Dire que ce nouvel album des grenoblois de NIGHTMARE est attendu au tournant reste un joli euphémisme. Après un changement majeur de line-up, les fans ont de quoi se poser des questions sur la suite des événements et la capacité des musiciens de réagir et rebondir. The Aftermath (chronique ici) publié en 2014 avait fait une très bonne impression et rien ne laissait paraitre els désordres internes qui allaient conduire au départ de Jo et David Amore. Il faudra un an à NIGHTMARE pour se reconstruire avec l’injection de sang neuf en la personne de Maggy Luyten (BEAUTIFUL SIN, BEYOND THE BRIDGE) derrière le micro et Olivier Casula (SANDRAGON, ex-THALIDOMIDE) derrière les fûts. Reconnaissons que les deux petits nouveaux ne sont pas des perdreaux de l’année et possède déjà une sacrée expérience.
Les premières écoutes de Dead Sun ont de quoi rassurer tout un chacun. Yves Campion continue de mener fermement le bateau NIGHTMARE et n’a pas l’intention de changer son fusil d’épaule. Pas de métal folk électronique ici mais encore et toujours un power métal direct et racé. Et j’ajouterai même un peu plus brutal que d’habitude avec une Maggy Luyten qui n’hésite pas à donner de la voix et à frôler régulièrement l’extrême. Pas de chichi ni de fioritures dégoulinantes, cela doit tabasser fort dès les premières secondes. « Infected » rempli parfaitement se rôle et ouvre les hostilités avec un certain panache. Pas de révolution donc mais une continuité assumée avec le passé. Malgré les embûches, NIGHTMARE n’a pas l’intention de ralentir le rythme et de changer sa course vers les sommets. Difficile de faire des comparaisons avec le groupe dans sa formation précédente, essayer de définir si Luyten est plus ou moins fort que Luyten serais particulièrement stérile. La belge montre encore une fois son talent et la musique semble tailler pour elle. Pas de quoi rougir le boulot est fait. Même constat du côté de Casula qui frappe sa batterie comme un mort de faim tout au long du disque avec une belle précision. Les chansons s’avèrent très calibrées, entre quatre et cinq minutes, et laisse de côté le visage plus épique expérimenté dans le passé. Il fallait sans doute pour NIGHTMARE avant tout frapper fort et ne pas chercher à expérimenter. Les bons moments s’enchainent, que ce soit « Infected », « Starry Skies Gone Black », « Ikarus » ou encore « Serpentine ». Signalons sur cette dernière la présence en guest de Kelly Sundown Carpenter (ADAGIO, Ex-plein de trucs).
Un dixième album reste pour tout groupe une belle consécration, ils ne pas si nombreux à atteindre ce jalon. Dead Sun fait honneur à NIGHTMARE et à son passé, tant sur le fond que sur la forme. Tout reste comme toujours très soigné et les grenoblois peuvent reprendre leur marche en avant après quelques longs mois de flottement. Avec le départ de Jo Amore, Yves Campion reste le dernier des mohicans et fait perdurer la tradition. Tant qu’il sera là, NIGHTMARE vivra.
Oshyrya (08/10)
AFM Records / 2016
Tracklist (53:28 mn) 01. Infected 02. Of Sleepless mind 03. Tangled In The Roots 04. Red Marble & Gold 05. Ikarus 06. Indifference 07. Dead Sun 08. Seeds Of Agony 09. Inner Sanctum 10. Serpentine 11. Starry Skies Gone Black