Archive for avril, 2017

Sur le papier, OPEROSE semble être le fruit de la rencontre entre un guitariste virtuose qui commence à se faire un nom et une chanteuse lyrique en devenir. Les acteurs de cette aventure se nomment Joe McGurk et Jennifer Coleman. Le nom de McGurk doit résonner chez les plus connaisseurs d’entre nous puisque le guitariste bénéficie d’une réputation très positive après avoir sorti un disque avec son groupe OPPOSING MOTION (chronique ici) et un album solo (chronique ). Coleman poursuit, quant à elle, des études à la Royal College of Music de Londres. Ajoutez à ce duo Kevin Deplanche derrière les fûts et un concept album autour de du mythe grec d’Orphée et Eurydice pour obtenir Footprints in the Hourglass, un premier album publié chez Lion Music.

Vu le pédigrée de ses membres, tout un chacun peut deviner qu’OPEROSE évolue dans un style métal symphonique et néo-classique permettant de mettre en avant les talents de ses membres. Le chant lyrique de Coleman répond à la virtuosité de McGurk avec sa six cordes. Le genre musical semble perdre un peu de sa superbe par rapport à la période faste des années 2000 mais cela n’empêche pas de nouveau groupes de tenter leur chance.

La première écoute de ce disque s’avère un peu décevante. Les débats s’ouvrent avec un titre très long, plus de dix minutes au compteur, « Empty Mirrors (Death of Eurydice) ». Le mixage et le mastering ont avoir été confiés à Dennis Ward, le son n’est pas à la hauteur des attentes et gâche nettement le plaisir. Dès les premières lignes de guitare, le soufflé retombe. On se croirait revenu à la fin des années 90 en Italie où pléthore de groupes talentueux sévissaient mais se voyait systématiquement démolir, à juste titre, par la critique pour une production faiblarde et artificielle. OPEROSE souffre du même syndrome et toutes les parties de guitares sonnent un peu cheap. Cela va nettement mieux quand le chant démarre et que McGurk passe en arrière-plan mais cela reste quand même problématique. Rien à redire sur la technique ou le talent mais avec un peu de recul, Footprints in the Hourglass souffre de grosses faiblesses sur la production.

Au niveau du chant, Coleman offre une belle prestation, maitrisée mais difficile de ne pas penser à Tarja Turunen et à NIGHTWISH. Et la comparaison fait mal tant OPEROSE peine à trouver le bon équilibre. Autant avec les premiers NIGHTWISH, le chant lyrique se mariait parfaitement avec la musique du groupe autant ici, le résultat apparait comme un peu forcé et artificiel. Subsistent de bons passages ici et là mais dans l’ensemble, ma mayonnaise ne prend jamais vraiment.

Sur le papier, OPEROSE possède tous les ingrédients pour proposer un album frais et gouteux. Dans les faits, le constat s’avère un peu plus sévère. Malgré le talent évident possédé par les membres du groupe Footprints in the Hourglass laisse plus de regrets de que plaisirs in fine. Les fans de métal symphonique lyrique doivent laisser sa chance au trio mais face à la concurrence des groupes plus expérimetnés et installés les britanniques ne peuvent que souffrir de la comparaison.

Oshyrya (06/10)

 

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Lion Music / 2017

Tracklist (57:02 mn) 01. Empty Mirrors (Death of Eurydice) 02. Footprints 03. River of Memories 04. The Long Grass (Seconds Apart) 05. Remember Me 06. Moments 07. The Faded Portrait of Affection 08. Stand Among Angels

On ne compte plus les projets du guitariste italien Frank Caruso, THUNDER RISING ou encore ARACHNES histoire d’en citer deux. Il mène également une carrière solo inaugurée en 2004 par la sortie d’un premier album, Kaleidoscope. Treize ans plus tard, voici la suite avec Kaleidoscope Vol. II.

Pour mettre tous les atouts de son côté, Caruso a construit autour de lui une fine équipe comprenant quelques noms connus de la scène rock/métal. Des guests comme Rob Rock, Alessandro Del Vecchio ou encore Andrea De Paoli sont venus prêter main forte à et apparaissent chacun sur un titre. Très majoritairement instrumental, ce disque fait la part belle à la guitare maîtrisée sur le bout des doigts par Caruso mais ce dernier a eu l’intelligence de favoriser des compositions courtes et variées. Les chansons tournent autour des quatre minutes et affichent un vaste panorama musical dans les ambiances et les rythmes. Les claviers se taillent également une jolie place sur l’affiche et apportent un peu d’épaisseur à l’ensemble. Del Vecchio, De Paoli et Maestro Mistheria ne sont pas venus pour rien.

Le très classic rock « Sunset Strip » côtoie aussi un « Pegasus » beaucoup plus métal mélodique. Caruso a pris le temps de varier les plaisirs et évite ainsi une trop grande lassitude à l’écoute de Kaleidoscope Vol. II. Vous allez me dire et Bob Rock ? Eh bien il intervient sur la seule composition chantée, sur un « Higher Ground » de belle tenue. Les amateurs de hard rock testostéroné seront aux anges avec ce titre soulignant le talent et la complémentarité des deux protagonistes. Rien d’époustouflant quand même mais une efficacité évidente et le pouvoir de rapidement faire taper du pied et secouer la tête. C’est déjà pas mal. La rencontre entre les deux s’est déroulée à l’occasion du Vivaldi Metal Project, la resucée métal symphonique de l’œuvre de Vivaldi. La production s’avère solide avec un son limpide et puissant.

Kaleidoscope Vol. II passe tout seul ce qui n’est pas un mince exploit pour un album quasiment entièrement instrumental. Caruso a su faire la preuve de sa technique sans faille sans tomber dans la démonstration inutile et stérile. L’auditeur attentif aura plusieurs occasions de tendre l’oreille et d’apprécier les multiples atmosphères savamment développées. Le titre chanté avec Bob Rock est un bonus sympathique qui ravira les fans d’IMPELLITTERI et d’ARACHNES. Une bonne surprise.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Lion Music / 2017

Tracklist (42:51 mn) 01. Silent Lake 02. Higher Ground (feat. Bob Rock) 03. Pegasus 04. Hello Krueger 05. Sunset Strip 06. Back To Power 07. Trip To The Moon 08. Battle Of Giants 09. Break The Cage 10. The Best Things Are Free 11. Progressive Age 12. Magic Mountain

Entre deux disques d'Unisonic et une reformation totalement commerciale de Helloween pour quelques concerts (le Pumpkins United Tour), Michael Kiske a le temps d'enregistrer pour un peu tout le monde et aussi pour Place Vendome, son projet AOR mené de front avec Dennis Ward. À défaut d'être original et personnel – puisque ni Kiske ni Ward ne composent dans Place Vendome faisant appel à des compositeurs extérieurs de l'écurie Frontiers –, le projet tient globalement la route et a même donné lieu à de très bonnes choses. Et Kiske remet le couvert pour ce Close To The Sun que le cover art annonce comme à première vue très balisé. 

Je pourrai recopier ce que j'ai déjà dit sur les disques précédents de Place Vendome : c'est très calibré et très bien produit ; Michael Kiske chante superbement ; la qualité des chansons a tendance à varier selon les compositeurs extérieurs ; c'est assez formaté etc. Tout ceci est encore vrai pour Close To The Sun : Place Vendome est un projet certes commercial mais très bien troussé toutefois. Remarquons toutefois deux points un tant soit peu neufs. Tout d'abord que ce Close To The Sun est plus nerveux que d'habitude, se rapprochant d'une certaine manière du hard mélodique de Unisonic et s'éloignant des sentiers AOR des premiers essais. Les fulgurants « Close To The Sun », « Riding The Ghost » ou « Welcome To The Edge » nous renvoient plus à du Unisonic voire à du Helloween qu'à du Toto. À vrai dire, c'est surtout la présence régulière de claviers qui distingue maintenant Place Vendome d'Unisonic. 

L'autre point que j'aimerai signaler est que la qualité des chansons est franchement en hausse par rapport à un bien peu inspiré Thunder In The Distance. Sans toucher au sublime, on est régulièrement dans le très bon (« Across The Times », « Light Before The Black ») sans doute car la musique est parfaitement adaptée à la voix merveilleuse de Michael Kiske. Cerise sur le gâteau musical, les parties guitares et notamment les solos sont excellents. On prêtera tout particulièrement une oreille aux prestations de Gus G. sur « Light Beyond The Dark » ou Magnus Karlsson (Primal Fear) sur « Falling Star » qu'il a par ailleurs composée. De telle sorte que ce Close To The Sun n'est pas juste qu'un bien bel album de chanteurs mais aussi de guitaristes. Kiske est toujours capable de nous surprendre. 

Baptiste (7,5/10)

 

Frontiers / 2017

Tracklist : 01. Close To The Sun 02. Welcome To The Edge 03. Hereafter 04. Strong 05. Across The Times 06. Riding The Ghost 07. Light Before The Dark 08. Falling Star 09. Breathing 10. Yesterday Is Gone 11. Helen 12. Distant Skies