Archive for avril, 2016

shirazlane-forcryingoutloud_0Je ne suis pourtant pas vraiment mauvais public. Et je suis tout à fait capable d'apprécier le sleaze/glam rock que proposent les Finlandais de Shiraz Lane : qui dénigrerait les influences de Skid Row, Faster Pussycat voire le Guns 'n' Roses d'Appetite for Destruction ? Et ce d'autant plus que les jeunes musiciens – car ils sont dans le début de la vingtaine – démontrent un certain talent et une vraie fraîcheur sur ce premier essai, For Crying Outloud. Les compositions simples mais efficaces de Shiraz Lane et le talent réel des deux guitaristes – l'un rythmique et l'autre soliste – sont à remarquer. Ainsi, les deux singles, « Begging For Mercy » et « Mental Slavery » remplissent tout à fait leur rôle d'accroche. 

Mais je n'arrive pas à accrocher à ce For Crying Out Loud à cause de Hannes Kett, le chanteur des Finlandais. Entendons nous : j'ai dans mon panthéon vocal Michael Kiske et Geoff Tate et je sais tout à fait apprécier un tenor ou un contre-tenor, et plus généralement les voix aiguës. Mais ici cela ne marche pas. Les vocalises de Hannes Kett sont tellement haut-perché et nasillardes que c'est l'agacement qui s'impose rapidement. La surraccumulation de falsetti mal utilisés est totalement rédhibitoire et il m'a fallu du courage pour boucler l'écoute du disque. Il est crispant d'entendre une ballade comme « Bleeding » totalement gâchée par les montées maladroites du jeune chanteur. 

L'avenir de Shiraz Lane passe sans doute par l'éviction de leur chanteur. À moins que ce dernier prenne en maturité vocale au plus vite. Car le reste tient franchement la route. Attendons de voir. 

Baptiste (4/10)

 

Frontiers / 2016

Tracklist : 1. Wake Up 2. Momma's Boy 3. House Of Cards 4. Begging For Mercy 5. Same Ol' Blues 6. Mental Slavery 7. Behind The 8-Ball 8. For Crying Out Loud 9. Bleeding 10. M.L.N.W

Filter – Crazy Eyes

Filter_Crazy_EyesQue cela plaise ou non à Richard Patrick, le fait est que Filter n'a jamais retrouvé le lustre de ses débuts, quand Short Bus (1995), Title Of The Record (1999) et dans une moindre mesure The Amalgamut (2002)  cartonnaient Outre Atlantique. Malgré tout, le chanteur guitariste ne baisse pas les bras, et continue de livrer des albums de rock  / metal indus, dont la recette éprouvée ne connait pas de modifications majeures.
Les bouleversements, Richard les réserve pour le line up ou  il fait le grand ménage ; 4 nouveaux sont montés à bords, le batteur Chris Reeve, arrivé en 2014 fait office de vétéran. La musique reste basée sur le cocktail élaboré il y a près de 20 ans, une dose de rock, de pop, un poil d'électro et de metal indus.  Ensuite , tel un savant fou, Richard Patrcik agite la fiole et en fonction du dosage on se retrouve avec des singles potentiels aux grosses guitaires en mode binaire, mais accrocheuses, tel " Nothing In My Hand ", " Head Of Fire " ou encore  " Tremors ". Ou des titres plus avec des passages éthérés comme " Welcome to the Suck (Destiny Not Luck) ". Côté vocalises, il hurle, braille, chuchote, geint, Richard ne s'interdit rien. Malgré tout, il est probable que les quelques fans en mal d'un nouveau Short Bus ou Title Of The Record en seront pour leurs frais, un poil frustrés. Crazy Eyes atteint rarement l'intensité des premiers albums (sauf sur le rageur " Kid Blue from the Short Bus, Drunk Bunk ") . Malgré son allure solide, des compos variées qui vont droit aux but, sans fioritures, alliées à un son bétonné (cette fois c'est Richard Patrick lui même en personne qui s'en est chargé).  Pour autant ce septième album est suffisamment dense pour convaincre les amateurs de metal indus..

Hamster (07/10)

Wind Up records – Spinefarm Records / 2016

Tracklist (50 minutes) 1.  Mother E 2. Nothing in My Hands 3. Pride Flag 4. The City of Blinding Riots 5. Take Me to Heaven 6. Welcome to the Suck (Destiny Not Luck) 7. Head of Fire 8. Tremors     
9.  Kid Blue from the Short Bus, Drunk Bunk 10. Your Bullets 11. Under the Tongue 12. (Can't She See) Head of Fire, Part 2.  

 

skuggsjaalbumSkuggsjá est le fruit de la rencontre entre Ivar Bjørnson (Enslaved, Desekrator) et Einar Selvik (Wardruna, Jotunspor). Ces deux musiciens repoussent avec talent les limites de leurs musiques respectives. Si Bjørnson est passé d’un black cru à une musique influencée par les cadors du prog 70’s, Selvik propose, lui, une adaptation moderne du folk traditionnel norvégien. Dans les deux cas, cette attitude téméraire porte encore ses fruits. On écoute donc le tout avec une oreille attentive la rencontre de leurs deux mondes.

Si les deux premiers titres font office de longue introduction, les deux Norvégiens entrent dans le vif du sujet avec « Makta Og Vanæra, For All Tid » : formidable épopée qui évoque à plus d’un titre le Bathory de Hammerheart (chœurs à la « Shore in flames », feeling guerrier, tout y est). Mieux encore, le chant d’écorché de Grutle Kjellson, échappé d’Enslaved, ajoute une plus-value à ces dix minutes envoûtantes. La suite n’est pas en reste. « Tore Hund », plus traditionnel, charme par la voix de Selvik. Le refrain est efficace et l’ensemble plaisant. Hélas, la suite n’est pas du même niveau.

Les musiques manquent de relief, les influences (Dead Can Dance, entre autres) sont surlignées au marqueur. C’est lourd, gênant et ennuyeux. Heureusement, « Skuggeslåtten », réellement prenant, le formidable « Vitkispá » et le pavé « Bøn Om Ending, Bøn Om Byrjing », nous ramènent dans le vrai.

Skuggsjá se révèle donc une semi-déception. Malgré une richesse musicale indéniable, l’album frustre : pas assez black d’un côté, trop world de l’autre. Les cinq titres précités auraient pu suffire.

Nico (6/10)

Site Officiel: http://www.skuggsja.no/

Season Of Mist / 2016

01. Intro: Ull Kjem 02. Skuggsjá 03. Makta Og Vanæra, For All Tid 04. Tore Hund 05. Rop Fra Røynda – Mælt Fra Minne 06. Skuggeslåtten (instrumental) 7. Kvervandi 08. Vitkispá 09. Bøn Om Ending, Bøn Om Byrjing 10. Outro: Ull Gjekk