Le black-métal est un genre en constante évolution. Et cela ne plaît pas à tout le monde. Depuis les années 2010, deux camps s’affrontent. D’un côté, la seconde vague « canal historique » (Tsjuder, Destroyer 666 et consorts) perpétue une tradition héritée de Quorthon et des premières démos de Mayhem. De l’autre, une bande de nouveaux venus effrontés (Deafheaven, Myrkur, Boss De Nage) qui n’hésitent pas à casser, avec audace, les codes d’un genre ultra balisé. Au milieu de cette bataille sanglante se trouvent les Allemands de Der Weg Einer Freiheit. Les seuls capables de faire le pont entre ces deux fratries irréconciliables.
Der Weg Einer Freiheit nous offre, avec Finisterre, son album le plus accompli. Prolongement naturel de Stellar, ce quatrième album navigue sans cesse entre modernité et tradition. Le quatuor capte l’essence même de ce qu’est le black-metal (riffs, mélodies, hurlements) et la fait fusionner avec quelques digressions subtiles (passages ambient, shoegaze…). Finisterre commence pourtant de façon classique avec « Aufbruch ». « Ein letzer tanz » est plus surprenant de part son accroche post-rock. Mais trois minutes suffisent pour que le métal noir reprenne ses droits. La voix de Nikita Kamprad peut alors de nouveau déchirer l’espace sonore. S’ensuit le diptyque « Skepsis » qui nous emmène dans un voyage musical passionnant où l’album atteint son summum dans sa seconde partie. « Finisterre » est un morceau époustouflant qui clôt, avec brio, cet album presque parfait où l’intensité ne baisse jamais.
Finisterre est un cap, un pic, la péninsule de la discographie de Der Weg Einer Freiheit. Un groupe formidable qui regarde l’avenir du black-métal sans rien renier de son passé. Le défi pour ces jeunes allemands va être extrêmement difficile. Pourront ils faire mieux ?
Nico (9,99/10)
Season Of Mist / 2017
01. Aufbruch 02. Ein letzter Tanz 03. Skepsis Part I 04. Skepsis Part II 05. Finisterre