande œuvre musicale en publiant en 2012 la première « saison » de son concept fantastique, The Mystic Technocracy (Season 1: The Age Of Ignorance). Afin de nous faire patienter en attendant la « saison » deux, le multi-instrumentiste nous propose un album de transition que voici, The Heisenberg Diaries – Book A: Sounds of Future Past. Vous qui vous languissiez de voir la nouvelle saison du Game of Thrones, un nouveau casse-tête se présente ici à vous.
Mais l’essentiel reste la musique et ici Docker fait le choix de reprendre à son compte divers thèmes et chansons de différentes séries ou film de Science-Fiction. Citons par exemple les séries Cosmos 1999 et Babylon 5 ainsi que les films Flash Gordon de Mike Hodges, et Dune de David Lynch. Des séries typiquement britanniques, toujours entre Science-Fiction et Fantasy, moins connues de ce côté de la Manche apparaissent aussi comme Doctor Who ou Red Dwarf. Certains peuvent prendre ces compositions à la légère et pourtant elles sont parfois l’œuvre de grands artistes comme la musique de Dune signée TOTO ou celle de Flash Gordon composée par QUEEN. Excusez du peu… Bien sûr les versions présentées sur ce disque se veulent assez fidèles tout en présentant un visage plus rock, plus direct. L’exercice reste sérieux, bien exécuté et souvent assez amusant. Réécouter ainsi « The Neverending Story » chanté à l’époque par Limahl renverra les auditeurs trentenaires dans le passé avec une petite dose de nostalgie à la clé. Les claviers occupent une place de choix sur toutes les chansons et ces sonorités old-school feront chavirées le cœur des amateurs d’ALAN PARSONS PROJECT, Jan Hammer ou Giorgio Moroder. Signalons enfin la brochette la brochette d’invités qui ont accepté de venir donner un coup de main à Docker. A l’image de ce que fait Lucassen avec AYREON, notre ami aime s’entourer d’artistes talentueux pour donner vie à son travail : Elize Ryd (AMARANTHE), Amanda Somerville (AVANTASIA, EPICA), Nita Strauss (ALICE COOPER), Anna Portalupi (TARJA, HARDLINE)…
Dans l’ensemble, Douglas R. Docker propose un album maîtrisé, soigné à défaut d’être original et inattendu. La découverte et la redécouverte de ces thèmes musicaux s’avère très sympathiques, un peu comme à l’époque des compilations « Synthétiseurs » qui reprenaient les standards de la musique électronique grand public. Et c’est déjà pas mal.
Tracklist (63:36 mn) 01. Space: 1999 Year One Main Theme 02. Flash Gordon Suite a. Flash’s Theme b. In the Space Capsule (The Love Theme) c. Football Fight d. Flash to the Rescue e. Vultan’s Theme (Attack of the Hawkmen) f. Battle Theme g. The Hero 03. Barbarella 04. Suspension 05. When the Wind Blows 06. The Neverending Story 07. Red Dwarf Theme 08. The White Light /Echoes From The Past /Dying Station /Delenn's Sunrise (from Babylon 5’s final episode “Sleeping in Light”) 09. Doctor Who Main Theme 10. UFO Main Theme 11. The Black Hole End Title 12. Space-Patrol (Raumpatrouille) 13. Dune Suite a. Prologue b. Main Title c. Leto’s Theme d. The Floating Fat Man (The Baron) e. Paul Meets Chani f. Take My Hand 14. Space: 1999 Year Two Main Theme
La rumeur courait avec insistance depuis plusieurs semaines, mais nous n'y avions pas accordé d'importance jusqu'à aujourd'hui. Le management d'AC/DC a confirmé officiellement qu'Axl Rose (en tournée de "reformation" très lucrative avec une partie du line up d'origine des Guns N Roses) prendra le micro en remplacement de Brian Johnson (dont les médecins lui auraient conseillé de cesser de tourner immédiamement au risque de perdre son audition). On note dans le communiqué du groupe l'éviction définitive de Brian Johnson, " (…) les membres d'AC/DC voudraient remercier Brian Johnson pour ses contributions et son dévouement a travers les années. Nous lui souhaitons le meilleur (…)".
On aimerait bien avoir le point de vue du chanteur, sur la question, notamment pour faire taire certaines rumeurs qui courent sur la toile, ou il se dit que le management n'aurait pas cherché à savoir si les soucis de surdité étaient définitifs ou temporaires, tranchant dans le vif sans ménagement au détriment de Brian qui était au micro depuis 36 ans…
Personne n'aurait jeté la pierre aux dinosaures si le groupe avait tout simplement annulé ou reporté la tournée, c'est d'ailleurs ce qui s'est produit début mars. Le choix du chanteur des Gun's N Roses "qui aurait gentiment offert de filer un coup de main " laisse songeur, et nous laisse un poil sceptiques. On s'interroge aussi sur le choix d'Axl Rose, la durée du remplacement… aux fans de décider si c'est une mauvaise blague, ou pas.
Tournée Européenne d'AC/DC avec Axl Rose
Mai
7 – Lisbon, Portugal @ Passeio Maritimo De Alges
10 – Seville, Spain @ Estadio De La Cartuja
13 – Marseille, France @ Stade Velodrome
16 – Werchter, Belgium @ Werchter Site
19 – Vienna, Austria @ Erns-Happel Stadium
22 – Prague, Czech Republic @ Letnany Airport
26 – Hamburg, Germany @ Volksparkstadion
29 – Berne, Switzerland @ Stade De Suisse
Juin
1 – Leipzig, Germany @ Red Bull Arena
4 – London, England @ The Stadium, Queen Elizabeth Olympic Park
9 – Manchester, England @ Etihad Stadium
12 – Aarhus, Denmark @ Ceres Park
Sarke a toujours été pour moi synonyme de force tranquille, de régularité et d’efficacité. Fondé en 2008 par le bassiste de Khold / Tulus Mr Thomas Berglie alias Sarke et épaulé dès le départ dans son entreprise par Nocturno Culto de Darkthrone, cette formation norvégienne se fixe pour bute de faire une musique sonnant vraie, brute et meut par deux vecteurs : des racines Black Metal du genre canal historique et un rock vintage arrengé à la mode 70s. Il faut dire que Thomas est doué pour ce qui est de la composition quand il s’agit de faire des chansons (oui je dis bien des chansons) sobres et âpres mais bourrées d’un feeling nostalgique. Une sorte de Dark Metal mélancolique drapé de discrets arrangements progressifs mais n’hésitant pas à bomber le torse quand il le faut afin de faire groover ses riffs. Le tout opère irrémédiablement sur moi et on peut dire que je suis un habitué de sa musique. On peut aussi dire que Sarke n’a pas choisi la facilité puisque son Dark Metal (on va l’appeler ainsi) ne drague pas les pies metalheads attirées par les strasses des sur-productions Metal en tocs (cf : la fin d’une de mes précédentes chroniques ici) et cultive un son brute avec de sobres arrangements vintages. C’est une démarche qui le met forcément dans la marginalité et j’apprécie énormément ce côté têtes dures !
En sept années d’existence et ce malgré l’agenda chargé de ses instigateurs, Sarke a sorti avec régularité et cohérence quatre albums tous taillés dans un même granite : Vorunah (2009), Oldarhian (2011), Aruagint (2013) ainsi que le petit dernier qui nous concerne aujourd’hui Bogefod. Ils ont même trouvé le temps d’effectuer des concerts et des participations à des festoches européens afin d’insister sur le fait que Sarke fait avant tout du Rock et que forcément ça se joue live ! Jusqu’à présent tous ses albums sont sortis via Indie Recordings, le petit denier Bogefod ne déroge pas à la règle et est disponible depuis le 11 mars. Comme pour les albums précédents Lars-Erik Westby s’est chargé de l’enregistrement et du mixage au studio H-10 Productrions (Facebook ici). On peut dire qu’il est très impliqué dans le concept de Sarke vu qu’il a même participé à la composition d’un titre de l’album. Le mixage a lui été assuré par Thomas Eberger au Stockholm Mastering. Le son est fidèle à l’emprunte sonore des albums précédents à savoir ce son brute et légèrement arrangé apportant ce côté vintage 70s. Comme d’habitude j’ai adoré !
L’artwork de Bogefod est fascinant ! Il est l’œuvre de Terje Johnsen qui a façonné une iconographie morbide et très intrigante ! Une autre chose est à signaler il s’agit de l’apport non négligeable des textes de Hilde Nymoen qui sont inspirés de l' « Eyrbyggja Saga » une saga à propos de familles noroises lors de la colonisation de l’Islande (874 – 930), cette saga a la particularité d’être notamment axée sur le folklore, le culte païen et les superstitions d’alors. Plus on avance dans la découverte de ce quatrième album et plus on réalise qu’on a à faire à un réel travail collectif qui déborde largement du cadre strict du line-up officiel du groupe. Nous retrouvons bien évidemment Thomas "Sarke" Bergli à la basse et Steinar Gundersen (ICS Vortex, Satyricon (live), Spiral Architect) à la guitare qui avec l’aide extérieure de Stian Kråbøl se sont chargés de 88% de la composition musicale de l’album. Nocturno Culto s’est quant à lui chargé de la quasi intégralité du chant en apportant sa voix rocailleuse si particulière. Il faut noter d’ailleurs la surprenante participation sur « Dawning », un titre entièrement acoustique avec piano, guitare classique ainsi que quelques arrangements symphoniques comme des cordes, de Beate Amundsen qui fait une prestation lyrique de très haute volée !
Il y a beaucoup de chose à dire sur ce nouvel album en fait. J’ai adoré la marche fatale de « Evil Heir », une composition aux tonalités Doom Metal aérée de passages midtempo orientés sur ce riffig minimaliste aux sonorités Black Metal que l’on retrouve souvent chez Sarke. Sur un morceau comme « Taken » on retrouve ce riffing minimaliste mais dans une dynamique foncièrement plus Black Metal. C’est un peu pareil sur « Alternation », « Sunken » ou « The Wickeds Transient Sleep », ce dernier faisant un peu la place à des contorsions Doom Metal et d’autres intonations progressives. Avec « Blood Of Men » là encore on retrouve une composition avec ce riffing minimaliste mais ici entrecoupé de tournures Heavy Metal. C’est toujours simple et très bien fait. Sur « Burn » Sarke nous rappelle ce qu’il avait très bien su faire dès son premier album avec une superbe composition comme « Frost Junkie » où les ambiances prennent le pas sur le reste. Il fait de même sur « Barrow Of Torolv » mais la rend légèrement plus complexe en y injectant une bonne dose de Doom Metal et des arrangements tels que des cordes symphoniques, de la guitare acoustique ou des claviers. J’ai plus particulièrement apprécié ces deux compositions mais j'ai également apprécié le reste.
A l’arrivé on a un très bon album avec Bogefod qui est un peu plus complexe et contrasté que ces prédécesseurs et avec une imagerie très forte. De la production à la composition en passant par la thématique de ses textes, Sarke a fourni une fois de plus un bel effort ! Je ne sais pas pourquoi mais d’écouter Sarke ces derniers temps m’a redonné envie d’écouter du Alastis. C’est certainement dû à cette voix rocailleuse ainsi qu'aux nombreuses intonations Doom ou aux ambiances mélancoliques qui lui confère cette couleur Dark Metal bien prononcée. Enfin passons, jetez-vous sur cet album qui musicalement est assez différent de ce que fait Darkthrone mais qui a en commun un réel savoir faire en matière de riffs et cette marginalité dans la couleur raw du son. Je ne m’aventurerai pas à affirmer « que les aficionados de Darkthrone devraient apprécier » vu qu’on a à faire à d’autres têtes dures et que ce sont des bestioles bien difficile à mener dans le genre bec à foins.