C’est peut-être un effet du hasard mais il semble que la scène métal parisienne soit plus active et foisonnante que jamais à voir le nombre d’album étiqueté 75 que nous recevons à la rédaction. Nos candidats du jour se nomment BORN FROM LIE et nous présente leur deuxième album, The Promised Land. Le précédent opus, éponyme, était déjà sorti chez Brennus Music à l’automne 2014.
Le groupe est né en 2013 sur les cendres d’un premier projet, ANNA’S REBIRTH de l’initiative de deux amis de longue date, Jérôme Thellier (chanteur/ guitariste) et David Joubert (à la basse). D’un trio aux sonorités plutôt hard-rock où les textes sont interprétés en français, le projet évolue vers un genre musical plus métal avec des paroles qui seront désormais en anglais. Après bien des péripéties, le trio continue son petit bonhomme de chemin avec du sang neuf et Jérôme Thellier comme seul rescapé des origines.
Le premier contact avec The Promised Land s’avère assez décevant. Le chant tout d’abord n’est pas des plus réussi, l’accent français est très présent et l’ajout de passages hurlés sonnent très artificiels. On se demande ce qu’ils font là si ce n’est pour faire à la mode. Derrière le micro Thellier manque de caractère et s’encéphalogramme reste désespérément plat malgré tous ses efforts pour varier son chant. Le groupe aurait sans doute mieux fait de rester en français pour éviter ce genre d’écueils. Autre élément plus grave, les différentes compositions peinent à décoller et apparaissent comme générique. Vous trouverez ici et là quelques bonnes idées mais dans l’ensemble BORN FROM LIE propose un heavy metal assez cliché et pas vraiment accrocheur. L’ennui saisit l’auditeur très rapidement et ces quelques touches plus extrêmes au niveau du chant finissent par franchement énerver. Ajoutez à cela une production générale un peu faiblarde, surtout au niveau des guitares (tous les soli semblent avoir été enregistrés dans un aquarium au son bizarre et c’est encore pire avec les quelques instruments à cordes utilisés ici et là comme sur « In My Head ») et vous obtenez un panorama pas très glorieux. Le groupe fait de son mieux et quelques bons moments offrent un peu de plaisir mais cela reste l’exception.
BORN FROM LIE déçoit franchement avec ce deuxième album qui possède de grosses lacunes sur quasiment tous les points (sauf la pochette très réussie). Personne ne doute de la quantité de travail réalisé mais cela sonne diablement fragile avec des mélodies et des lignes de chant peu assurées et pas originales pour un sou. L’embarcation semble à chaque fois être sur le point de prendre l’eau de toute part. Les bases sont saines mais il va falloir que les parisiens haussent nettement leur niveau de jeu pour espérer pouvoir atteindre les standards moyens européens. Nous en sommes encore loin.
Tracklist (46:17 mn) 01. We'll Spill Some Blood 02. In My Head 03. In The Dark 04. This Is My Home 05. The Promised Land 06. No Escape 07. We'll Meet Again 08. Cannon Fodder 09. Far Away From Here 10. Fight, 11. Live With That Voice
C’est le début de l’année et voici qu’un petit nouveau arrive dans la classe. Cela semble être un garçon discret, il ne fait pas de bruit et s’habille de vêtement sombres et passe-partout. Son petit nom ? Il s’appelle ASSENT et nous vient de Paris. Il est jeune, très jeune puisque sa mise au monde date de septembre 2015. Ses camarades n’en savent encore rien mais notre ami est un schizophrène, ils sont en réalité deux dans sa petite tête. Derrière ce projet se cache Aurélien Fouet-Barak (chant, basse et batterie) accompagné de Grégoire Debord qui s’est chargé de toutes les guitares. Les plus pointus de nos lecteurs connaissent déjà AFB pour son travail au sein d’HUMAN VACUUM ou ONE LAST SHOT. Debord, quant à lui, a fait ses armes au sein de NETFASTCORE.
Après une courte introduction orchestrale, les choses sérieuses débutent avec un « We Are the New Black », complexe, sombre et technique à souhait. AFB alterne chant hurlé et clair et se voit efficacement secondé par les riffs de guitares de son camarade. Le duo n’est pas venu amuser la galerie et fait feu de tout bois. Le groove est évident avec une touche de maestria et des compositions tortueuses chères au métal progressif. L’ambiance s’avère particulièrement dark et les coups de boutoir vocaux d’AFB en rajoute sans cesse une couche. ASSENT parvient apparemment avec facilité à tisser devant nous un mur de son sacrément efficace. Les riffs complexes et tordus à la mode djent finissent de peindre un paysage à la fois tortueux et menaçant. En cinq compositions, ASSENT affiche une identité artistique déjà solide, fruit d’années d’expérience accumulées par les parisiens.
We Are the New Black (EP) m’a fait penser à un rencontre entre SOLUTION .45 et CULT OF LUNA. On retrouve cette même noirceur et cette même violence mêlée d’une solide technique La production est très bonne et rend hommage au travail de composition réalisée. Pour déployer ses ailes, ASSENT cherche à recruter de nouvelles forces vives. Avis aux amateurs !
La mort, le désespoir, le Doom et le Death rugueux de Vallenfyre se sont enfuis pour la troisième fois des contrées enchanteresses du Yorkshire. La rage de Greg Mackintosh est toujours intacte et porte ce projet de moins en moins parallèle au groupe Paradise Lost, toujours en compagne du guitariste de My Dying Bride Hamish Glencross. Le batteur Waltteri Vayrynen remplace avantageusement Adrian Erlandsson, tandis que le bassiste Scoot s'est fait la malle. Pas de quoi arrêter le groupe.
La désolation de l'ouverture de Born To Decay, annonce la couleur, souffrance, noirceur vont s'occuper furieusement de vos conduits auditifs. Un Death toujours un poil suédois (ce Death à la sauce Entombed des années 90 pour aller vite), parfois survolté comme sur le morceau "Messiah" ou le punk "Nihilist" , mid tempo et écrasant tout sur son passage ("Degeneration"), ou dans une ambiance Doom Death qui devrait ravir tout amateur du genre qui heabdangue en se tressant une corde (" An Apathetic Grave"). Comme le dit Mackintosh "Pas de samples. Pas de triggers. Pas de merde. A la place, des amplis qui vont vous crucifier, de la batterie féroce, et des vocalises vicieuses qui vont cracher haine et venin. Voilà c'est à peu près ça". On retiendra également cette production rugueuse qui sied bien à l'ambiance malsaine des compos, concoctée de main de maître par Kurt Ballou (Converge, Black Breath, Nails).
Air du temps, compromis, eau dans son vin, ce n'est pas vraiment la tasse de thé du groupe. Vallenfyre devient de plus en plus consistant et accrocheur avec son univers de désolation apocalyptique. Absolument recommandable.
Tracklist (39 minutes) : 01. Born To Decay 02. Messiah 03. Degeneration 04. An Apathetic Grave 05. Nihilist 06. Amongst The Filth 07. The Merciless Tide 08. Dead World Breathes 09. Soldier Of Christ 10. Cursed From The Womb 11. Kill All Your Masters 12. Temple Of Rats.