Abondance de bien ne nuit pas affirme la sagesse populaire. Pas sûr que cela soit vrai dans le petit monde la musique tant la multiplication des groupes dans certains genres ne pourraient que générer lassitude et saturation. Les espagnols de FAR’N’HATE n’y peuvent rien mais quand on lit “Modern Metal”, tout le monde comprends Metalcore / Post-Hardcore et ne saute pas forcément de joie. Nous savons presque d’avance ce que nous allons écouter et c’est un peu dommage.
Commençons par la pochette de cette album, une belle image bien réalisée qui donne nevie de s’intéresser plus en avant à la musique du groupe. Nos amis ne sont pas vraiment des perdreaux de l’année puisque l’aventure a débuté en 2007 dans la Costa Brava près de Barcelone. Histoire de ne pas arriver les mains vides vers les fans et les promoteurs de concerts, FAR’N’HATE autoproduit un premier EP en 2008 qui leur ouvre de nouvelles opportunités de jouer un peu partout en Espagne. La suite logique arrive en septembre 2011 avec la publication d’un premier album, From Death comes Life puis d’un nouvel EP en 2013, Steadfast. Il était désormais temps pour eux de travailler sur un deuxième album que voici, Eternal.
Depuis 2008, le quintet a évidemment progressé et ce travail saute aux oreilles dès les premières minutes du nouvel opus. Il faut bien dire que les espagnols n’ont pas économisé leurs efforts pour se faire connaître et parfaire la maitrise de leur art. Et le juge de paix reste la scène, aucun autre exercice ne permet d’affûter son propos et de vérifier si ses nouvelles compositions fonctionnent. FAR’N’HATE a tourné en Europe, aux Etats-Unis et même en Russie ses dernière années et Eternal synthétise tout ce qui a été appris ces dernières années. Les espagnols ne se dispersent plus, ils font courts, directs et se doivent d’être immédiatement accrocheurs. Le son et les nouvelles chansons sont très propres et le groupe a su travailler sérieusement. Quelques mélodies et quelques refrains vous accrocheront l’oreille ici et là mais l’impression de déjà entendue reste prégnante tout au long de l’écoute. Les espagnols jouent la sécurité et ne sortent pas du sillon tracé par les leaders du genre. Ils sont su consciencieusement cocher toutes les cases mais il faudra repasser pour trouver ne serait-ce qu’une once d’originalité ou de prise de risque. Et puis c’est court, très court avec certes dix chansons mais surtout trente-trois malheureuses pauvres minutes.
Eternal se laisse écouter sans déplaisir mais difficile de véritablement s’enthousiasmer pour ces chansons déjà tant de fois entendues. Il faut saluer le travail accompli, ce n’est jamais simple de boucler un disque et le son s’avère très bon. Maintenant impossible de vous conseiller ce disque par rapport aux dizaines d’autres sorties dans le même genre ces derniers mois. Si vous sensibles aux sirènes Metalcore / Post-Hardcore, donnez sa chance à FAR’N’HATE. Mains nous ne garantissons pas le Nirvana.
Oshyrya (06/10)
White Tower Records / 2017
Tracklist (32:58 mn) 01. Devil in Me 02. Always Overcome 03. Deceivers 04. Born in Sin 05. Relentless 06. Struggle 07. Losing Sight 08. Horizons 09. Deep Down 10. Legacy