Dans la rédaction nous n'avons jamais douté du potentiel des musiciens de Destrage. Le groupe Milanais est capable d'en mettre pein les oreilles, plus que jamais avec cette aisance déconcertante, tout en étant capable de se vautrer sur des passages longs et qui égarent l'auditoire au pire dans l'ennui, au mieux dans la surprise, mais toujours en sacrifiant le moindre semblant de cohérence.
Il est indéniable que le combo fourmille d'idées, mais pour ma part j'ai toujours estimé que le groupe gagnerait en efficacité à faire le tri dans son foutoir auditif. Il semble que ce quatrième album soit le signe que le groupe se concentre enfin sur moins de figures de style, sans pour autant renoncer à ses démonstrations. Le titre éponyme démarre en douceur, étalant avec finesse les influences progressives du groupe, une entrée en matière trompeuse, tant la suite s'avère plus épicée. Le groupe monte en puissance au fil des titres, moins chaotique tout en restant varié, tandis que les milanais se montrent généreux dans l'avalanche de riffs de guitares, accompagnés d'une section rythmique qui cogne. Moins dispersé, le groupe devient plus convaincant et accrocheur. Un titre énergique tel " Symphony Of The Ego " est accrocheur et percutant, en dépit du fait que le chant un poil hystérique devrait effrayer quelques paires d'oreilles sensibles. C'est sans doute Paolo Colavolpe qui devrait susciter le plus de tiraillements entre son chant clair, et son chant hurlé mais pour autant Destrage s'affirme et il fait partie de la signature du groupe. Plus concentré et plus efficace, Destrage délivre un album solide avec du progressif, du core, du djent, tout en restant accessible.
Hamster (08/10)
Metal Blade Records / 2016
Tracklist (55:50) : 1. A Means to No End 2. Don't Stare at the Edge 3. Symphony of the Ego 4. Silent Consent 5. The Flight 6. Dreamers 7. Ending to a Means 8. Peacefully Lost 9. Not Everything Is Said 10. To Be Tolerated 11. Blah Blah 12. A Promise, a Debt 13. Abandon to Random