L’été dernier je n’ai eu de cesse de rabattre les oreilles du chaland Metalhead en manque de sensations fortes passant devant mon estanco qu’il devait à tout prix accorder de l’attention à la musique de Abyssal (ma chronique ici). J’expliquais alors à quel point la musique de cette obscure et anonyme formation anglaise était magistrale en tous points. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Abyssal en écoutant pour la première fois cet album de Altarage le bien nommé NIHL. Je n’ai d’ailleurs pas pensé qu’aux anglais puisque on pourrait aussi bien rapprocher Altarage de Portal, d’Ulcerate (chronique ici), d’Ævangelist (en chronique ici) ou d’Adversarial (en chronique là). Selon moi le fleuron de la scène indépendante  Black Death Metal. Il faut dire qu’on ne sait que très peu de choses à propos de Altarage, par exemple qu’ils sont espagnoles de la région de Bilbao et qu’il se pourrait bien que l’on retrouve en son sein des musiciens chevronnés de la scène Black Death Metal indépendante (j’ai entendu parler de formations espagnoles comme Teitanblood ou Proclamation mais ceci n’est que supputation et rien d’officiel n’a filtré). Toujours est-il que près d’un an après avoir sorti une démo 2 titres (2 morceaux qu’on retrouve d’ailleurs sur NIHL) de manière indépendante, Altarage nous revient par l’intermédiaire Doomentia Records un label Tchèque ainsi que du très actif label allemand Iron Bonehead Productions. Ce premier effort est disponible depuis le 26 Février.

Comme je vous le disais Altarge garde un voile bien opaque autour de lui et de sa première réalisation. On ne sait donc quasiment rien à propos du travail de production de l’album ainsi que du magnifique artwork très travaillé l’illustrant. Je dois donc composer avec mon ressenti et pour en avoir parlé avec un observateur assidu de la scène Black Death internationale en qui j’ai une confiance absolue (mais ceci est une autre histoire et je vous parlerai de cette personne plus longuement très bientôt), je peux vous dire que la masse de labeur pour arriver au résultat sonore de NIHL est tout simplement énorme. Ca en devient classe à un point que c’est réellement bluffant ! En effet Altarge a tout réalisé avec juste l’aide de sa caboche et de ses petites mimines lui ! Il n’est pas allé chialer à droite et à gauche avec la morve au nez en s’accrochant aux falzars des passants : « la charité s’il vous plait ! C’est pour un artiste ex enfant de cœur ! Je veux réaliser mon album en crowdfundant mes fans sinon je boude ! ». Non, Altarage lui a de la tenue, de la décence ! Il fait avec les moyens du bord et après on juge ! Le verdict en ce qui me concerne et j’achète 1000 fois car ils sont arrivé à donner à la mêlasse technique et tranchante de leurs composition  une texture sonore boueuse, organique et spectral à la fois. Putain ce que j’ai aimé le son et notamment les basses très travaillées ! 

Au programme nous avons droit à près de 40 minutes pour 8 assauts d’un Death Metal enrobé d’une aura Black Metal très technique, barré et bien sombre. Malgré des compositions ramassées qui tournent autour de 4 à 5 minutes, Altarage déploie tout un arsenal d’armes de destruction massive comme des riffs acérés, du blastbeat en veux-tu en voilà, des tournures où les guitares se font dissonantes, modernes ou atmosphériques ainsi que des vocaux aux cris décharnés ni réellement dans la tradition Death Metal ni dans celle du Black Metal mais rappelant méchamment les vociférations spectrales de The Curator le frontman de Portal. Dès les premières mesures de « Drevicet » Altarage nous en met plein la gueule mais de manière intelligente et par à-coups en ménageant bien son affaire. En plus de donner une aura Black Metal à ses compositions Death Metal bien bourrin comme sur « Altars » il n’hésite pas à injecter le poison bien sophistiqué d’un Ulcerate lui donnant des couleurs froides futuristes en un mot modernes. Pour ce faire il multiplie les dissonances et polyrythmies à la batterie quand il ne part pas sur des downtempo ce qui le fait un peu se rapprocher de Abyssal comme sur «  Baptism Nihl » et la fin de « Batherex ». Un autre chose assez surprenante est qu’il use d’effets larsens qui sont proche du Drone comme sur le début de « Graehence » par exemple. 

NIHL est un album d’art noir à l’instar de la couleur de son artwork. Une créature sonore sournoise et complexe mais très séduisante ! Le Metal extrême dans ce qui a de plus violent, hypnotique, complexe et profond. C’est exactement le genre de musique qui se situe dans mon terrain de jeux favori … mon pré carré quoi ! A ne louper sous aucun prétexte surtout si vous n’êtes pas effrayé par les formations comme Portal, Ulcerate, Ævangelist ou Adversarial !

FalculA (8/10)


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Doomentia Records – Iron Bonehead Productions / 2016 
Tarcklist (36:04) : 01. Drevicet 02. Womborous 03. Graehence 04. Baptism Nihl 05. Vortex Pyramid 06. Batherex 07. Altars 08. Cultus.