Originaires de Tour les quatre compères de SYBERNETYKS semblent avoir artistiquement parlant la tête de l’autre côté de l’Atlantique. Difficile de ne pas immédiatement penser à la scène métal alternatif nord-américaine à l’écoute de ce premier album, Dream Machine.
L’aventure débute en décembre 2012 sous l’impulsion du chanteur Paul Darbot. Il ressent le besoin de prendre son destin en main et de créer un nouveau projet mélangeant rock pêchu et sonorités électronique, un écrin parfait pour développer des thématiques futuristes, sombres et technologiques. Prenant le temps de faire mature son idée, il s’entoure petit à petit de musicien pour donner corps à son projet. En deux ans, SYBERNETYKS va publier deux EPs (The Corporation et Cerberus) et un clip officiel et acquérir de l’expérience sur scène, profitant de toutes les opportunités qui se présente à lui. Après un changement de line-up, le quatuor se sent prêt à franchir le Rubicon et finit par sortir son premier album que voici à l’aide d’une levée de fonds via Ulule.
Le premier contact avec SYBERNETYKS s’avère agréable et efficace. Sur Dream Machine, le groupe a favorisé ses titres les plus directs et accrocheurs. Chaque chanson se déroule avec naturel malgré le côté rugueux des guitares et l’énergie lumineuse des touches électro. Le timbre de voix de Paul Darbot y fait également beaucoup et caresse l’auditeur dans le sens du poil. Ce côté Eddie Vedder (PEARL JAM) apporte un supplément d’âme et du caractère aux différentes compositions. En trois ou quatre minutes à chaque fois, la messe est dite, le refrain risque de ne pas vous lâcher de sitôt. SYBERNATYKS démontre un joli savoir-faire et n’a pas fait d’erreur sur ce premier disque. Toutes les chansons ne sont pas géniales mais les standards restent sans cesse élevés. La production reste sans cesse au niveau et c’est un bel exploit car à l’exception de la batterie, c’est le groupe lui-même qui s’est chargé de l’ensemble des enregistrements. Le mixage et le mastering ont été assurés par Quentin Regnault (KRONOS, DYSMORPHIC) que le groupe connait bien et qui a déjà assuré ce même travail sur les deux EPs précédents.
Avec Dream Machine, SYBERNETYKS impressionne agréablement et fait montre d’une maîtrise et d’une maturité artistique assez surprenante. Tout sonne bien et juste, les dimensions rock et électro ne marient intelligemment chaque chanson tient son rang. Les tourangeaux sont adeptes par choix et son doute par obligation du DIY et ils récoltent pleinement les fruits de ce travail soigné et professionnel. Chapeau !
Oshyrya (08/10)
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Autoproduction – Dooweet / 2016
Tracklist (44:13 mn) 01. Virtual Lights 02. D.N.A 03. Downstream 04. Genesis 05. Tech-Noir 06. Disconnected 07. Karma Protocol 08. As Stars Fade Away 09. Satellite 10. Junction 11. Revolution 12. Dream Machine
Depuis 2005 les franciliens de MAGOA mènent leur barque à leur rythme et s’impose de plus en plus comme une des valeurs sûres de la scène metalcore hexagonale. Ils sont apparus sur la carte en 2011 avec cet album à la pochette énigmatique, Swallow the Earth et respecte depuis lors le rythme de publier un nouvel opus tous les deux-trois ans. Entre chaque sortie, ils ne chôment pas et se font un devoir de profiter de toutes les opportunités qui se présentent à eux de présenter leur travail sur scène. Trois années après Topsy Turvydom les voici de retour avec un nouvel opus sous le bras, Imperial.
Comme à son habitude, MAGOA ne fait pas dans la demi-mesure et le premier contact avec Imperial ressemble à une claque sévère dans la tronche. La première salve vient d’un Cyd et de son chant hurlé avant que les guitares et les rythmiques ne rentrent dans le jeu et imposent de suite le respect. « Imperial » se veut à la fois puissant et majestueux. Les franciliens se plaisent à mélanger douceur et violence, quelques rayons de lumières parviennent parfois à percer les ténèbres (des nappes de claviers ici et là) mais cela ne dure pas et « Resistance » remet très vite les pendules à l’heure. MAGOA déploie alors son metalcore tranchant, rapide et technique pour le plus grand plaisir de ses fans. C’est systématiquement très percutant, maîtrisé et bien exécuté avec cette touche accrocheuse au niveau du refrain facilement mémorisable. Les titres qui composent cet album se assez courts et ramassés, ils se doivent de faire mouche dès la première écoute. Le groupe a su casser le rythme en intégrant des zones de respirations dans toute cette furie et cela s’avère être salvateur. Les chansons s’enchaînent à haute vitesse et les temps morts sont réduits au minimum. Une petite lassitude finit par s’installer si l’on écoute le disque d’une traite, il faut dire que les chansons sont construites sur un moule qui varie assez peu et des similitudes finissent par apparaître de façon assez évidente. Rien à redire par contre au niveau de la forme de ce Imperial, la mise en son s’avère excellente, l’énergie et la puissance sont magnifiées par la production, le mixage et le mastering. La pochette elle-aussi fait envie et un bel écrin pour cet opus.
Avec Imperial, MAGOA poursuit sa progression et se rappelle au bon souvenir de la scène metalcore française. Il va falloir compter avec les franciliens qui peaufinent et aiguisent disque après disque leur identité et leur son. Ainsi armés, ils sont prêts à conquérir un public toujours plus large.
Oshyrya (7,5/10)
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Autoproduction / 2016
Tracklist (41:05 mn) 01. Imperial 02. Resistance 03. Sailors 04. Kill Us 05. Merge 06. Remember 07. Faith 08. Afterglow 09. Endlessly 10. Pray for Us 11. Untouchable 12. The First Day
L’album éponyme l’année dernière nous avait laissé un goût plutôt amer dans la bouche (chronique ici). Cela puait le coup marketing pour rappeler aux bons souvenirs des fans l’existence de BURNING POINT et introduire la nouvelle chanteuse, Nitte Valo (ex-BATTLE BEAST). Ce n’était pas un scandale absolu mais l’impression de se voir refourguer un EP sous la forme d’un album est restée vivace. Un an plus tard, les finlandais remettent les pendules à l’heure et publient un véritable album, The Blaze.
Ce qui est bien avec BURNING POINT c’est que l’on sait déjà à quoi s’attendre avant d’avoir écouté la première seconde d’un nouvel opus. Les finlandais n’ont pas varié depuis leurs débuts en 2001 et continuent de proposer ce Power Métal très accessible et mélodique très en vogue au tournant des années 1990 et 2000. The Blaze possède ce petit côté suranné et old school qui a fait le succès de bien des groupes encore aujourd’hui. Malheureusement, BURNING POINT a toujours joué les seconds couteaux et encore aujourd’hui, ils se font très largement damer le pion par des groupes comme SABATON ou BATTLE BEAST. Les dix nouvelles compositions de The Blaze ne sont pas du tout honteuses, elles se laissent gentiment écoutées, sans fausse note ni faute de goût évidentes mais sans enthousiasme non plus. Pete Ahonen, guitariste et leader artistique du groupe depuis ses débuts sait y faire et possède un talent certains pour pondre des chansons accrocheuses et entrainantes mais le côté déjà-entendu, cliché et sans surprise finit systématiquement par l’emporter. Valo offre une performance sérieuse mais elle peine à amener ces chansons plus loin. Avec The Blaze, tout semble calibré, en pilote automatique pour un groupe expérimenté et professionnel. Difficile de d’extasier pour l’une ou l’autre de ces compositions, « The Lie » par exemple laboure un champ déjà exploité jusqu’à l’épuisement. Rien à signaler du côté de la production, c’est du travail bien fait. The Blaze a été mis en boite au Helgate studio, mixé par le batteur Jussi Ontero et masterisé par Minerva Pappi.
BURNING POINT livre la marchandise attendue et continue de livrer des chansons sympathiques à défaut d’être inoubliables. En plus de quinze ans de carrière, les finlandais ont su sans doute se construire une solide fanbase mais avec cette approche old-school et nostalgique, il va être périlleux d’en convaincre d’autres. Il va falloir que les finlandais sortent de leur zone de confort et adopte une démarche plus contemporaine.
Oshyrya (06/10)
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AFM Records / 2016
Tracklist (44:36 mn) 01. Master Them All 02. The Time Has Come 03. Incarnation 04. My Spirit 05. The Lie 06. Dark Winged Angel 07. Chaos Rising 08. Lost In Your Thoughts 09. Things That Drag Me Down 10. The King Is Dead, Long Live The King 11. Metal Queen (bonus track, LEE AARON cover)