Mais qu’est-ce que c’est que cette pochette infâme ? Franchement, certains semblent prendre un malin plaisir à se tirer une balle dans le pied avant même de commencer. Quitte à faire cheap, mieux vaut une belle photo ou une pochette monochrome que cette horreur ni fait ni à faire. Si vous avez l’envie d’écouter ce disque malgré cela, eh bien vous avez du courage (ou des goûts graphiques assez douteux). Vous parlez d’un départ pour un nouveau groupe qui souhaite se faire connaître et se faire une place au soleil…
Le leader et chanteur de BUDDERSIDE, Patrick Stone rêve de gloire et vit son projet à fond. Il s’entoure de trois autres musiciens et de lance dans la composition et l’enregistrement d’un premier album que voici. Histoire d’être trs professionnels d’entrée et de mettre tous les atouts de son côté, le groupe passe sous la coupe du manager Todd Singerman (MOTÖRHEAD) qui les fait enregistrer au Rosewood Strat Studio avec le producteur Paul Inder Kilmister (oui le fils de qui vous savez). Donc le son de ce disque est très bon mais cela reste à peu près le seul compliment que vous trouverez dans cette chronique.
L’écoute de ce premier opus éponyme est loin d’être un plaisir, l’auditeur passera par différents stades, de l’indifférence, à la lassitude voir à l’embarras pour les américains. La musique de BUDDERSIDE d’avère au mieux sans intérêt déjà entendue mille fois et pas originale pour à sou, et flirte parfois même avec le ridicule comme sur « Ska Bra » sortit de nulle part. Le soutien de la galaxie MOTÖRHEAD s’est bien mais encore faut-il en être digne. Archi-formaté pour le marché US se disque provoque un ennui presque immédiat, entre les mélodies sucrées, presque pop, les éléments country ici et là, Stone & co bouffent à tous les râteliers sans montrer un véritable talent. On se demande ce que Phil Campbell vient faire dans cette galère, même en guest sur un titre.
On va arrêter de tirer sur une ambulance, BUDDERSIDE sa vautre complétement et ne créera à aucun moment joie ou enthousiasme pour l’auditeur un peu sérieux et connaisseur. Comme fond sonore d’une soirée piscine dans la villa du riche voisin californien pourquoi pas mais sinon BUDDERSIDE n’a d’intérêt que pour caler un meuble. Pour une fois, l’habit fait le moine et la pochette suffit à comprendre la galère représentée par cet album et ce groupe.
Oshyrya (04/10)
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UDR Music / 2016
Tracklist (18:46 mn) 01. Genocide 02. Ska Bra 03. Pain 04. X-Girlfriend 05. Clear Blue Sky 06. Open Relationship 07. My Religion 08. The Envelope 09. Let This One Breathe 10. Can’t Wrap My Head Around You
Bon, aujourd’hui nous allons parler de GLORY HOLE. Ah mais je vois déjà tous sourire, bande d’obsédés, pas celui auquel vous pensez (mais si on vous connait) mais plutôt au quatuor heavy rock basé entre Londres et Paris. Les voici qui font leurs premiers pas discographiques dans le grand monde via cet EP, cinq titres, First Experience.
Chacun jugera de son intérêt pour la pratique sexuelle mais au niveau musical, nos amis ont de quoi en exciter plus d’un. Ils font le choix de proposer un rock épais et mélodique, bourré de groove et très typé seventies, voir même grunge parfois. GLORY HOLE possède un attrait de choix en la personne de leur chanteur Adriano. A travers ces cinq compositions, ce dernier montre en effet un bien bel organe et insuffle un vrai supplément d’âme. Les compositions se veulent assez courtes et immédiatement efficaces. En un plus de trois minutes à chaque fois, la messe est dite. Rien de bien nouveau sous le soleil bien sûr tant la vague revival 70s est forte en ce moment mais GLORY HOLE n’a pas à rougir face à la concurrence anglo-saxonne ou scandinave. Avec cet EP, ils démontrent un vrai talent et un savoir-faire évident. Avec une telle carte de visite, le quatuor a de quoi multiplier les concerts de chaque côté de la Manche pour se faire la main et encore affiner leur son et leur identité. Le véritable juge de paix sera le premier album, la mayonnaise prendra-t-elle bien sur la longueur ? GLORY HOLE parviendra-t-il à sortir de la masse et à se faire un nom ? Suite au prochain épisode…
Oshyrya (7,5/10)
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Autoproduction / 2016
Tracklist (18:46 mn) 01. Lost 02. Love 03. The Long Road 04. Anaconda's Sister 05. Kill your Hatmate
Et puis ils ne furent que trois… (« …And Then There Were Three… »). Croyez bien que j’aurais adoré vous parler longuement du neuvième album studio du groupe anglais GENESIS, sorti en avril 1978 mais notre sujet du jour se nomme NOT ABOVE EVIL. Le désormais trio est né en 2009 en Grande-Bretagne et compte avant ce disque déjà trois sorties à son tableau de chasse. Pour les deux premiers opus de leur carrière (Deification en 2010 et The Transcendental Signified l’année suivante) et l’EP, Psychosis, Rage and Rapture: The Journey Down en 2013, ils étaient quatre avec la participation de David Horton puis Damien Levette aux guitares lead. Mais leurs chemins ce sont depuis séparés et pour ce troisième chapitre de leur aventure, il ne reste que trois rescapés. La séparation doit être encore récente car Levette reste encore crédité sur deux titres de ce nouvel album.
Depuis ses débuts, le groupe n’a pas varié d’orientation et de complait à proposer un death / black métal mélodique qui se veut à la fois technique et tranchant. Si vous attendez une structure simple avec couplet refrain couplet refrain solo refrain, passez votre chemin, les britanniques explorent des univers plus sombres et tortueux que cela. Les compositions s’avèrent être tantôt courtes et directes, tantôt plus longues et complexes. Leurs influences sont assez évidentes, le trio aime les classiques comme METALLICA, le metalcore à la UNEARTH, l’épaisseur et la folie des MASTODON et LAMB OF GOD ainsi que la technique et le côté attractif d’un CHILDREN OF BODOM. Mélangez le tout et vous obtenez un drôle de cocktail qui alterne le meilleur et le franchement moyen. Always Darkest Before peut être divisé entre trois tiers, un tiers plus sympa, un tiers sans éclat et un tiers raté. Les titres les plus courts comme un « Fibre and Sinew » direct, rapide et sans fioritures fait mouche alors que les plus longs développements comme « Elevation of the Form » finissent rapidement par ennuyer. Bien sûr cela joue vite et plutôt bien, Sideeq Mohammed fait le boulot derrière le micro mais l’impression générale reste mitigée car NOT ABOVE EVIL peine à maintenir le niveau sur tout un album et l’auditeur risque de tomber dans la lassitude. Le son de cet album reste honnête mais assez brut de décoffrage, nous ne sommes pas aux meilleurs standards européens.
Avec Always Darkest Before, NOT ABOVE EVIL ne démérite pas mais laisse l’impression de rester le c… entre deux chaises. A parfois trop vouloir en mettre, les britanniques perdent de vu le chemin et s’égarent entre death et black métal, entre technique et mélodie, entre subtilité et violence. On leur souhaite également bien du courage pour transposer ces chansons à seulement trois sur scène. Les bases sont saines à eux de mieux faire.
Oshyrya (06/10)
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Autoproduction – Germusica / 2015
Tracklist (50:43 mn) 01. When the Day Comes 02. Adrenaline 03. Unleashed 04. Fibre and Sinew 05. Elevation of the Form 06. The Close 07. Doors and Desolation 08. Compression 09. Turning Over 10. And the Skies Return